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Claude Louis d'Espinchal

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Claude Louis d'Espinchal
Marquis de Massiac
Naissance
à Brest
Décès (à 83 ans)
à l'Hôtel de Massiac, Paris
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Vice-amiral du Levant
Années de service 17041758
Distinctions Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Autres fonctions Commandant de la Marine à Toulon
Secrétaire d'État à la Marine

Emblème

Claude Louis d'Espinchal, marquis de Massiac[1], né le à Brest, et décédé le à l'hôtel de Massiac, Paris, est un aristocrate, officier de marine, capitaine négrier, planteur et homme politique français des XVIIe et XVIIIe siècles. Vice-amiral du Levant, il est Secrétaire d'État de la Marine entre le 31 mai et le .

Origines et famille

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Claude Louis d'Espinchal est issu de la Maison d'Espinchal, une famille noble d'origine chevaleresque. Originaire d'Auvergne, elle a pris son nom d'Espinchal, un terre située entre Condat et Besse[2],[3]. Il est le fils unique de Barthélémy Massiac, écuyer (1626-1700) et d'Hélène du Maz. Son père, ingénieur ayant œuvré à la construction du Grand Canal à Versailles[4], est aussi négociant et marchand d'esclaves[5].

L'hôtel de Massiac, place des Victoires à Paris, où se réunira le club du même nom, puis deviendra le premier siège de la Banque de France[6].

Son petit-neveu, Claude-Louis-René de Mordant, marquis de Massiac (1746–1806), hérite de sa fortune, composée notamment de plantations de canne à sucre dans la colonie de Saint-Domingue. Il hérite aussi de l'Hôtel de Massiac, dans lequel il tient le Club Massiac, lobby des colons esclavagistes, opposé à la Société des amis des Noirs. Secrétaire d'État à la Marine sous le règne de Louis XV, il termine sa carrière militaire avec le grade de vice-amiral de la flotte du Levant.

Carrière militaire et politique

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Le port de Toulon au milieu du XVIIIe siècle, à l'époque ou Massiac y est fait Lieutenant-général des armées navales.

Il entre dans la Marine royale, dans une compagnie de garde-marine en 1704. Il se distingue dans plusieurs campagnes réussites contre les pirates ottoman en Méditerranée ; notamment en participant à plusieurs campagnes de bombardements de leurs ports, ainsi qu'a la capture de navires barbaresques.

De 1728 à 1730, il est capitaine de la Sirène, navire négrier armé par la Compagnie des Indes, qui part de Lorient et passe par l'île de France, Bourbon, l'Inde, Madagascar, et la Martinique avant de revenir à son port de départ[7].

Élevé au rang de chef d'escadre des armées navales en 1751, il est fait Lieutenant-général des armées navales en 1756, au début de la guerre de Sept Ans.

Il est nommé secrétaire d'État de la Marine, le , en remplacement de François Marie Peyrenc de Moras, mais ne restera en place que quelques mois, sous la tutelle de M. Le Normant de Mezy, cousin de Madame de Pompadour, qui le juge sévèrement : « accoutumé à Toulon à penser et à agir d'après les suggestions de ses alentours, parmi lesquels il avait trouvé quelques hommes de tête, il apporta au ministère dans sa personne une nullité qu'il ne sut pas cacher. » Il quitte ce poste le et, le , le duc de Choiseul fait nommer Nicolas René Berryer (1703-1762), intendant général de police de Paris, pour le remplacer.

Massiac est alors promu vice-amiral de la flotte du Levant et fait Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. A ce poste il réorganise la défense de la flotte commercial française afin de contrer de nouvelles tentatives de piraterie barbaresques et ottomanes.

Il épouse à la fin de l'année 1758 sa maîtresse, Madame Gourdan, veuve du premier commis du ministère de la Marine, née Louise-Catherine Choart de Magny (1698-1777), fille d'un commissaire de la Marine.

Le marquis de Massiac meurt le à l'hôtel de Massiac, à Paris. Il est alors âgé de 83 ans, dont 69 passés au service (de 1701 à 1770). Son billet de part, informant parents, amis et relations de son décès est rédigé en ces termes :

« Vous êtes priés d'assister aux convoi et enterrement de Haut et Puissant Seigneur Claude-Louis, marquis de Massiac, vice-amiral de France, Grand-Croix de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, ancien Secrétaire d'Etat au département de la marine, décédé en son hôtel, place des Victoires, qui se feront demain, vendredi 17 août 1770, à 7 heures du soir, en l'église de Saint-Eustache, sa paroisse, où il sera inhumé[8]. »

Une flûte de la Compagnie des Indes, construite à Lorient en 1758, est nommée Le Massiac en son honneur[9].

Notes et références

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  1. Par lettres patentes de décembre 1754
  2. Selon Michel Vergé-Franceschi, Claude Louis de Massiac n'est en réalité pas apparenté à la famille d'Espinchal, une famille noble originaire d'Auvergne. Sa famille, d'origine bien plus modeste, serait originaire du Languedoc et il aurait profité de cette homonymie pour entrer dans la Marine royale réservée aux fils de l'aristocratie. Il écrit : « Le marquis de Massiac (1686-1770), vice-amiral de France de 1764 à 1770, et même secrétaire d’État à la marine durant cinq mois en 1758 “n'a pas une goutte de sang auvergnat dans les veines.” » (Vergé-Franceschi 1990, p. 13)
  3. L'historien de la Marine ajoute plus loin : « C'est par erreur que l'on fait habituellement de M. de Massiac un d'Espinchal de Massiac, cette paternité familiale n'étant d'ailleurs ni revendiquée par les parents du vice-amiral, à la fin du XVIIe siècle, ni par la famille du vice-amiral, au moment de sa mort. » (Vergé-Franceschi 1990, p. 100)
  4. Vergé-Franceschi 2006, p. 435
  5. Pierre Salmon, Le voyage de M. de Massiac en Amérique du Sud au XVIIe siècle, Bruxelles, coll. « Mémoires de l'académie des sciences d'Outre-Mer. Collection in 8° » (no 47,3), , 61 p. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF])
  6. Annick Colybes, « Banque de France : 200 ans d'adaptation immobilière », sur Les Echos, (consulté le )
  7. « Campagne de la Sirène », sur francearchives.gouv.fr
  8. Vergé-Franceschi 1990, p. 100
  9. Jean-Yves Le Lan, « Une flûte de la Compagnie des Indes : Le Massiac », sur www.histoire-genealogie.com (consulté le )

Bibliographie

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  • Jean-Baptiste Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne sur Google Livres, tome II, Pérol, éditions de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, 1847. Réédité en 1973, Éditions Montpensier, Paris, p. 409-412.
  • Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la Marine royale (1715-1774), Librairie de l'Inde, , p. 535 et suiv.
  • Michel Vergé-Franceschi, La société française au XVIIe siècle, Fayard, , 464 p. (lire en ligne), p. 435

Articles connexes

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Liens externes

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