Asemeia violacea

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Asemeia violacea
Description de cette image, également commentée ci-après
Fleur d’Asemeia violacea.
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Polygalales
Famille Polygalaceae
Genre Asemeia

Espèce

Asemeia violacea
(Aubl.) J.F.B. Pastore & J.R. Abbott, 2012

Classification phylogénétique

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Fabales
Famille Polygalaceae
Genre Asemeia

Synonymes

  • Polygala violacea Aubl.,1775 - Basionyme[1]
  • Polygala cinerea Willd.
  • Polygala angustifolia Kunth
  • Polygala americana Mill. var. angustifolia (Kunth) Kuntze
  • Polygala brizoides A. St.-Hil. & Moq.
  • Polygala monticola var. brizoïdes (A. St.-Hil. & Moq.) Steyerm.
  • Polygala camporum Benth.
  • Polygala angustifolia var. linearifolia Chodat
  • Polygala bahiensis Chodat
  • Polygala orobus Chodat
  • Polygala huberiana Chodat[2]
Description de cette image, également commentée ci-après
Échantillon type de Asemeia violacea collecté par Aublet en Guyane.

Asemeia violacea (anciennement Polygala violacea Aubl.[2]) est une espèce de plantes herbacées néotropicale, appartenant à la famille des Polygalaceae.

Elle est connue au Venezuela sous les noms de Juiqui-Juiqui, Pata de grillo, Rabo de alacrán, Raíz de cachicamo[3]. Au Brésil, on l'appelle Vassourinha de botão[4], ou Erva-iodeque[5].

Description[modifier | modifier le code]

Asemeia violacea est une petite herbacée dressée peu ramifiée, haute de 20 à 40 cm.

Les feuilles sont cartacées ou subcoriaces, réticulées sur les deux faces, de forme linéaires-laocolées, elliptiques ou elliptiques-lancéolées, très fines, herbacées, presque glabres ou légèrement pubérueuses, longues de 3-5 cm pour 0,6-1 cm de large, et avec des trichomes incurvés-apprimés.

L'inflorescenceest un racème supra axillaire, plutôt lâche, atteignant jusqu'à 8 cm de long, et avec des trichomes incurvés-apprimés.

La fleur longue de 4 à 5 mm est de couleur mauves ou lavande et verdâtre. Le pédicelle est long de 1–3 mm. Les sépales extérieurs sont inégaux (ceux internes étant) plus petits), presque entièrement connés, avec des cils glanduleux sur les marges. Les ailes sont obovales, inéquilatérales. Les pétales supérieurs sont anguleux au milieu, semi-orbiculaires au sommet. La carène est dépourvue de crête.

Le fruit est une capsule glabre, de forme elliptique-oblongue, et longue de 2–5 mm. La graine est cylindrique, densément pubérulente, avec à son sommet un arille en forme de crête, doté de deux courts appendices[6].

Polygala violacea est une espèce très variable avec de grandes variations dans la forme des feuilles, la pubescence et l'abondance relative de la ciliation glandulaire sur les sépales externes[3].

Répartition[modifier | modifier le code]

On rencontre Asemeia violacea en Amérique du Sud et centrale, du Paraguay au Nicaragua en passant par la Colombie, Trinidad, le Venezuela, le Guyana, le Suriname, la Guyane, l'Équateur, le Brésil, et la Bolivie[2]. Certains la signalent aussi depuis le sud de États-Unis (Floride, Louisiane, Mississippi), au Mexique, à Cuba et jusqu'en Argentine[3],[6].

Écologie[modifier | modifier le code]

Asemeia violacea pousse dans les savanes, et dans les lisières forêts/savanes, autour de 50–1 300 mm d'altitude au Venezuela[3].

Asemeia violacea est pollinisée au Brésil par les abeilles Jandaíra (Melipona subnitida Ducke), et Uruçu (Melipona scutellaris Latrelle)[4].

La forme des feuilles d’Asemeia violacea varie selon les conditions écologiques[7].

Le pollen d’Asemeia violacea a été étudié et testé en reconnaissance par Deep Learning[8].

Asemeia violacea serait une plante adventice des cultures de pastèque dans les savanes du Roraima (Brésil)[9].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Dans la Caatinga brésilienne, l'infusion ou la décoction de racines d’Asemeia violacea sert tradictionnellement de diurétique, d'émétique, d'expectorant et dans le traitement de la blennorragie. Les racines sont consommées et placées comme topique pour soigner les morsures de serpent. Son activité bactéricide sur Staphylococcus epidermidis a été testée sans succès[5], ce qui a été confirmé par une autre étude avec d'autres microbes[10].

Protologue[modifier | modifier le code]

Asemeia violacea : Planche 294 par Aublet (1775)
L'on a groſſi toutes les parties de la fructification. - 1. Fleur épanouie. - 2. Calice. - 3. Corolle. - 4. Corolle ouverte. - 5. Lèvre ſupérieure. - 6. Lèvre inférieure. - 7. Feuillet qui porte les étamines. - 8. Lèvre inférieure détachée vue de face. - 9. Lèvre inférieure, vue de côté. - 10. Feuillet qui porte les étamines. - 11. Ovaire attaché à une portion du calice. Style, Stigmate. - 12. Calice & Capſule. - 13. Capſule. - 14. Capſule qui s'ouvre en deux valves. - 15. Semence avec ſa coëffe.[11]

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant pour Asemeia violacea[11] :

« POLYGALA (violacea) floribus criſtatis, foliis hirſutis, lanceolatis. (Tabula 294.)

Plant a annua, caules plures, ſimplices, aut ramoſos, pedales, tomentoſos, è radice emittens. Folia alterna, lanceolata, tomentoſa, cinerea. Flores ſpicati, terminales ; ſinguli ex axilla ſquamulæ.

Floret variis anni temporibus.

Habitat in pratis & ſemitis Caïennæ & Guianæ.


LE POLYGALA violet. (PLANCHE 294.)

Cette plante pouſſe de ſa racine pluſieurs tiges grêles, velues, hautes d'environ un pied & demi ; elles ſont ſimples, quelquefois rameuſes, garnies de feuilles alternes, entières, étroites, pointues, longues de deux pouces, ſur quatre lignes de largeur. Elles ſont couvertes d'un léger duvet cendré.

Les fleurs viennent en épis à l'extrémité de la tige & des rameaux. Leur calice eſt d'une ſeule pièce, diviſé en cinq parties, dont une ſupérieure, deux inférieures, & deux latérales. La ſupérieure & les deux inférieures ſont courtes, étroites & aiguës, & les deux latérales ſont larges, longues, ovales, vertes en deſſous, & de couleur violette en deſſus.

La corolle eſt d'une ſeule pièce irrégulière, partagée en deux lèvres dont la ſupérieure eſt relevée, & diviſée en deux lobes concaves ; l'inférieure eſt plus courte, arrondie, concave, chargée en deſſous d'une houppe de filets violets. Le reſte de la corolle eſt un tuyau fendu dans toute ſa longueur. Cette corolle eſt attachée dans le fond du calice autour de l'ovaire.

Les Étamines ſont huit, rangées ſur un petit feuillet à la paroi interne & ſupérieure de la lèvre inférieure. Leur filet eſt court. L'anthère eſt longue, jaune.

Le piſtil eſt un ovaire arrondi, comprimé ſur les deux faces de l'un & de l'autre côté, ſurmonté d'un style long, grêle, courbé en équerre, & terminé par un stigmate applati & latéral.

L'ovaire devient une capsule ſèche, à deux loges, qui s'ouvrent par le côté en deux valves, & chacune ne contient qu'une ſeule semence ovoïde, garnie d'une petite coëffe membraneuſe, blanche à ſon ombilic.

Cette plante eſt annuelle ; elle vient également dans l'île de Caïenne & à la terre ferme ; on la trouvé communément ſur le bord des ſentiers & dans les ſavanes.

L'on a groſſi toutes les parties de la fructification. »

— Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Asemeia violacea Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. a b et c (en) José Floriano Barêa Pastore et John Richard Abbott, « Taxonomic notes and new combinations for Asemeia (Polygalaceae) », Kew Bulletin, vol. 67,‎ , p. 801–813 (DOI 10.1007/s12225-012-9397-x, lire en ligne)
  3. a b c et d (en) Julian A. Steyermark, Paul E. Berry, Kay Yatskievych et Bruce K. Holst, Flora of the Venezuelan Guayana : VOLUME 8. POACEAE–RUBIACEAE, St. Louis, Missouri Botanical Garden Press, , 874 p. (ISBN 1-930723-36-9), p. 326-332
  4. a et b (en) Ana Caroliny Vieira da Costa, Janaína Maria Batista Sousa, Maria Aparecida Azevedo Pereirada Silva, Deborah dos Santos Garruti et Marta Suely Madruga, « Sensory and volatile profiles of monofloral honeys produced by native stingless bees of the brazilian semiarid region », Food Research International, vol. 105,‎ , p. 110-120 (DOI 10.1016/j.foodres.2017.10.043)
  5. a et b (en) Danielle da Silva Trentin, Raquel Brandt Giordani, Karine Rigon Zimmer, Alexandre Gomesda Silva, Márcia Vanusada Silva, Maria Tereza dos Santos Correia, Israel Jacob Rabin Baumvo et Alexandre José Macedo, « Potential of medicinal plants from the Brazilian semi-arid region (Caatinga) against Staphylococcus epidermidis planktonic and biofilm lifestyles », Journal of Ethnopharmacology, vol. 137, no 1,‎ , p. 327-335 (DOI 10.1016/j.jep.2011.05.030)
  6. a et b (en) A. A. Pulle, Flora of Suriname : DIALYPETALAE, vol. II, PART 1, Amsterdam, PHOTOMECHANICAL REPRINT - FOUNDATION VAN EEDENFONDS - c/o Royal Tropical Institute, Amsterdam - Leiden E. J. BRILL, , 500 p., p. 409
  7. (pt) Ana Cristina Andrade de Aguiar-Dias, Kikyo Yamamoto et Marília de Moraes Castro, « Anatomia foliar de cinco espécies de Polygala de restinga e cerrado » [« Leaf anatomy of five Polygala species (Polygalaceae) from restinga and cerrado »], Rodriguésia, vol. 63, no 2,‎ , p. 395-404 (lire en ligne)
  8. (en) André R. de Geus, Celia A.Z. Barcelos, Marcos A. Batista et Sérgio F. da Silva, « Large-scale Pollen Recognition with Deep Learning », 2017 IEEE 27th International Workshop on Machine Learning for Signal Processing (MLSP),‎ (DOI 10.23919/EUSIPCO.2019.8902735)
  9. (es) José de Anchieta Alves Albuquerque, Thatyele Sousa dos Santos, Thaís Santiago Castro, Marcos Oliveira Evangelista, José Maria Arcanjo Alves, Maria Beatriz Bernades Soares et Pedro Henrique Santos de Menezes, « Floristic study of weeds in watermelon crops in Savannah of Roraima, Brazil », Revista UNITRU - Scientia Agropecuaria (Universidad Nacional de Trujillo),‎ (lire en ligne)
  10. (en) Ana Carolina Oliveira Silva, Elidiane Fonseca Santana, Antonio Marcos Saraiva, Felipe Neves Coutinho, Ricardo Henrique Acre Castro, Maria Nelly Caetano Pisciottano, Elba Lúcia Cavalcanti Amorim et Ulysses Paulino Albuquerque, « Which Approach Is More Effective in the Selection of Plants with Antimicrobial Activity? : Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine », Medical Ethnobiology and Ethnopharmacology in Latin America, vol. 2013,‎ , p. 308980 (9) (DOI 10.1155/2013/308980, lire en ligne)
  11. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 735-737

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Asemeia violacea », sur lachaussetterouge, (consulté le )
  • « Asemeia violacea », sur Flore de Guyane, (consulté le )