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Pierre Cannat
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Fonctions
Secrétaire général
Association mondiale des amis de l'enfance
-
Conseiller d'État
-
Premier président
Cour d'appel
-
Sous-directeur de l'Administration pénitentiaire
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Personne liée

Pierre Cannat, né le à Nîmes et mort en 1998, est un magistrat français. Proche de Paul Amor et des idées de la Défense sociale nouvelle, il participe à la Libération à la grande réforme de l'administration pénitentiaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Né le à Nîmes (Gard)[1], Pierre Cannat suit des études de droit à la faculté de droit de Paris qu'il achève en 1942 par une thèse de doctorat sur les problèmes posés par la relégation des délinquants récidivistes[2].

Après ses études, il devient magistrat et commence sa carrière comme juge de paix à Isigny-sur-Mer en 1935. Il est ensuite nommé substitut du procureur de la République à Paris jusqu'en 1943. Sous l'Occupation, il est rattaché au ministère de l’Éducation nationale et s'envole pour le Portugal où il devient professeur à l'Institut français de Lisbonne. De 1943 à 1945, il y enseigne tout en poursuivant ses recherches fondamentales et publie en 1946 un opuscule sur le régime pénal portugais[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est par ailleurs visiteur de prison à la Société de Saint-Vincent-de-Paul, organisation catholique et laïque, et intervient notamment à la maison d'arrêt de Fresnes.

Réforme Amor[modifier | modifier le code]

À la Libération, son ami Paul Amor est nommé directeur de l'Administration pénitentiaire. Le , un décret institue au ministère de la Justice une commission chargée d’étudier, d’élaborer et de soumettre au garde des Sceaux les réformes relatives à l'administration pénitentiaire[3]. Présidée par Jacques Charpentier, bâtonnier de Paris, la commission est chargée d'élaborer des propositions en vue de réformer cette administration durement affectée par le régime de Vichy afin d'améliorer le sort réservé aux détenus. M. Balauge, magistrat délégué à la Chancellerie, en est d'abord désigné secrétaire[3]. Puis, le , Pierre Cannat, alors magistrat à l'administration centrale, lui succède en qualité de secrétaire général[4].

Il devient alors un personnage central de la commission au point d'être considéré comme le véritable rédacteur des « quatorze points » de la réforme Amor. Humaniste et d'inspiration chrétienne, celle-ci est par ailleurs largement inspirée par un nouveau courant criminologique, la Défense sociale nouvelle, portée par le magistrat Marc Ancel[5].

L'un des points-clés de la réforme est l'introduction au sein des établissements pénitentiaires du régime progressif, également appelé régime irlandais puisque Pierre Cannat en avait observé et étudié le fonctionnement sur place, en Irlande[6].

Formation des personnels pénitentiaires[modifier | modifier le code]

Il devient animateur au centre d'études pénitentiaires de Fresnes créé en dans le cadre de la réforme, chargé d'assurer en premier lieu la formation du personnel des établissements réformés, précurseur de l'actuelle École nationale d'administration pénitentiaire.

Carrière juridictionnelle[modifier | modifier le code]

Pierre Cannat est ensuite nommé contrôleur général des prisons, puis sous-directeur de l'Administration pénitentiaire, poste qu'il occupa entre 1954 et 1956. Il reprend ensuite des fonctions juridictionnelles en devenant premier président de la cour d'appel de Monaco en 1956. Il est également conseiller d'État de 1957 à sa mort, en 1998, période pendant laquelle il est en outre chargé d'enseignement en droit.

Engagement associatif[modifier | modifier le code]

Expert désigné par l'UNESCO pour les questions intéressant la jeunesse, Pierre Cannat s'est de longue date engagé auprès de l'Association mondiale des amis de l'enfance (AMADE) dont il a été le secrétaire général de 1964, année suivant sa création par la princesse Grace de Monaco, à sa mort en 1998.

Hommages[modifier | modifier le code]

Le nom de Pierre Cannat reste intimement lié aux grandes évolutions de l'administration pénitentiaire française au cours du XXe siècle. La 185e promotion de surveillants pénitentiaires a été baptisée « Pierre Cannat »[7], de même que l'espace pédagogique dédié à la mémoire pénitentiaire de l'École nationale d'administration pénitentiaire[8].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Pierre Cannat (préf. Henri Donnedieu de Vabres), Nos frères les récidivistes : esquisse d'une politique criminelle fondée sur le reclassement ou l'élimination des délinquants, Paris, Recueil Sirey, coll. « Nouvelle collection de l'Institut de criminologie de l'université de Paris », , 298 p.
  • Pierre Cannat, Droit pénal et politique pénitentiaire au Portugal, Paris, Recueil Sirey, coll. « Nouvelle série de monographies de droit public et de droit pénal », , 184 p.
  • Pierre Cannat, La réforme pénitentiaire : cours enseigné au Centre d'études de Fresnes en 1949, , 285 p. (lire en ligne)
  • Pierre Cannat, Albert Gayraud et Roger Vienne, Le problème des relégués, Melun, Imprimerie administrative de Melun, , 59 p. (lire en ligne)
  • Pierre Cannat, La Prison-école, Paris, Librairie du recueil Sirey, , 190 p.
  • Pierre Cannat, Le service social des prisons dans le système pénitentiaire français, Melun, Imprimerie administrative de Melun, , 19 p. (lire en ligne)
  • Pierre Cannat, L'état dangereux prédélictuel : les traitements, , 40 p. (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hinda Hedhili-Azéma, « La réforme d’administration pénitentiaire Amor de mai 1945 », Criminocorpus,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  2. École nationale d'administration pénitentiaire, « Catalogue de l'espace pédagogique Pierre Cannat dédié à la mémoire pénitentiaire » Accès libre [PDF], sur enap.justice.fr, (consulté le )
  3. a et b Journal officiel de la République française du , p. 2040
  4. Journal officiel de la République française du , p. 2870
  5. Jean-Philippe Duroché et Pierre Pédron, Droit pénitentiaire, (lire en ligne), chap. 6 (« La Défense sociale nouvelle consacre un traitement humain du délinquant »), p. 38-44
  6. Philippe Pottier, Discours à l'occasion de la cérémonie de fin de formation de la 185e promotion des surveillants pénitentiaires - promotion Pierre Cannat, École nationale d'administration pénitentiaire, 2013.
  7. École nationale d'administration pénitentiaire, « Liste des noms des promotions baptisées » Accès libre [PDF], sur enap.justice.fr, (consulté le )
  8. École nationale d'administration pénitentiaire, « L'espace pédagogique Pierre Cannat » Accès libre, sur enap.justice.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]