Église Notre-Dame de Lamourguier

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Église Notre-Dame de Lamourguier
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame de Lamourguier
Le crénelage du chevet rappelle le temps où l'église, accolée au rempart du bourg de Narbonne, était en état de défense.
Présentation
Culte catholique
Rattachement diocèse de Carcassonne et Narbonne
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1900)
Site web coordonnées
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Aude
Ville Narbonne
Coordonnées 43° 10′ 51,5″ nord, 3° 00′ 14,9″ est

Carte

Musée lapidaire de Narbonne
(annexe du musée archéologique)
L'intérieur de l'église.
Informations générales
Type
Ouverture
1868 (début de la collection), puis par intermittence jusqu'au début du XXe siècle.
Fermeture
Site web
Collections
Collections
blocs inscrits ou sculptés, stèles, colonnes et sarcophages
Nombre d'objets
plus de 1 700 artéfacts archéologiques
Bâtiment
Protection
Localisation
Adresse
place Lamourguier
11100 Narbonne
Narbonne, Aude
 France
Coordonnées
Carte

L'église Notre-Dame de Lamourguier ou église Notre-Dame de la Mourguier est un ancien prieuré du bourg de Narbonne, dont seule subsiste l'église, désaffectée au culte et transformée en dépôt lapidaire de 1868 à 2018, et vacante depuis lors[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'église de Sainte-Marie est citée dès 782[2],[3] quand des témoins jurent dans cette église dans un jugement entre Milon, comte de Narbonne[4] et Daniel, archevêque de Narbonne[5] ; on sait qu'elle était au XIe siècle. entre les mains des Nicolaïtes, clercs hérétiques[6],[7]. En 1078[8] ou 1086[6], elle fut affiliée comme prieuré régulier de l'ordre de Saint-Benoît à l'abbaye Saint-Victor de Marseille, prenant alors le nom de Beata Maria de la Morguia, Nostra Dona la Morguia ou Beata Maria de Monachia[9].

Au XVIe siècle, le prieuré est en pleine déshérence : en 1572, la messe n'y est plus célébrée ; en 1602, il n'y a plus que trois religieux, un prieur, un sacristain[10].

En 1662 l'archevêque de Narbonne François Fouquet, alors en exil à Alençon, poussa le prieuré à adhérer à la congrégation de Saint-Maur qui le restaura[11].

Après la Révolution les bâtiments du couvent sont sous administration militaire. De 1824 à 1889, ils servent de caserne, puis furent finalement détruits en 1902. Sur cette période, l'église abrite les magasins de l'armée, qui cohabiteront avec la collection lapidaire à partir de 1869. Elle est classée le 28 mars 1900[12].

Le siège du Club de la Révolution[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative de la Commune de Narbonne, mur extérieur Sud

L'église est le siège du Club de la Révolution, entre le 24 et le 31 mars 1871, lors de la Commune centrale de l’arrondissement de Narbonne dirigée par Émile Digeon et Baptiste Limouzy[13].

La collection et le musée lapidaire (1868-2018)[modifier | modifier le code]

Le bâtiment ne dut sa sauvegarde après 1868 (un bail est alors signé entre la ville et l'armée) qu'à son utilisation comme dépôt archéologique municipal pour conserver les divers blocs inscrits ou sculptés, stèles, colonnes et sarcophages extraits des remparts narbonnais lors de leur démolition[14] ou mis au jour dans l'arrondissement.

Il sert depuis, par intermittence dans les premières décennies, de musée lapidaire et contient plus de 1 700 artéfacts archéologiques. Entre 2017 et 2018, les collections sont transférées au sein du futur musée régional de la Narbonne antique (Narbo Via)[15],[16], où elles seront réunies avec les autres fonds archéologiques de la ville.

Architecture[modifier | modifier le code]

L'église, reconstruite au XIIIe siècle, est de style gothique méridional, plus précisément languedocien et catalan, caractérisé par une large nef unique, couverte d'une simple charpente soutenue par six arcs diaphragmes maçonnés, dont le premier comporte une rupture de courbe rare dans ce genre d'édifice, prenant appui sur des contreforts très saillants, entre lesquels s'ouvrent des chapelles latérales rectangulaires. Au-dessus circule une galerie, aménagée au XIVe siècle, qui traverse les doubleaux et communique avec un triforium surmontant les chapelles du chœur. L'abside du chœur à sept pans est voûtée d'ogives qui retombent sur des consoles abondamment sculptées.

Une baie en plein cintre, sur le mur occidental, et le portail méridional semblent constituer les vestiges les plus anciens (fin XIIe siècle ?). À l'extérieur, le flanc sud porte une tour pourvue d'une tourelle pentagonale. Le chevet, accolé aux remparts, était crénelé et pouvait participer à la défense du bourg[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Église Notre-Dame de Lamourguier
  2. Ecclesia S. Mariae ... infra muros civitatis Narbona : abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195 ; Preuve 6 (Jugement des commissaires du roi Charlemagne en faveur de Daniel, archevêque de Narbonne), Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, vol. II (Jusqu'en 877 ; notes et preuves), Toulouse, Privat, 1876 (réimp. 2003) (ISBN 978-2-84575-162-0 et 2-84575-162-1), c.49.
  3. Élie Griffe, Histoire religieuse des anciens pays de l'Aude des origines chrétiennes à la fin de l'époque carolingienne, p. 157.
  4. Milon est le premier comte de Narbonne dont le nom soit connu. Il est cité en 781. Il est encore cité en 794 comme ayant été un des fondateurs de l'abbaye de Caunes (Claude Devic, Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, tome 2, p. 314)., et Daniel, archevêque de Narbonne
  5. Claude Devic, Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, tome 2, Preuves, col. 49 (lire en ligne)
  6. a et b Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113.
  7. Jacques Thirion, « L'ancienne église de Lamourguier à Narbonne », p. 434.
  8. Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195.
  9. Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195 ; Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366.
  10. Notice du musée lapidaire de Narbonne, Service Culture, Mairie de Narbonne, sans date.
  11. Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366 ; Rémy Cazals, Daniel Fabre (s.d.), Les Audois, Dictionnaire biographique, Carcassonne, Association des Amis des Archives de l'Aude, Fédération Audoise des Œuvres Laïques, Société d'Études Scientifiques de l'Aude, , 347 p. (ISBN 2-906442-07-0), p. 166, et Jacques Michaud et André Cabanis, Histoire de Narbonne, Toulouse, Privat, coll. « Pays et villes de France », (ISBN 2-7089-8339-3), p. 212.
  12. « Église paroissiale Notre-Dame de Lamourguier », notice no IA11000009, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. voir La Commune de Narbonne sur wiki-narbonne.fr
  14. Caroline Papin 2015, p. 90.
  15. Cf. Ambroise Lassalle et Caroline Papin, 2015. Le bâtiment du nouveau musée sera aux environs des coordonnées 43° 10′ 45″ N, 3° 01′ 09″ E.
  16. Encore un an avant l'ouverture de Narbo Via
  17. Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., pp. 113-114 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 368.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Histoire du bâtiment[modifier | modifier le code]

  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (sous la dir.), Languedoc-Roussillon, le guide du patrimoine, Paris, Hachette, , 606 p. (ISBN 2-01-242333-7).
  • Yves Solier, Narbonne, monuments et musées, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Guides archéologiques de la France », , 147 p. (ISBN 2-11-080878-0).
  • Jacques Thirion, « L'ancienne église de Lamourguier à Narbonne », dans Congrès archéologique de France. 112e session. Le Roussillon. 1954, Société française d'archéologie, Paris, 1955, p. 433-445
  • Élie Griffe, Histoire religieuse des anciens pays de l'Aude, Éditions Auguste Picard, Paris, 1933, tome 1, Des origines chrétiennes à la fin de l'époque carolingienne, p. 157 (lire en ligne)
  • Antoine Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l'Aude, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 195 (s. v. « Lamourguier »).
  • Louis Serbat, « L'église de Lamourguier », dans Congrès archéologique de France. 73e session. À Carcassonne et Perpignan. 1906, Société française d'archéologie, Paris, 1907, p. 98-101 (lire en ligne)

Commune de Narbonne[modifier | modifier le code]

Collection lapidaire[modifier | modifier le code]

  • Caroline Papin, « La collection lapidaire antique de Narbonne », dans Patrimoines du sud [revue numérique], Conseil régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 2015 (en ligne).
  • Ambroise Lassalle et Caroline Papin, « Le Musée Régional de la Narbonne Antique (MuRéNA) : un nouveau lieu de valorisation du patrimoine », dans Patrimoines du sud [revue numérique], Conseil régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 2015 (en ligne).
  • Léonce Berthomieu, « Notice sur le musée lapidaire de Lamourguié [sic] et son développement en 1875 », dans Bulletin de la Commission archéologique de Narbonne, 1876, p. 577-584 (en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]