Say Her Name

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Say Her Name
Description de l'image -SayHerName_(17891112906).jpg.
Informations
Date 2015
Localisation États-Unis
Caractéristiques
Revendications Antiracisme, féminisme, dénonciation des violences policières envers des citoyennes afro-américaines.

Say Her Name est un mouvement social qui cherche à rendre plus visibles les affaires concernant les femmes afro-américaines victimes de violences policières aux États-Unis. Le but visé est de changer la perception du public selon laquelle les victimes de violences policières racistes sont principalement des hommes. Le mouvement tente de mettre en évidence les façons dont les femmes Noires sont affectées de manière encore plus disproportionnée par des actes mortels d'injustice raciale du fait de leur genre. Le hashtag #SayHerName a été proposé par l'African American Policy Forum (en) (AAPF) en , pour créer une présence sur les réseaux sociaux aux côtés des campagnes de justice raciale existantes et en réponse à Black Lives Matter.

Le rapport de l'African American Policy Forum[modifier | modifier le code]

En , l'AAPF publie un rapport intitulé Say Her Name: Resisting Police Brutality against Black Women («Dites son nom: résister à la brutalité policière contre les femmes Noires»), qui décrit les buts et objectifs du mouvement #SayHerName[1]. À la suite du meurtre de Sandra Bland par la police en , l'AAPF, le Center for Intersectionality and Social Policy Studies de la Columbia Law School et Andrea Ritchie (en) publient une mise à jour du rapport original, comprenant une description des circonstances entourant la mort de Bland, ainsi que plusieurs récits détaillant les récents incidents de violence provoquée par la police contre des femmes Noires, notamment Tanisha Anderson et Rekia Boyd (en), et un cadre analytique pour comprendre la vulnérabilité des femmes Noires face aux violences policières et des suggestions sur la manière de mobiliser efficacement diverses communautés et de leur donner les moyens de plaider pour la justice raciale.

Les participants à la veillée #SayHerName du , à l'Union Square, New York.

S'inspirant du rapport de l'AAPF, le mouvement #SayHerName s'efforce de lutter contre l'invisibilisation des femmes Noires dans les médias grand public et en particulier dans le mouvement Black Lives Matter[2]. Parmi les nombreux programmes du mouvement, l'un comprend la commémoration des femmes qui ont perdu la vie à cause de la brutalité policière et de la violence anti-Noire[2]. Pour faire avancer ce programme, l'AAPF, avec vingt sponsors locaux et le Center for Intersectionality and Social Policy Studies de la Columbia Law School, a organisé une veillée le à New York, où des dizaines de personnes se sont réunies pour exiger que le public cesse d'ignorer les luttes des femmes Noires contre la violence sexiste et raciale[3].

Relation avec Black Lives Matter[modifier | modifier le code]

#SayHerName diffère du mouvement Black Lives Matter dans sa construction, ses objectifs et ses méthodes. Des théoriciennes féministes comme Kimberle Crenshaw, qui a forgé le terme intersectionnalité dans les années 1980, ont souligné que le mouvement #SayHerName aborde l'intersectionnalité du genre, de la classe et du handicap qui se joue sur le corps des femmes Noires[4],[5]. Ce sont des aspects qui semblent peu abordés par le mouvement Black Lives Matter, qui est spécifiquement connu pour s'attaquer aux inégalités raciales au sein du système de justice pénale américain (en). De nombreux partisans du mouvement Black Lives Matter ont été en grande partie indignés par les meurtres de jeunes hommes afro-américains par des policiers. En revanche, lorsque des histoires de femmes afro-américaines rencontrant des destins similaires ont été évoquées, le nombre de partisans et de défenseurs a semblé plus faible[6]. Les noms et histoires des femmes victimes sont généralement moins connus que ceux des hommes. #SayHerName vise à sensibiliser à la façon dont le sexisme et le racisme jouent simultanément sur des corps féminins des personnes non blanches, quelle que soit leur origine, tout en permettant aux individus de se rassembler et de participer au discours[7].

Noms mentionnés dans la mise à jour du rapport "Say Her Name"[modifier | modifier le code]

  Say Her Name 

En mémoire de femmes noires tuées par la police
  • Breonna Taylor - Tuée par la police dans son lit le [8],[9]
  • Atatiana Jefferson - Tuée par la police le [10]
  • Charleena Chavon Lyles - Tuée par la police le [11]
  • Korryn Gaines - Tuée par la police le
  • India Kager - Tuée par la police dans sa voiture le [4]
  • Sandra Bland - Décédée en garde à vue le [12]
  • Alexia Christian - Tuée par la police le [13]
  • Mya Hall - Tuée par la police le [14]
  • Meagan Hockaday (en) - Tuée par la police le
  • Janisha Fonville - Tué par la police le
  • Natasha McKenna (en) - Décédée des suites d'un traumatisme provoqué par la police le
  • Tanisha Anderson - Tuée par la police le [15]
  • Aura Rosser - Tuée par la police le [16]
  • Sheneque Proctor - Décédé en garde à vue le
  • Michelle Cusseaux - Tuée par la police le [17]
  • Pearlie Golden - Tuée par la police le
  • Gabriella Nevarez - Tuée par la police le
  • Yvette Smith - Tuée par la police le [18]
  • Renisha McBride (en) - Tué par un suprémaciste blanc le
  • Miriam Carey (en) - Tuée par des agents fédéraux le
  • Kyam Livingston - Décédée en garde à vue le
  • Kayla Moore - Tuée par la police le [19]
  • Shelly Frey - Tuée par la police le
  • Malissa Williams (en) - Tuée par la police le
  • Shulena Weldon - Décédée après avoir été écrasée par une voiture par la police le
  • Alesia Thomas - Tuée par la police le
  • Shantel Davis - Tuée par la police le
  • Sharmel Edwards - Tuée par la police le
  • Rekia Boyd (en) - Tuée par la police le [20]
  • Shereese Francis - Tuée par la police le
  • Aiyana Stanley-Jones (en) - Tuée par la police le [21]
  • Tarika Wilson - Tuée par la police le
  • Kathryn Johnston (en) - Tuée par la police le
  • Alberta Spruill - Décédée des suites d'un traumatisme provoqué par la police le
  • Kendra James (en) - Tuée par la police le
  • LaTanya Haggerty - Tuée par la police le
  • Margaret LaVerne Mitchell - Tuée par la police le
  • Tyisha Miller (en)- Tuée par la police le
  • Danette Daniels - Tuée par la police le
  • Frankie Ann Perkins - Tuée par la police le
  • Sonji Taylor - Tuée par la police le
  • Eleanor Bumpurs (en) - Tuée par la police le
Autres femmes afro-américaines tuées par la police

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Publications », AAPF (consulté le )
  2. a et b « #SayHerName », AAPF (consulté le )
  3. « #SayHerName: Black Women And Girls Matter, Too », The Huffington Post, (consulté le )
  4. a et b (en-GB) « 'Black women are killed by police too' », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « #SayHerName: why Kimberlé Crenshaw is fighting for forgotten women », sur the Guardian, (consulté le )
  6. (en) « The 51% - #SayHerName movement highlights female victims of police brutality », sur France 24, (consulté le )
  7. (en) « #SayHerName: why Kimberlé Crenshaw is fighting for forgotten women », sur the Guardian, (consulté le )
  8. Christina Maxouris CNN, « Cases like Breonna Taylor's highlight Black women are 'not safe anywhere,' #SayHerName campaign founder says », sur CNN (consulté le )
  9. (en-GB) « Breonna Taylor: Protesters call on people to 'say her name' », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Fort Worth police officer who fatally shot Atatiana Jefferson indicted on murder charge », sur NBC News (consulté le )
  11. (en) « Seattle woman killed by police while children were home after reporting theft », sur the Guardian, (consulté le )
  12. (en) « Say Her Name: The Life and Death of Sandra Bland », sur HBO (consulté le )
  13. (en) « Fatal police shooting of Atlanta mother triggers transparency concerns », sur the Guardian, (consulté le )
  14. (en-US) Peter Hermann, « Baltimore’s transgender community mourns one of their own, slain by police », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  15. a et b (en-GB) Michelle Dean, « 'Black women unnamed': how Tanisha Anderson's bad day turned into her last », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « 40-year-old woman fatally shot by Ann Arbor police officer identified », sur mlive, (consulté le )
  17. (en) « Phoenix police shoot 50-year-old woman during mental health call », sur World Socialist Web Site (consulté le )
  18. (en) « Former Texas officer who fatally shot unarmed woman found not guilty », sur the Guardian, (consulté le )
  19. (en-US) Jacob Souza | Senior Staff, « Kayla Moore's family to appeal wrongful death suit », sur The Daily Californian, (consulté le )
  20. (en) Associated Press in Chicago, « Rekia Boyd shooting: protests after Chicago police officer found not guilty », sur the Guardian, (consulté le )
  21. (en) Associated Press in Detroit, « Trial restarts for Detroit policeman who shot seven-year-old girl during raid », sur the Guardian, (consulté le )
  22. (en-GB) Associated Press, « Sheriff releases video of jail incident that led to Natasha McKenna's death », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  23. (en-US) Precious Fondren, « Calls to #SayTheirNames Miss The Point », sur Teen Vogue (consulté le )
  24. (en) Kate Abbey-Lambertz, « 15 Black Women Whose Lives Mattered, Too », sur HuffPost, (consulté le )
  25. (en) Dominique Mosbergen, « Death Of Mentally Ill Woman In Police Custody Ruled A Homicide », sur HuffPost, (consulté le )
  26. (en) RICHARD BURGESS Acadiana bureau, « Breaux Bridge police officer shoots, kills girl », sur The Advocate (consulté le )

Documents[modifier | modifier le code]

  • AFRICAN AMERICAN POLICY FORUM, « SAY HER NAME » [PDF], sur time.com,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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