Ligne de Beillant à Angoulême

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(Saintes - Angoulême)

Ligne de
Beillant à Angoulême
Image illustrative de l’article Ligne de Beillant à Angoulême
Train Corail Angoulême-Royan en gare de Cognac en 2007
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Saintes, Cognac, Jarnac, Châteauneuf-sur-Charente, Angoulême
Historique
Mise en service 1867
Concessionnaires Charentes (1862 – 1878)
État (1878 – 1883)
PO (1883 – 1938)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (depuis 1997)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 579 000
Longueur 65 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 10 
Nombre de voies Voie unique
Signalisation BM-VU SNCF
Trafic
Propriétaire RFF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TER, fret

La ligne de Beillant à Angoulême est une ligne de chemin de fer française à écartement standard qui relie Beillant à proximité de Saintes à Angoulême via Cognac et Jarnac, ouverte le .

Elle constitue la ligne 579 000 du réseau ferré national.

Histoire

Cette ligne faisait initialement partie, en 1854, d'un projet de liaison transversale est-ouest entre La Rochelle et Angoulême, puis Limoges, où l'on rejoindrait la ligne projetée de Bordeaux vers Lyon[2].

La ligne d'Angoulême à Saintes est déclarée d'utilité publique par décret impérial le 14 juin 1861[3].

Elle est concédée à Messieurs les fils de Guilhou selon les modalités définies par un décret impérial du 19 avril 1862[4]. L'adjudication est approuvée par décret impérial le 6 juillet 1862[5].

En 1863, la concession est cédée à une société anonyme, la Compagnie des chemins de fer des Charentes, pour l'adjudication de la ligne entre Rochefort et Angoulême par Saintes (122 km), tandis que le tronçon entre La Rochelle et Rochefort est cédé à la compagnie d'Orléans.

La gare de Jarnac fait l'objet de discussions, et le tracé rive gauche de la Charente l'emporte, bien que la gare soit éloignée de la ville située rive droite.

À Châteauneuf-sur-Charente la ligne offre une correspondance avec les destinations de Barbezieux et Saint Mariens. Cette ligne d'intérêt local est aujourd'hui déclassée.

À Angoulême, la ligne rejoint dans un premier temps celle de Paris à Bordeaux par un embranchement aux Alliers[6],[7].

Le premier train circula entre Rochefort et Saintes le 15 avril 1867, entre Saintes et Cognac le 31 mai, et entre Cognac et Angoulême le 16 octobre.

La ligne est inaugurée le 16 octobre 1867, sous la présidence du ministre des Travaux Publics qui reçoit déjà de nombreuses délégations de la Haute-Vienne demandant le prolongement de la ligne vers Limoges[2].

À Angoulême, les relations entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Charentes iront en se dégradant. Aucun accord ne pouvant être trouvé pour partager la gare, sont engagés le percement d'un deuxième tunnel de 470 m sous la ville en 1875, ainsi que le contournement de la ville par le sud par une portion de 9 km, en même temps que la création d'une deuxième gare, la gare de l'État, située en face de celle de la Compagnie d'Orléans (ligne Paris-Bordeaux), appelée gare d'Orléans (la gare actuelle). En même temps sera construit le prolongement de la ligne vers Limoges.

En 1878, la Compagnie des Charentes fait faillite et est rachetée par les l'État, qui échangera aussi d'autres lignes entre Bordeaux, La Rochelle, Angoulême, Poitiers et Limoges avec la Compagnie d'Orléans en 1883. Ainsi la ligne Saintes-Angoulême reste à l'État, alors que Angoulême-Limoges passe à la Compagnie d'Orléans.

En 1934, à Angoulême, le trafic voyageurs de la gare de l'État concernant Saintes est définitivement dévié vers la gare d'Orléans, et la portion au sud du plateau d'Angoulême n'est plus réservée qu'aux trains de marchandises[6].

En 1938, le réseau de l'État fusionne avec PO-Midi pour devenir la SNCF.

L'ancien tunnel de l'État est désaffecté peu après la seconde guerre mondiale puis transformé en tunnel routier dans les années 1980.

Exploitation

TER X 76500 roulant de Saintes vers Angoulême, entre Sireuil et Saint-Michel, été 2013.

Utilisée pour le trafic régional entre Limoges, Angoulême, Saintes et Royan, la ligne est aussi empruntée pour le trafic voyageurs de Paris à Saintes et Royan, avec des voitures directes en juillet et août Intercités mises en place à raison d'un aller-retour quotidien[8].

Cette ligne représente en 2009 un trafic de 450 000 voyageurs par an. Du 6 septembre 2010 au 6 mai 2011, Réseau ferré de France procède à une rénovation importante de cette ligne par le remplacement des rails, des traverses et du ballast et la modernisation de la signalisation, ainsi que la suppression de diverses parties inutiles des faisceaux de voies dans certaines gares, en réponse à la disparition des activités de fret dans ces établissements. Le chantier d'un coût de 60 millions d'euros est financé par le conseil régional de Poitou-Charentes, les départements de Charente et Charente-Maritime, l'agglomération du Grand Angoulême et l'Europe[9].

Matériel

La ligne fut l'une des rares à être parcourue par la petite série de locomotives CC 65000, machines surnommées "sous-marins".

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

  1. PK portail coté gare d'Angoulême
  2. a et b Henry Le Diraison et Yvette Renaud, Voyages en Charente au temps de la vapeur, Centre départemental de la documentation pédagogique de la Charente, coll. « Cultures et traditions charentaises », , 304 p. (ISBN 2-903770-48-4, présentation en ligne), p. 44-47
  3. « N° 9326 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'Angoulême à Saintes : 14 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 18, no 953,‎ , p. 238.
  4. « N° 10474 - Décret impérial qui prescrit la mise en adjudication de la concession des chemins de fer de Napoléon-Vendée à La Rochelle, de Rochefort à Saintes, de Saintes à Coutras, et de Saintes à Angoulême : 19 avril 1862 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 20, no 1041,‎ , p. 246 - 264.
  5. « N° 10473 - Décret impérial qui approuve l'adjudication de la concession des chemins de fer de Napoléon-Vendée à La Rochelle, de Rochefort à Saintes, de Saintes à Coutras, et de Saintes à Angoulême : 6 juillet 1862 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 20, no 1041,‎ , p. 242 - 246.
  6. a et b Henry Le Diraison et Christian Genet, Les cinq gares d'Angoulême, coll. « Nos deux Charentes en cartes postales anciennes », , 23 p., chap. 33
  7. « La jonction à Angoulême aux Alliers en 1870 » sur Géoportail.
  8. Site SNCF
  9. Ph. D. P., « Pas de trains Saintes-Cognac », Sud Ouest,‎ (lire en ligne)