Les Fées sont d'exquises danseuses

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Les Fées sont d'exquises danseuses
L 131 (123) no 4
page du manuscrit.
Première page du manuscrit autographe.

Genre Prélude
Musique Claude Debussy
Durée approximative min
Dates de composition 1911-1912
Création
Paris, Société nationale de musique
Interprètes Ricardo Viñes
Fichier audio
Les fées sont d'exquises danseuses
noicon
interprété au piano par Marcelle Meyer (1956)

Les Fées sont d'exquises danseuses est le quatrième prélude du deuxième livre des Préludes pour piano de Claude Debussy.

Présentation[modifier | modifier le code]

Les Fées sont d'exquises danseuses est composé entre 1911 et 1912[1], et créé à Paris le à la Société nationale de musique par le pianiste Ricardo Viñes[1]. L'œuvre est également donnée au sein du cycle complet du deuxième livre des Préludes, le à Londres, au Aeolian Hall, par Walter Rummel[2].

Le titre du prélude est inspiré d'une illustration d'Arthur Rackham pour Peter Pan de J. M. Barrie (1907)[2]. La gravure était un cadeau de Noël pour Chouchou, la fille de Debussy[3].

La partition est publiée par Durand en 1913[1].

Analyse et commentaires[modifier | modifier le code]

The fairies are exquisite dancers, illustration d'Arthur Rackham pour Peter Pan.

Les Fées sont d'exquises danseuses, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[4], est en bémol majeur, « rapide et léger », à
[5].

La pièce est un scherzo « d'une délicatesse merveilleuse, aux rythmes et aux sonorités aussi insaisissables que les êtres irréels qu'il évoque[5] ».

Dans la même tonalité que le prélude précédent, « mais à couleur majeur cette fois[3] », la partition commence par « un brouillage bi-tonal, reproduisant la technique du premier morceau[3] », puis se déroule « dans une atmosphère harmonique délicieusement indécise, due à l'opposition bitonale des deux mains, — la droite sur les touches noires, la gauche sur les blanches[5] ». Après « la danse de ces créatures de rêve, « filles capricieuses des nymphes de l'Après-midi d'un faune » (Marguerite Long), nous entendons leur chant[6] ». À la fin du morceau, on entend une évocation du cor d'Obéron[3].

Pour Vladimir Jankélévitch, le prélude « s'évanouit dans l'espace aérien : du rubato passionné il ne reste qu'un trille, puis un froufrou soyeux de triples croches bondissant de nuage en nuage ; et pour finir, les quintolets de triples croches s'étant évaporés dans la hauteur, il ne reste plus qu'une seule note, la tonique bémol vibrant à l'infini...[7] ».

Pour Alfred Cortot, le morceau évoque, « suivant le caprice charmant d'une virtuosité aérienne, l'envol léger de visions impalpables, le jeu fugace des reflets, la vie dansante de la flamme, la ronde tourbillonnante d'une fumée, tout ce qui va se dissolvant sous la caresse de l'air et dans la joie de la lumière[8] ».

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, Les Fées sont d'exquises danseuses porte le numéro L 131 (123) no 4[1].

Discographie sélective[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Lesure 2003, p. 552.
  2. a et b Lesure 2003, p. 553.
  3. a b c et d Lebrun 2018, p. 129.
  4. (en) Robert Cummings, « Les fées sont d'exquises ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  5. a b et c Halbreich 1987, p. 312.
  6. Halbreich 1987, p. 313.
  7. Jankélévitch 2020, p. 314.
  8. Cortot 1981, p. 38.
  9. Christopher Howell, « Debussy 4 Thiollier 8553293 [CH]: Classical CD Reviews - April 2007 MusicWeb-International », sur www.musicweb-international.com (consulté le )
  10. Jed Distler, « Debussy: Preludes Books 1 & 2 - Classics Today », sur www.classicstoday.com,
  11. Julian Sykes, « Classique. Le Debussy sanguin de Jean-Efflam Bavouzet », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  12. Pierre-Jean Tribot, « Le beau Debussy de Noriko Ogawa », sur ResMusica,
  13. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]