Sophie-Madeleine de Danemark

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Sophie-Madeleine de Danemark et de Norvège
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La reine Sophie-Madeleine de Danemark.

Titres

Reine consort de Suède-Finlande


(21 ans, 1 mois et 17 jours)

Prédécesseur Louise Ulrique de Prusse
Successeur Frédérique de Bade

Princesse héritière consort de Suède


(4 ans, 4 mois et 11 jours)

Prédécesseur Princesse Louise-Ulrique
Successeur Princesse Hedwige

Reine douairière de Suède


(21 ans, 4 mois et 23 jours)

Princesse héritière présomptif de Danemark et de Norvège


(1 an, 7 mois et 26 jours)

Prédécesseur Prince Christian
Successeur Prince Christian
Biographie
Titulature Princesse de Danemark et de Norvège
Dynastie Maison d'Oldenbourg
Nom de naissance Sophie Magdalene af Danmark
Naissance
palais de Christiansborg (Royaume de Danemark et de Norvège)
Décès (à 67 ans)
château d'Ulriksdal (Suède)
Sépulture Église de Riddarholmen
Père Frédéric V de Danemark
Mère Louise de Grande-Bretagne
Conjoint Gustave III de Suède
Enfants Gustave-Adolphe
Charles-Gustave
Résidence Palais royal de Stockholm
Religion Luthéranisme danois

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Sophie-Madeleine de Danemark (en danois : Sophie Magdalene af Danmark og Norge), née le au palais de Christiansborg (royaume de Danemark et de Norvège) et morte le au château d'Ulriksdal (Suède), fut reine de Suède et de Finlande, comme épouse du roi Gustave III de Suède.

Biographie[modifier | modifier le code]

Naissance et famille[modifier | modifier le code]

La princesse Sophie-Madeleine en 1750.

La princesse Sophie-Madeleine de Danemark est née au palais de Charlottenborg, la résidence de ses parents située sur la plus grande place de Copenhague, Kongens Nytorv[1]. Elle est la fille ainée du prince héritier Frédéric de Danemark et de Norvège et de sa première épouse Louise de Grande-Bretagne. Par sa mère elle est la petite-fille du roi George II de Grande-Bretagne, et elle reçut son nom en l'honneur de sa grand-mère la reine Sophie-Madeleine. Déjà à la naissance, elle reçoit sa propre cour.

Juste un mois après sa naissance, le , son grand-père, le roi Christian VI, décède et le père de Sophie-Madeleine monte sur le trône en tant que roi Frédéric V. En tant qu'enfant unique du roi, elle est héritière du trône depuis la mort de son frère aîné le prince héritier Christian en 1747, jusqu'à la naissance de son frère cadet (le futur roi Christian VII) en 1749.

Déjà en 1751, lorsque la princesse Sophie-Madeleine a seulement cinq ans, un accord d'un mariage dynastique entre la princesse et l'héritier du trône suédois du même âge, le prince héritier Gustave, est conclu. Une relation tendue avait existé entre la famille royale danoise et le roi de Suède, Adolphe-Frédéric de Holstein-Gottorp, depuis que celui-ci fut préféré au père de Sophie-Madeleine lors de l'élection d'un successeur au trône de Suède en 1743; En 1750, un accord mutuel lève cette relation tendue et l'année suivante, afin de consolider l'amitié, le mariage entre la princesse Sophie-Madeleine et le prince héritier Gustave est convenu.[2]

La princesse Sophie-Madeleine perdit sa mère à l'âge de 5 ans lorsque la reine Louise mourut en couches à 27 ans. L'année suivante, son père épousa la duchesse Juliane-Marie de Brunswick.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Le , elle épouse par procuration à la chapelle du palais de Christiansborg le prince héritier Gustave, son frère, le prince Frédéric de Danemark, représentant son époux. Le Sophie-Madeleine et Gustave font leur entrée officielle dans la capitale suédoise sous les acclamations de la population. Déjà le même soir, une deuxième cérémonie de mariage avec le marié présent est célébrée dans la chapelle du palais de Stockholm, la résidence principale de la monarchie suédoise.

Ils ont deux fils :

Le scandale de 1778[modifier | modifier le code]

Celui-ci eut pour origine une visite chez leur mère, la reine douairière née Louise-Ulrique de Prusse, des deux frères cadets du roi, le duc de Södermanland et le duc d'Östergotland qui déclarèrent à celle-ci sous forme de plaisanterie que la plupart des femmes de la cour avaient des amants, à l'exception évidemment de la reine-mère. Sobrement, celle-ci fit la remarque qu'il fallait ajouter la reine Sophie-Madeleine, sa belle-fille, à cette exception, mais les princes s'esclaffèrent, déclarant que le comte Munck faisait la cour à la reine.

Outrée, la reine-mère Louise Ulrique demanda des preuves.

Lorsque la reine mit un fils au monde en 1778, toute la cour était persuadée qu'il s'agissait du fruit des amours de la reine avec le comte Munck. La reine-mère Louise-Ulrique eut une violente dispute avec son fils le roi Gustave, l'accusant d'avoir fermé les yeux. Celui-ci menaça sa mère de l'exiler en Poméranie.

Ses enfants favoris, le faible Frédéric-Adolphe et Sophie-Albertine, prirent le parti de leur mère. La reine douairière fut forcée d'écrire une déclaration, selon laquelle elle démentait ses accusations. Pour elle, ce fut la répétition de l'humiliation de 1756.

Toute la famille royale signa (à l'exception évidente du couple royal) cette déclaration, ainsi que six membres du parlement. Le roi ne se réconcilia avec sa mère que sur son lit de mort.

La reine douairière[modifier | modifier le code]

En 1792, le roi Gustave III est assassiné, son fils lui succède sous le nom de Gustave IV Adolphe. Le nouveau roi étant mineur, la régence est assumée par son oncle jusqu'en 1796. Gustave IV règne alors personnellement. Il était question de marier le jeune souverain à la grande-duchesse Alexandra de Russie, Les deux jeunes gens se plaisent mais les différences de religion empêchent le mariage. Cet échec cause tant de peine à la tsarine que - dit-on - elle en mourut. En 1797, le roi Gustave IV épouse la princesse Frédérique de Bade dont la sœur a épousé le futur Alexandre Ier de Russie. Il perd son trône et doit quitter la Suède avec sa famille (dont son fils) en 1809, après une guerre désastreuse contre la Russie. Il divorce en 1812 et ses enfants sont placés sous la tutelle de leur oncle maternel par alliance, le tsar Alexandre Ier de Russie, vainqueur de la guerre de 1809. Ils vivent dans leur famille maternelle au château de Bruchsal dans le grand-duché de Bade auprès de leur grand-mère née Amélie de Hesse-Darmstadt.

L'ancien régent monte alors sur le trône de Suède sous le nom de Charles XIII de Suède.

La reine Sophie-Madeleine restée en Suède et meurt quatre ans plus tard en 1813, âgée de 67 ans.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (sv) Mikael Alm, « Sophia Magdalena », dans Svenskt biografiskt lexikon, vol. 32, 2003-2006 (lire en ligne) (consulté le )
  • (da) Claus Bech, « Sophie Magdalene », dans Dansk Biografisk Leksikon, vol. 13, Copenhague, Gyldendals Forlag, , 3e éd. (ISBN 8700055514, lire en ligne)
  • (da) Godfred Hartmann, "Gode Dronning" : Om den svenske konge Gustaf III's dronning Sophie Magdalene (1746-1813) og hendes ulykkelige skæbne [« "Bonne reine" : de la reine Sophie Magdalene (1746-1813) du roi suédois Gustaf III et de son sort malheureux »], Copenhague, Gyldendal, (ISBN 87-00-15758-9)
  • (da) Harald Jørgensen, « Sophie Magdalene », dans Dansk Biografisk Leksikon, vol. 22, Copenhague, J.H. Schultz Forlag, , 2e éd. (lire en ligne), p. 314-315
  • (da) Laurs Laursen, « Sophie Magdalene, Dronning af Sverige », dans Dansk biografisk Lexikon, tillige omfattende Norge for tidsrummet 1537-1814, vol. XVI, Copenhague, Gyldendalske Boghandels Forlag, , 1re éd. (lire en ligne), p. 179-180
  • (sv) Gerd Ribbing, Gustav III:s hustru : Sofia Magdalena [« Épouse de Gustave III : Sofia Magdalena »], Stockholm, Alb. Bonniers Boktryckeri,
  • (sv) Gerd Ribbing, Ensam drottning : Sofia Magdalena 1783–1813 [« Reine Solitaire : Sofia Magdalena 1783–1813 »], Stockholm, Alb. Bonniers Boktryckeri,

Liens externes[modifier | modifier le code]