Domaine de Mégrine

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Le domaine de Mégrine est une ancienne exploitation agricole située à Mégrine en Tunisie.

Localisation[modifier | modifier le code]

Situation du domaine de Mégrine en 1898.

Le domaine correspondait à l'actuel périmètre de la municipalité de Mégrine située dans le gouvernorat de Ben Arous, au sud de Tunis[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, Mégrine est l'une des cinq propriétés qui s'étalent sur une vaste plaine et des coteaux au sud de Tunis. Elles relèvent de la fondation des habous au profit de la mosquée Zitouna et des zaouïas des saints Sidi Bou Saïd, Sidi Matraf et Sidi Bou Yahia Erradsi.

Le premier habitant connu du domaine est Lorenzo Mintuf dit Mifsud (, Il-Birgu-, Mégrine), un Maltais immigré en Tunisie en 1830[2].

À sa mort, son fils aîné Giuseppe (Joseph) Mifsud (, Tunis-?) hérite de la propriété qu'il vend en 1886, après l'instauration du protectorat français de Tunisie, à Adolphe Bontoux[3] (, Lyon-?) et à son beau-frère Arthur Brölemann[4],[5] (, Lyon-, Lyon)[6],[7].

La compagnie nouvellement constituée acquiert progressivement toutes ces propriétés et constitue un domaine d'un seul tenant s'étendant de Radès à Djebel Jelloud.

Dès 1898, Brölemann se désengage de la société, le domaine passant en majorité aux mains de la famille Bontoux (avec son fils Maurice Bontoux et son gendre Étienne Mallet, descendant de Guillaume Mallet, baron de Chalmassy et de Christophe-Philippe Oberkampf)[8]. Les autres propriétaires du domaine viticole et agricole de 800 hectares[9] sont le comte Fernand Foy (, Paris-, Compiègne)[10],[11], le comte Olivier Le Bault de La Morinière de La Rochecantin (, Freigné-, Suisse)[12] et le baron Stanislas Benoist-Méchin (6 avril 1854, Chinon-6 mai 1923, Paris)[7].

En 1901, le comte Foy devient l'actionnaire majoritaire et le mandataire du domaine. Il assure la continuité de l'exploitation jusqu'en 1924[13].

Le domaine est vendu à l'état en 1925 et loti[14], donnant progressivement naissance à la municipalité de Mégrine.

Production[modifier | modifier le code]

Les principales activités du domaine sont la viticulture, l’élevage d'ovins, la culture céréalière et d’amandiers[15],[16],[7].

Bâtiments[modifier | modifier le code]

Les principaux bâtiments du domaine sont :

  • le château de Mégrine : palais de style arabo-andalou et qui a subi plusieurs modifications jusqu'au milieu du XXe siècle grâce aux interventions du comte Foy ;
  • les caves de Mégrine abritant des caves souterraines ;
  • Sidi El Hendali : petite construction carrée surplombée d'une coupole ;
  • la Koubba : véranda construite sur le point culminant de Mégrine surplombant ainsi tout le domaine, détruite dans les années 1980 ;
  • le parc Monceau : constituait le parc du château de Mégrine, loti dans les années 1930 (lots de jardins) ;
  • la halte de Mégrine.

Événements[modifier | modifier le code]

Le domaine de Mégrine accueille le congrès de motoculture de Tunis du 14 au [17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Adolphe Joanne, Tunis et ses environs, Paris, Hachette, (lire en ligne).
  2. « Le Château de Mégrine, le monument malmené », sur amis.tn, (consulté le ).
  3. Catalogue général officiel, t. 12, Lille, L. Danel, , 637 p. (lire en ligne), p. 540.
  4. « Brölemann, Arthur, Auguste », sur patronsdefrance.fr (consulté le ).
  5. « Décret décernant la croix de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur à Arthur Brölemann », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  6. « À l'étranger », Le Figaro, no 26,‎ , p. 2 (ISSN 1241-1248, lire en ligne, consulté le ).
  7. a b et c Ahmed Medfaï, Ahmed Abdelkefi et Jilani Gharsallah, Mégrine hier et aujourd'hui, Mégrine, Mairie de Mégrine, , 226 p..
  8. Arthur de Gravillon, En revenant de Tunis, Paris, Albert Savine, , 64 p. (lire en ligne), p. 43.
  9. Lilia Blaise, « Le château oublié de Mégrine : un patrimoine à redécouvrir les 8 et 9 février », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  10. « Le château et le parc de Mégrine », Les Annales coloniales, no 16,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Baron de Tully, Annuaire des grands cercles et du grand monde, Paris, A. Lahure, , 631 p. (lire en ligne), p. 343.
  12. Marie Madeleine de Menou, comtesse de la Rochecantin, « Le mouvement littéraire », Revue illustrée, no 23,‎ , p. 748 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Annonces légales », Archives commerciales de la France, no 52,‎ , p. 1157 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Vente de lots », L'Ouest-Éclair, no 8734,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  15. Paul Lambert, Dictionnaire illustré de la Tunisie, Tunis, C. Saliba aîné, , 468 p. (lire en ligne), p. 286.
  16. Grammond, « Notes sur l'élevage du mouton au domaine de Mégrine », Bulletin de la direction générale de l'agriculture, du commerce et de la colonisation, no 42,‎ premier trimestre 1907, p. 115-120 (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Congrès de motoculture de Tunis », Bulletin de la direction générale de l'agriculture, du commerce et de la colonisation, no 105,‎ , p. 131 (lire en ligne, consulté le ).

Lien externe[modifier | modifier le code]

  • « Convocations d'assemblées », Les Annales coloniales, no 14,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).