« Controverse autour des traitements à l'hydroxychloroquine ou à l'ivermectine contre la Covid-19 » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Eytienne (discuter | contributions)
m Corrige la formulation équivoque (car "effet positif sur la mortalité" laissait planer un doute cynique)
Pablo Picossa (discuter | contributions)
ajout du rapport Solidarity Trial
Ligne 180 : Ligne 180 :


Une [[méta-analyse]], présentée comme la plus large à ce jour, prépubliée en juin 2020, puis publiée le 26 aoŭt, de 29 études évaluant les effets de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine, associée ou non à l'[[azithromycine]], confirme la tendance observée déjà dans d'autres études, qui laisse penser que l'hydroxychloroquine, associée ou non à l'azithromycine, ne réduit pas la [[morbidité|mortalité chez les patients hospitalisés]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Géraldine |nom=Woessner |titre=Covid-19 : l'étude qui douche les espoirs autour de l'hydroxychloroquine |url=https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-l-espoir-eteint-de-l-hydroxychloroquine-27-08-2020-2389170_40.php |site=Le Point |date=2020-08-27 |consulté le=2020-08-28}}</ref>{{,}}<ref>[https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/chloroquine/que-vaut-la-nouvelle-meta-analyse-sur-l-inefficacite-de-l-hydroxychloroquine-contre-le-coronavirus_4086719.html Que vaut la nouvelle méta-analyse sur l'inefficacité de l'hydroxychloroquine contre le coronavirus ? FranceInfo, 29 août 2020]</ref>.
Une [[méta-analyse]], présentée comme la plus large à ce jour, prépubliée en juin 2020, puis publiée le 26 aoŭt, de 29 études évaluant les effets de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine, associée ou non à l'[[azithromycine]], confirme la tendance observée déjà dans d'autres études, qui laisse penser que l'hydroxychloroquine, associée ou non à l'azithromycine, ne réduit pas la [[morbidité|mortalité chez les patients hospitalisés]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Géraldine |nom=Woessner |titre=Covid-19 : l'étude qui douche les espoirs autour de l'hydroxychloroquine |url=https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-l-espoir-eteint-de-l-hydroxychloroquine-27-08-2020-2389170_40.php |site=Le Point |date=2020-08-27 |consulté le=2020-08-28}}</ref>{{,}}<ref>[https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/chloroquine/que-vaut-la-nouvelle-meta-analyse-sur-l-inefficacite-de-l-hydroxychloroquine-contre-le-coronavirus_4086719.html Que vaut la nouvelle méta-analyse sur l'inefficacité de l'hydroxychloroquine contre le coronavirus ? FranceInfo, 29 août 2020]</ref>.

=== Octobre 2020 : pas d'effet significatif sur les patients hospitalisés ===
Le 15 octobre 2020, un rapport intérim sur l'essai clinique ''[[Solidarity Trial]]'' piloté par [[Organisation mondiale de la santé|OMS]] conclu que le '''remdésivir''', l'[[hydroxychloroquine]], le [[lopinavir]] et l'[[interféron]] n'ont pas d'effet significatif notable sur les patients hospitalisés pour la [[Maladie à coronavirus 2019|Covid-19]], que ce soit au niveau de la mortalité, de l'initiation de la ventilation ou de la durée d'hospitalisation<ref>{{Article |langue=en |prénom1=WHO Solidarity Trial |nom1=Consortium |prénom2=Hongchao |nom2=Pan |prénom3=Richard |nom3=Peto |prénom4=Quarraisha Abdool |nom4=Karim |titre=Repurposed antiviral drugs for COVID-19; interim WHO SOLIDARITY trial results |périodique=medRxiv |date=2020-10-15 |doi=10.1101/2020.10.15.20209817 |lire en ligne=https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.10.15.20209817v1 |consulté le=2020-10-16 |pages=2020.10.15.20209817 }}</ref>.



== Le cas de l'administration d'hydroxychloroquine par inhalation ? ==
== Le cas de l'administration d'hydroxychloroquine par inhalation ? ==

Version du 16 octobre 2020 à 23:28

La pandémie de Covid-19, début 2020, a relancé l’intérêt pour la chloroquine et l'hydroxychloroquine comme antiviraux potentiels, alors que des études sur le SRAS de 2002 ont semblé montrer leur efficacité, mais uniquement in vitro. La mesure de leur efficacité in vivo contre le virus SARS-CoV-2 responsable de la pandémie de Covid-19 est dès février 2020 examinée et discutée entre scientifiques. La chloroquine, puis l'hydroxychloroquine ont eu une large promotion sur les média-sociaux, surtout en France, ainsi que par le président des États-Unis. Cet emballement médiatique pour un seul traitement a entravé la recherche de traitements divers contre la Covid-19.

Introduction

Lors de la pandémie de Covid-19 début 2020, différents médicaments ont été testés contre la maladie sur un nombre grandissant de malades dès janvier. Une première piste est celui des antiviraux, parmi lesquels la chloroquine, une molécule initialement antipaludique, et sa variante, l'hydroxychloroquine, qui ont aussi un effet anti-inflammatoires contre le rhumatisme et qui ont montré quelque efficacité in vitro sur le SRAS de 2002[1], ainsi que le produit nouveau Remdésivir, encore en développement contre l'Ebola de 2014/15[2].

L'hydroxychloroquine, reconnue moins vénéneuse que la chloroquine, avait, le 12 novembre 2019, donc avant le début de la pandémie, reçu un avis toxicologique en France et était inscrite, depuis l'arrêté du 13 janvier 2020, sur la liste II des substances vénéneuses (médicaments comprenant des substances toxiques).

Partant de ces deux aspects, l'hydroxychloroquine va être testée in vivo et dans des essais cliniques. Pour la période , 217 essais avec l'hydroxychloroquine sont inventoriés mondialement[3], engendrant un flot de publications dans la période mars – août 2020.

En juillet-août 2020 il se dessine un consensus international grandissant selon lequel l'hydroxychloroquine n'est pas le médicament indiqué contre la Covid-19[4],[5]. Ceci est en accord avec les résultats des études précliniques de cette période qui, selon la coopération internationale de scientifiques de plus de 80 pays, démontrent qu'un effect clinique de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 est improbable[6].

Chronologie

Février 2020 : d'abord la chloroquine

Le 4 février, quatre chercheurs du laboratoire d'État de virologie de Wuhan relatent l'efficacité in vitro de la chloroquine pour inhiber le virus. Les auteurs postulent que les activités antivirale et immunomodulatrice de la chloroquine pourraient in vivo agir synergiquement.

Le 18 février, dans une lettre publiée le 29 février, trois pharmacologues chinois expliquent que le phosphate de chloroquine a « montré une efficacité apparente et une innocuité acceptable contre la pneumonie associée au Covid-19 dans des essais cliniques multicentriques menés en Chine ». Ils recommandent de l'inclure dans la liste des traitements antiviraux dans les Lignes directrices publiées par la Commission nationale de la santé[7].

En France, l'Inserm tempère cette recommandation et rappelle qu'aucune prise de médicament, quel qu'il soit n'est anodine, et qu'il ne faut pas se faire prescrire la molécule pour l’utiliser en automédication[8].

Dans les semaines suivantes la chloroquine ou l'hydroxychloroquine seront testées, utilisées ou recommandées par les autorités sanitaires chinoises[9], sud-coréennes[10], italiennes[11] et néerlandaises [11] contre la Covid-19.

Ainsi, en France, une étude préclinique de l'hydroxychloroquine in vivo sur des primates est lancée sous l'égide du consortium multidisciplinaire REACTing, l'Université d'Aix-Marseille étant un des participants.

Le 25 février, alors qu'en France la première alerte de personnes infectées est donnée dans l'Oise, le professeur Didier Raoult, directeur d'un autre institut à Marseille, l'IHU Méditerranée Infection, prédit une « fin de partie » pour le virus grâce à la chloroquine dans une vidéo intitulée Coronavirus : fin de partie ! et dit que la Covid-19 « est probablement l’infection respiratoire la plus facile à traiter »[12],[13]. Cette première déclaration du Dr Raoult sur les réseaux sociaux est critiquée par des médecins et scientifiques français pour son manque de pondération, les données cliniques étant limitées et la chloroquine pouvant déclencher des effets secondaires potentiellement sérieux[14],[15]. Les publications scientifiques de l'équipe Raoult du 26 février (preprint on-line du 15 février)[16] (qualifié comme « narrative letter »[11]) et de mai (preprint on-line du 12 mars)[17] sur la chloroquine sont beaucoup plus modestes, présentent des hypothèses et parlent de la nécessité de vérification.

Dans un commentaire, publié le 5 mars, deux chercheurs de ces deux institutions Marseillaises (l'Université d'Aix-Marseille et IHU Méditerranée Infection), attirent l'attention sur l'inefficacité de Chloroquine in vivo dans le traitement de maladies virales antérieures au Covid-19[18].

Le 10 mars, les auteurs d'une analyse de la littérature, y compris 23 tests en cours fin février, estiment que, quant à l'éthique médicale, l'usage de la chloroquine contre le Covid-19 est « expérimental » plutôt qu’« off-label » et ils précisent que « l'utilisation clinique doit soit adhérer au cadre d'utilisation surveillée des interventions non enregistrées (MEURI), soit être éthiquement approuvée comme essai, comme indiqué par l'Organisation mondiale de la santé. Il est urgent de disposer de données de sécurité et de données issues d'essais cliniques de haute qualité »[11].

Mars 2020 : l'hydroxychloroquine

Le 3 mars, une étude clinique phase I randomisée en double aveugle réalisée en Chine à l'université Fudan avec deux groupes de 15 patients pour évaluer l'efficacité et la sécurité de l'hydroxychloroquine dans le traitement des patients atteints du Covid-19, ne détecte pas d'effet d'un traitement à l'hydroxychloroquine : ni la durée d'hospitalisation, ni le délai de disparition de la fièvre, ni l'état radiologique des poumons ne sont modifiés. L'étude conclut à la nécessité de faire un test à plus grande échelle[19],[20] et n'exclut pas l'hypothèse qu'elle pourrait parfois aggraver la maladie[21].

Le , l'équipe de l'IHU Méditerranée Infection sous la direction du Dr Raoult lance une étude clinique phase I avec l'hydroxychloroquine comme antiviral[22] sans combinaison avec d'autres médicaments[23].

Le 9 mars Yao & al. publient que l'hydroxychloroquine, ayant moins de risques, se montre in vitro plus puissante que la chloroquine sur culture de cellules cancéreuses humaines, et posent l'hypothèse que ces deux substances actives, en tant qu'immunomodulateurs, pourraient combattre la tempête de cytokines qui, dans les cas graves, induit une défaillance multiviscérale souvent mortelle[24].

Mi-mars 2020 : l'hydroxychloroquine: présentation jubilatoire infondée

Le , le Dr Raoult recommande l'association (hydroxy)chloroquine - azithromycine[25],[26]. Ce jour, il diffuse sur les réseaux sociaux une autre vidéo dans laquelle il annonce à ses étudiants les résultats positifs de l'étude pilote par son équipe[27],[28]. Le , le journal Les Échos titre : Exclusif - Coronavirus : « On sait guérir la maladie »[29]. Cette vidéo enclenche une forte médiatisation et réaction en France, ce qui cause un engouement de la part du public pour ce possible traitement. Outre-Atlantique, le président américain Donald Trump s'enthousiasme pour la chloroquine et affirme le 19 mars que ce remède est « approuvé » par les Etats-Unis, propos immédiatement nuancé par la FDA qui explique que la chloroquine est « approuvée » pour le paludisme et l'arthrite, mais qu'en ce qui concerne la Covid-19, il faudra attendre un « essai clinique étendu »[30],[31],[32].

L'étude clinique phase I de l'équipe Raoult, publiée le dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents[33],[34], « ne justifie pas des conclusions allant si loin »[35],[36] et la communauté scientifique exprime très rapidement de fortes réserves sur la qualité de ce travail[37],[38],[39],[40],[41]. Selon Didier Raoult, après 6 jours de traitement avec la chloroquine, seulement 25% des patients seraient encore porteurs du virus, la proportion étant de 90% pour ceux qui n'en prennent pas. Mais de nombreux reproches sont faits au médecin : par exemple, la taille du groupe participant à l'essai est de seulement 24 patients, le choix des patients recevant ou non le traitement n'a pas été fait au hasard mais réalisé par ceux qui ont conduit l'essai (ce n'est pas un essai « randomisé »), quelques personnes dans un état grave ont été exclues de l’essai, l'essai n'a pas été effectué en « double aveugle », c'est à dire que les patients non traités n'ont pas reçu de placebo, le critère pour évaluer si le patient est porteur du virus est la charge virale dans les écouvillons, l'étude ne mentionne pas la valeur de leur charge virale initiale, etc[37],[42],[43]. Pourtant, c'est cette étude qui, selon Le Parisien, « a popularisé l’usage de la chloroquine »[43]. Mathieu Rebeaud, doctorant biochimiste à l’Université de Lausanne, déclare : « C’est la première fois que, sur la base d’essais cliniques aussi préliminaires, j’assiste à un tel emballement »[42]. Il est également reproché à cette étude que l'éditeur en chef de la revue International Journal of Antimicrobial Agents est membre de l'équipe de Raoult et co-auteur de l'étude[33],[43]. Des conflits d'intérêt sont suspectés[42].

Le 21 mars, le CDC américain note que dans plusieurs pays, la chloroquine ou l'hydroxychloroquine est recommandée pour le traitement des personnes hospitalisées infectées par la Covid-19 bien qu'il n'y ait pas une telle recommandation aux États-Unis, ajoutant que des essais cliniques préliminaires pour évaluer l'innocuité et l'efficacité de l'hydroxychloroquine pour le traitement de l'infection à la Covid-19 sont prévus aux États-Unis, mais le CDC a déclaré que « l'utilisation, le dosage ou la durée de l'hydroxychloroquine pour la prophylaxie ou le traitement de l'infection par le SARS-CoV-2 n'ont pas été établis à ce moment[44].

En Amérique du Nord, les autorités sanitaires mettent plus en avant les contre-indications pour les personnes souffrant de maladies cardiaques ou de diabète[44],[45].

Le 23 mars, le ministre de la Santé français annonce qu'il va autoriser l'usage de l'hydroxychloroquine hors AMM pour la Covid-19 dans ses « formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance stricte » (autorisation effective le 26 mars 2020[46],[47]). Elle reste déconseillée dans les autres cas, dans l'attente de preuves de son efficacité et de son innocuité sur les patients atteints de la maladie[48].

Le 24 mars 2020, le ministère de la Santé, le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens du Québec déplorent l’émission d’ordonnances de chloroquine ou d’hydroxychloroquine contre la Covid-19 et les jugent inappropriées et non indiquées, à la lumière de l’état de la situation au Québec et des données scientifiques actuellement disponibles[49],[50].

Le 25 mars, le Huffington Post avertit contre « tout miser sur un seul produit » et avance la « nécessité de tester tout un tas de produits »[51].

Le 27 mars 2020, l'équipe de Didier Raoult met en ligne une étude clinique phase I plus ample, portant sur 80 patients, dont 65 (81 %) ont connu « une évolution favorable » et sont sortis de l’hôpital au bout de moins de cinq jours en moyenne[52],[53]. L'étude est critiquée car elle ne comporte pas de groupe-contrôle. Et le médecin généticien Axel Kahn commente ironiquement : « Très intéressant. Les données connues sur 600 000 cas sont : 85 % de cas bénins, 15 % de cas sévères, 5 % de cas en soins intensifs. Chiffres retrouvés aussi chez les 80 personnes traitées à l’IHU de Marseille »[53].

Fin mars 2020, 36 experts urgentistes (de 12 pays) ont publié un guide de bonnes/meilleurs pratiques, basé sur 53 enjeux pertinents pour gérer les cas graves de Covid-19 en soins intensifs[54]. Les urgentistes, dans l'attente de résultats d'essais en cours, ont dit ne pas être en mesure d'émettre une recommandation pour ou contre la chloroquine[54]. Les auteurs notent que dans les pays où la chloroquine est indisponible, l'hydroxychloroquine est une alternative[54].

Parallèlement, fin mars, les déclarations de pharmacovigilance, signalant des cas de toxicité cardiaque après l'usage de l'hydroxychloroquine, se multiplient en France[55].

Le 30 mars, une étude clinique phase I randomisée de l'Hôpital universitaire RenMin de Wuhan en Chine publiée en preprint[56],[57] conclut que « le potentiel de l’hydroxychloroquine pour le traitement du Covid-19 a été partiellement confirmé »[58],[59],[60].

Le même jour, le professeur Molina de l’hôpital Saint-Louis publie dans le journal de Médecine et Maladies Infectieuses une étude étude clinique phase I sans groupe de contrôle sur onze patients dont dix sous oxygénothérapie. Contrairement à la première publication du Pr Raoult, elle ne constate pas de disparition accélérée du virus sous hydroxychloroquine et azithromycine pour la majorité des patients[61].

Fin mars - avril 2020 : multiplication des essais et une pointe dans la consommation

Après cette médiatisation, le nombre d'essais cliniques de l'hydroxychloroquine monte remarquablement[62] ainsi que le nombre de prescriptions[63],[64].

Le projet international Solidarity Trial, une étude clinique phase III-IV sur les traitements possibles contre le covid-19 inclut l'hydroxychloroquine, écarté au début de ses études. Aussi, l'étude clinique phase III européen Discovery, une déclinaison de la Solidarity trial lancé le 30 mars, inclut l'hydroxychloroquine comme un des produits étudiés[65].

Hycovid, une étude clinique phase II, est lancée le 1er avril par le CHU d'Angers et 36 autres hôpitaux[66] et devra permettre une comparaison de ses résultats à ceux de l'IHU-Méditerranée sur hydroxychloroquine seule, car ils seront basés sur un protocole médical analogue, s'adressant notamment à des patients atteints de forme moins sévères de Covid-19[67].

Le , l'AP-HP lance une étude clinique phase III à trois bras sur une prophylaxie pré-exposition (PrEP) d'hydroxychloroquine et d'azithromycine contre la contamination par le Covid chez les soignants[68].

Avril - mai 2020 : des résultats contradictoires et décevants

Le 8 avril, l'association américaine de cardiologie met en garde les docteurs devant les dangers de l'association chloroquine/azithromycine[69].

Le 9 avril, Magnus Gisslén, professeur de maladies infectieuses et médecin à l’hôpital de Sahlgrenska, le plus grand hôpital pour les maladies infectieuses de Suède souligne qu'aucun hôpital en Suède n'utilise plus ce médicament[70].

La revue Science compile le 10 avril les données disponibles sur la toxicité de l'hydroxychloroquine, et relève qu'une méta-analyse de dossiers médicaux de 900 000 patients, « pré-publiée » sur le site MedRxiv[71], conclut que la combinaison hydroxychloroquine azithromycine augmente les risques cardiaques[72].

Le , la revue Prescrire conclut qu'à cette date les essais cliniques ne démontrent pas d'efficacité de l'hydroxychloroquine mais au contraire des effets secondaires graves[73].

Mi avril, un médecin de la ville de New-York avait communiqué les résultats d'un traitement semblable à celui pratiqué par l'IHU-Méditerranée[74].

Selon une étude clinique américaine phase II, publiée en pré-print le [75], l'hydroxychloroquine n'aurait statistiquement pas d'effet bénéfique dans le traitement à un stade tardif de la maladie et augmenterait même la mortalité des patients.

Fin avril, les alertes concernant l'utilisation de la chloroquine deviennent plus nombreuses[76]. En date du , 54 cas de troubles cardiaques liés à la prise d'hydroxychloroquine, dont huit décès, ont été répertoriés en France[77], et le nombre d'alertes double entre le 9 et le 21 avril[78] ; selon la responsable d'un Centre Régional de pharmacovigilance, ces chiffres pourraient être « la partie visible d'un iceberg », 95 % des anomalies liées à la prise d'un traitement n'étant jamais déclarées[77],[79].

Le 21 avril aux États-Unis, le NIH déconseille l'utilisation de la combinaison hydroxychloroquine/azithromycine du fait de sa toxicité, et conclut aussi de l'analyse des données cliniques disponibles qu'à part les soins de soutien, « rien ne marche très bien »[80].

Le 24 avril, le Professeur Mathieu Molimard s'appuie sur la pharmacocinétique pour démontrer que l'hydroxychloroquine ne peut pas être efficace contre la Covid-19, au risque de tuer le patient[81]. Dans le contexte des résultats contradictoires, il faudra également mentionner la grande variation en biodisponibilité de l'hydroxychloroquine[82],[83] et les différences génétiques entre personnes affectant l'activité de l'hydroxychloroquine[84]. Fin avril, début mai, l'attention est attirée [85] sur le fait que l'hydroxychloroquine est un facteur de risque en cas de Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase, le déficit enzymatique le plus répandu dans le monde (400 million de personnes mondialement, et davantage d'hommes que de femmes) et peut causer alors une anémie hémolytique[86].

Le 26 avril, le Canada met à son tour en garde contre l'utilisation de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine[87].

Le 30 avril, dans une synthèse narrative, co-écrite par huit membres du collectif « #COVID19-laissons les médecins prescrire », composé de plus de 1 200 praticiens français, les résultats portant sur 88 personnes, principalement des médecins et leurs proches[88] sont rendus publiques. L'étude comprend trois approches thérapeutiques différentes (traitement symptomatique / azithromycine / azithromycine + hydroxychloroquine) ; sa conclusion principale est la diminution significative de la durée de résolution des symptômes en 9 jours dans la cas de la bithérapie azithromycine + hydroxychloroquine, par rapport à 13 jours dans le groupe azithromycine seule et 26 jours dans le groupe bénéficiant d'une prise en charge exclusivement symptomatique[89]. Publiée mi-juillet dans la revue Asian Journal of Medicine and Health, elle est critiquée sur la méthodologie comme sur ses conclusions[90].

Le , une étude chinoise clinique phase IIb rapporte une baisse significative de mortalité chez des patients souffrant de détresse respiratoire critique, avec un risque de décès de 18,8 % pour les patients prenant de l'hydroxychloroquine contre 45,8 % pour les patients n'en prenant pas. Le niveau de cytokine inflammatoire est divisé par quatre pour le groupe hydroxychloroquine et reste inchangé pour l'autre groupe[91],[92].

Le 3 mai, le chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux, Mathieu Molimard, constate « qu'aucune des recherches menées sur l'hydroxychloroquine n'a pu prouver son efficacité contre le coronavirus. Il est donc nécessaire de se concentrer sur d'autres molécules, au risque de perdre trop de temps »[93].

Le , une étude randomisée chinoise clinique phase IIa[94] réalisée sur 150 patients principalement atteints d'un coronavirus modéré persistant, avec des dosages d'hydroxychloroquine bien plus élevés que dans les autres études[95], observe que le traitement n’augmente pas statistiquement significativement le taux de guérison, d'une part, et qu'il cause davantage d’effets secondaires (chez 30 % des patients ayant reçu l'hydroxychloroquine au lieu de 9 % dans le groupe de contrôle) d'autre part[96].

Le , deux études rétrospectives américaines successives[97],[98] ne permettent pas d'établir que les traitements à l'hydroxychloroquine, à l'azithromycine, aux deux combinés, ou sans ces médicaments sont « significativement associés à des différences de mortalité »[99].

Le , deux études cliniques phase II, l'une menée par des chercheurs français[100] (publiée en pré-print le [101]) et l'autre menée par une équipe chinoise[102] concluent à l'inefficacité de l'hydroxychloroquine contre la Covid-19[103].

Lancet Gate, 22 mai - 4 juin : suspension puis reprise des essais cliniques

Le , une méta-analyse des données médicales anonymisées collationnées par l’entreprise américaine Surgisphere et publiée dans The Lancet arrive à la conclusion que l'utilisation de l'hydroxychloroquine est corrélée à un risque d'arythmie ventriculaire et à un plus grand danger de décès hospitalier que d'autres traitements[104]. L'article est vivement critiqué[105],[106] et rétracté le , la société Surgisphere ayant refusé de communiquer les données brutes pour un audit indépendant[107].

  • Le 25 mai, au regard de ces dernières publications scientifiques, et en application du principe de précaution, l'OMS suspend les essais cliniques sur l'hydroxychloroquine. En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament fait de même[108].
  • Le 26 mai, en France, le Haut Conseil de la santé publique recommande de « ne pas utiliser l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 »[109],[110] et l'autorisation de prescrire l'hydroxychloroquine contre la Covid-19 est annulée par décret[111].
  • Au contraire, en Grande-Bretagne, l'agence de réglementation des médicaments et des produits de santé autorise l'essai Recovery à continuer à recruter dans le bras hydroxychloroquine[112].
  • En Espagne, où aucune alerte de santé n'a été reçue, l'étude du Lancet est considérée ne pas apporter de preuves suffisamment solides pour cesser d'utiliser l'hydroxychloroquine[113].

Le 28 mai, une centaine de médecins du monde entier publient une lettre ouverte pointant les dix travers principaux concernant la méthodologie et l'intégrité des données citées dans l'article du Lancet. Ils demandent au Lancet de produire les commentaires de revue par les pairs qui ont conduit à accepter la publication. Ils jugent qu'il est indispensable que Surgisphere fournisse des détails sur la provenance des données et au minimum des données agrégées au niveau hôpital, et que les analyses soient validés par un groupe nommé par l'OMS ou une autre institution indépendante réputée[105],[114].

Le 29 mai, l'article du Lancet est corrigé à la marge par ses auteurs[115], mais leurs conclusions restent inchangées[116].

Le , The Lancet émet une « mise en garde » (expression of concern) sur l'intégrité des données[117], et indique que, « bien qu’un audit indépendant sur la provenance et la validité des données ait été commandé par les auteurs non affiliés à Surgisphere et soit en cours », cette « expression d'inquiétude » correspond aux « très nombreuses critiques » suscitées par l'étude[118].

Le , trois des quatre auteurs rétractent l'article, la société Surgisphere ayant refusé de communiquer ses données brutes pour un audit indépendant[107],[121].

L'affaire du Lancet a des effets délétères sur les recherches en cours. Ainsi l'essai randomisé en double aveugle avec placebo COPCOV dirigé par le professeur Nicholas White vise a déterminer si la chloroquine ou l'hydroxychloroquine sont efficaces à empêcher ou minimiser l'infection en traitant préventivement jusqu'à 40 000 travailleurs médicaux dans le monde. L'étude est lancée le 21 mai 2020 en Grande-Bretagne. Elle est stoppée le 26 mai et n'est autorisée à reprendre que le 29 juin. Les promoteurs de l'étude constatent qu'il est devenu plus difficile de recruter des participants à l'essai en raison de la façon dont le médicament a été présenté par les médias et d'autres[122],[123].

Juin 2020 : des opinions divisées

Début juin 2020, les opinions sur l'hydroxychloroquine dans le traitement de la Covid-19 sont toujours divisées[124].

Le 3 juin, le New England Journal of Medicine publie une étude clinique phase III de chercheurs nord-américains (université du Minnesota)[125], réalisée en double-aveugle[126], concluant que l'hydroxychloroquine n’empêche pas de contracter la Covid-19[127].

Le 5 juin, les premiers résultats de l'étude clinique phase III randomisée contrôle Recovery concluent que le traitement par l'hydroxychloroquine en Grande-Bretagne n'a pas d'effet bénéfique ou toxique pour les patients atteints de Covid-19[128],[129],[130].

Le 12 juin, un étude clinique phase III catalan qui a recruté 2 300 contacts sains en deux branches (hydroxychloroquine/placebo) montre que l'hydroxychloroquine ne protège pas les contacts sains de la contamination (6,2 % dans le groupe contrôle et 5,7 % dans le groupe hydroxychloroquine), confirmant les résultats de l'université du Minnesota (14 % placebo, 12 % hydroxychloroquine)[131].

Le 15 juin la Food and Drug Administration des États-Unis révoque l'autorisation d'utilisation en urgence de l'hydroxychloroquine, en raison de son inefficacité à traiter la Covid-19 et les dangers qu'elle présente pour la santé des malades aux dosages qui étaient recommandés[132].

Le 19 juin, la prépublication d'une étude rétrospective française sur 4642 patients de l'AP-HP ne constate pas d'influence de l'hydroxychloroquine, avec ou sans azithromycine, sur la mortalité des patients atteints de la Covid-19 après ajustement au groupe contrôle. Par contre, cette étude met en avant des taux de sortie de l'hôpital plus importants chez des patients traités avec l'hydroxychloroquine seule après ajustement au groupe contrôle. En données brutes la mortalité est moindre chez les patients traités à l'hydroxychloroquine seule et le taux de sortie est meilleur chez les patients traités à l'hydroxychloroquine avec ou sans azithromycine[133],[134].

Le 25 juin, une étude rétrospective sur 3737 patients traités à l'IHU Méditerranée Infection par l'équipe de Didier Raoult, publiée dans le journal Travel Medicine and Infectious Disease[135], suggère « qu'un diagnostic précoce, un isolement précoce et un traitement précoce des malades du Covid-19, avec au moins trois jours d'hydroxychloroquine et d'azithromycine conduisent à des résultats cliniques significativement meilleurs et une réduction de la charge virale plus rapide qu'avec les autres traitements »[136],[137]. L'étude ne convainc pas nombre d’épidémiologistes[138]. Pour Anton Pottegard (le professeur de pharmacoépidémiologie à l'Université du Danemark du Sud qui a récemment contribué à définir des directives approuvées par la Société internationale de pharmacoépidémiologie (en) concernant les études liées à la Covid-19), des problèmes méthodologiques font que l'étude est « 100 % inutile pour guider la pratique clinique », et illustre à nouveau la « faillite complète du système de relecture par les pairs »[138]. Pour Dominique Costagliola, directrice adjointe de l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique (à Sorbonne Université, Inserm) et membre du consortium REACTing ce travail est « nul de chez nul », les patients ayant reçu le « protocole Raoult » étant en moyenne plus jeunes, moins sujets à des maladies chroniques, ou présentant des symptômes et des atteintes pulmonaires moins sévères[138]. Le professeur Raoult se défend des accusations de toxicité en déclarant : « Ni torsades de pointe (troubles du rythme cardiaque), ni morts subites n'ont été à déplorer »[139].

Le 26 juin, la pré-publication d'une étude portugaise sur des patients atteints de maladies chroniques traitées à l’hydroxychloroquine, conclut que ces derniers sont moins infectés par le covid-19[140].

Le 30 juin, parait dans le Journal of General Internal Medicine (en) une étude sur 6 493 patients du Mount Sinai Health System (en) de New-York dans laquelle l'utilisation de l'hydroxychloroquine est corrélée à une mortalité hospitalière deux fois plus faible sans que cela permette une conclusion sur son efficacité[141].

Juillet 2020 : nouvel arrêt des essais cliniques

Le 1er juillet, une études rétrospectives sur plus de 2 500 patients du système de santé Henry Ford à Détroit, conclut que l'hydroxychloroquine contribue à sauver des vies. La mortalité est de 13 % chez les personnes traitées à l’hydroxychloroquine seule, contre 26,4 % chez celles qui n'en ont pas reçu. La majorité des patients ont reçu de l'hydroxychloroquine dans les 48 heures suivant leur admission. Après corrections statistiques, les chercheurs en déduisent que l’hydroxychloroquine seule réduit le taux de mortalité de 66 %, et associée avec l'azithromycine de 71 %, n'observant pas de différence statistiquement significative entre les deux traitements[142],[143].

Le 3 juillet, l'OMS prend une décision nuancée concernant l'hydroxychloroquine : les recherches cliniques sont arrêtés, mais pas les études concernant les patients non-hospitalisés ou les recherches pour prévenir l'apparition de la maladie[144].

Les rapports successifs de pharmacovigilance, tel que celui du 8 juillet, mis en ligne le 10 juillet[145] alertent sur des décès inexpliqués ou d'origine cardiaque ainsi que sur les troubles cardiaques chez des patients Covid-19 traités à l'hydroxychloroquine avec ou sans azithromycine.

Le 15 juillet, une pré-publication non révisée par les pairs de l'étude clinique phase III randomisé contrôlé britannique Recovery, portant sur les 4 716 patients des bras hydroxychloroquine et prise en charge classique, conclut que l'hydroxychloroquine n'est pas associée à une réduction de la mortalité à 28 jours mais qu'elle est associée à une augmentation de la durée d'hospitalisation et une augmentation du risque conjoint d'avoir besoin de ventilation mécanique invasive ou de mourir. Il n'a pas été constaté d'excès d'arythmie cardiaque[146]. Une controverse a lieu sur la dose de charge de 2 400 mg administrée durant les 24 premières heures et considérée comme toxique. Pour les concepteurs de l'étude cette dose « basée sur une modélisation pharmacocinétique » a pour but « d’atteindre dès que possible des concentrations plasmatiques inhibitrices du virus ». Ils estiment que les risques liés à cette absorption (limitée à 800 mg par prise) et ceux liés à un traitement de 9 600 mg en dix jours « sont très faibles »[147],[148]. Il n'a été rapporté qu'un seul épisode de torsades de pointe (trouble du rythme cardiaque) dans le groupe hydroxychloroquine et cet épisode a régressé spontanément[149].

Le 16 juillet, une étude clinique phase III randomisé en double aveugle, ayant recruté 491 patients aux États-Unis et au Canada conclut que l'hydroxychloroquine, administrée de manière précoce chez les patients ambulatoires atteints de la Covid-19, ne réduit pas de manière significative la gravité des symptômes à 14 jours. En cours d'étude, au vu des faibles pourcentages de personnes concernées, le conseil renonce à mesurer comme principal critère d'évaluation les hospitalisations (10 dans le groupe placebo, 4 dans le groupe hydroxychloroquine), le passage en soin intensif ou la mort (une dans chaque groupe)[150].

Le 23 juillet, le NEJM publie un essai clinique phase III randomisé contrôlé brésilien dans 55 hôpitaux sur 667 patients (dont seuls 504 ont un test confirmé de Covid). Il conclut que, chez les patients hospitalisés pour une maladie à Covid-19 d'intensité légère à modérée, l'utilisation de l'hydroxychloroquine, seule ou avec azithromycine, n'améliore pas l'état clinique à 15 jours par rapport aux soins standard. Certains patients, même dans le groupe contrôle, ont reçu de l'hydroxychloroquine ou de l'azithromycine avant le début de l'étude. Certains patients ont été randomisés alors qu'ils se trouvaient déjà en unité de soins intensifs[151].

Le 24 juillet 2020, la revue médicale indépendante Prescrire dresse le bilan de plusieurs essais contrôlés randomisés. Concernant l'hydroxychloroquine, elle relève l'absence d'efficacité démontrée, y compris dans des formes qualifiées de « légères à modérées » et conclut à une balance bénéfice-risque défavorable[149].

Le 26 juillet, la pré-publication d'un l'étude clinique phase III randomisé contrôlé espagnol, portant sur 2 314 personnes saines ayant toutes été exposées a un malade du Covid-19, conclut que le traitement par l'hydroxychloroquine n'empêche pas de contracter la Covid-19[152].

Le 29 juillet, l'hôpital universitaire de Milan fait part d'une étude rétrospective sur 539 patients traités entre le 24 février et le 17 mai. En excluant les patients ayant reçu un autre médicament et après ajustement sur le groupe contrôle, l'étude conclut à une réduction de 56% du risque de décès pour les patients traités avec une combinaison d'hydroxychloroquine et d'azithromycine[153].

Le 30 juillet, le British Medical Journal publie une méta-analyse sur 23 essais randomisés contrôlés (13 à l'état de publication et 10 à l'état de pré-publication). Concernant les traitements anti-viraux dont hydroxychloroquine, elle met en évidence l'absence de preuve de réduction de la mortalité dans ses essais en comparaison avec les soins standard. Par contre, les anti-viraux semblent réduire la durée des symptômes, l'hydroxychloroquine serait la plus efficace avec une réduction de 4 jours et demi mais avec un niveau de preuve « faible » et une possible augmentation du risque d'effets secondaires[154].

Juillet - Août 2020 : consensus international grandissant : « passons à autre chose »

Fin juillet, début août, dans les articles de presse se dessine un consensus scientifique international estimant que l'hydroxychloroquine ne suffit pas pour lutter contre le Covid-19[155],[156]'[4],[157],[5] et selon dr. Brett P. Giroir, assistant secrétaire d'État pour la Santé et représentant des États-Unis aux Conseil d'administration de l'OMS, « il est temps de passer à autre chose »[158]. Le 3 août, le magazine Futura Santé fait l'inventaire de plusieurs nouvelles études qui démontrent l'inefficacité de l'hydroxychloroquine dans le cadre de l'infection au SARS-CoV-2[159]. La Revue médicale suisse et les Hôpitaux universitaires de Genève publient eux aussi des récapitulatifs des études réalisées sur le traitement à la chloroquine, qui concluent également à son inefficacité[160],[161].

Août 2020 : des études aux résultats toujours divergents

En août, plusieurs résultats d'études de la période février-mai sont publiés.

Le 2 août 2020, une équipe de l’hôpital de Garches du professeur Christian Perronne publie une étude rétrospective sur l'impact des soins médicaux sur le pronostic des patients traités pour Covid à l'hôpital de Garches entre le 5 mars et le 25 avril 2020. Dans cette analyse multivariée, qui ne prétend pas être une évaluation de l'effet de l'hydroxychloroquine, il y a des données sur la réduction de la mortalité de 55% pour les patients traités à l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, en particulier pour ceux dont les lymphocytes sont supérieurs à 1000/mm3 ou dont la CRP est supérieure à 100 mg/L[162].

Une étude rétrospective sur l'usage de l'(hydroxy)chloroquine dans neuf hôpitaux aux Pays-Bas, concernant 1893 patients hospitalisés entre le 27 février (arrivée du premier patient) et le 15 mai 2020 (retrait de l'(hydroxy)chloroquine de l'avis national) ne montre pas d'effet positif sur la mortalité des patients. Des 1893 patients hospitalisés, 5 sur 6 étaient traités avec l'(hydroxy)chloroquine, et 1 sur 6 avec la procédure standard[163].

Une étude rétrospective sur l'usage de l'hydroxychloroquine en Belgique, concernant 8075 patients hospitalisés avant le 1er mai, publié le 24 août, conclut que « la mortalité observée a été significativement plus faible » chez les patients traités à faibles doses d’hydroxychloroquine[164].

Une méta-analyse, présentée comme la plus large à ce jour, prépubliée en juin 2020, puis publiée le 26 aoŭt, de 29 études évaluant les effets de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine, associée ou non à l'azithromycine, confirme la tendance observée déjà dans d'autres études, qui laisse penser que l'hydroxychloroquine, associée ou non à l'azithromycine, ne réduit pas la mortalité chez les patients hospitalisés[165],[166].

Octobre 2020 : pas d'effet significatif sur les patients hospitalisés

Le 15 octobre 2020, un rapport intérim sur l'essai clinique Solidarity Trial piloté par OMS conclu que le remdésivir, l'hydroxychloroquine, le lopinavir et l'interféron n'ont pas d'effet significatif notable sur les patients hospitalisés pour la Covid-19, que ce soit au niveau de la mortalité, de l'initiation de la ventilation ou de la durée d'hospitalisation[167].


Le cas de l'administration d'hydroxychloroquine par inhalation ?

L'hypothèse originelle de l'hydroxychloroquine était son action antivirale. L'inhalation permettrait d'administrer l'hydroxychloroquine comme un videur de virus à l'entrée du corps, plutôt qu'à l'intérieur d'organes. Déjà tôt dans la pandémie, l'administration par inhalation a été suggérée pour une action antivirale locale. Cette méthode permettant une dose plus faible et directement localisé dans l'appareil aspiratoire a été développée et testées en avril-août dans des laboratoires allemands[168], néerlandais[169] et des États-Unis[170].

Le 14 août 2020, le Taiwan Liposome Company (TLC) a soumis un premier projet d'essai clinique pour l'hydroxychloroquine par inhalation[171].

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Meijuan Zheng, Yong Gao, Gang Wang et Guobin Song, « Functional exhaustion of antiviral lymphocytes in COVID-19 patients », Cellular & Molecular Immunology,‎ (ISSN 1672-7681 et 2042-0226, PMCID PMC7091858, DOI 10.1038/s41423-020-0402-2, lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Timothy P. Sheahan, Amy C. Sims, Rachel L. et al., « Broad-spectrum antiviral GS-5734 inhibits both epidemic and zoonotic coronaviruses », Science Transactional Medicine, vol. 9, no 396,‎ , article no eaal3653 (PMID 28659436, PMCID 5567817, DOI 10.1126/scitranslmed.aal3653, lire en ligne [PDF]).
  3. John Fauber, In a race for COVID treatment, hydroxychloroquine often went to poorly designed trials that may have put patients at greater risk, Milwaukee Journal Sentinel 21 juillet 2020.
  4. a et b Akshay Syal Hydroxychloroquine for COVID-19: Scientists say it's time to stop promoting the drug, NBCNews, 30 juillet 2020
  5. a et b Ariel Bogle, Hydroxychloroquine is a poor coronavirus treatment but a perfect parable for our times, ABC Science, 1er août 2020
  6. Lindsay Brownell Hydroxychloroquine does not inhibit SARS-CoV-2 infection in preclinical models. Studies in human organ chips and various animal models confirm that the drug is unlikely to be effective against COVID-19 Wyss Institute, 26 août 2020
  7. Jianjun Gao, Zhenxue Tian et Xu Yang, « Breakthrough: Chloroquine phosphate has shown apparent efficacy in treatment of COVID-19 associated pneumonia in clinical studies », BioScience Trends, vol. 14, no 1,‎ , p. 72–73 (ISSN 1881-7815 et 1881-7823, DOI 10.5582/bst.2020.01047, lire en ligne, consulté le )
  8. « ”Fake news” et désinformation autour du coronavirus SARS-CoV2 », Communiqué de presse, Inserm, (consulté le ).
  9. (zh) Multicenter collaboration group of Department of Science and Technology of Guangdong Province and Health Commission of Guangdong Province for chloroquine in the treatment of novel coronavirus pneumonia, « [Expert consensus on chloroquine phosphate for the treatment of novel coronavirus pneumonia] (abstract in English; article in Chinese) », Chinese Journal of Tuberculosis and Respiratory Diseases, vol. 43,‎ , E019 (ISSN 1001-0939, PMID 32075365, DOI 10.3760/cma.j.issn.1001-0939.2020.0019)
  10. (ko) « Physicians work out treatment guidelines for coronavirus », m.koreabiomed.com, (consulté le )
  11. a b c et d Cortegiani, Ingoglia, Ippolito et Giarratano, « A systematic review on the efficacy and safety of chloroquine for the treatment of COVID-19 », Journal of Critical Care,‎ (ISSN 0883-9441, PMID 32173110, DOI 10.1016/j.jcrc.2020.03.005, lire en ligne)
  12. Hervé Morin, « Un antipaludéen pourra-t-il contrer l’épidémie de Covid-19 ? », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. « Coronavirus : le professeur Raoult, spécialiste des maladies infectieuses, valide un traitement contre le Covid-19 », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  14. « La chloroquine est-elle un bon traitement contre le coronavirus ? », Sciences et Avenir (consulté le ).
  15. Pauline Moullot, « La chloroquine, un médicament contre le paludisme, est-elle efficace contre le Covid-19 ? », Libération, (consulté le ).
  16. (en) Philippe Colson, Jean-Marc Rolain et Didier Raoult, « Chloroquine for the 2019 novel coronavirus SARS-CoV-2 », International Journal of Antimicrobial Agents,‎ , p. 105923 (DOI 10.1016/j.ijantimicag.2020.105923, lire en ligne, consulté le ).
  17. Christian A. Devaux, Jean-Marc Rolain, Philippe Colson et Didier Raoulta,cNew insights on the antiviral effects of chloroquine against coronavirus: what to expect for COVID-19?, Int J Antimicrob Agents 55 (5) mai 2020 55(5)
  18. Franck Touret et Xavier de Lamballerie, Of chloroquine and COVID-19, Antiviral Research 177, 5 mars 2020
  19. (en + zh) CHEN Jun, LIU Danping, LIU Li, LIU Ping, XU Qingnian, XIA Lu, LING Yun, HUANG Dan, SONG Shuli, ZHANG Dandan, QIAN Zhiping, LI Tao, SHEN Yinzhong & LU Hongzhou, « A pilot study of hydroxychloroquine in treatment of patients with common coronavirus disease-19 (COVID-19) », Journal of ZheJiang University (Medical Sciences),‎ (lire en ligne)
  20. (zh) CHEN Jun et LIU Danping, « A pilot study of hydroxychloroquine in treatment of patients with common coronavirus disease-19 (COVID-19) », Journal of Zhejiang University (Medical Science),‎ , p. 0–0 (ISSN 1008-9292, DOI 10.3785/j.issn.1008-9292.2020.03.03, lire en ligne, consulté le ).
  21. « Covid-19 et hydroxychloroquine : prudence », Prescrire.org,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) « Treatment of Coronavirus SARS-Cov2 Respiratory Infections with Hydroxychloroquine », sur clinicaltrialsregister.eu
  23. L’International clinical trials registry platform de la WHO mentionne les conditions suivantes : « Controlled: no ; Randomised: no ; Open: no ; Single blind: no ; Double blind: no ; Parallel group: no ; Cross over: no ; Other: no ; If controlled, specify comparator ; Other Medicinial Product: no ; Placebo: no ; Other: no »
  24. (en) Yao, Ye, Zhang et Cui, « In Vitro Antiviral Activity and Projection of Optimized Dosing Design of Hydroxychloroquine for the Treatment of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2) », Clinical Infectious Diseases,‎ (PMID 32150618, DOI 10.1093/cid/ciaa237, lire en ligne)
  25. IHU Méditerranée-Infection, « Coronavirus : diagnostiquons et traitons ! Premiers résultats pour la chloroquine », .
  26. NIH Covid-19 treatment guidelines Hydroxychloroquine Plus Azithromycin, 17 juillet 2020]
  27. « VIDÉO - Coronavirus : le traitement à la chloroquine testé à Marseille serait efficace », sur France Bleu, (consulté le ).
  28. « La chloroquine, une piste pour lutter contre le SARS-CoV-2 », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Exclusif - Coronavirus : « On sait guérir la maladie », affirme l'infectiologue Didier Raoult », Les Échos, (consulté le ).
  30. « Coronavirus : Trump pousse pour utiliser la chloroquine », sur Les Echos, (consulté le )
  31. Le Point magazine, « Coronavirus: Trump optimiste sur l'antipaludéen chloroquine », sur Le Point, (consulté le )
  32. « Trump approuve la chloroquine comme traitement contre le Covid-19 », sur La Tribune, (consulté le )
  33. a et b « Coronavirus. Génie ou charlatan : Didier Raoult et son traitement à base de chloroquine divisent », sur Courrier international, (consulté le )
  34. (en) Philippe Gautret, Jean Christophe Lagier, Philippe Parola et Van Thuan Hoang, « Hydroxychloroquine and Azithromycin as a treatment of COVID-19: preliminary results of an open-label non-randomized clinical trial », medRxiv,‎ , p. 2020.03.16.20037135 (DOI 10.1101/2020.03.16.20037135, lire en ligne, consulté le ).
  35. Frits R.Rosendaal, Review of: “Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an open-label non-randomized clinical trial Gautret et al 2010, DOI:10.1016/j.ijantimicag.2020.105949, International Journal of Antimicrobial Agents, in press, 13 juillet 2020.
  36. Voss, Geoffrey Coombs, Serhat Unal, Raphael Saginur et Po-Ren Hsuehf, Publishing in face of the COVID-19 pandemic
  37. a et b Nicolas Martin, « Chloroquine : un remède français contre le Covid-19 ? », France Culture, (consulté le ).
  38. (en) Dahly D., Gates S. & Morris T., « Statistical review of Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an open-label non-randomized clinical trial », Zenodo preprints,‎ (lire en ligne).
  39. (en) Elisabeth Bik, « Thoughts on the Gautret et al. paper about Hydroxychloroquine and Azithromycin treatment of COVID-19 infections », sur Science Integrity Digest, (consulté le ).
  40. (en) « Hydroxychloroquine and Azithromycin as a treatment of COVID-19: preliminary results of an open-label non-randomized clinical trial », sur PubPeer.
  41. Societé Française de Pharmacologie et de Thérapeutique, Chloroquine et hydroxychloroquine dans la prise en charge du COVID-19, 23 mars 2020
  42. a b et c « Chloroquine: les dessous d’une recherche controversée », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  43. a b et c Aurélie Sipos, « «Irresponsable» : la première étude de Didier Raoult mise à mal par une revue critique », sur leparisien.fr, (consulté le )
  44. a et b « Information for clinicians on therapeutic options for COVID-19 patients », US Centers for Disease Control and Prevention, (consulté le )
  45. (en) « Plaquenil (hydroxychloroquine sulfate) dose, indications, adverse effects, interactions... from PDR.net », www.pdr.net (consulté le )
  46. Décret no 2020-314 du 25 mars 2020 complétant le décret no 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de Covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, (lire en ligne)
  47. « Coronavirus : le gouvernement autorise la prescription de chloroquine en traitement du Covid-19 », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le )
  48. « Covid-19 : L'hydroxychloroquine autorisée à l’hôpital pour le traitement des formes graves uniquement », sur Sciences et Avenir (consulté le )
  49. « COVID-19 : les ordonnances de chloroquine et d’hydroxychloroquine jugées inappropriées », sur Collège des médecins du Québec (consulté le ).
  50. « Chloroquine pour la COVID-19: des ordonnances «inappropriées et non indiquées» », sur Le Soleil, (consulté le ).
  51. Grégory Rozières, La chloroquine face au coronavirus, un débat éthique qui divise les scientifiques, 25 mars 2020
  52. Philippe Gautret et al., « Clinical and microbiological effect of a combination of hydroxychloroquine and azithromycin in 80 COVID-19 patients with at least a six-day follow up: an observational study », sur https://www.mediterranee-infection.com/,
  53. a et b « Coronavirus et hydroxychloroquine : le professeur Raoult publie une nouvelle étude, aussitôt critiquée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  54. a b et c (en) Waleed Alhazzani, Morten Hylander Møller, Yaseen M. Arabi et Mark Loeb, « Surviving Sepsis Campaign: guidelines on the management of critically ill adults with Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) », Intensive Care Medicine,‎ (ISSN 0342-4642 et 1432-1238, DOI 10.1007/s00134-020-06022-5, lire en ligne, consulté le )
  55. Jérôme Vincent, Coronavirus : des décès suspects confirmés après usage de la chloroquine, Le Point, 30 mars 2020.
  56. Chen ZW, Hu JJ, Zhang ZW et al., Efficacy of hydroxychloroquine in patients with COVID-19: results of a randomized clinical trial, medRxiv, 30/03/2020
  57. Vidal, Premiers résultats cliniques positifs pour l’hydroxychloroquine dans la COVID-19 modérée[lire en ligne]
  58. Coronavirus: nouvelles études sur un possible traitement à la chloroquine, La Croix, 31 mars 2020
  59. Comparing HydroxyChloroquine Trials, Science (revue), 31 mars 2020
  60. Pour la première fois, un essai mené à Wuhan confirme l'intérêt de la chloroquine contre le coronavirus, Heidi.news, 31 mars 2020
  61. Jean Michel Molina, Constance Delaugerre, Jerome Le Goff et Breno Mela-Lima, « No Evidence of Rapid Antiviral Clearance or Clinical Benefit with the Combination of Hydroxychloroquine and Azithromycin in Patients with Severe COVID-19 Infection », Médecine et Maladies Infectieuses,‎ (ISSN 0399-077X, DOI 10.1016/j.medmal.2020.03.006, lire en ligne, consulté le )
  62. Nicholas J. DeVito, Michael Liu, Jeffrey K Aronson, COVID-19 Clinical Trials Report Card: Chloroquine and Hydroxychloroquine, CEBM, 11 mai 2020
  63. Jean Yves Nau, Hydroxychloroquine : premières surprises chiffrées de sa consommation post-médiatisation, 6 mai 2020
  64. Matt Perez Prescriptions Skyrocket For Hydroxychloroquine—A Dubious Coronavirus Treatment Endorsed By Trump, 3 septembre 2020
  65. « Essai multicentrique, adaptatif et randomisé de l’innocuité et de l’efficacité des traitements du COVID-19 chez les adultes hospitalisés »
  66. Lisa Meteier, « CHU-ANGERS - Hycovid : pour mettre fin au débat sur l’hydroxychloroquine dans le Covid-19 », sur CHU-ANGERS (consulté le )
  67. « Etude Hycovid – Foire Aux Questions (FAQ) », Chu Angers,‎ (lire en ligne)
  68. « Lancement de l'essai PREP COVID testant la prévention de l'infection COVID chez les soignants par l'hydroxychloroquine et par l'azithromycine », sur aphp.fr, .
  69. (en) « Caution recommended on COVID-19 treatment with hydroxychloroquine and azithromycin for patients with cardiovascular disease », sur heart.org,
  70. « En Suède, le désamour pour l’hydroxychloroquine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  71. (en) Jennifer C. E. Lane, James Weaver, Kristin Kostka et Talita Duarte-Salles, « Safety of hydroxychloroquine, alone and in combination with azithromycin, in light of rapid wide-spread use for COVID-19: a multinational, network cohort and self-controlled case series study », medRxiv,‎ , p. 2020.04.08.20054551 (DOI 10.1101/2020.04.08.20054551, lire en ligne, consulté le )
  72. (en) Kelly ServickApr. 21 et 2020, « Antimalarials widely used against COVID-19 heighten risk of cardiac arrest. How can doctors minimize the danger? », sur Science | AAAS, (consulté le )
  73. Covid-19 et hydroxychloroquine (Plaquénil°) : de nouvelles données, sans signal d'une efficacité, Préscrire, 15 avril 2020
  74. « Décryptages » Covid-19 et chloroquine : et si l'on écoutait le Dr Vladimir Zelenko nous parler de sa propre expérience ? », Atlantico,‎ (lire en ligne)
  75. (en) Joseph Magagnoli, Siddharth Narendran, Felipe Pereira et Tammy Cummings, « Outcomes of hydroxychloroquine usage in United States veterans hospitalized with Covid-19 », medRxiv,‎ , p. 2020.04.16.20065920 (DOI 10.1101/2020.04.16.20065920, lire en ligne, consulté le ).
  76. Pascale Pascariello, « Chloroquine: de plus en plus de complications cardiaques signalées », sur Mediapart (consulté le )
  77. a et b « Hydroxychloroquine : primum non nocere », sur France Culture,
  78. « Covid-19 : nouvelle alerte sur les effets indésirables de l’hydroxychloroquine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  79. ANSMMédicaments utilisés chez les patients atteints du COVID-19 : une surveillance renforcée des effets indésirables - Point d'information , ANSM (actualisé le 14/05/2020)
  80. (en) « NIH Panel Recommends Against Drug Combination Promoted By Trump For COVID-19 », sur NPR.org (consulté le )
  81. Covid-19 : selon la pharmacocinétique, le traitement à l'hydroxychloroquine ne peut pas marcher[lire en ligne|lien=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/hydroxychloroquine-son-inefficacite-etait-previsible-depuis-le-debut_143764]
  82. Michael J. Parnham, Frans P. Nijkamp et Adriano G. Rossi, Nijkamp and Parnham's Principles of Immunopharmacology, 10 décembre 2019 p. 733.
  83. S.Tett e.a., Insights from pharmacokinetic and pharmacodynamic studies of hydroxychloroquine, Agents Actions Suppl. 1993;44:145-90.
  84. Pierre Sonveaux, ACE et Covid-19 : les clés, les serrures et la génétique, Esanum, 17 avril 2020
  85. Wolfgang Wodarg Don't miss assessing the risk of G6PD-deficiency and Hydroxychloroquine, BMJ, 6 mai 2020
  86. S. Russ Richardson; Gerald F. O'Malley, Glucose 6 Phosphate Dehydrogenase (G6PD) Deficiency, NCBI, 25 juin 2020
  87. Santé Canada met en garde contre la chloroquine et l'hydroxychloroquine[lire en ligne]
  88. Damien Coulomb, « Étude à l'appui, un collectif de médecins plaide pour la liberté de prescrire en ville », Le Quotidien du Médecin,‎ (lire en ligne)
  89. « Étude à l'appui, un collectif de médecins plaide pour la liberté de prescrire en ville l'hydroxychloroquine contre Covid-19 », sur lequotidiendumedecin.fr, (consulté le ).
  90. Fabien Mangnanou, « "Il faut être vigilant pour ne pas se faire piéger" : comment les "revues prédatrices" parasitent les études scientifiques », France TV Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  91. (en) « Hydroxychloroquine application is associated with a decreased mortality in critically ill patients with COVID-19 », sur medrxiv.
  92. « Coronavirus - Une première étude confirme l'efficacité de l'hydroxychloroquine pour les patients gravement atteints », sur lindependant.fr, .
  93. Coline Vazquez, Chloroquine : "Pas le début du commencement d'une preuve que c'est efficace" contre le Covid-19Europe 1, 3 maqi 2020
  94. (en) Wei Tang, Zhujun Cao, Mingfeng Han et Zhengyan Wang, « Hydroxychloroquine in patients with mainly mild to moderate coronavirus disease 2019: open label, randomised controlled trial », BMJ, vol. 369,‎ (ISSN 1756-1833, PMID 32409561, DOI 10.1136/bmj.m1849, lire en ligne, consulté le ).
  95. Julien Hernandez, « Chloroquine : et si on faisait le point ? », sur futura-sciences.com.
  96. Marcus Dupont-Besnard, « Hydroxychloroquine : l’inefficacité du traitement surmédiatisé a encore été démontrée », Numerama,‎ (lire en ligne).
  97. (en) Joshua Geleris, Yifei Sun, Jonathan Platt et Jason Zucker, « Observational Study of Hydroxychloroquine in Hospitalized Patients with Covid-19 », New England Journal of Medicine, vol. 0, no 0,‎ (ISSN 0028-4793, PMID 32379955, PMCID PMC7224609, DOI 10.1056/NEJMoa2012410, lire en ligne, consulté le ).
  98. (en) Eli S. Rosenberg, Elizabeth M. Dufort, Tomoko Udo et Larissa A. Wilberschied, « Association of Treatment With Hydroxychloroquine or Azithromycin With In-Hospital Mortality in Patients With COVID-19 in New York State », JAMA,‎ (DOI 10.1001/jama.2020.8630, lire en ligne, consulté le ).
  99. Nicolas Martin, « Et l’hydroxychloroquine dans tout ça ? », sur France Culture (consulté le ).
  100. (en) Matthieu Mahévas, Viet-Thi Tran, Mathilde Roumier et Amélie Chabrol, « Clinical efficacy of hydroxychloroquine in patients with covid-19 pneumonia who require oxygen: observational comparative study using routine care data », BMJ, vol. 369,‎ (ISSN 1756-1833, PMID 32409486, DOI 10.1136/bmj.m1844, lire en ligne, consulté le ).
  101. (en) Matthieu Mahevas, Viet-Thi Tran, Mathilde Roumier et Amelie Chabrol, « No evidence of clinical efficacy of hydroxychloroquine in patients hospitalized for COVID-19 infection with oxygen requirement: results of a study using routinely collected data to emulate a target trial », medRxiv,‎ , p. 2020.04.10.20060699 (DOI 10.1101/2020.04.10.20060699, lire en ligne, consulté le ).
  102. (en) « Hydroxychloroquine in patients with mainly mild to moderate coronavirus disease 2019: open label, randomised controlled trial », British Medical Journal (BMJ),‎ (lire en ligne).
  103. « Coronavirus : deux études concluent à l'inefficacité de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 », France Info,‎ (lire en ligne).
  104. « Covid-19 : une étude internationale suggère un risque accru de mortalité sous hydroxychloroquine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  105. a et b (en) James Watson, « An open letter to Mehra et al. and The Lancet », .
  106. Grégory Rozières, « Chloroquine : Raoult contre-attaque sur le fond à l'étude du Lancet (et il n'est pas le seul) », sur huffingtonpost.fr, .
  107. a et b « Trois des quatre auteurs de l’étude du «Lancet» rétractent leur article sur l'hydroxychloroquine », sur liberation.fr,
  108. « Coronavirus : fin de partie pour l'hydroxychloroquine ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  109. « L'hydroxychloroquine n'est plus autorisée en France contre le Covid-19, sauf pour des essais cliniques », sur Franceinfo, (consulté le )
  110. Haut Conseil de la santé publique, « Covid-19 : utilisation de l’hydroxychloroquine » (consulté le )
  111. Décret n° 2020-630 du 26 mai 2020 modifiant le décret n° 2020-548 du 11 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, (lire en ligne)
  112. « Recruitment to the RECOVERY trial (including the Hydroxychloroquine arm) REMAINS OPEN », sur recoverytrial.net,
  113. « España seguirá usando la hidroxicloroquina frente al coronavirus pese a la prohibición de Francia y las dudas de la OMS », sur elpais.com,
  114. Grégory Rozières, « Chloroquine: Raoult contre-attaque sur le fond à l'étude du Lancet (et il n'est pas le seul) », sur huffingtonpost.fr,
  115. « Correspondence », The Lancet,‎ (lire en ligne)
  116. « Covid-19 : la revue « The Lancet » apporte des corrections à son étude sur l’hydroxychloroquine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  117. (en) « Expression of concern on Hydroxychloroquine or chloroquine with or without a macrolide for treatment of COVID-19: a multinational registry analysis », sur The Lancet (consulté le )
  118. Hervé Morin, « Hydroxychloroquine : « The Lancet » met en garde contre une étude publiée dans ses colonnes », sur lemonde.fr,
  119. « Coronavirus : l'OMS annonce la reprise des essais cliniques sur l'hydroxychloroquine », sur europe1.fr,
  120. « Hydroxychloroquine : Véran demande des éclaircissements au Lancet »,
  121. « Retraction: "Hydroxychloroquine or chloroquine with or without a macrolide for treatment of COVID-19: a multinational registry analysis" », sur www.thelancet.com (consulté le )
  122. Dalmeet Singh Chawla, « Does hydroxychloroquine still have a role to play in this pandemic? », sur chemistryworld.com,
  123. « COPCOV News », sur tropmedres.ac
  124. (en) « Hydroxychloroquine: a drug dividing the world », www.rte.ie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  125. (en) « A Randomized Trial of Hydroxychloroquine as Postexposure Prophylaxis for Covid-19 », The New England Journal of Medicine,‎ (lire en ligne)
  126. Thibaud Le Meneec, « La chloroquine en prévention du coronavirus "ne sert à rien", selon une nouvelle étude », Europe 1,‎ (lire en ligne)
  127. « L’hydroxychloroquine n’empêche pas d'attraper le Covid-19, selon une étude », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  128. « No clinical benefit from use of hydroxychloroquine in hospitalised patients with COVID-19 — RECOVERY Trial », sur www.recoverytrial.net (consulté le )
  129. Le Monde avec AFP et Reuters, « Covid-19 : l’hydroxychloroquine n’a « pas d’effet bénéfique », selon l’essai clinique Recovery », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  130. (en-GB) Sarah Boseley Health editor, « Hydroxychloroquine does not cure Covid-19, say drug trial chiefs », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  131. https://elpais.com/espana/catalunya/2020-06-12/la-hidroxicloroquina-fracasa-como-metodo-para-prevenir-la-covid-19-segun-el-ensayo-de-oriol-mitja.html
  132. https://www.fda.gov/media/138945/download
  133. « L'hydroxychloroquine permettrait de sortir plus vite de l'hôpital », sur LExpress.fr, (consulté le )
  134. « Hydroxychloroquine with or without azithromycin and in-hospital mortality or discharge in patients hospitalized for COVID-19 infection: a cohort study of 4,642 in-patients in France »
  135. (en) Jean-Christophe Lagier, Matthieu Million, Philippe Gautret et Philippe Colson, « Outcomes of 3,737 COVID-19 patients treated with hydroxychloroquine/azithromycin and other regimens in Marseille, France: A retrospective analysis », Travel Medicine and Infectious Disease,‎ , p. 101791 (PMCID PMC7315163, DOI 10.1016/j.tmaid.2020.101791, lire en ligne, consulté le )
  136. Hugo Septier, « Coronavirus: Didier Raoult défend encore l'hydroxychloroquine, avec la publication de nouveaux résultats », sur bfmtv.com,
  137. (en) Jean-Christophe Lagier, Matthieu Million, Philippe Gautret et Philippe Colson, « Outcomes of 3,737 COVID-19 patients treated with hydroxychloroquine/azithromycin and other regimens in Marseille, France: A retrospective analysis », PubPeer,‎ (lire en ligne, consulté le )
  138. a b et c « Hydroxychloroquine : la dernière étude de Didier Raoult ne convainc pas nombre d’épidémiologistes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  139. « Coronavirus : Didier Raoult publie sa propre étude scientifique pour défendre l’hydroxychloroquine », sur leparisien.fr,
  140. « Hydroxychloroquine et covid-19: Deux études portugaise et américaine qui changent tout », sur connectionivoirienne.net,
  141. (en) « Risk Factors for Mortality in Patients with COVID-19 in New York City », sur springer.com,
  142. « Vengeance ? L’hydroxychloroquine vantée par Trump pour lutter contre le COVID-19 fonctionne selon une nouvelle étude », sur https://www.aubedigitale.com/,
  143. (en) Samia Arshad & al, « Treatment with Hydroxychloroquine, Azithromycin, and Combination in Patients Hospitalized with COVID-19 », International Journal of Infectious Diseases,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  144. « Coronavirus - L'OMS met fin aux essais cliniques sur l'hydroxychloroquine "qui ne réduit pas ou très peu la mortalité" », Reuters, in : L'indépendant, 4 juillet 2020
  145. CRPV de Nice-Alpes-Côte-d'Azur, « Conséquences cardiaques associées aux médicaments prescrits dans le cadre du Covid-19 et susceptibles de prolonger l’intervalle QTc (hydroxychloroquine, azithromycine, lopinavir/ritonavir) : Prolongation de la durée de l’intervalle QTc, et troubles du rythme et de la conduction cardiaques. »,
  146. (en) Peter Horby, Marion Mafham, Louise Linsell et Jennifer L. Bell, « Effect of Hydroxychloroquine in Hospitalized Patients with COVID-19: Preliminary results from a multi-centre, randomized, controlled trial. », medRxiv,‎ , p. 2020.07.15.20151852 (DOI 10.1101/2020.07.15.20151852, lire en ligne, consulté le )
  147. Florian Gouthière, « Essai Recovery : les chercheurs ont-ils administré plus de trois fois la dose d’hydroxychloroquine autorisée ? », sur liberation.fr,
  148. « Hydroxychloroquine, a potentially lethal drug », sur medintensiva.org,
  149. a et b « Covid-19 et hydroxychloroquine (Plaquénil°) : pas d'efficacité démontrée, y compris dans les formes sans gravité. »,
  150. Caleb P. Skipper, Katelyn A. Pastick, Nicole W. Engen et Ananta S. Bangdiwala, « Hydroxychloroquine in Nonhospitalized Adults With Early COVID-19 », Annals of Internal Medicine,‎ (ISSN 0003-4819, PMID 32673060, PMCID PMC7384270, DOI 10.7326/M20-4207, lire en ligne, consulté le )
  151. Alexandre B. Cavalcanti, Fernando G. Zampieri, Regis G. Rosa et Luciano C.P. Azevedo, « Hydroxychloroquine with or without Azithromycin in Mild-to-Moderate Covid-19 », New England Journal of Medicine, vol. 0, no 0,‎ , null (ISSN 0028-4793, DOI 10.1056/NEJMoa2019014, lire en ligne, consulté le )
  152. (en) Oriol Mitja, Maria Ubals, Marc Corbacho et Andrea Alemany, « A Cluster-Randomized Trial of Hydroxychloroquine as Prevention of Covid-19 Transmission and Disease », medRxiv,‎ , p. 2020.07.20.20157651 (DOI 10.1101/2020.07.20.20157651, lire en ligne, consulté le )
  153. « Effectiveness of Hydroxychloroquine in COVID-19 disease: A done and dusted situation? »,
  154. « Drug treatments for covid-19: living systematic review and network meta-analysis », sur bmj.com,
  155. Coronavirus « Aucune donnée solide n’a validé l’hydroxychloroquine », Ouest France, 27 juillet 2020
  156. Aaron Gould Sheinin, Hydroxychloroquine No COVID Cure, Experts Warn, WEBMD HEALTH NEWS, 29 juillet 2020
  157. Ochsner Rheumatologist breaks down hydroxychloroquine amid national debate, WAFB, 31 juillert 2020
  158. .White House coronavirus testing czar says it’s time to ‘move on’ from hydroxychloroquine Business Insider, 2 août 2020
  159. Julien Hernandez, « Chloroquine : fin de partie ! », sur Futura (consulté le )
  160. « Pour un retour à un développement rationnel des traitements », sur Revue Médicale Suisse, (consulté le )
  161. « Chloroquine, hydroxychloroquine et COVID-19 : Évaluation pharmacologique », sur Hôpitaux universitaires Genève,
  162. « Impact of medical care including anti-infective agents use on the prognosis of COVID-19 hospitalized patients over time », sur sciencedirect.com,
  163. Edgar Peters e.a. Outcomes of Persons With COVID-19 in Hospitals With and Without Standard Treatment With (Hydroxy)chloroquine, medrxiv, 15 août 2020
  164. X.L., Selon une étude belge, le traitement à faibles doses d’hydroxychloroquine a eu un effet positif sur la mortalité des patients, RTBF, le 25 août 2020
  165. Géraldine Woessner, « Covid-19 : l'étude qui douche les espoirs autour de l'hydroxychloroquine », sur Le Point, (consulté le )
  166. Que vaut la nouvelle méta-analyse sur l'inefficacité de l'hydroxychloroquine contre le coronavirus ? FranceInfo, 29 août 2020
  167. (en) WHO Solidarity Trial Consortium, Hongchao Pan, Richard Peto et Quarraisha Abdool Karim, « Repurposed antiviral drugs for COVID-19; interim WHO SOLIDARITY trial results », medRxiv,‎ , p. 2020.10.15.20209817 (DOI 10.1101/2020.10.15.20209817, lire en ligne, consulté le )
  168. A. Klimke e.a., Hydroxychloroquine as an aerosol might markedly reduce and even prevent severe clinical symptoms after SARS-CoV-2 infection, Elsevier, 27 avril 2020
  169. UMCG says that Hydroxychloroquine ‘may help’ against Coronavirus, but only when inhaled, The Northern Times, 5 juin 2020
  170. Safa C. Fassihi1 e.a., Novel approach for low-dose pulmonary delivery of hydroxychloroquine in COVID-19, BJP, 19 juin 2020
  171. TLC, TLC Submits Investigational New Drug (IND) Application for TLC19 Inhalable Liposomal Hydroxychloroquine for COVID-19 Globenewswire, 14 août 2020


Voir aussi