Ruth Bader Ginsburg
Ruth Bader Ginsburg | ||
Portrait officiel de Ruth Bader Ginsburg (2010). | ||
Fonctions | ||
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Juge à la Cour suprême des États-Unis | ||
En fonction depuis le (30 ans, 9 mois et 1 jour) |
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Président | William Rehnquist John G. Roberts, Jr. |
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Prédécesseur | Byron White | |
Juge à la cour d'appel des États-Unis pour le circuit du district de Columbia | ||
– (13 ans, 1 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Harold Leventhal | |
Successeur | David S. Tatel | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Joan Ruth Bader | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Brooklyn, New York (État de New York, États-Unis) | |
Nationalité | Américaine | |
Conjoint | Martin D. Ginsburg | |
Enfants | Jane Ginsburg (en) James Steven Ginsburg (en) |
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Diplômé de | Université Cornell Faculté de droit de Harvard Columbia Law School |
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Profession | Avocate | |
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Membres de la Cour suprême des États-Unis | ||
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Ruth Bader Ginsburg, née Joan Ruth Bader le à Brooklyn (New York), est une avocate, juriste et juge américaine, membre de la Cour suprême des États-Unis depuis 1993.
Biographie
Jeunesse et études
Née à Brooklyn, New York, Ruth Bader Ginsburg[1] est la deuxième fille de Nathan et Célia Amster Bader[2], immigrants juifs russes, qui vivent dans le quartier de Flatbush[3]. La fille aînée des Bader, appelée Marylin, décède d'une méningite à l'âge de six ans. Ruth a alors 14 mois[4]. La famille de Ruth l'appelle Kiki, surnom que lui avait donné Marylin en parlant de « kicky baby ». Lorsque Kiki arrive à l'école, sa mère découvre que plusieurs filles de la classe se nomment déjà Joan (ou encore Jeanne), donc elle suggère à l'enseignant d'appeler sa fille Ruth, pour éviter toute confusion[4]. Bien que non croyante, la famille Bader appartenait à la synagogue d'East Midwood, où Ruth a appris les principes de la foi juive et s'est familiarisée avec l'hébreu. À 13 ans, Ruth participe à un programme d'été juif au camp de Che-Na-Wah (New York)[5].
La mère de Ruth, Célia, s'est fortement impliquée dans l'éducation de sa fille, notamment en l'emmenant très souvent à la bibliothèque[5]. Célia avait été une bonne élève durant sa jeunesse. Elle a été diplômée de l'école secondaire à 15 ans, mais n'a pas pu continuer ses études car sa famille a privilégié celles de son frère. C'est en partie pour cela, qu'elle incite Ruth a continuer ses études supérieures. Elle voit bien sa fille professeur d'Histoire[6]. Ruth assiste à des cours de la James Madison High School (en)[7]. Une salle d'audience de l'école de droit porte le nom de Ruth Bader Ginsburg, en son honneur. Célia a lutté contre le cancer durant toutes les années de lycée de sa fille. Elle décède la veille de l'obtention du diplôme secondaire de Ruth[5].
Bader continue ses études à l'université Cornell à Ithaca, New York. Elle est diplômée d'une licence universitaire après des études de government, le 23 juin 1954. Durant ces années universitaires, elle est membre de la sororité Alpha Epsilon Phi (en)[8] et du club Phi Beta Kappa. C'est également durant cette période qu'elle rencontre Martin Ginsburg (elle a alors 17 ans). Un mois après avoir obtenu son diplôme, Ruth épouse Martin et le suit à Fort Sill, en Oklahoma, où il était en poste à la Reserve Officers' Training Corps[9]. À 21 ans, elle travaille pour l'Administration de la sécurité sociale de l'Oklahoma dans laquelle elle a été rétrogradée lorsqu'elle tombe enceinte de son premier enfant. Elle donne naissance à une petite fille en 1955[10].
À l'automne 1956, Ginsburg intègre l'École de droit de Harvard. Elle est l'une des neuf femmes dans une promotion comptant plus de 500 hommes[11],[12]. Le doyen de l'École de Droit aurait demandé aux jeunes femmes - dont Ginsburg - « Comment justifiez-vous de prendre la place d'un homme compétent ? »[13].
Quand son mari trouve un emploi à New York, Ginsburg étudie à la Columbia Law School et devient la première femme à travailler sur deux revues juridiques majeures : la Harvard Law Review et la Columbia Law Review. En 1959, elle obtient son doctorat en droit à Columbia en étant première de sa classe (à égalité avec un autre camarade)[5],[14].
Plaidoyers
En 1970, elle co-fonde le Women's Rights Law Reporter (en). Il s'agit du premier journal américain qui se concentre exclusivement sur les droits des femmes[15]. En 1972, Ginsburg co-fonde le Women's Rights Project dans les locaux d'une association appelée Union américaine pour les libertés civiles[12]. Le Women's Rights Project travaille sur plus de 300 cas de discriminations sexistes. Ruth fait valoir six cas de discrimination devant la Cour suprême entre 1973 et 1976. Elle remporte cinq victoires[16].
De 1972 à 1980, elle enseigne à l'université Columbia, où elle devient la première femme avec un poste titulaire. Elle est co-autrice du premier ouvrage de références concernant les discriminations sexistes[17]. De 1977 à 1978, elle est chercheuse au Centre pour les études avancées en sciences du comportement (en) à l'université Stanford[18].
Cour d'appel des États-Unis
Le 14 avril 1980, le président Jimmy Carter nomme Ginsburg à la Cour d'appel des États-Unis pour le circuit du district de Columbia afin de remplacer Harold Leventhal (en)[19], juge récemment décédé. Elle reste à la Cour d'appel durant 13 ans[20], avant de rejoindre la Cour suprême.
Cour suprême
Nommée par le président Bill Clinton à la Cour suprême, elle a occupé, avant de la rejoindre, le poste de professeur aux facultés de droit de l'université Rutgers à Newark et de l'université Columbia à New York. Elle est avocate pour l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) et juge fédérale à la Cour d'appel du district de Columbia. Pendant la majeure partie de sa vie, elle fut active dans le mouvement pour les droits des femmes et est considérée aujourd'hui comme un membre progressiste (liberal) de la Cour suprême.
En 1999, elle subit une chimiothérapie réussie pour lutter contre un cancer du côlon tout en continuant à travailler à la cour. Le 5 février 2009, elle est opérée avec succès d'un cancer du pancréas (stade 1) et reprend sa place le 23 février au sein de la Cour suprême, soit moins de trois semaines après l'opération. Elle est victime d'un malaise et brièvement hospitalisée le 24 septembre 2009[21].
Elle est placée 31e au classement 2010 des « 100 femmes les plus influentes dans le monde » publié chaque année par le magazine Forbes. En 2004, elle est 7e. Inscrite au National Women's Hall of Fame, elle est par ailleurs connue pour ses virulentes critiques de Donald Trump, qu'elle qualifie d'« imposteur » en 2016.
En 2018, Julie Cohen et Betsy West réalisent le documentaire RBG, qui retrace le parcours de Ruth Bader Ginsburg[22]. La même année, le film Une femme d'exception, réalisé par Mimi Leder, retrace également le parcours de RBG, incarnée par Felicity Jones[23].
Jurisprudences de la Cour suprême
Avortement
En 2009, elle donne son point de vue concernant les droits à l'avortement et à l'égalité des sexes, dans une interview du New York Times. Elle déclare ainsi à propos de l'avortement que « le gouvernement n'a pas à faire ce choix pour une femme »[24].
Filmographie
- 2018 : RBG de Betsy West et Julie Cohen.
- 2018 : Une femme d'exception
Distinctions
Prix
- 1995 : Médaille d'or de l'American Academy of Achievement dans la catégorie Public Service
- 2011 : Jefferson Awards for Public Service (en) dans la catégorie Prix du sénateur John Heinz pour service exceptionnel par un élu ou nommé
- 2015 : Prix des quatre libertés de Roosevelt dans la catégorie Médaille de la Liberté
- 2016 : Médaille Brandeis (de)[25]
- 2018 : Prix Genesis dans la catégorie Accomplissement d'une vie
Honneurs
- 2002 : National Women's Hall of Fame
- 2004 : Liste des femmes les plus puissantes du monde selon Forbes à la 7e position
- 2009 : Doctorat honoris causa de l'Université d'État de l'Ohio[26]
- 2009 : Doctorat honoris causa de l'Université Willamette
- 2010 : Doctorat honoris causa de l'Université de Princeton[27]
- 2011 : Doctorat honoris causa de l'Université Harvard[28]
- 2015 : Time 100[29]
Notes et références
- (en) « Ruth Bader Ginsburg | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en-US) « Ruth (joan) Bader Ginsburg | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
- "Book Discussion on Sisters in Law" Presenter: Linda Hirshman, author. Politics and Prose Bookstore. BookTV, Washington. September 3, 2015. 27 minutes in; retrieved September 12, 2015 C-Span website Archived March 5, 2016, at the Wayback Machine.
- Ginsburg, Ruth Bader, et Williams, Wendy (Writer on law),, My own words (ISBN 9781501145247, OCLC 946693458, lire en ligne).
- (en) « Ruth Bader Ginsburg », sur Oyez (consulté le ).
- (en) « Ruth Bader Ginsburg », sur NYT, .
- (en-US) « Ruth Bader Ginsburg | Jewish Women's Archive », sur jwa.org (consulté le )
- (en) Scanlon, Jennifer, Significant contemporary American feminists: a biographical sourcebook, Greenwood Press, (ISBN 978-0313301254), p. 118.
- (en) « A conversation with Ruth Bader Ginsburg at HLS », sur Youtube, .
- (en-US) David Margolick, « Trial by Adversity Shapes Jurist's Outlook », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- http://www.law.harvard.edu/students/orgs/jlg/vol27/bader-ginsburg.pdf
- (en) Thomas R. Hensley, Kathleen Hale et Carl Snook, The Rehnquist Court: Justices, Rulings, and Legacy, ABC-CLIO, (ISBN 9781576072004, lire en ligne).
- (en-US) Philip Galanes, « Ruth Bader Ginsburg and Gloria Steinem on the Unending Fight for Women’s Rights », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- (en) « The Nine (book) », Wikipedia, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Women’s Rights Law Reporter - Home », (consulté le ).
- (en-US) Neil a Lewis, « THE SUPREME COURT: Woman in the News; Rejected as a Clerk, Chosen as a Justice: Ruth Joan Bader Ginsburg », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Jeffrey Toobin, « Heavyweight », The New Yorker, (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Stanford Law School, « At the U.S. Supreme Court: A Conversation with Justice Ruth Bader Ginsburg | Stanford Law School », Stanford Law School, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Historical Society of the District of Columbia Circuit », sur dcchs.org (consulté le ).
- (en-US) SAM FULWOOD III, « Ginsburg Confirmed as 2nd Woman on Supreme Court », Los Angeles Times, (ISSN 0458-3035, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Josh Gerstein, « Justice Ginsburg released », Politico, (lire en ligne, consulté le ).
- Louise Hermant, « “Notorious RBG” : Comment une juge de 85 ans a changé la condition des femmes aux Etats-Unis », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Alissa Wilkinson, « Ruth Bader Ginsburg’s iconification culminates in the biopic On the Basis of Sex », sur Vox, (consulté le ).
- (en-US) Emily Bazelon, « The Place of Women on the Court », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Supreme Court's Ginsburg vows to resist pressure to retire », sur Reuters (consulté le ).
- (en) « University Awards & Recognition - Honorary Degrees Awarded », sur Université d'État de l'Ohio (consulté le ).
- (en) « Princeton awards five honorary degrees », sur Université de Princeton (consulté le ).
- (en) « Honorary Degrees », sur Université Harvard (consulté le ).
- (en) « The 100 most influencial people of 2015 », sur The Times (consulté le ).
Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- Juge de la Cour suprême des États-Unis
- Féministe américaine
- Survivant du cancer
- Étudiant de l'université Cornell
- Étudiant de la faculté de droit de Harvard
- Étudiant de l'université Columbia
- Professeur à l'université Rutgers
- Professeur à l'université Columbia
- Professeur à l'université Tulane
- Docteur honoris causa de l'université d'État de l'Ohio
- Docteur honoris causa de l'université Harvard
- Docteur honoris causa de l'université de Princeton
- Naissance en mars 1933
- Naissance à Brooklyn