Emma Vecla

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Emma Vecla
Emma Vecla dans l'interprétation du personnage de Lola Winter dans Das süße Mädel.
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Ernestine-Louise TelmatVoir et modifier les données sur Wikidata
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Emma Vecla[1] est le pseudonyme d’Ernestine-Louise Telmat, italianisé en Ernestina Telmat, née le à Lalla Maghnia, département d'Oran[2] et morte le à Milan, soprano et actrice de cinéma française qui a fait l'essentiel de sa carrière en Italie. Elle est la première interprète en Italie de La Veuve joyeuse de Franz Lehár. Très appréciée en tant qu'artiste et en tant que femme, elle est la protagoniste incontestée sur la scène italienne de la période 1907-1915 et a influencé la mode et le costume de l'époque avec sa personnalité.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Ernestine Telmat est la dernière des huit enfants d'un officier français Théodore Tellmat, blessé à la bataille de Magenta[3] et de Solférino, et de Marie Joséphine Vesset[2], infirmière bénévole, qui suit son mari sur les champs de bataille pendant la bataille de Frœschwiller-Wœrth en 1870[4],[5].

Elle termine ses études musicales au Conservatoire de Paris, où elle étudie le chant, le violon, le piano et la composition. Immédiatement après avoir obtenu son diplôme, elle commence sa carrière en tant que chanteuse d'opéra, faisant ses débuts à 18 ans à l'Opéra-Comique à Paris, dans Manon de Massenet.

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle prend le nom d'Emma Vécla, anagramme de Calvé, en l'honneur de sa marraine, la célèbre chanteuse Emma Calvé. Elle effectue ensuite de nombreuses tournées, voyageant toujours avec sa mère. Elle est engagée par Edoardo Sonzogno (en) pour chanter lors de la saison automnale du Théâtre lyrique de Milan (it), aux côtés de Titta Ruffo dans Thaïs en 1903 et dans Zazà de Ruggero Leoncavallo en 1904. Elle chante dans de nombreux théâtres, en Italie et ailleurs.

De retour à Milan, la maladie de sa mère l'oblige à rester dans cette ville pendant un certain temps. Elle est engagée par Giulio Ricordi pour jouer Anna dans la première représentation italienne de La Veuve joyeuse de Franz Lehár, qui débute le 27 avril 1907, avec la compagnie « Città di Milano » au Teatro Dal Verme. L'énorme succès marque un tournant dans la carrière de l'artiste, qui désormais se consacre exclusivement à l'opérette. Franz Lehár lui accorde l'exclusivité pour 200 représentations et, à l'occasion de la cinq centième représentation, vient en Italie pour féliciter personnellement l'artiste.

En 1907, elle crée Bettina dans Hans, le joueur de flûte de Louis Ganne à Milan[6], à Gênes, Turin et au Teatro Costanzi de Rome en 1908 où elle est aussi René/Juanita dans Donna Juanita de Franz von Suppé, Lola Winter dans Das süße Mädel de Heinrich Reinhardt, Anna dans La Veuve joyeuse.

En 1909, elle joue Rêve de valse d'Oscar Straus[7] et Stella dans La Fille du tambour-major de Jacques Offenbach, à l'occasion du cinquantenaire de la Bataille de Magenta au Teatro Dal Verme. Elle signe un nouveau contrat de 2 ans avec Suvini Zerboni (en), propriétaire de la troupe Città di Milano et de celle de Gênes.

En 1910, elle joue Le Capitaine Fracasse de Mario Pasquale Costa, à Turin et au Lirico de Milan. Elle fait une grande tournée en Amérique du Sud d'avril à septembre. Elle joue Rêve de Valse au Teatro Regio (Turin) en 1911.

En 1912, elle crée Five de Franz Lehár au Lirico de Milan[8], elle retourne au Teatro Costanzi dans le rôle d'Anna dans La Veuve joyeuse avec la compagnie Città di Milano, dirigée par Carlo Lombardo (en), Le Comte de Luxembourg, Rêve de valse, The Toreador de Lionel Monckton, Manœuvres d'automne d'Emmerich Kálmán et La Chaste Suzanne de Jean Gilbert et chante au Teatro Reinach (en) à Parme dans Eva de Lehár.

En 1913, elle chante au Teatro Apollo à Rome et joue, à Gênes, dans Il birichino di Parigi, opérette en trois actes de Carlo Vizzotto; musique d'Alberto Montanari, d'après Le Gamin de Paris, pièce de Jean-François Bayard[9].

En 1915, au début de la Première Guerre mondiale, la chanteuse abandonne la scène et se consacre pendant trois ans aux soins des blessés de guerre. Elle chante La Marseillaise à La Scala, le 20 novembre 1918 lors d'une soirée en l'honneur des troupes françaises et britanniques. Après la guerre, elle reprend la scène dans la compagnie de Cosimo Papadia. Elle épouse le maestro Salvatore Cottone[10] et s'installe à Milan.

En 1929, elle se retire finalement de la scène, et fait sa soirée d'adieu au Teatro Vittorio Alfieri à Turin, où elle joue Madama di Tebe. Le reste de sa vie, elle se consacre à des œuvres de bienfaisance, notamment à l'Ospedale Maggiore de Milan[11], où se trouve un pavillon qui lui est dédié, de la maison de retraite des musiciens Giuseppe Verdi, de l'Institut des aveugles.

Grâce à son don de 80 instruments, le Musée des sciences et des techniques Léonard de Vinci de Milan ouvre la section des Instruments de musique le 20 janvier 1962[12],[13].

Décès[modifier | modifier le code]

Emma Vecla meurt le 29 mai 1972 à la maison de retraite pour musiciens Giuseppe Verdi et a été enterrée dans le Cimetière majeur de Milan[14]

Créations[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ne pas confondre avec la chanteuse italienne Djéma Vécla qui a aussi adopté ce nom de scène pour la même raison, étudiante d'Emma Calvé et dont la biographie présente beaucoup de parallèles avec celle d'Enerstine Telmat.
  2. a et b Acte d'État-civil, registre des naissances de Marnia, 1877
  3. Jean-Claude Yon, Le théâtre français à l’étranger au XIXe siècle : Histoire d’une suprématie culturelle, Paris, Nouveau Monde, , 527 p. (ISBN 978-2-84736-364-7)
  4. « Une vaillante française vient de mourir en Italie », Le Petit Parisien, no 20 930,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Une héroïne de la guerre de 1870-1871 vient de mourir », Le Matin, no 18 366,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Renzo Sacchetti, « Hans, le joueur de flûte », Comoedia,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  7. « "Comoedia" à Milan », Comoedia, no 545,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « "Comoedia" à Milan », Comoedia, no 1576,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Le Gamin de Paris, ou les options littéraires de M. Binet sur www.amis-flaubert-maupassant.fr
  10. Salvatore Cottone sur data.bnf.fr
  11. (it) Donation à l'Ospedale Maggiore d'un immeuble à Rome, via dei Sabelli 114, avec droits d'usufruit, d'Ernestina Telmat-Cottone (alias Emma Vecla
  12. (it) Archives du Musée national des sciences et de la technologie, série Correspondance II, Vecla Emma - Section des instruments de musique, 1960 - 1972.
  13. (it) Curti, Orazio - Un museo per Milano. 2000, Anthelios Edizioni, Garbagnate Milanese (MI).
  14. application mobile "Not 2 4get", application officielle de la municipalité de Milan pour trouver la position du défunt enterré dans les cimetières de la ville.
  15. G.R. Zafrini, « Mademoiselle de Belle-Isle », Le Monde artiste, no 47,‎ , p. 739-740 (lire en ligne, consulté le ).
  16. « La locandiera » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  17. « Caprice de millionnaire américaine » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  18. « Amor che tace » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  19. Comoedia du 5 septembre 1909 sur Gallica
  20. L'Aéro du 15 octobre 1913 sur Gallica

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (it) Alfieri et Lacroix, Cinque anni del Museo 1953-1958, Milan,
  • (it) Curti, Orazio, Un museo per Milano., Milan, Anthelios Edizioni, Garbagnate Milanese, .

Liens externes[modifier | modifier le code]