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{{Taxobox début | végétal | ''Socratea exorrhiza'' | Socratea exorriza2002 03 12.JPG | [[wikt:racine-échasse|Racines-échasses]] épineuses de ''Socratea exorrhiza'' }}
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'''''Socratea exorrhiza''''', le palmier marcheur ou palmier à échasses, est une [[Espèce (biologie)|espèce]] de [[palmier]] de la famille des ''[[Arecaceae]]'' originaire des [[Forêt tropicale humide|forêts tropicales humides]] d'[[Amérique centrale]] et d'[[Amérique du Sud]]. Il se caractérise notamment par ses racines-échasses formant un cône soutenant la base du tronc.
'''''Socratea exorrhiza''''', le palmier marcheur ou palmier à échasses, est une [[Espèce (biologie)|espèce]] de [[palmier]] de la famille des ''[[Arecaceae]]'' originaire des [[Forêt tropicale humide|forêts tropicales humides]] d'[[Amérique centrale]] et d'[[Amérique du Sud]]. Il se caractérise notamment par ses racines-échasses formant un cône soutenant la base du tronc.

Il est connu en [[Guyane]] sous les noms de '''Awara-monpé''' ([[Créole guyanais|Créole]]), '''Pasiwɨ''', '''Pasi'ɨ''' ([[Kali'na]]), '''Pup''' ([[Palikur]]), '''Patsi'ɨ''' ([[Teko]]), '''Pëpë''' ([[Wayana]]), '''Pasi'ɨ''' ([[Wayãpi]]), '''Paasa''', '''Tasi-tiki''' ([[Nenge tongo]]), '''Paxiúba''' ([[Portugais du Brésil]])<ref name="ONF">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Jacques de GRANVILLE|auteur2=Marc GAY0T|titre=Guide des palmiers de Guyane|éditeur=[[Office national des forêts|ONF]] : Guyane (FR)|année=2014|pages totales=272|isbn=978-2-84207-374-9}}</ref>.
Ailleurs, on l'appelle '''Eba''' au [[Panama]]<ref name="POTVIN 2003"/>, '''Walking palm''' ([[Anglais]]).


== Description ==
== Description ==

''Socratea exorrhiza'' peut atteindre 20 à {{unité|25|mètres}} de haut, avec un diamètre du tronc de 12 à {{unité|16|cm}}. Il a des racines-échasses inhabituelles, de {{unité|2|mètres}} de long, dont la fonction a fait l'objet de discussions.
''Socratea exorrhiza'' peut atteindre 20 à {{unité|25|mètres}} de haut, avec un diamètre du tronc de 12 à {{unité|16|cm}}. Il a des racines-échasses inhabituelles, de {{unité|2|mètres}} de long, dont la fonction a fait l'objet de discussions.


Il est communément admis{{par qui}} que ''Socratea exorrhiza'', avec son curieux système racinaire, peut se déplacer de l'endroit où il a germé, en faisant pousser ses racines sur un côté et en les abandonnant de l'autre{{refnec}}. Certaines personnes l’appellent « l’arbre qui marche » en raison de cette capacité. Le biologiste Gerardo Avalos a dénigré cette capacité de déplacement<ref>[http://www.livescience.com/33663-walking-tree-socratea-exorrhiza.html Can 'Walking Palm Trees' Really Walk?] in [http://www.livescience.com Live Science]</ref>.
Il est communément admis{{par qui}} que ''Socratea exorrhiza'', avec son curieux système racinaire, peut se déplacer de l'endroit où il a germé, en faisant pousser ses racines sur un côté et en les abandonnant de l'autre{{refnec}}. Certaines personnes l’appellent « l’arbre qui marche » (d'où son nom en anglais '''Walking palm''') en raison de cette capacité. Le biologiste Gerardo Avalos a dénigré cette capacité de déplacement<ref>[http://www.livescience.com/33663-walking-tree-socratea-exorrhiza.html Can 'Walking Palm Trees' Really Walk?] in [http://www.livescience.com Live Science]</ref>.





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C'est une espèce [[monoïque]]. Les fleurs sont blanches. Les fruits à noyau ont un diamètre de 2 à {{unité|3|cm}}.
C'est une espèce [[monoïque]]. Les fleurs sont blanches. Les fruits à noyau ont un diamètre de 2 à {{unité|3|cm}}.


== Distribution ==
== Répartition ==

L'[[aire de répartition]] de ''Socratea exorrhiza'' s'étend de l'[[Amérique centrale]] ([[Costa Rica]], [[Nicaragua]], [[Panama]]) jusqu'au bassin de l'[[Amazone (fleuve)|Amazone]] en [[Amérique du Sud]].
L'[[aire de répartition]] de ''Socratea exorrhiza'' s'étend de l'[[Amérique centrale]] ([[Costa Rica]], [[Nicaragua]], [[Panama]]) jusqu'au bassin de l'[[Amazone (fleuve)|Amazone]] en [[Amérique du Sud]].


Ce palmier a été introduit, entre autres, à l'[[île Maurice]].
Ce palmier a été introduit, entre autres, à l'[[île Maurice]].


== Utilisation ==
== Écologie ==
Les graines de ''Socratea exorrhiza'' germent facilement au [[Panama]]<ref name="POTVIN 2003">{{article |langue=en |auteur1=Catherine POTVIN |auteur2=Rogelio CANSARI |auteur3=Jane HUTTON |titre=Preparation for propagation: understanding germination of giwa (Astrocaryum standleyanum), wagara (Sabal mauritiiformis), and eba (Socratea exorrhiza) for future cultivation |périodique=Biodiversity & Conservation |volume=12 |numéro=11 |page=2161-2171 |mois= |année=2003 |doi=10.1023/A:1024511727478 |url=https://link.springer.com/content/pdf/10.1023/A:1024511727478.pdf }}</ref>.
Le tronc est utilisé dans la construction de maisons et d'autres structures. Généralement, le tronc est divisé longitudinalement avant de l'utiliser, mais il peut aussi être évidé pour en faire un tube.

À [[Manaus]], ''Socratea exorrhiza'' est associé aux forêts des basses terres et ripicoles.
La germination de ses graines est peu affectée par les inondations<ref name="PACHECO 2001">{{article |langue=en |auteur1=Manoel A.W. PACHECO |titre=Effects of flooding and herbivores on variation in recruitment of palms between habitats |périodique=Journal of Ecology |volume=89 |numéro= |page=358-366 |mois= |année=2001 |doi=10.1046/j.1365-2745.2001.00548.x |url= }}</ref>.

Diverses espèces frugivores mangent sans aucun doute l'enveloppe charnue des fruits de ''Socratea'' dans le [[Parc national de Manú]] ([[Pérou]]). Les graines dures, à l'[[endosperme]] relativement mince, s'accumulent jusqu'à ce que ''Tayassu pecari'' les consomme (ce dernier parvient en effet à écraser ses graines intactes)<ref name="KILTIE 1982">{{article |langue=en |auteur1=Richard A. KILTIE |titre=Bite force as a basis for niche differentiation between rain forest peccaries (Tayassu tajacu and T. pecari) |périodique=Biotropica |volume=14 |numéro=3 |page=188-195 |mois= |année=1982 |doi=10.2307/2388025 |url= }}</ref>.

Les graines de ''Socratea exorrhiza'' ne présenteraient pas de défense physique ou chimique contre leur prédation au [[Costa Rica]]<ref name="KUPREWICZ 2013">{{article |langue=en |auteur1=Erin K. KUPREWICZ |titre=Mammal abundances and seed traits control the seed dispersal and predation roles of terrestrial mammals in a Costa Rican forest |périodique=Biotropica |volume=45 |numéro=3 |page=333-342 |mois= |année=2013 |doi=10.1111/btp.12014 |url= }}</ref>.

66 espèces [[épiphyte]]s et [[hémiépiphyte]]s ont été recensées sur ''Socratea exorrhiza'' au [[Panama]]<ref name="ZOTZ 2003">{{article |langue=en |auteur1=Gerhard ZOTZ |auteur2=Birgit VOLLRATH |titre=The epiphyte vegetation of the palm Socratea exorrhiza-correlations with tree size, tree age and bryophyte cover |périodique=Journal of Tropical Ecology |volume=19 |numéro=1 |pages=81-90 |mois= |année=2003 |doi=10.1017/S0266467403003092 |url=https://www.jstor.org/stable/pdf/4091827.pdf }}</ref>.
Ces communautés végétales [[épiphyte]]s sont très dynamiques<ref name="LAUBE & ZOTZ 2006">{{article |langue=en |auteur1=Stefan LAUBE |auteur2=Gerhard ZOTZ |titre=Long‐term changes of the vascular epiphyte assemblage on the palm Socratea exorrhiza in a lowland forest in Panama |périodique=Journal of Vegetation Science |volume=17 |numéro=3 |page=307-314 |mois= |année=2006 |doi=10.1111/j.1654-1103.2006.tb02450.x |url= }}</ref>.

La prédation des graines de ''Socratea exorrhiza'' par les insectes et les mammifères varie selon la saison de fructification et la distance des pieds-mère, à la {{lien|langue=en|La Selva Biological Station|texte=station biologique de La Selva}} ([[Costa Rica]]) et dans la [[Gigante Peninsula]] ([[Pérou]])<ref name="NOTMAN & VILLEGAS 2005">{{chapitre |langue=en |auteur1=Evan M. NOTMAN |auteur2=Ana C. VILLEGAS |titre=5 Patterns of Seed Predation by Vertebrate |titre ouvrage=Seed Fate: Predation, Dispersal, and Seedling Establishment |auteurs ouvrage=Pierre M Forget, Joanna E Lambert, Philip E Hulme |volume= |numéro= |page=55 |mois= |année=2005 |isbn=978-0851998060 |doi=10.1079/9780851998060.0055 |url=https://www.researchgate.net/profile/Pierre-Michel-Forget/publication/269402659_Seed_Fate_Predation_Dispersal_and_Seedling_Establishment/links/5489f6290cf2d1800d7aa626/Seed-Fate-Predation-Dispersal-and-Seedling-Establishment }}</ref>.

La survie des graines de ''Socratea exorrhiza'' face à la prédation, aux agents pathogènes, selon l'exploitation forestière sélective, la présence de litière a été étudiée au [[Pérou]]<ref name="MYSTER 2021">{{article |langue=en |auteur1=Randall W. MYSTER |titre=Effects of selective-logging, litter and tree species on forests in the Peruvian Amazon: seed predation, seed pathogens, germination |périodique=New Zealand Journal of Forestry Science |volume=51 |numéro= |page= |mois= |année= 2021 |doi=10.33494/nzjfs512021x153x |url=https://www.nzjforestryscience.nz/index.php/nzjfs/article/download/153/52 }}</ref>

Dans le [[Parc national Yasuni|parc national Yasuní]] ([[Équateur (pays)|Équateur]]), les singes araignées ''[[Ateles belzebuth]] belzebuth'' avalent habituellement les graines de ''Socratea exorrhiza'' (qu'ils consomment en abondance en avril), tandis que les singes laineux ''[[Lagothrix lagotricha]]'' ont tendance à consommer les graines immatures, ou la chair des fruits mâtures en recrachant les graines<ref name="DEW 2008">{{chapitre |langue=en |auteur1=J. LAWRENCE DEW |titre=Spider monkeys as seed dispersers |titre ouvrage=Spider monkeys: Behavior, ecology and evolution of the genus Ateles |périodique= |volume= |numéro= |pages=155-182 |mois= |année=2008 |doi= |url=https://www.researchgate.net/profile/J-Dew-2/publication/265728278_Spider_Monkeys_as_Seed_Dispersers/links/5419f6ec0cf25ebee988852b/Spider-Monkeys-as-Seed-Dispersers.pdf }}</ref>.

Dans la {{lien|Reserva Florestal Adolpho Ducke}} ([[Brésil]]), la tortue ''[[Rhinemys rufipes|Phrynops rufipes]]'' mange communément les graines de ''Socratea exorrhiza'', parfois en les avalant entières<ref name="CAPUTO 2008">{{article |langue=en |auteur1=Francesco Paolo CAPUTO |auteur2=Richard C. VOGT |titre=Stomach flushing vs. fecal analysis: the example of Phrynops rufipes (Testudines: Chelidae) |périodique=Copeia |volume=2008 |numéro=2 |page=301-305 |mois= |année=2008 |doi=10.1643/CH-05-031 |url=https://www.jstor.org/stable/pdf/25140778.pdf }}</ref>.

== Utilisations ==
En [[Guyane]], le stipe de ''Socratea exorrhiza'' est divisé longitudinalement pour servir dans la construction de maisons et d'autres structures (cloisons, planchers, chevrons). On peut l'évider pour en faire un tube. On en fait aussi des [[Fuseau_(bobine_de_fil)|fuseau]]x artisanaux<ref name="ONF"/>.
Les fruits sont réputés toxiques chez les [[Palikur]] qui les emploient, mélangés à des fragments de ses racines, pour empoisoner les pécaris à collier (''[[Tayassu tajacu]]'').
Les [[Wayãpi]] font un emplâtre de stipe gratté pour cicatriser l'ombilic des nouveaux-nés.
La sève des racines est réputée corrosive<ref name="Pharmacopée"/>.

Les amérindiens [[Tapɨĩy]] agrandiraient la perforation de leurs lobes d'oreilles avec ses racines<ref name="Pharmacopée">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Grenand |auteur2=Christian Moretti |auteur3=Henri Jacquemin |auteur4=Marie-Françoise Prévost |titre=Pharmacopées traditionnelles en Guyane |sous-titre=Créoles. Wayãpi, Palikur |lieu=Paris |éditeur=[[Institut de recherche pour le développement|IRD Editions]] |année=2004 |pages=663 |page=198-200 |isbn=978-2-7099-1545-8 |lire en ligne=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-05/010034335.pdf }}</ref>, tandis que les [[Tacana]] de [[Bolivie]] l'emploie pour allonger leur pénis<ref name="BOURDY 2000">{{article |langue=en |auteur1=Geneviève BOURDY |auteur2=S.I. DE WALT |auteur3=LX. CHAVEZ DE MICHEL |auteur4=A. ROCA |auteur5=E. DEHARO |auteur6=V. MUNOZ |auteur7=L. BALDERRAMA |auteur8=C. QUENEVO |auteur9=A. GIMENEZ |année=2000 |titre=Medicinal plants uses of the Tacana, an Amazonian Bolivian ethnic group |périodique=Journal of Ethnopharmacology |volume=70 |pages=87-109 |doi=10.1016/S0378-8741(99)00158-0 }}</ref>.

Au [[Brésil]], les [[Yekuana|Yekwana]] de l'{{lien|langue=pt|Rio Auaris|texte=Auaris}} utilisent la sève irritante des racines comme [[adjuvant]] du [[curare]]<ref name="PLOTKIN & BALICK 1984">{{article |langue=en |auteur1=M.J. PLOTKIN |auteur2=M.J. BALICK |année=1984 |titre=Medicinal Uses of South American Palms |périodique=Journal of Ethnopharmacology |volume=10 |pages=157-179 |doi=10.1016/0378-8741(84)90001-1 |url=https://www.nybg.org/files/scientists/mbalick/MedicinalUsesofSouthAmericanPalms.pdf }}</ref>.

Les [[Mosetén|Mosetene]] écrasent les racines aériennes pour [[nivrée|pêcher au poison]]<ref name="MUNOZ et al. 2000">{{article |langue=en |auteur1=V. MUNOZ |auteur2=M. SAUVAIN |auteur3=G. BOURDY |auteur4=J. CALLAPA |auteur5=I. ROJAS |auteur6=L. VARGAS |auteur7=A. TAE |auteur8=E. DEHARO |année=2000 |titre=The search for natural bioactive compounds through a multidisciplinary approach in Bolivia, Part Il. Antimalarial activity of some plants used by Mosetene Indians |périodique=Journal of Etnnopnarmacology |volume=69 |pages=139-155 |doi=10.1016/S0378-8741(99)00096-3 }}</ref>.

Au [[Panama]], les [[Indiens Emberá|Emberá]] et [[Wounaan]] emploient ''Socratea exorrhiza'' pour contruire les toits et le sol des maisons rondes et ouvertes traditionnelles<ref name="POTVIN 2003"/>.


La partie interne des racines aériennes est employée comme [[aphrodisiaque]] masculin<ref name="Rainforest Conservation">{{lien web|url=http://www.rainforestconservation.org/data_sheets/agroforestry/Socratea_exorrhiza.html|titre=Rainforest Conservation}}.</ref>.
La partie interne des racines aériennes est employée comme [[aphrodisiaque]] masculin<ref name="Rainforest Conservation">{{lien web|url=http://www.rainforestconservation.org/data_sheets/agroforestry/Socratea_exorrhiza.html|titre=Rainforest Conservation}}.</ref>.

Les racines sont également bouillies dans de l'eau pour préparer une infusion destinée à traiter l'[[hépatite]]<ref name="How Stuff Works">{{lien web|url=http://videos.howstuffworks.com/hsw/10146-useful-plants-cashapona-socratea-exorrhiza-video.htm|titre=Useful Plants: Cashapona, Socratea exorrhiza|éditeur=How Stuff Works|consulté le=6 février 2012}}.</ref>.
Les racines sont également bouillies dans de l'eau pour préparer une infusion destinée à traiter l'[[hépatite]]<ref name="How Stuff Works">{{lien web|url=http://videos.howstuffworks.com/hsw/10146-useful-plants-cashapona-socratea-exorrhiza-video.htm|titre=Useful Plants: Cashapona, Socratea exorrhiza|éditeur=How Stuff Works|consulté le=6 février 2012}}.</ref>.

== Chimie ==
''Socratea exorrhiza'' accumule principalement du β-[[tocotriénol]] (forme rare de [[vitamine E]]) dans ses graines<ref name="SILES 2013">{{article |langue=en |auteur1=Laura SILES |auteur2=Jana CELA |auteur3=Sergi MUNNÉ-BOSCH |titre=Vitamin E analyses in seeds reveal a dominant presence of tocotrienols over tocopherols in the Arecaceae family |périodique=Phytochemistry |volume=95 |numéro= |page=207-214 |mois= |année=2013 |doi=10.1016/j.phytochem.2013.07.008 |url= }}</ref>.


== Protologue ==
== Protologue ==
En 1824, le botaniste [[Carl Friedrich Philipp von Martius|Martius]] propose le [[protologue]] suivant pour ''Iriartea exorrhiza''<small>Mart.</small> ([[basionyme]] de ''Socratea exorrhiza'') :
En 1824, le botaniste [[Carl Friedrich Philipp von Martius|Martius]] propose le [[protologue]] suivant pour ''Iriartea exorrhiza'' <small>Mart.</small> ([[basionyme]] de ''Socratea exorrhiza'') :
[[Fichier: Historia naturalis palmarum - Tab 33 - Elaeis melanococca, Iriartea exorrhiza.png |vignette|gauche|''Socratea exorrhiza'' (et ''[[Elaeis oleifera|Elaeis melanococca]]'') dans l'article original de [[Carl Friedrich Philipp von Martius|Martius]]<br>
[[Fichier: Historia naturalis palmarum - Tab 33 - Elaeis melanococca, Iriartea exorrhiza.png |vignette|gauche|''Socratea exorrhiza'' (et ''[[Elaeis oleifera|Elaeis melanococca]]'') dans l'article original de [[Carl Friedrich Philipp von Martius|Martius]]<br>
Tab. 33. '''Iriartea exorhiza''' et '''Elaeis melanococca''' <ref name="Martius 1824"/>. ]]
Tab. 33. '''Iriartea exorhiza''' et '''Elaeis melanococca''' <ref name="Martius 1824"/>. ]]
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Tab 34. '''''Iriartea exorrhiza''' - I.Pinna, II. Kami spadicis floridi e spathis quinque prodeuntes (m.n.). — 1. Flos masculus. 2. Ejusdem calyx. 3. Ejusdem petala. 4. Stamina nonulla cum pistilli rudimento in petali basi sessilia. 5. Stamina nonulla separsis cum polline. & Flos foemineus. 7. Ejusdem calyx. 8. Ejusdem corolla aperta. 9. Pistillum. 10. Ovarii sectio horizontalis (omnia m. a.). 11. Bacca. 12. Ejusdem nucleus. 13. Idem perpeudiculariter duscisus (m. n.). — In Tab. 51. Fig. 5. partem sistis radicis spinosae''
Tab 34. '''''Iriartea exorrhiza''' - I.Pinna, II. Kami spadicis floridi e spathis quinque prodeuntes (m.n.). — 1. Flos masculus. 2. Ejusdem calyx. 3. Ejusdem petala. 4. Stamina nonulla cum pistilli rudimento in petali basi sessilia. 5. Stamina nonulla separsis cum polline. & Flos foemineus. 7. Ejusdem calyx. 8. Ejusdem corolla aperta. 9. Pistillum. 10. Ovarii sectio horizontalis (omnia m. a.). 11. Bacca. 12. Ejusdem nucleus. 13. Idem perpeudiculariter duscisus (m. n.). — In Tab. 51. Fig. 5. partem sistis radicis spinosae''
|[[Carl Friedrich Philipp von Martius]], 1824<ref name="Martius 1824">{{article |langue=la |auteur1=Carl Friedrich Philipp von Martius |titre=? |périodique=Historia Naturalis Palmarum |volume=2 |numéro=2 |pages=36–37, t. 33–34. |année=1824 |url=https://www.biodiversitylibrary.org/page/281731#page/46/mode/1up }}</ref>.}}
|[[Carl Friedrich Philipp von Martius]], 1824<ref name="Martius 1824">{{article |langue=la |auteur1=Carl Friedrich Philipp von Martius |titre=? |périodique=Historia Naturalis Palmarum |volume=2 |numéro=2 |pages=36–37, t. 33–34. |année=1824 |url=https://www.biodiversitylibrary.org/page/281731#page/46/mode/1up }}</ref>.}}

== Galerie ==
{{Message galerie}}
<gallery>
Fichier: Iriartea deltoidea and Socratea exorrhiza (Arecaceae) — two "walking palms" (30053641211).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Long-roots-ecuador-snd.JPG | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033612935).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033628115).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033722706).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033758926).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033784635).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033808605).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033831645).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033843064).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033909564).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11033933533).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza (11272876913).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza - Stilt palm - Maquenque-1 - Flickr - Ragnhild & Neil Crawford.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza - Stilt palm - Maquenque-1-3 - Flickr - Ragnhild & Neil Crawford.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 0zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 1.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 10zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 11zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 12zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 13zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 14zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 15zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 16zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 17zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 18zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 19zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 1zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 20zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
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Fichier: Socratea exorrhiza 25zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 3zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 4zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 5zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 6zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 7zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 8zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza 9zz.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza in Costa Rica.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza leaf.JPG | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza, the Walking Palm. (11124202405).jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Socratea exorrhiza.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Walking Palm - Flickr - treegrow.jpg | de ''Socratea exorriza''
Fichier: Walkingpalm.jpg | de ''Socratea exorriza''
</gallery>


== Notes et références ==
== Notes et références ==

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Socratea exorrhiza
Description de cette image, également commentée ci-après
Racines-échasses épineuses de Socratea exorrhiza
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Liliopsida
Ordre Arecales
Famille Arécacée
Genre Socratea

Espèce

Socratea exorrhiza
(Mart.) H. Wendl., 1860[1]

Classification APG III (2009)

Clade Angiospermes
Clade Monocotylédones
Clade Commelinidées
Ordre Arecales
Famille Arecaceae
Sous-famille Arecoideae
Tribu Iriarteeae

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Synonymes

Selon GBIF (18 juin 2022)[2] :

  • Iriartea durissima Oerst.
  • Iriartea exorrhiza Mart.
  • Iriartea exorrhiza var. elegans (H.Karst.) Drude
  • Iriartea exorrhiza var. exorrhiza Mart.
  • Iriartea exorrhiza var. orbignyana (Blume ex Mart.) Drude
  • Iriartea orbignyana Blume
  • Iriartea orbignyana Blume ex Mart.
  • Iriartea philonotia Barb.Rodr.
  • Socratea albolineata Steyerm.
  • Socratea durissima (Oerst.) H.Wendl.
  • Socratea elegans H.Karst.
  • Socratea gracilis Burret
  • Socratea hoppii Burret
  • Socratea macrochlamys Burret
  • Socratea microchlamys Burret
  • Socratea orbignyana (Blume ex Mart.) H.Karst.
  • Socratea philonotia (Barb.Rodr.) Benth. & Hook.f.

Selon Tropicos (18 juin 2022)[3] :

  • Iriartea durissima Oerst.
  • Iriartea exorrhiza Mart. - Basionyme
  • Iriartea exorrhiza var. elegans (H. Karst.) Drude
  • Iriartea exorrhiza var. orbigniana (Mart.) Drude
  • Iriartea orbigniana Mart.
  • Iriartea philonotia Barb. Rodr.
  • Socratea albolineata Steyerm.
  • Socratea durissima (Oerst.) H. Wendl.
  • Socratea elegans H. Karst.
  • Socratea gracilis Burret
  • Socratea hoppii Burret
  • Socratea macrochlamys Burret
  • Socratea microchlamys Burret
  • Socratea orbigniana (Mart.) H. Karst.
  • Socratea philonotia (Barb. Rodr.) Hook. f.

Socratea exorrhiza, le palmier marcheur ou palmier à échasses, est une espèce de palmier de la famille des Arecaceae originaire des forêts tropicales humides d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Il se caractérise notamment par ses racines-échasses formant un cône soutenant la base du tronc.

Il est connu en Guyane sous les noms de Awara-monpé (Créole), Pasiwɨ, Pasi'ɨ (Kali'na), Pup (Palikur), Patsi'ɨ (Teko), Pëpë (Wayana), Pasi'ɨ (Wayãpi), Paasa, Tasi-tiki (Nenge tongo), Paxiúba (Portugais du Brésil)[4]. Ailleurs, on l'appelle Eba au Panama[5], Walking palm (Anglais).

Description

Socratea exorrhiza peut atteindre 20 à 25 mètres de haut, avec un diamètre du tronc de 12 à 16 cm. Il a des racines-échasses inhabituelles, de 2 mètres de long, dont la fonction a fait l'objet de discussions.

Il est communément admis[Par qui ?] que Socratea exorrhiza, avec son curieux système racinaire, peut se déplacer de l'endroit où il a germé, en faisant pousser ses racines sur un côté et en les abandonnant de l'autre[réf. nécessaire]. Certaines personnes l’appellent « l’arbre qui marche » (d'où son nom en anglais Walking palm) en raison de cette capacité. Le biologiste Gerardo Avalos a dénigré cette capacité de déplacement[6].


Mais, en forêt primaire (Costa Rica), ceci est parfaitement observable. Il s’agit la plupart du temps d’une résistance aux chutes d’arbre ou de grosses branches, dans ce milieu très perturbé, qui provoque sur le Socratea exorrhiza, couché sous l’impact, une repousse de ses racines proches du point de contact, pour lui permettre de reprendre son ascension verticale en reprenant ainsi une assise plus stable.

Comment marche le Socratea exorrhiza

Même en l’absence de cet accident végétatif, la recherche de lumière peut, dans certains cas, expliquer des pousses de S.exorrhiza à l’horizontale avec une reprise de la verticalité sur une nouvelle embase de ses racines échasses, dès que les conditions de luminosité sont suffisantes pour satisfaire ses besoins chlorophylliens [7].

Les feuilles de ce palmier ont jusqu'à 2 mètres de long et forment une couronne bleu-vert. Celles qui sont exposées au soleil sont plus épaisses et ont davantage de trichomes et de stomates que celles qui poussent à l'ombre[8].

C'est une espèce monoïque. Les fleurs sont blanches. Les fruits à noyau ont un diamètre de 2 à 3 cm.

Répartition

L'aire de répartition de Socratea exorrhiza s'étend de l'Amérique centrale (Costa Rica, Nicaragua, Panama) jusqu'au bassin de l'Amazone en Amérique du Sud.

Ce palmier a été introduit, entre autres, à l'île Maurice.

Écologie

Les graines de Socratea exorrhiza germent facilement au Panama[5].

À Manaus, Socratea exorrhiza est associé aux forêts des basses terres et ripicoles. La germination de ses graines est peu affectée par les inondations[9].

Diverses espèces frugivores mangent sans aucun doute l'enveloppe charnue des fruits de Socratea dans le Parc national de Manú (Pérou). Les graines dures, à l'endosperme relativement mince, s'accumulent jusqu'à ce que Tayassu pecari les consomme (ce dernier parvient en effet à écraser ses graines intactes)[10].

Les graines de Socratea exorrhiza ne présenteraient pas de défense physique ou chimique contre leur prédation au Costa Rica[11].

66 espèces épiphytes et hémiépiphytes ont été recensées sur Socratea exorrhiza au Panama[12]. Ces communautés végétales épiphytes sont très dynamiques[13].

La prédation des graines de Socratea exorrhiza par les insectes et les mammifères varie selon la saison de fructification et la distance des pieds-mère, à la station biologique de La Selva (en) (Costa Rica) et dans la Gigante Peninsula (Pérou)[14].

La survie des graines de Socratea exorrhiza face à la prédation, aux agents pathogènes, selon l'exploitation forestière sélective, la présence de litière a été étudiée au Pérou[15]

Dans le parc national Yasuní (Équateur), les singes araignées Ateles belzebuth belzebuth avalent habituellement les graines de Socratea exorrhiza (qu'ils consomment en abondance en avril), tandis que les singes laineux Lagothrix lagotricha ont tendance à consommer les graines immatures, ou la chair des fruits mâtures en recrachant les graines[16].

Dans la Reserva Florestal Adolpho Ducke (en) (Brésil), la tortue Phrynops rufipes mange communément les graines de Socratea exorrhiza, parfois en les avalant entières[17].

Utilisations

En Guyane, le stipe de Socratea exorrhiza est divisé longitudinalement pour servir dans la construction de maisons et d'autres structures (cloisons, planchers, chevrons). On peut l'évider pour en faire un tube. On en fait aussi des fuseaux artisanaux[4]. Les fruits sont réputés toxiques chez les Palikur qui les emploient, mélangés à des fragments de ses racines, pour empoisoner les pécaris à collier (Tayassu tajacu). Les Wayãpi font un emplâtre de stipe gratté pour cicatriser l'ombilic des nouveaux-nés. La sève des racines est réputée corrosive[18].

Les amérindiens Tapɨĩy agrandiraient la perforation de leurs lobes d'oreilles avec ses racines[18], tandis que les Tacana de Bolivie l'emploie pour allonger leur pénis[19].

Au Brésil, les Yekwana de l'Auaris utilisent la sève irritante des racines comme adjuvant du curare[20].

Les Mosetene écrasent les racines aériennes pour pêcher au poison[21].

Au Panama, les Emberá et Wounaan emploient Socratea exorrhiza pour contruire les toits et le sol des maisons rondes et ouvertes traditionnelles[5].

La partie interne des racines aériennes est employée comme aphrodisiaque masculin[22].

Les racines sont également bouillies dans de l'eau pour préparer une infusion destinée à traiter l'hépatite[23].

Chimie

Socratea exorrhiza accumule principalement du β-tocotriénol (forme rare de vitamine E) dans ses graines[24].

Protologue

En 1824, le botaniste Martius propose le protologue suivant pour Iriartea exorrhiza Mart. (basionyme de Socratea exorrhiza) :

Socratea exorrhiza (et Elaeis melanococca) dans l'article original de Martius
Tab. 33. Iriartea exorhiza et Elaeis melanococca [25].
Socratea exorrhiza dans l'article original de Martius
Tab 34. Iriartea exorrhiza[25].
« IRIARTEA EXORHIZA. Tab. 33. 34.

I. caudice subaequali , pinnis oblique subtrapezoideis antice sinuato - dentatis planis, spathis quinque ad sex deciduis, calycibus masculis glabris , baccis ovato-ellipticis.

DESCRIPTIO. RADICES octo, duodecim, viginti et plures, altitudine sex ad octo pedum e terra emergentes atque in conum vastissimum peripheriae nonmmquam viginti-pedalis dispositae, cujus e centro interdum aliae nonnullae postea infra axin deorsum emittuntur, pollices duos ad sex diametro aequantes, teretes, epidermidc testaceo - fusca vel rarius viridi, glabra, ligno molli spongioso, ubique armatae spinis brevibus conicis acutis.

CAUDEX in altitudinem sexaginta ad octoginta immo centum pedum dates, cylindricus, aequalis vel medio nonnihil incrassatus, fere pedem crassus, fusco- vel testaceo-cinerascens, distantia quatuor ad sex pollicum annulis impressus, laevis, longitudinaliter parum rimosus.

FRONDES pinnatae, decem, quiudecim vel raro plures, parum curvatae, exteriores subhorizontaliter patentes, ob pinnarum latitudinem adspectus inconsucti firmique, duodecim ad viginti pedes longae. Petioli basi vaginante uti in Euterpe in cylindrum medio ventricosum quinque - sexpedalem glaucescenti-viridem glaberrimum arete convoluti, antice subtus convexo-semiteretes supra concavi, infra primas pinnas, quae duos pedes vel duos cum dimidio ab ipsa basi distant, teretiusculi, solummodo superne compressi, longitudinaliter striati; rachi teretiuscula superne bicanaliculata, costa inter canaliculos acuta. Pinnae circiter viginti parium in quavis fronde, remotae, alternae, subhorizontaliter patentes, in canaliculis racheos adnatae, sesquipedem longae, tres ad sex pollices latae, subtrapezoideo-oblongao, latere nimirum basilari retiquis angustiore, latere antico grosse et remote sinuato-dentato, dentibus obtusiusculis, extimae breviores et truncate-crosae, glabrae, versus basin nonnihil plicatae, saturate virides, nervis albidis sex ad octo subtus prominentias costatae, raro secundum nervos fissiles.

SPADIX vel solitarius vel geminus in codem caudice, infra petiolos vaginantes caudici adnatus et frondibus defluentibus in conspectum veniens, florens sesquipedalis patens, post florum grossificationem nutans, fructifer major denique pendulus. Pedunculus basi semilunari caudicem amplectens, semipedalis, compresso-teres, tomento tenui detergibili fugaci pruriente pilorum sericeorum adspersus et infra ramos bracteis nonnullis membranaceis munitus, fructifer saepe arcuatus, simplicity ramosus, albo-virens. Rami pedales et sesquipedales teretiusculi, pro floribus areolati, basi dilatata compressi, albidi, dein uti flores pallide ochroleuci. SPATHAE plures, modo quinque modo sex, in pedunculo spadicis sessiles ibidemque annulos insculpentes, lanceolatae, mucronatae, dorso planae, ad margines donates acutae, ventre convexae et tandem longitudinaliter findendae, coriaceae, glabrae, pallide virides vel tandem testaceae, exteriores tres vel quatuor incompletae, interiores completae; extnna omnium minima tripollicaris saepe dorso bifida, laciniis triangularibus acutis, duae intimae aequales pedales vel paulo longiores; omnes sub grossificatione deciduae.

FLORES absque bracteis in arcolis ramorum spadicis sessiles, foemineo solitario infra duos masculos. MASCULI quam foeminci majores. CALYX ceraceo - flavescens. Foliola ovato-triangularia, acuta, parum concava, patentia. COROLLA calyce multo major. Petala lato-ovata vel ovato-subquadrata, obtusiuscula, vel ut plurimum mucrone parvo introflexo terminata, alba, a mutua pressione hinc inde impressa. STAMINA numerosa, viginti, viginti quatuor vel rarius plura, centro floris enata, dense compacta. Filamenta brevissima, filiformia, alba. Antherae lineares, tetragonae, biloculares, acutae, ochroleucae. RUDIMENTUM PISTILLI minimum, intra interiora stamina reconditum, cylindricum, semitrifidum, laciniis pyramidatis acutis erectis, flavescens, glabrum. FOEMINEIS: CALYX pallide flavescens, foliolis orbicularis obtusiusculis concavis, marginibus tenuibus imbricatis, dorso crassioribus. COROLLA albo-virens. Petala orbicularia cum brevissimo acumine, concava, marginibus sibi incumbentia atque ovarium arete involventia, glabra, caeterum calyci, quocum alternant, simillima. Ovarium ovato-globosum vel obovatum, uno latere passim subcompresso - planiusculum, glabrum, pallide virens. Stylus vix ullus. Stigmata tria, parva, subcylindrica, obtusa, alba. BACCA breviter elliptica, infra verticem in stigmatnm loco nonnihil depressa, octo ad duodecim lineas longa, epidermide glabra flavescente vel viridi-flavescente, carne parca alba insipida, nucleo unico homoideo, cujus testa fusca est atque venis rubentibus subanastomozantibus longitudinaliter percursa. Albumen solidum vel interdum imo centro snbrimulosum, osseum, album, aequabile. Embryo areola parum impressa proditus, basilaris, conicus, substantiae quam albumen tenerioris.

Crescit subsolitaria in marginibus fluvii Amazonum ejusque confluentium , locis sylcaticis inundatis, praesertim frequens in depressis versus Oceanum, e. g. in ostiis fluminis Tocantins, in insulis Marajó, Caviana aliisque, sed interiora terrae continentis non respuit, immo versus occidentem ad fluvim lignorum (Madeira) usque nobis obviam venit. Florens inventa Decembri — Februario, fructifera Septembri et Octobri

Usus hujus Palmae speciosae, quae incolis Baxiúva audit, est varius; e caudicis ligno nimirum versus peripheriam nigro atque durissimo longitudinaliter fisso trabes asseresque ad tegenda tuguria firmandasque cymbas fabricant; frondibus tegularum in modum tecta muniunt. Fructus, hominibus non edules, nonnullis passeribus sunt exoptatissimi.


ICON. EXPL. Tab. 33. Iriartea exorhiza et Elaeis melanococca in fluvii lignorum ripa depietae, nagnitudine centies imminutae. Reduces anno 1820 e tristibus, qui fluvios Solimoẽs et Japura obumbrant saltibus, quum ad magni lignorum fluminis sive Madeirae ostium pervonissemus, multis attracti rumoribus, quos da Indicis Maué atque Mundrueú gentibus, tanquam validissimis et variis artibus excultis Lusitani spargebant, ad illorum pagos secundum canalem Abacaxis et lacum Canumensem naves fleximus. Haud multum intra diversarum insularum per fluminis ostium sitarum labyrinthum processimus, quum jam novi consilii poeniteret et fluminis nigri littora lacta benignoque hostpitio navigantes excipientia in memoriam non sine desiderio revocaremus. Quidquid enim natura horribile foedumque habet hac in navigatione perpessi sumus. Interdiu cymbas, funibus ad ripae arbores ligatis, adverso flumine trahentes, illius impetu, toto coelo fulguribus corruscante, imbreque ventutque inter immania tonitrua furentibus, hue illue jactati et arboreum imminientium casu territi, laboriosissimum vitam egimus; nocto vero, quum juxta ripam substitissemus, circumfusa profunda ealigine, silentibus praeter simias tigresque omnibus animalibus, culicum denso agmine grassantium ictus toleravimus. Neque haec solummodo animalia hic saeviunt, fluvius enim immensa devastatur multitudine piscis cujusdam, Piranha dicti, voracissimi atque sanguinis enpidissimi, nee non Crocodilorum, qui calores diurno alleeti e turbulentis aquis in ripam surgunt, visu horrendi. Arbores altae a fluminis ripa paulo remotiores, e Bertholletiae, Lecythis, Styracis, Heistriae, Turraeae, Siphoniae, Machaoniae, generibus, saepe parasiticarum Besleriae, Gongorae, Epidendri splendentibus floribus vel Aroidearum atque Filicum laetis frondibus adornatae, variis speviebus Abromae, Potaliae, Hirtellae, Bignoniae, Pterocarpi, Dimorphae, Galipeae, Blackeae, Coffeae, Hameliae, Psychotriae, Theobromae densissime obvallantur, ita ut, quem Smilacis, Cissi, Aristolachiae varii inplexus vel Hisingerae, Solani, Büttneriae spinae non terreant, illarum septa non sine magno labore serpentumque venatorum periculo adire posset. E Palmarum familia hic frequenter occurrunt Iriartea exorhiza atque Elaeis melanoeocca, altera altitudine et comae elegantia, altera crassitie et decubitu insignis, egregiumque hoc contubernium colit Uraniae species, Pacova-Sororoca incolarum, enormibus frondibus tamquam Musa conspicua, quam Uraniae amazonicae nomine alio loeo describemus. Haec sunt quae ad explicandam iconem necessaria videbantur

Tab 34. Iriartea exorrhiza - I.Pinna, II. Kami spadicis floridi e spathis quinque prodeuntes (m.n.). — 1. Flos masculus. 2. Ejusdem calyx. 3. Ejusdem petala. 4. Stamina nonulla cum pistilli rudimento in petali basi sessilia. 5. Stamina nonulla separsis cum polline. & Flos foemineus. 7. Ejusdem calyx. 8. Ejusdem corolla aperta. 9. Pistillum. 10. Ovarii sectio horizontalis (omnia m. a.). 11. Bacca. 12. Ejusdem nucleus. 13. Idem perpeudiculariter duscisus (m. n.). — In Tab. 51. Fig. 5. partem sistis radicis spinosae »

— Carl Friedrich Philipp von Martius, 1824[25].

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Notes et références

  1. ↑ (de + la) Hermann A. Wendland, « ? », Bonplandia. Zeitschrift für die gesammte Botanik, vol. 8, no 6,‎ , p. 103 (lire en ligne)
  2. ↑ GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 18 juin 2022
  3. ↑ Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 18 juin 2022
  4. ↑ a et b Jean-Jacques de GRANVILLE et Marc GAY0T, Guide des palmiers de Guyane, ONF : Guyane (FR), , 272 p. (ISBN 978-2-84207-374-9)
  5. ↑ a b et c (en) Catherine POTVIN, Rogelio CANSARI et Jane HUTTON, « Preparation for propagation: understanding germination of giwa (Astrocaryum standleyanum), wagara (Sabal mauritiiformis), and eba (Socratea exorrhiza) for future cultivation », Biodiversity & Conservation, vol. 12, no 11,‎ , p. 2161-2171 (DOI 10.1023/A:1024511727478, lire en ligne)
  6. ↑ Can 'Walking Palm Trees' Really Walk? in Live Science
  7. ↑ Socratea exorrhiza au Costa Rica - Le Palmier No 70 mars 2012 -p. 13
  8. ↑ (en) Jose Araus et Kevin Hogan, « Leaf structure and patterns of photoinhibition in two neotropical palms in clearings and forest understory during the dry season », American Journal of Botany, jstor, Botanical Society of America, vol. 81, no 6,‎ , p. 726–738 (DOI 10.2307/2445651, JSTOR 2445651).
  9. ↑ (en) Manoel A.W. PACHECO, « Effects of flooding and herbivores on variation in recruitment of palms between habitats », Journal of Ecology, vol. 89,‎ , p. 358-366 (DOI 10.1046/j.1365-2745.2001.00548.x)
  10. ↑ (en) Richard A. KILTIE, « Bite force as a basis for niche differentiation between rain forest peccaries (Tayassu tajacu and T. pecari) », Biotropica, vol. 14, no 3,‎ , p. 188-195 (DOI 10.2307/2388025)
  11. ↑ (en) Erin K. KUPREWICZ, « Mammal abundances and seed traits control the seed dispersal and predation roles of terrestrial mammals in a Costa Rican forest », Biotropica, vol. 45, no 3,‎ , p. 333-342 (DOI 10.1111/btp.12014)
  12. ↑ (en) Gerhard ZOTZ et Birgit VOLLRATH, « The epiphyte vegetation of the palm Socratea exorrhiza-correlations with tree size, tree age and bryophyte cover », Journal of Tropical Ecology, vol. 19, no 1,‎ , p. 81-90 (DOI 10.1017/S0266467403003092, lire en ligne)
  13. ↑ (en) Stefan LAUBE et Gerhard ZOTZ, « Long‐term changes of the vascular epiphyte assemblage on the palm Socratea exorrhiza in a lowland forest in Panama », Journal of Vegetation Science, vol. 17, no 3,‎ , p. 307-314 (DOI 10.1111/j.1654-1103.2006.tb02450.x)
  14. ↑ (en) Evan M. NOTMAN et Ana C. VILLEGAS, « 5 Patterns of Seed Predation by Vertebrate », dans Pierre M Forget, Joanna E Lambert, Philip E Hulme, Seed Fate: Predation, Dispersal, and Seedling Establishment, (ISBN 978-0851998060, DOI 10.1079/9780851998060.0055, lire en ligne), p. 55
  15. ↑ (en) Randall W. MYSTER, « Effects of selective-logging, litter and tree species on forests in the Peruvian Amazon: seed predation, seed pathogens, germination », New Zealand Journal of Forestry Science, vol. 51,‎ (DOI 10.33494/nzjfs512021x153x, lire en ligne)
  16. ↑ (en) J. LAWRENCE DEW, « Spider monkeys as seed dispersers », dans Spider monkeys: Behavior, ecology and evolution of the genus Ateles, , 155-182 p. (lire en ligne)
  17. ↑ (en) Francesco Paolo CAPUTO et Richard C. VOGT, « Stomach flushing vs. fecal analysis: the example of Phrynops rufipes (Testudines: Chelidae) », Copeia, vol. 2008, no 2,‎ , p. 301-305 (DOI 10.1643/CH-05-031, lire en ligne)
  18. ↑ a et b Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 198-200
  19. ↑ (en) Geneviève BOURDY, S.I. DE WALT, LX. CHAVEZ DE MICHEL, A. ROCA, E. DEHARO, V. MUNOZ, L. BALDERRAMA, C. QUENEVO et A. GIMENEZ, « Medicinal plants uses of the Tacana, an Amazonian Bolivian ethnic group », Journal of Ethnopharmacology, vol. 70,‎ , p. 87-109 (DOI 10.1016/S0378-8741(99)00158-0)
  20. ↑ (en) M.J. PLOTKIN et M.J. BALICK, « Medicinal Uses of South American Palms », Journal of Ethnopharmacology, vol. 10,‎ , p. 157-179 (DOI 10.1016/0378-8741(84)90001-1, lire en ligne)
  21. ↑ (en) V. MUNOZ, M. SAUVAIN, G. BOURDY, J. CALLAPA, I. ROJAS, L. VARGAS, A. TAE et E. DEHARO, « The search for natural bioactive compounds through a multidisciplinary approach in Bolivia, Part Il. Antimalarial activity of some plants used by Mosetene Indians », Journal of Etnnopnarmacology, vol. 69,‎ , p. 139-155 (DOI 10.1016/S0378-8741(99)00096-3)
  22. ↑ « Rainforest Conservation ».
  23. ↑ « Useful Plants: Cashapona, Socratea exorrhiza », How Stuff Works (consulté le ).
  24. ↑ (en) Laura SILES, Jana CELA et Sergi MUNNÉ-BOSCH, « Vitamin E analyses in seeds reveal a dominant presence of tocotrienols over tocopherols in the Arecaceae family », Phytochemistry, vol. 95,‎ , p. 207-214 (DOI 10.1016/j.phytochem.2013.07.008)
  25. ↑ a b et c (la) Carl Friedrich Philipp von Martius, « ? », Historia Naturalis Palmarum, vol. 2, no 2,‎ , p. 36–37, t. 33–34. (lire en ligne)

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