Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir

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Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir
L 125 (117) no 4
Genre Prélude
Musique Claude Debussy
Durée approximative min 30 s
Dates de composition
Création
Paris, salle des Agriculteurs
Interprètes Franz Liebich

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir est le quatrième prélude du premier livre des Préludes de Claude Debussy.

Présentation[modifier | modifier le code]

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir est composé le [1], et créé à Paris le , salle des Agriculteurs, par le pianiste Franz Liebich[2]. L'œuvre est également donnée au sein du cycle complet du premier livre des Préludes, le à la salle Pleyel, par Jane Mortier[2].

Le titre du prélude est repris du troisième vers d'Harmonie du soir de Charles Baudelaire[2], poème précédemment mis en musique par Debussy dans Cinq poèmes de Charles Baudelaire[3],[4].

Analyse et commentaires[modifier | modifier le code]

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir, d'une durée moyenne d'exécution comprise entre trois minutes trente et quatre minutes environ[5], est en la majeur, Modéré, harmonieux et souple, à
(
)[6].C'est le « premier grand chef-d'œuvre de ce premier Livre, et l'un de ses sommets[6] ».

Pour Alfred Cortot, « c'est le trouble alangui du jour agonisant, les parfums qui rôdent dans la caresse de l'air, les vibrations confuses que recueille la douce nuit qui marche, et, pour rester dans le sens de l'épigraphe de Baudelaire, le langoureux vertige, où défaille un cœur, — sans raison[7] ».

Harry Halbreich relève que, dans cet air du soir, qui « se déroule selon le rythme d'une sorte de très lente valse imaginaire », « valse nocturne, aux harmonies voluptueuses, au rythme las[4] » selon Guy Sacre, on y « respire une atmosphère voluptueuse et un peu entêtante, comme certaines odeurs d'herbe ou de chèvrefeuille, avec cette tournure harmonique d'une si étrange couleur qui parcourt le morceau à la manière d'un ostinato[6] ».

Halbreich souligne le raffinement harmonique de la partition, qu'il rapproche seulement de Feuilles mortes et de La Terrasse des audiences du clair de lune, dans le second livre. Musicalement, « de la série mélodique initiale (mi, la, si bémol, fa dièse, do dièse) on peut déduire tous les agrégats et combinaisons harmoniques. Par l'intuition neuve d'une harmonie sérielle, par le rôle essentiel de la notion d'intervalle mélodique dans la structuration de l'harmonie, c'est l'un des morceaux les plus avancés dans ce domaine[6] ». Rythmiquement, le prélude « interpole de temps à autre un
dans la mesure à
, — ce qui donne un
. Du reste, le même poème de Baudelaire ne contient-il pas le vers « Valse mélancolique et langoureux vertige » ?...[6] »
. Pour finir, « « une lointaine sonnerie de cors », que ponctue quatre fois le grave, aux confins du clavier[4] ».

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir porte le numéro L 125 (117) no 4[8].

Discographie sélective[modifier | modifier le code]

Fichier audio
Claude Debussy, Les sons et les parfums
tournent dans l'air du soir
noicon
interprété au piano par Marcelle Meyer (1956)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Robert Orledge, « Debussy's Piano Music: Some Second Thoughts and Sources of Inspiration », The Musical Times, vol. 122, no 1655,‎ , p. 21–27 (ISSN 0027-4666, DOI 10.2307/961516, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Lesure 2003, p. 547.
  3. Jankélévitch 2020, p. 122.
  4. a b et c Sacre 1998, p. 920.
  5. (en) Robert Cummings, « Les sons et les parfums tournent ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  6. a b c d et e Halbreich 1987, p. 309.
  7. Cortot 1981, p. 34-35.
  8. Lesure 2003, p. 546.
  9. Christopher Howell, « Debussy 4 Thiollier 8553293 [CH]: Classical CD Reviews - April 2007 MusicWeb-International », sur www.musicweb-international.com (consulté le )
  10. Jed Distler, « Debussy: Preludes Books 1 & 2 - Classics Today », sur www.classicstoday.com,
  11. Julian Sykes, « Classique. Le Debussy sanguin de Jean-Efflam Bavouzet », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  12. Pierre-Jean Tribot, « Le beau Debussy de Noriko Ogawa », sur ResMusica,
  13. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]