Jean de Valette

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Jean de Valette
Image illustrative de l’article Jean de Valette
Jean La Valette, par J.-F. Cars, vers 1725.
Biographie
Naissance
à Parisot en Rouergue
Décès
à Malte
Ordre religieux Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem
Reçu dans l'ordre 1514
Langue Langue de Provence
Grand maître de l'Ordre
Général des galères
1554 –1557
Gouverneur de Tripoli
1537 –?
Prieur de Saint-Gilles
Chevalier de l'Ordre

Jean de Valette, né en 1494 à Parisot (actuel département de Tarn-et-Garonne) et mort en 1568 à Malte, est le 49e grand maître[1] des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, particulièrement connu pour avoir soutenu face aux Ottomans le siège de Malte de 1565 et avoir fondé et donné son nom à l'actuelle capitale de la République de Malte, La Valette.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille noble du Rouergue, il est le second fils du chevalier Guillot ou Guillaume de Valette (mort en 1513), seigneur de Cornusson et de Boismenon, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, et de Jeanne de Castres (morte en 1548), qui ont eu six enfants : Guillot, Jean, Guillaume, prieur de Saint-Saturnin, François, évêque de Vabres en 1561, présent au concile de Trente en 1563, Antoinette, mariée en 1533 à Raymond de Gibry, seigneur de Caylus en Quercy et Béatrix, mariée à Hugues de Brailh, seigneur de Bramaux en Albigeois[2].

Nom de famille[modifier | modifier le code]

Le nom de la famille « Valette » trouve son origine « au bord de la rivière d'Aveyron, dont il est ainsi parlé dans les anciens actes latins, Castrum Vallatum, lingua celtica, Valleta dictum ; les masures de ce château, ainsi que la terre dépendante, aussi appelées Valetta ». Fortuné Donzel de Cuzoul, qui avait fait construire ce château fort en 1180 était le premier seigneur connu de Valette. Cette terre de Valette est passée en 1560 par mariage entre Marie de Valette Parisot et Antoine du Buisson, seigneur de Bournazel et sénéchal de Rouergue dans la maison du marquis de Bournazel[3].

Lors de la création à La Valette, en , de la place « Jean de Valette », avec l'érection en son centre d'une statue du grand maître à l'origine de la ville, une polémique[4] s'est élevée sur la réalité du nom de ce grand maître[5],[n 1]. Jean de Valette a eu à Malte un fils illégitime avec une femme d'origine rhodienne, Catherine Grecque. Cet enfant qui vivait en France avec sa mère, a été légitimé en par le roi Charles IX, sous le nom de Barthélemy de Valette[6].

Une large majorité d'historiens, à l’exception remarquable des historiens français, nomme ce grand maître du nom de « Jean de Valette » en accord avec les sources primaires archivées à la bibliothèque nationale de Malte[7]. De son vivant, ce grand maître s'est toujours appelé et fait appeler, a toujours signé, du nom de « Jean de Valette »[7]. Tous les textes anciens le citent sous le nom de « Jean de Valette », comme d'ailleurs les pièces de monnaie, gravures ou tableaux d'époque[7]. La première exception notable se trouve dans l'abbé Vertot, historien des XVIIe et XVIIIe siècles, connu pour son histoire de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, datant de 1726[8].

Il faut aussi noter qu'une branche de la famille « Parisot de Valette », a pris le nom de « La Valette ». Ainsi, à la suite du mariage du chevalier Guillot II, seigneur de Parisot, en 1535 avec Antoinette Nogaret de La Valette, le nom de cette branche de la famille prend le nom de « de La Valette », possiblement par association du nom de la famille d'alliance. La famille Nogaret de La Valette est originaire de Lavalette (Haute-Garonne)[9]. François, le premier marquis de La Valette, neveu du grand maître, est présent au siège de Malte, et fut le premier seigneur de sa branche à joindre l'article « La » à son nom[3]. Un autre grand neveu, l'évêque de Vabres, François I de La Valette-Cornusson, est venu à Malte en 1563[4].

Hospitalier de Rhodes (1514-1523)[modifier | modifier le code]

En 1514, à l'âge de 20 ans, il entre dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dont le couvent est alors l'île de Rhodes. Il est présent au siège de l'île en 1522, avec 159 autres chevaliers et le grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam et est fait prisonnier par le corsaire Dragut. Soliman le Magnifique, admirant le courage de cette poignée d'hommes, leur laisse la vie sauve et leur rend la liberté le . Ils trouvent refuge à Civitavecchia, puis à Viterbe et à Nice.

En 1530, Charles Quint leur cède les villes de Tripoli (de Libye) et l'archipel maltais.

Hospitalier de Malte (1530-1557)[modifier | modifier le code]

Jean de Valette devient prieur de Saint-Gilles, est nommé gouverneur de Tripoli en 1537 et général des galères de la Religion en 1554.

Grand maître de l'ordre (1557-1568)[modifier | modifier le code]

Il est élu grand maître de l'Ordre le .

Grand Siège de Malte[modifier | modifier le code]

Une première crise grave durant son mandat est le siège de Malte, de nouveau par l'armée de Soliman le Magnifique. En 1565, le sultan, irrité par la capture de navires turcs par les chevaliers, fait attaquer l’île de Malte avec 159 navires et 30 000 hommes sous le commandement du général Kara Mustafa. Le ou le , les Turcs commencent le siège du fort Saint-Elme, défendu par 130 chevaliers, qui tombe le . Ils investissent d’autres places, reprennent la mer le , débarquent de nouveau sur l’île, mais sont battus le 13 par les troupes venant du royaume de Sicile (qui dépend alors de la couronne d'Espagne, donc de Philippe II), arrivées au secours de Malte et rentrent en Turquie.

La seconde crise est celle qui l’oppose au pape Pie V. En effet, le pape s’est attribué la disposition du grand-prieuré de l’ordre à Rome et y fait nommer le cardinal Alexandrin sans en référer au grand-maître et sans payer les droits. Ce dernier envoie son ambassadeur Cambiano pour se plaindre, mais celui-ci est chassé par le pape.

La Valette[modifier | modifier le code]

En 1566, le grand maître fait reconstruire le fort Saint-Elme et, juste à côté, une ville nouvelle qui est baptisée de son nom (Humilissima Civitas Valettae, La Valette). Philippe II, lui envoie, pour marquer sa valeur, un poignard d'or avec la devise : Plus quam valor Valetta valet.

Jean de Valette meurt le , âgé de 74 ans. Il est aujourd’hui enterré dans la crypte de la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette.

Galerie[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

.

Écartelé : à la Religion ; de gueules, au gerfaut du mesme et au lion d'or lampassé et armé d'argent qui est de Morlhon-Valette.

Fiction[modifier | modifier le code]

Il est également un personnage du roman La Religion de Tim Willocks.

Référencement[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La famille actuelle porteuse du nom fait une confusion entre La Valette-du-Var et Valette en Aveyron. Jean de Valette ayant passé son enfance à Parisot et non à La Valette-du-Var.

Références[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, vol. 13 (lire en ligne)
  • Denis Blanchard-Dignac, Le duc d'Épernon : un destin de cape et d'épée, Bordeaux, Sud ouest, , 272 p. (ISBN 978-2-8177-0164-6, OCLC 777935006, lire en ligne)
  • (en) Giovanni Bonello, « The love children of Grand Master Jean de Valette », Times of Malta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Giovanni Bonello, « Is it La Valette or De Valette? », Times of Malta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Sarah Carabott, « Family of Grand Master say name is wrong », Times of Malta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Joe Zammit Ciantar, « It is Grand Master Jean De la Valette », Times of Malta,‎ (en-gb) joe zammit ciantar, « it is grand master jean de la valette », times of malta,‎ (lire en ligne, consulté le ) (lire en ligne, consulté le )
  • Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'ordre de Malte, Paris, Perrin,
  • Abbé Vertot, Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, appelés depuis les chevaliers de Rhodes, et aujourd’hui les chevaliers de Malte,
  • Recueil de généalogies pour servir de suite au Dictionnaire de la noblesse, t.XIII, à Paris chez Lamy et Badiez, 1783

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]