GE Vernova

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GE Vernova
logo de GE Vernova
illustration de GE Vernova
Le siège européen de GE Vernova à Boulogne-Billancourt, près de Paris, ancien siège de GE Renewable Energy.

Création 2024 : scission de General Electric, création de GE Vernova
Dates clés 1892 : fondation de General Electric
2012 : création de GE Power
2015 : acquisition d'Alstom Power et Alstom Grid à la multinationale française Alstom
Forme juridique Société anonyme avec appel public à l'épargne
Action New York Stock Exchange (GEV)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Cambridge (Massachusetts), Drapeau des États-Unis États-Unis
Président Scott Strazik
Produits Arabelle, Haliade-X, Alstom Haliade 150
Filiales Offshore Wind, Power Conversion, Grid Solutions
Effectif 80 000 (2024)
Site web https://www.gevernova.com/

Société précédente General Electric

GE Vernova est une multinationale spécialisée dans l'énergie, dont l'industrie nucléaire et les énergies renouvelables. Elle est basée à Cambridge, aux États-Unis[1],[2]. GE Vernova est issue de la fusion, puis de la scission des activités dans l'énergie de General Electric en 2024 : GE Power, GE Renewable Energy, et GE Digital[3].

Dans le domaine de l'éolien en mer, son principal concurrent est l'entreprise germano-espagnole Siemens Gamesa, qui pourrait détrôner sa future éolienne Haliade-X developpée à Cherbourg, l'une des plus puissantes au monde[4]. À travers sa filiale GE Steam Power, elle développe à Belfort la turbine nucléaire Arabelle, la plus puissante au monde[5].

Historique[modifier | modifier le code]

2012 : GE Power[modifier | modifier le code]

En 2008, la division GE Energy est créée dans le cadre d'une réorganisation globale du groupe en conséquence à des pertes financières liées à la division GE Infrastructure[6]. GE Energy avait son siège à Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis.

En 2012, la division GE Power de General Electric est créée à l'issue de la scission de GE Energy[7].

2015 : rachat d'Alstom Power et Grid, création de GE Renewable Energy[modifier | modifier le code]

Entre avril et , General Electric entre en négociation pour l'acquisition de l'activité énergie du groupe français Alstom. Le , les premières informations sont publiées sur le rachat partiel d'Alstom par General Electric, pour un montant de 13 milliards de dollars[8]. Le , le conseil d'administration d'Alstom accepte l'offre de 12,35 milliards d'euros de General Electric, pour ses activités énergétiques[9]. General Electric confirme son offre de 16,9 milliards de dollars[10].

En 2015, la filiale franco-américaine GE Renewable Energy est créée à partir du rachat des activités énergie (Alstom Power et Alstom Grid) de la multinationale française Alstom, spécialisée dans les énergies renouvelables.

Son siège social était à Boulogne-Billancourt, en France, et se concentrait sur la production de systèmes d'énergies renouvelables. Ses produits comprenaient des installations de production d'énergie éolienne (onshore et offshore), hydroélectrique et solaire (concentrée et photovoltaïque)[11].

En , General Electric annonce la suppression de 6 500 emplois dans sa branche énergie dont 765 postes en France[12]. En , General Electric annonce l'acquisition pour 1,65 milliard de dollars de LM Wind Power, une entreprise danoise qui est l'un de ses principaux fournisseurs de pales d'éoliennes[13].

Une GE-Alstom Haliade 150-6MW en 2017.

En , Alstom annonce la vente de ses participations dans ses trois coentreprises avec General Electric, à ce dernier, pour 2,594 milliards d'euros. Ces coentreprises étaient présentes dans le domaine du réseau électrique, du nucléaire et des énergies renouvelables[14].

En , un mois après le rachat de l'ensemble des parts dans sa coentreprise avec Alstom, General Electric annonce un plan de restructuration de la branche Hydro en supprimant 1 330 postes dans le monde dont 293 postes à Grenoble, alors que GE s'était engagé à créer 1 000 postes en France lors du rachat de la branche Énergie d'Alstom[15],[16].

2024 : cession des turbines Arabelle et création de GE Vernova[modifier | modifier le code]

Siège social de GE Vernova, à Cambridge, dans le Massachusetts.

Le 9 novembre 2021, General Electric a annoncé sa scission en trois sociétés indépendantes cotées en bourse. L'année suivante, le groupe annonce la création de GE HealthCare, GE Aerospace et GE Vernova à l'issue du plan de scission[17]. GE Healthcare a été la première à être scindée, le 4 janvier 2023[18]. GE Vernova a été la deuxième division de l'Américain General Electric à être scindée.

En janvier 2022, le français EDF et General Electric s'entendent sur une reprise d'une partie (GEAST) de GE Steam Power (ex-Alstom Power Systems), les activités de GE Power dans le nucléaire. EDF va débourser environ 175 millions d'euros pour cette transaction, une fois prises en compte les liquidités et dettes de l'activité rachetée. Cette ancienne activité d'Alstom Power valorisée un milliard d'euros, spécialisée dans les groupes turbo-alternateurs nucléaires, notamment Arabelle et les services de maintenance associés aux réacteurs déployés[19],[20],[21].

Le 2 avril 2024, GE Power, GE Renewable Energy et GE Digital fusionnent pour former une entreprise indépendante nommée GE Vernova, cotée à la Bourse de New York sous le sigle GEV et basée à Cambridge, dans le Massachusetts[22],[23],[24]. Après la réalisation de l'opération, General Electric est rebaptisée GE Aerospace[25],[26].

Organisation[modifier | modifier le code]

Au , GE Vernova est organisée en quatre divisions basées aux États-Unis, en France et au Danemark :

Activité de lobbying[modifier | modifier le code]

En France[modifier | modifier le code]

GE Renewable Management, filiale de GE Vernova, déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant qui n'excède pas 400 000 euros sur le second semestre 2017[28].

Hugh Bailey, directeur des affaires publiques de GE France et ancien conseiller du ministre de l'Économie Emmanuel Macron, devient en directeur général de GE France[29].

Critiques[modifier | modifier le code]

Licenciements en France et sur le site de Belfort[modifier | modifier le code]

Le , General Electric publie un communiqué pour informer qu'il ne tiendra pas les promesses qu'il avait annoncées en France en 2015 lorsqu'il avait racheté la branche énergie d'Alstom[30]. À cette époque, l'entreprise avait reçu 70,3 millions d'euros d'aides publiques versés par l'État pour soutenir son activité[31]. General Electric s'était engagé à créer 1 000 emplois, mais va finalement en supprimer plusieurs centaines à l'issue d'un plan de suppression de postes[32]. Le groupe a également annoncé qu'il ne fournirait pas les trois parcs à éolienne en mer comme il s'y était engagé, estimant qu'il est pénalisé par les recours administratifs et écologiques amorcés[33]. Entre 800 et 1 000 salariés seront licenciés au cours de l'été 2019[34].

Le , General Electric annonce que 1 050 des 4 000 emplois de l'usine de Belfort seront supprimés, soit plus d'un quart des effectifs totaux[35],[36],[37].

Le , Hugh Bailey, numéro un de GE, assure que le site de Belfort ne fermera pas ses portes et qu'il « restera le premier site industriel de Power GE en Europe »[38],[39]. La CGT propose en un plan de sauvegarde et de développement de l'emploi sur le site[40].

En , une source syndicale a annoncé que General Electric s'apprête à éliminer plus de 300 postes dans L'Hexagone au sein de son entité « Steam Power », dont près de 240 postes au niveau de son site de Belfort. Une annonce qui a été confirmée par General Electric, qui a affirmé son projet de réorganiser son entité Steam Power en Europe, sans pour autant donner plus d'information sur le nombre de postes menacés.

Selon le magazine Challenges, sept ans après le rachat d'Alstom, le bilan du groupe est « désastreux » en France, avec 5 000 postes supprimés dont 1 200 à Belfort[41].

Plainte pour blanchiment de fraude fiscale[modifier | modifier le code]

Mediapart révèle que l'entreprise a transféré 800 millions d'euros dans des paradis fiscaux depuis la France[42]. Après une démarche au civil, les représentants du personnel s'engagent dans un volet pénal[43]. Le lundi , une plainte est déposée par Eva Joly au nom des syndicats de la branche énergie de GE, aujourd'hui GE Vernova, ex-Alstom (CFE-CGC et Sud Industrie, intersyndicale de l'usine de Belfort), avec le soutien des ONG Attac et d'Oxfam France[44],[45].

Différentes pratiques du groupe permettent de déplacer en partie les bénéfices enregistrés en Suisse ou dans l'État du Delaware, créant une « situation artificiellement déficitaire », d'après Philippe Petitcolin, secrétaire du comité social et économique (CSE) de l'entité et membre de la CFE-CGC.

Eva Joly montre que sur la période 2016-2019, il y a eu une minoration artificielle des bénéfices du site de Belfort de 555 millions d'euros[46],[47], et souligne l'importance de cette plainte : les plaintes pour blanchiment de fraude fiscale contre les multinationales sont rares[48].

Activités en Russie[modifier | modifier le code]

Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, GE Renewable Energy, aujourd'hui GE Vernova, est mentionnée par le projet d'universitaires ukrainiens #LeaveRussia du KSE Institute en tant qu'entreprise française conservant ses activités en Russie[49], alors que General Electric avait annoncé la suspension de ses activités en Russie dès mars 2022[50],[51].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « EX-99.1 », www.sec.gov (consulté le ), p. 3
  2. (en) « Seat of power at GE Vernova moving out of New York », Times Union, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  3. (en-US) justyna, « GE Digital becomes part of GE Vernova », VIX Automation, (consulté le )
  4. Ouest-France, « Éolienne géante Haliade-X : un monstre d’efficacité va bientôt régner en mer du Nord », sur www.ouest-france.fr, (consulté le )
  5. Olivier Marleix, « Compte rendu no 12 | Commission d’enquête chargée d’examiner les décisions de l’État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d’entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  6. (en-US) axcontrol, « A History of GE Speedtronic Turbine Control », AX Control, Inc., (consulté le )
  7. Kate Linebaugh, « GE Shake-Up Will Audition New Leaders », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  8. General Electric Said in Talks to Buy France’s Alstom, Aaron Kirchfeld, Matthew Campbell et Jeffrey McCracken, Bloomberg, 24 avril 2014
  9. Alstom is considering the proposed acquisition of its Energy activities by GE and the creation of a strong standalone market leader in the rail industry, Alstom, 30 avril
  10. GE offers $13.5 billion enterprise value to acquire Alstom Thermal, Renewables, and Grid businesses, General Electric, 30 avril 2014
  11. « University of Nebraska »,
  12. GE veut supprimer 6.500 postes dans l'ex-pôle énergie d'Alstom, Veronique Le Billon, Les Échos, 13 janvier 2016
  13. GE to buy wind turbine rotor blades maker for $1.65 billion, Reuters, 11 octobre 2016
  14. « Alstom signs $3 billion agreement with GE to exit energy joint ventures », sur Reuters,
  15. https://www.usinenouvelle.com/article/ge-hydro-reduit-un-peu-moins-les-vannes-a-grenoble.N697324 GE Hydro réduit un peu moins les vannes à Grenoble
  16. https://www.liberation.fr/france/2018/10/14/un-an-apres-les-salaries-de-ge-hydro-ont-le-moral-a-zero_1684944 Un an après, les salariés de GE Hydro ont le moral à zéro
  17. (en) « Commentary: Corporations break themselves up all the time. So why shouldn’t regulators break up Big Tech? », Fortune (consulté le )
  18. (en-US) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  19. « Turbines Arabelle: GE et EDF s'accordent sur le prix de vente », sur Challenges.fr, (consulté le )
  20. « EDF s'apprête à racheter les activités nucléaires de GE », sur LaTribune.fr, (consulté le )
  21. « EDF confirme son projet de rachat d’une partie de l’activité nucléaire de GE Steam Power », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  22. Elodie Mazein, « Swan song for General Electric as it completes demerger » [archive du ], sur Yahoo! News, AFP,  : « The official finalization of the separation comes Tuesday, with General Electric disappearing in favor of GE Vernova, dealing with energy activities, and GE Aerospace, the new name of the late GE. »
  23. (en) Cornell, « General Electric To Split Into Two On April 2 », Forbes (consulté le )
  24. (en-US) « GE Board of Directors Approves Spin-Off of GE Vernova », Yahoo Finance, (consulté le )
  25. {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant,‎
  26. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant,‎
  27. « L'entreprise dérivée de GE dans le domaine de l'énergie espère des jours meilleurs pour l'éolien en mer », sur Boursorama, (consulté le )
  28. « Fiche Ge Renewable Management », sur Le site de la HATVP (consulté le )
  29. Jean-Christophe Féraud, « Un proche de Macron prend la tête de GE France en pleine restructuration », sur Libération.fr, (consulté le )
  30. Nabil Wakim, « General Electric réduit la voilure dans l’éolien offshore en France », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. Hugh Bailey, patron de General Electric France, visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts »
  32. « Ouest France », sur ouest france, (consulté le )
  33. « Les promesses de General Electric dans l'éolien en mer, c'était du vent », sur Libération.fr, (consulté le )
  34. « General Electric : un proche de Macron aux manettes d’un plan social «avant l’été» », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  35. « General Electric : plus de 1000 emplois supprimés à Belfort », sur FIGARO, (consulté le )
  36. « General Electric veut supprimer plus de 1 000 emplois en France », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. « Belfort : Le plan social de l'Américain General Electric prévoit la suppression de 1050 emplois », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
  38. « Le patron de GE France assure que le site de Belfort «ne fermera pas» », sur FIGARO, (consulté le )
  39. « General Electric : "Belfort ne fermera pas", assure Hugh Bailey », sur Europe 1 (consulté le )
  40. « La CGT propose un plan de sauvegarde des emplois de General Electric à Belfort », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
  41. Vincent Lamigeon et Antoine Izambard, Comment General Electric a désindustrialisé la France, challenges.fr, 15 décembre 2021
  42. Filippo Ortona (Disclose), « General Electric : 800 millions d’euros transférés de France vers des paradis fiscaux », sur Mediapart (consulté le )
  43. General Electric : le parquet national financier saisi pour « blanchiment de fraude fiscale »
  44. Le site de Belfort "dépouillé" par General Electric : Eva Joly dépose plainte devant le PNF
  45. ouestfrance, « General Electric. À Belfort, l’intersyndicale dépose une plainte pour blanchiment de fraude fiscale », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  46. Belfort : General Electric accusé de fraude fiscale par ses salariés
  47. Belfort : les syndicats de General Electric déposent une plainte pour blanchiment de fraude fiscale
  48. General Electric: plainte devant le PNF pour fraude fiscale
  49. (en) « GE Renewable Energy », sur leave-russia.org (consulté le )
  50. Zonebourse, « General Electric cesse d'entretenir les turbines à gaz en Russie - Zonebourse », sur www.zonebourse.com, (consulté le )
  51. (en) « General Electric (GE) », sur leave-russia.org (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]