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Utilisateur:RadXman/Vitesse du son

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Ce document présente la calcul de la vitesse du son dans :

  • un gaz parfait
  • un gaz de van der Waals
  • un gaz quelconque
  • des fluides dyphasiques

Gaz parfait[modifier | modifier le code]

Formules générales[modifier | modifier le code]

La vitesse du son dans un gaz parfait est fonction du coefficient de Laplace (gamma), de la masse volumique ainsi que de la pression du gaz et se calcule théoriquement ainsi :

(I)

avec :

La vitesse du son peut être aussi calculée à l'aide de la constante spécifique du gaz parfait (avec la masse molaire et la constante universelle des gaz parfaits) et de , la température thermodynamique en kelvins (K)[1] :

(II)

La formule (I) montre que la célérité du son dans un gaz parfait est inversement proportionnelle à la racine carrée de la masse volumique ; la formule (II) montre également qu'elle est indépendante de la pression du gaz et de la fréquence, mais qu'elle est proportionnelle à la racine carrée de la température[2]. L'indépendance de la vitesse du son par rapport à la pression du gaz n'est toutefois vérifiée que pour des pressions voisines de la pression atmosphérique normale (condition d'application de la loi des gaz parfaits).

La constante est une grandeur indépendante de la température. Le coefficient adiabatique dépend peu de la température . Les valeurs du ratio sont approximativement égales à :

  • = 5/3 = 1,67 pour les gaz parfaits monoatomiques ;
  • = 7/5 = 1,40 pour les gaz parfaits diatomiques ;
  • = 1,33 pour les gaz parfaits polyatomiques.
Formules approchées pour l'air[modifier | modifier le code]

Pour l'air, composé principalement de dioxygène et de diazote, gaz diatomiques :

  • = 287 J kg−1 K−1 ;
  • = 1,4.

Avec l'équation (II), on obtient la vitesse thérorique du son dans l'air sec assimilé à un gaz parfait en m/s en fonction de la température en kelvins[3],[4] :

Pour l'air sec : selon les auteurs ou[5] ou[6],[7] : (en m·s−1)

Les différences entre auteurs proviennent principalement de la prise en compte de constituants mineurs de l'air, principalement l'argon et le gaz carbonique, et des incertitudes qui affectent les calculs des constantes. L'air n'étant pas un gaz parfait, ces formules ne donnent qu'un résultat approximatif. Des calculs plus raffinés tiennent compte des interactions entre molécules (viriel) et apportent des correctifs. De ce fait, la pression et la fréquence affectent les dernières décimales[8].

Au voisinage de la température ambiante, la célérité du son dans l'air peut être approchée par la linéarisation suivante[9] :

(en m·s−1)

(thêta) est la température en degrés Celsius (°C) : , la température étant en kelvin (K). On peut simplifier cette formule en[10] : .

La vitesse du son dans l'air augmente faiblement avec l'humidité, la différence pouvant atteindre un peu plus d'un mètre par seconde[11]. L'air est un milieu faiblement dispersif, surtout s'il est humide. La vitesse augmente peu avec la fréquence, l'écart ne dépassant guère 0,1 m/s dans le spectre audible[12], mais peut être sensible pour les ultrasons à haute fréquence.

Relation entre vitesse du son et vitesse des particules[modifier | modifier le code]

La vitesse quadratique moyenne des particules d'un gaz parfait est corrélée à la température selon[13] :

La masse volumique d'un gaz parfait vaut :

avec :

En remplaçant dans l'équation (I) on a par conséquent :

puis en remplaçant la température par la formule de la vitesse quadratique moyenne :

Cette relation indique que dans le domaine des gaz parfaits (c'est-à-dire à des pressions modérées), la vitesse du son est directement proportionnelle à la vitesse des particules.

Dans le cas d'un gaz parfait diatomique comme l'air , on a par conséquent :

Gaz de van der Waals[modifier | modifier le code]

La vitesse du son dans un gaz de van der Waals est fonction de deux variables thermodynamiques indépendantes, classiquement la température et le volume molaire  :

avec :

Si l'on définit :

  • et ,
  • , la constante spécifique du gaz,
  • , la masse volumique,

si l'on considère d'autre part que , la relation de Mayer pour les gaz parfaits (ce qui n'est pas rigoureux pour un gaz de van der Waals), avec :

  • et les capacités thermiques spécifiques (ou massiques),
  • ,

alors on a approximativement :

Fluide quelconque[modifier | modifier le code]

Sans onde de cisaillement, la vitesse du son se propage seulement par compression. Si le son n'est pas trop fort (), la compression et la détente du fluide peuvent être considérées comme étant isentropiques et la vitesse du son est :

La racine carrée de la dérivée partielle de la pression par la masse volumique à entropie constante.

La célérité du son dans un fluide peut être aussi exprimée en une fonction du coefficient de compressibilité isentropique selon :

Fluides diphasiques[modifier | modifier le code]

Dans le cas d'un fluide diphasique (bulles d'air dans l'eau liquide par exemple), la vitesse du son se trouve fortement modifiée. Le calcul de la vitesse du son est alors assez complexe et dépend notamment des relations qui unissent les deux fluides (par exemple, dans le cas d'un liquide avec des bulles de vapeur, il faudra prendre en compte les changements de phase).

Néanmoins, un résultat général peut être donné. La vitesse du son dans ce mélange est bien inférieure à la plus petite des deux vitesses dans les milieux séparés. Par exemple, pour un mélange eau/vapeur la vitesse du son est autour de 30 m/s pour un taux de présence de 0,5. Cela s'explique en considérant la masse volumique moyenne du mélange, qui est comprise entre celle de l'eau et celle de la vapeur, et la compressibilité (ou la constante d'élasticité moyenne) qui est elle aussi comprise entre celle de l'eau et celle de la vapeur. En introduisant les bulles de vapeur dans l'eau, on a tout à la fois diminué la masse volumique moyenne du milieu (cette modification, seule, tend à augmenter la vitesse du son) et augmenté sa compressibilité (cette modification, seule, diminue la vitesse du son). Mais on a beaucoup plus augmenté la constante élastique que diminué la masse volumique. C'est pourquoi on a obtenu une vitesse du son plus faible dans ce mélange que dans l'eau pure.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Robert N. Compton et Michael A. Duncan, Laser Experiments for Chemistry and Physics, Oxford University Press, , 403 p. (ISBN 9780198742975, lire en ligne), p. 124.
  2. Techniques de l'Ingénieur, Célérité des ondes sonores et vibratoires, chap. 5 - Mesure de la célérité des ondes sonores et vibratoires, R 3 111 - 2.
  3. Claude Lesueur, Acoustique, chap. 1 - Éléments de base en acoustique physiologique et physique, 1997, p. 15.
  4. (en) Lloyd Dingle et Mike Tooley, Aircraft Engineering Principles, Routledge, , 656 p. (ISBN 9781136430206, lire en ligne), p. 545.
  5. (en) Eugene T. Patronis, « 8. Stadiums and outdoor venues », dans Glen Ballou (direction), Handbook for Sound Engineers, New York, Focal Press, , 4e éd., p. 204.
  6. Fischetti 2001, p. 11.
  7. Patrice Bourcet et Pierre Liénard, « Acoustique fondamentale », dans Denis Mercier (direction), Le livre des techniques du son, tome 1 - Notions fondamentales, Paris, Eyrolles, (1re éd. 1987), p. 29.
  8. Zuckerwar 2002.
  9. Compton et al. 2016, p. 124.
  10. La vitesse du son dans différents milieux, CyberPhon, site de phonétique acoustique de l'Université Lumière Lyon 2 : la vitesse du son dans l'air sec se calcule selon , en m/s, avec la température en °C.
  11. Marie-Christine de La Souchère, Les sons en 150 questions, Ellipses, (lire en ligne), p. 10.
  12. (en) William M. Haynes, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press/Taylor and Francis, , 97e éd., 2652 p. (ISBN 1498754287, lire en ligne), « Attenuation and Speed of Sound in Air as a Function of Humidity and Frequency », p. 2432 (14-47).
  13. Le modèle du gaz parfait - Stabilité d'une atmosphère, site éduscol.
  14. Traité de mécanique céleste, tome 5, p.  96, Pierre Simon de Laplace, 1825.