Ahmed Yassine

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Ahmed Yassine
Biographie
Naissance
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Al-Jura (en) (Palestine)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
GazaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
أحمد إسماعيل ياسينVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique
Membre de
Titre honorifique
Fadhilat al-Cheikh (d)
Prononciation

Ahmed Yassine, né le 1er janvier 1937 et mort assassiné le à Gaza[1],[2], est un homme politique palestinien, fondateur et dirigeant spirituel du Hamas.

Il était tétraplégique depuis un accident de sport survenu à l'âge de 12 ans et était aussi malvoyant[3].

Adversaire des accords d'Oslo et de toute solution négociée avec les Israéliens, Yassine refusait fermement de reconnaître l'État d’Israël et il fut pendant longtemps aux commandes directes de plusieurs attentats-suicides en Israël.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Son année de naissance n'est pas connue précisément, mais lui-même indiquait 1936. Yassine est né dans le village d'Al-Goura près d'Ashkelon, aujourd'hui en Israël.

Yassine commence à étudier à l'université al-Azhar au Caire, en Égypte, après avoir suivi un collège d'enseignement général, mais ne peut y poursuivre ses études en raison de la détérioration de sa santé. Yassine rejoint le mouvement des Frères musulmans.

Après une année sans emploi, il parvient à être engagé pour enseigner la langue arabe dans une école de la ville de Gaza. Il épouse Halima Yassi, un membre de sa famille[4], en 1960 à l'âge de 22 ans. Ils eurent 11 enfants.

Militantisme[modifier | modifier le code]

En 1984, Ahmed Yassine s'investit dans la branche palestinienne des Frères musulmans, et est arrêté pour ses agissements et sa participation dans la contrebande d'armes. En 1985, il est libéré lors de l'accord Jibril : un échange de plus d'un millier de détenus arabes palestiniens contre trois Israéliens capturés pendant la guerre du Liban. En 1987, Yassine crée le mouvement Al-Moujamma al-Islami avec Abdel Aziz al-Rantissi auprès des autorités israéliennes[réf. nécessaire], ayant alors pris la maîtrise de la bande de Gaza, ce qui servira de base institutionnelle au Hamas.

Yassine fonde le Hamas au début de la première intifada en 1987, l'appelant à l'origine « l'aile para-militaire » et palestinienne des Frères musulmans.

Yassine déclare alors régulièrement que « la terre de Palestine est consacrée pour les générations musulmanes futures jusqu'au jour du Jugement » et que « ce chemin de paix prétendu n'est pas la paix et il ne remplace pas le jihad et la résistance ».

En 1997, Yassine est libéré pour être échangé contre deux membres du Mossad emprisonnés en Jordanie à la suite de l'échec à Amman d'une tentative d'assassinat de Khaled Mechaal, autre dirigeant du Hamas. Yassine retourne à Gaza après plusieurs années d'incarcération.

Pendant les différentes étapes du « processus de paix » entre Israël et l'Autorité palestinienne, Yassine est à plusieurs reprises assigné à résidence par celle-ci. Mais, à chaque fois, il est finalement libéré, souvent à la suite d'importantes manifestations de ses partisans.

Il défend l'idée d'une trêve de longue durée entre les Palestiniens et Israël dans les frontières de 1967, ajoutant qu’il appartiendrait « à la génération suivante » de décider si elle devrait ou non reprendre le combat. Le dirigeant israélien Ariel Sharon rejette cependant toute avancée dans ce domaine[5].

Mort[modifier | modifier le code]

Le , des sources israéliennes annoncent qu'Ahmed Yassine « n'est pas protégé » contre un éventuel assassinat ciblé de l'armée israélienne. Trois mois plus tard, le , des F-16 de l'armée de l'air israélienne lancent une bombe de 250 kg sur une habitation de la ville de Gaza. Ahmed Yassine, qui se trouvait à l'intérieur du bâtiment, est légèrement blessé. Les fonctionnaires israéliens confirmeront plus tard que Ahmed Yassine était la cible de l'attaque. L'échec de l'opération est dû à un désaccord entre le Shin Bet qui souhaitait utiliser une bombe d'une tonne et l'armée de l'air qui souhaitait annuler l'opération de peur de dommages collatéraux. Une solution de compromis fut finalement retenue par Ariel Sharon qui se révéla inefficace[6]. Ahmed Yassine fut soigné à l'hôpital Al-Shifa, à Gaza.

Après cette attaque, Ahmed Yassine déclare aux journalistes : « Le temps prouvera que la politique d'assassinat ne détruira pas le Hamas. Les dirigeants du Hamas veulent être des martyrs et n'ont pas peur de la mort. Le Jihad continuera et la résistance continuera jusqu'à ce que nous ayons la victoire, ou nous serons des martyrs. » Plus tard, Ahmed Yassine déclare encore que le Hamas donnera « une leçon inoubliable à Israël », en représailles à cette attaque[réf. nécessaire].

Finalement, Ahmed Yassine est tué[1] dans une autre attaque israélienne, le , alors qu'il quitte une mosquée pour la première session de prières du matin. Il est frappé par des missiles tirés depuis des hélicoptères de combat, et il est tué sur le coup ; neuf spectateurs ainsi que ses deux gardes du corps y perdent la vie. Deux de ses fils sont blessés. L'attaque suivait la déclaration de Yassine selon laquelle « la réponse d'Israël à l'attentat-suicide d'Ashdod était faible et qu'ainsi le Hamas gagnera en force ». L'attaque est perçue comme des représailles (voire une vengeance[Qui ?]) aux attaques-suicides commanditées par le Hamas en Israël. Ismail Haniyeh, alors porte-parole du Hamas, fait la déclaration suivante : « C'est la fin dont le cheikh Ahmed Yassine avait rêvé. » La direction du Hamas déclara qu'Ariel Sharon avait « ouvert les portes de l'enfer »[7].

Un certain nombre de pays (à l'exception notable des États-Unis), ont condamné l'assassinat d'Ahmed Yassine, critiquant son caractère extra-judiciaire[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]