Sauropus androgynus

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Sauropus androgynus
Description de cette image, également commentée ci-après
rameau de Sauropus androgynus
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Ordre Malpighiales
Famille Euphorbiaceae
Genre Sauropus

Espèce

Sauropus androgynus
(L.) Merr., 1903[1]

Classification phylogénétique

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Ordre Malpighiales
Famille Phyllanthaceae
Tribu Phyllantheae
Sous-tribu Flueggeinae

Synonymes

  • Aalius androgyna (L.) Kuntze
  • Aalius retroversa (Wight) Kuntze
  • Aalius sumatrana (Miq.) Kuntze
  • Agyneia ovata Poir.
  • Andrachne ovata Lam. ex Poir.
  • Breynia androgyna (L.) Chakrab. & N.P. Balakr.
  • Clutia androgyna L. - basionyme
  • Phyllanthus androgynus (L.) Chakrab. & N.P. Balakr.
  • Phyllanthus androgynus (L.) J.Á. González - invalide
  • Phyllanthus strictus Roxb.
  • Sauropus albicans Blume
  • Sauropus albicans var. gardnerianus (Wight) Müll. Arg.
  • Sauropus albicans var. intermedius Müll. Arg.
  • Sauropus albicans var. zeylanicus (Wight) Müll. Arg.
  • Sauropus convexus J.J. Sm.
  • Sauropus gardnerianus Wight
  • Sauropus indicus Wight
  • Sauropus parviflorus Pax & K. Hoffm.
  • Sauropus retroversus Wight
  • Sauropus scandens C.B. Rob.
  • Sauropus sumatranus Miq.
  • Sauropus zeylanicus Wight[2]

Sauropus androgynus est un arbuste cultivé dans certaines régions tropicales comme légume-feuille.

Sauropus androgynus ne doit pas être confondu avec Phyllanthus acidus avec qui il partage certains de ses noms vernaculaires (ex : star gooseberry).


Répartition[modifier | modifier le code]

Sauropus androgynus est originaire du sud de l'Inde/Sri Lanka et d'Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie, Laos, Vietnam, Thaïlande, Taïwan, Sud de la Chine). Il a été introduit ponctuellement dans d'autres régions tropicale pour sa culture.

Description[modifier | modifier le code]

Ses multiples tiges érigées peuvent atteindre 2,5 mètres de haut et portent des feuilles ovales vert foncé longues de 5-6 centimètres.

Sauropus androgynus en pot, Jardin botanique de la reine Sirikit, Thaïlande

Cette espèce, commune dans les forêts sempervirentes, est cultivée jusqu'à 1 300 mètres d'altitude[3].

Pathogènes[modifier | modifier le code]

Sauropus androgynus est un hôte majeur pour la mouche des fruits orientale Bactrocera dorsalis, mais aussi accessoirement pour les mouches blanches Aleurodicus dispersus et Bemisia euphorbiae, l'Enroulement chlorotique du trèfle Candidatus Phytoplasma trifolii et le virus New Delhi des feuilles enroulées de la tomate[4].

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

Sauropus androgynus tient une place importante dans les cultures asiatiques, aussi a-t-il de nombreux noms vernaculaires parmi les langues parlées dans la région :

Utilisations culinaires[modifier | modifier le code]

Feuilles, fruits immatures, et fleurs sont consommés cuits comme légume-feuille[8],[9].

Il s'agit d'un des légumes-feuilles les plus populaires d'Asie du Sud et du Sud-Est. Il est connu pour son bon rendement et sa palatabilité[10].

Ses jeunes tiges ont été vendues comme « asperges tropicales. »

Au Vietnam, on le cuisine en soupes, mélangé avec de la chair de crabe, du porc émincé ou des crevettes séchées.

En Malaisie il est communément poêlé avec des œufs ou des anchois séchés.

On consomme aussi ses fleurs et ses petits fruits violacés.

Nutrition[modifier | modifier le code]

Portion comestible de feuilles de Sauropus androgynus
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1327,0 kJ
(Calories) (317,2 kcal)
Principaux composants
Glucides 54,5 g
Amidon ? g
Sucres ? g
Fibres alimentaires 30,6 g
Protéines 15,8 g
Lipides 4,0 g
Eau 89,9 g
Cendres totales 12,9 g
Minéraux et oligo-éléments
Vitamines
Provitamine A 1889,00 UI mg
Vitamine A 9510,00 UI mg
Vitamine B1 0,48 mg
Vitamine B2 0,32 mg
Vitamine B3 (ou PP) 2,60 mg
Vitamine C 247,00 mg
Acides aminés
Acides gras

Source : [7],[11],[12].

Feuilles séchées de Sauropus androgynus
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules kJ
(Calories) ( kcal)
Principaux composants
Glucides {{{glucide}}} g
Amidon ? g
Sucres ? g
Fibres alimentaires {{{fibre}}} g
Protéines {{{protide}}} g
Lipides {{{lipide}}} g
Eau {{{eau}}} g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 206,82±4,79 ppm mg
Chrome 0,52±0,08 ppm mg
Cobalt 0,06±0,04 ppm mg
Cuivre 1,54±0,06 ppm mg
Fer 20,49±0,89 ppm mg
Magnésium 1587,00±2,01 ppm mg
Manganèse 4,76±0,82 ppm mg
Phosphore 81,43±2,71 ppm mg
Potassium 269,15±0,28 ppm mg
Sélénium 1,03±0,02 ppm mg
Sodium ? mg
Zinc 11,02±0,15 ppm mg
Vitamines
Acides aminés
Acides gras

Source : [7],[13]

Les feuilles de Sauropus androgynus sont particulièrement riches en vitamine E : une étude portant sur 62 plantes tropicales comestibles rapporte que la teneur la plus élevée en α-tocophérol avait été mesurée dans les feuilles de Sauropus androgynus (426,8 mg / kg de portion comestible)[14].

Sauropus androgynus présente aussi un fort taux de provitamine A, de caroténoïdes, en particulier dans les feuilles fraîchement cueillies, ainsi que des niveaux élevés de vitamines B et C, de polyphénols (tannins), de protéines et de minéraux. Plus les feuilles sont matures, plus la teneur en éléments nutritifs est élevée[15],[7].

Santé[modifier | modifier le code]

En Indonésie, les feuilles utilisées en infusion sont censées améliorer la montée de lait des mères allaitantes.

La consommation de Sauropus androgynus a été associée aux maladies des bronchioles[16],[17].

Une étude suggère qu'une consommation excessive de jus de feuilles (très populaire à Taïwan dans les années 1990 pour le contrôle du poids) peut entrainer des dommages aux poumons en raison de ses teneurs élevées en papavérine (alcaloïde)[18].

Des études récentes indiquent que Sauropus androgynus favorise la régénération et la multiplication dans l'organogenèse et l'embryogenèse somatique[19].

Activité antioxydante[modifier | modifier le code]

L'activité antioxydante totale de pousses de diverses plantes a été mesurée par le thiocyanate ferrique (FTC) et l'acide thiobarbiturique (TBA) avec une absorbance de 500 nm et 532 nm[20]. Les résultats classés par ordre décroissant d'activité antioxydante étaient respectivement :

pour l'extrait aqueux - Manihot utilissima (frais)> Diplazium esculentum (frais)> Sauropus androgynus (frais)> M.utilissima (bouilli)> D.esculentum (bouilli)> S.androgynus (bouilli)

pour l'extrait organique à l'hexane - S.androgynus (frais)> D.esculentum (frais) > M.utilissima (frais)> M.utilissima (bouilli)> D.esculentum (bouilli)> S.androgynus (bouilli)


Références[modifier | modifier le code]

  1. Cette espèce a été publiée sous son nom actuel, Sauropus androgynus (à partir de son basionyme Clutia androgyna) dans le Bulletin of the Bureau of Forestry, Philippine Islands. Manila 1: 30. 1903. (en) « Name - Sauropus androgynus (L.) Merr. », Tropicos, Saint-Louis (Missouri), Jardin botanique du Missouri (consulté le ) : « Basionym: Clutia androgyna L. »
  2. (en) « Tropicos », sur tropicos.org (consulté le ).
  3. (en) GLOBinMED - Global Information Hub On Integrate Medecine, « Sauropus androgynus (L.) Merr » (consulté le )
  4. (en) « Sauropus androgynus », sur CABI - Invasive Species Compendium (consulté le )
  5. (en) A.E. Coope, Malay-English, English-Malay Dictionary, New York, Hippocrene Books, , 18, 61 (ISBN 0-7818-0103-6)
  6. (en) Bangchik, « Cups in the air. asin-asin », (consulté le )
  7. a b c et d (en) A.J.A. PETRUS, « Sauropus androgynus (L.) Merrill-A Potentially Nutritive Functional Leafy-Vegetable », Asian Journal of Chemistry, vol. 25(17),‎ , p. 9425-9433 (DOI 10.14233/ajchem.2013.15405, lire en ligne)
  8. (en) J. J. Ochse et R. C. Bakhuizen van den Brink, Vegetables of the Dutch East Indies : 3rd English edition (translation of'Indische groenten', 1931), Amsterdam, the Netherlands, Asher, , 48-51 p.
  9. (en) Stephen Facciola, Cornucopia : a source book of edible plants, United States US., No. BOOK. CA Kampong Publications, coll. « Vista », , 677 p. (ISBN 0-9628087-0-9)
  10. (en) P. Padmavathi et M. Prabhakara Rao, « Nutritive value of Sauropus androgynus leaves. », Plant Foods for Human Nutrition, vol. 40.2,‎ , p. 107-113 (DOI 10.1007/BF02193767, lire en ligne)
  11. (en) Chandrama P. Khare, Indian medicinal plants : an illustrated dictionary, Berlin/Heidelberg, Springer Science & Business Media, , 407 p. (ISBN 978-0-387-70637-5, lire en ligne)
  12. (en) Paul JM Hulshof, Chao Xu, Peter van de Bovenkamp et Muhilal & Clive E. West, « Application of a validated method for the determination of provitamin A carotenoids in Indonesian foods of different maturity and origin », Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol. 45.4,‎ , p. 1174-1179 (DOI 10.1021/jf9603137, lire en ligne)
  13. (en) G. Suguna, « Further investigations on the polyphenolic constituents of Cleome gynandra and Sauropus androgynus », Dissertation, Puducherry,‎ , p. 49-61
  14. (en) Ling Soon Ching et Suhaila Mohamed, « Alpha-tocopherol content in 62 edible tropical plants. », Journal of Agricultural and food Chemistry, vol. 49.6,‎ , p. 3101-3105 (DOI 10.1021/jf000891u, lire en ligne)
  15. 19.1 Sauropus androgynus (sweet leaf bush)
  16. (en) Kenichi Oonakahara, Matsuyama W., Higashimoto I., Machida K., Kawabata M., Arimura K., Osame M., Hayashi M., Ogura T., Imaizumi K. et Hasegawa Y., « Outbreak of bronchiolitis obliterans associated with consumption of Sauropus androgynus in Japan–alert of food-associated pulmonary disorders from Japan. », Respiration, vol. 72.2,‎ , p. 221-221 (DOI 10.1159/000084058, lire en ligne)
  17. (en) Ruay-Sheng Lai MD, Ambrose A Chiang MD, Ming-Ting Wu MD, Jyh-Seng Wang MD, Nin-Sheng Lai MD, Jau-Yeong Lu MD, Luo-Ping Ger MPH et Victor Roggli(Prof), « Outbreak of bronchiolitis obliterans associated with consumption of Sauropus androgynus in Taiwan », The Lancet, vol. 348(9020),‎ , p. 83-85 (DOI 10.1016/S0140-6736(96)00450-3, lire en ligne)
  18. (en) Kao CH, Ho YJ, Wu CL et ChangLai SP, « Using 99mTc-DTPA Radioaerosol Inhalation Lung Scintigraphies to Detect the Lung Injury Induced by Consuming Sauropus androgynus Vegetable and Comparison with Conventional Pulmonary Function Tests », Karger AG, vol. 66, no 1,‎ , p. 46–51 (PMID 9973690, DOI 10.1159/000029336, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) S. L. Wee, W.S.P. Yap, P.G. Alderson et T.J. Khoo, « Effects of elicitors on in vitro cultures of Sauropus androgynous (sweet shoot) for sustainable metabolite production and antioxidant capacity improvement », VIII International Symposium on In Vitro Culture and Horticultural Breeding,‎ , p. 1083 (DOI 10.17660/ActaHortic.2015.1083.16, lire en ligne)
  20. (en) Rahmat A, Kumar V, Fong LM, Endrini S et Sani HA, « Determination of total antioxidant activity in three types of local vegetables shoots and the cytotoxic effect of their ethanolic extracts against different cancer cell lines », Asia Pac J Clin Nutr, vol. 13(3),‎ , p. 308–311 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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