Joseph Dufour (peintre)

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Joseph Dufour
Naissance
Décès
Sépulture
Période d'activité
Nationalité
Activité
Formation
Distinction
Médaille d'argent à l'Exposition des produits de l'industrie française de 1819
Œuvres principales
Papiers peints panoramiques

Joseph Dufour né à Tramayes (Saône-et-Loire) le et mort à Paris le est un peintre et industriel français.

Il est renommé pour ses créations de papiers peints panoramiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Second enfant, après sa sœur Philiberte (née en 1751), Joseph Dufour est le premier garçon du charpentier Claude Dufour et de son épouse, Françoise Braillon, qui lui donne le jour le . Il aura deux frères : Joseph en 1757, et Pierre en 1758, enfant posthume de Claude Dufour qui meurt le . Joseph Dufour grandira auprès de son oncle paternel qui exerce à Beaujeu le métier de boulanger. Il fera auprès de lui divers petit métier : livreur de pain, domestique, berger et employé de bureau chez des greffiers.

Joseph Dufour est un esprit vif, avide de savoir et désireux de s'instruire. Il poursuit des études de droit et se place chez un huissier nommé Dufour à Montigny[Lequel ?] et plus tard chez M. Vacher, contrôleur des actes à Cluny. C'est à cette occasion qu'il fait la connaissance de Pratot, et c'est par cet homme qu'il rencontre M. d'Arcelin qui l'emmène avec lui à Lyon et le place à l'École royale gratuite de dessin de Lyon, où il réside en 1784 et habite place de la Charité[1]. En 1790, il travaille à la fabrique de papier peint de Jean Antoine Ferrouillat[2] et s'associe avec son patron en 1792, lequel a quelques difficultés financières. La manufacture sera dissoute en 1800.

Durant la Révolution Lyon s'oppose à la Convention. Celle-ci envoie l'armée commandée par Kellermann pour réprimer la révolte. Lyon, après capitulation, le 9 octobre 1793, est baptisée commune affranchie et le département du Rhône est créé. Joseph Dufour et sept autres "bons républicains" sont nommés administrateurs de ce nouveau département du Rhône. Il est dans les actes qualifié de "marchand de papiers"[3]. Le 10 août suivant l'administration départementale est renouvelée et Dufour n'est pas renouvelé mais il bénéficie toujours de confiance des représentants de la Convention. Dufour est nommé président du district de la Commune-Affranchie. Il exerce cette fonction durant trois semaines, jusqu'au 28 août 1794[3].

En 1797, rue de la Paroisse à Mâcon, il fonde la Manufacture Joseph Dufour et Cie avec son frère Pierre Dufour et Jean-Baptiste Faivre. Le dessinateur Jean-Gabriel Charvet est embauché, mais trois plus tard, des difficultés se présentent et Pierre se retire de l'association.

Le , Joseph Dufour épouse Marie Joséphine Farge (née en 1781), fille d'un soyeux de Lyon. La dot de la jeune femme va permettre le redressement financier de l'entreprise qui, par deux fois, sera au bord de la faillite, obligé de solliciter des délais de paiements qui seront à chaque fois accordés. Puis l'entreprise prend son envol, comptant jusqu'à 90 ouvriers en 1805.

Le papier peint panoramique Les Sauvages de la mer du Pacifique[4], peint par Jean-Gabriel Charvet, paraît chez Moiroux à Mâcon en 1804 dans une plaquette publicitaire de 48 pages, et sera la même année exposé au Louvre, obtenant un grand succès, puis deux ans plus tard en 1806 à l'Exposition des produits de l'industrie française, qui fera également l'admiration des visiteurs et des éloges au concepteur.

En 1805, la Ville de Mâcon passe une commande pour la visite des souverains afin de décorer avec les papiers peints les salles de l'hôtel de ville.

Joseph Dufour s'installe dans le faubourg Saint-Antoine à Paris en 1807, dans des locaux qui servaient déjà à la fabrique de papier peints. En 1808, il s'attache les services du peintre graveur Xavier Mader (1789-1830), qui restera dans l'entreprise jusqu'en 1822. En 1808, il commence sa production de panoramiques avec Les Mois de l'année dessiné par Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), puis Les Portiques d'Athénes de Mader. Son succès lui permet de faire l'acquisition de ses nouveaux locaux au 10, rue Beauvau à Paris en 1814. En sortiront notamment : Les Monuments de Paris, La Galerie mythologique, Psyché et Cupidon, Paysage de Télèmaque, L'Île de Calypso, Les Incasetc.

En 1821, sa fille Marie-Joséphine épouse Amable Leroy, qu'il associe à son entreprise. La Société prend alors le nom de Dufour et Leroy. Sortent encore des ateliers plusieurs papiers peints panoramiques dont : Paul et Virginie et Le Voyage d'Anténor en Grèce et en Asie.

Joseph Dufour meurt à son domicile du 10, rue Beauvau à Paris. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (58e division)[5].

Sa manufacture lui survivra jusqu'en 1836 et ses planches revendues continueront d'être imprimées par d'autres établissements comme celui de Jules Eugène Desfossé.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

L'Arrivée de Pizarre chez les Incas, grand salon de la malouinière de la Ville Bague à Saint-Coulomb.
Australie
États-Unis
France
Italie
Royaume-Uni
Suisse

Expositions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Plaque de la rue Joseph Dufour à Mâcon.
  • La municipalité de Mâcon a donné son nom à une rue de la ville.
  • Une salle communale de Tramayes porte son nom.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte notarié de 1784[réf. nécessaire].
  2. Liste des électeurs de Lyon de 1790[réf. nécessaire].
  3. a et b Paul Chopelin (dir.), Le sans-culotte Joseph Dufour. L'itinéraire politique d'un artiste entre Terreur et réaction thermidorienne (1793-1795), vol. Joseph Dufour Manufacturier de papier peint, Presses universitaires de Rennes, , 294 p., p. 27-35.
  4. a et b (en) « Les Sauvages de la Mer Pacifique », sur www.nga.gov.au.
  5. « Sciences et Techniques - L’art du papier peint - DUFOUR Joseph (1754-1827) », sur www.appl-lachaise.net.
  6. Notice no 07660015859, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. Notice no 07660015861, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  8. Notice no 07660015860, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  9. Notice no 07660015762, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. Notice no 07660015761, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  11. Notice no 07660015768, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. Notice no 07660015766, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  13. Notice no 07660015764, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  14. Notice no 07660015913, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. « Octobre », sur mad.lesartsdecoratifs.fr.
  16. « Novembre », sur mad.lesartsdecoratifs.fr.
  17. « Juin », sur mad.lesartsdecoratifs.fr.
  18. « Septembre », sur mad.lesartsdecoratifs.fr.
  19. « Décembre », sur mad.lesartsdecoratifs.fr.
  20. « Les mois », sur mad.lesartsdecoratifs.fr.
  21. Notice no 00440000368, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Jacqué, Georgette Pastiaux-Thiriat, Joseph Dufour - Manufacturier du papier peint, PU Rennes, 2011 (BNF 42339375), (ISBN 978-2-7535-1236-8).
  • André Jeannet et Jean-François Garmier, Joseph Dufour : 1757-1827, créateur de papiers peints : Mâcon, Musée municipal des Ursulines, -, [catalogue], Musée municipal des Ursulines, 1982 (BNF 34687849).
  • Patricia Guinard, « Joseph Dufour, créateur du papier peint panoramique », Revue des Sociétés généalogiques de Bourgogne, no 122, avril-mai-, p. 9–11.
  • Art et artistes du papier peint en France. Répertoire alphabétique, Paris Courguff-Gradenigo et Arts décoratifs, 2007, 288 p.
  • Jean-Luc Burnot, « Un enfant de Tramayes : Joseph Dufour, l'homme des papiers peints », article en deux parties paru dans la revue Images de Saône-et-Loire, no 113, , p. 14-17 et no 115, , p. 7-9.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]