Carl Barks

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Carl Barks
Carl Barks lors d'une visite en Finlande, en 1994.
Biographie
Naissance
Décès
(à 99 ans)
Drapeau des États-Unis Grants Pass (Oregon)
Nationalité
Activités
Période d'activité
Conjoint
Pearl Emmeline Turner (de 1921 à 1930, date du divorce)
Clara Balken (de 1938 à 1951, date du divorce)
Margaret Wynnfred Williams (de 1954 à 1993, date de la mort de Margaret)
Autres informations
A travaillé pour
Western Publishing (années 1940 - )
Walt Disney Studios ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix Inkpot ()
Jack Kirby Hall of Fame (d) ()
Disney Legend ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Balthazar Picsou, Géo Trouvetou, Donald Duck Finds Pirate Gold (d), Donald Duck and the Mummy's Ring (d), Miss TickVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Carl Barks
Signature

Carl Barks est un auteur de bande dessinée et un scénariste de films d’animation américain né le à Merrill (Oregon) et mort le à Grants Pass (Oregon). Employé par Western Publishing[1], un éditeur de comics américains pour Disney, il dessine pendant de nombreuses années des bandes dessinées mettant en scène le personnage de Donald Duck et ses proches.

Il a grandement étoffé l'univers de Donaldville, en créant notamment Balthazar Picsou et la plupart des personnages qui s'y rapportent. Jusqu'à Don Rosa, Marco Rota et Romano Scarpa, aucun auteur Disney n'a eu droit à autant de popularité que lui. Beaucoup de dessinateurs contemporains de BD Disney reconnaissent son influence.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Carl Barks est né le 27 mars 1901 à Merrill dans l'État de l'Oregon aux États-Unis dans une famille de cultivateurs. Après un déménagement en 1908 pour se rapprocher d'une ville sur la voie ferrée, il découvre les marchés ruraux et reste impressionné par les cow-boys et leurs revolvers. Après un échec financier de son père dans l'exploitation des légumes en Californie, la famille retourne en 1913 à Merrill.

De caractère solitaire et renfermé, l'année 1916 apporte des malheurs qui vont renforcer ces traits de caractère : la mort de sa mère, l'aggravation de ses problèmes d'audition et l'éloignement des écoles et collèges dans cet espace rural où il vit. Il est contraint d'abandonner ses études cette année‑là.

Une période difficile[modifier | modifier le code]

Il s'essaye à plusieurs emplois : fermier, bûcheron, gardien de mules et de vaches, imprimeur. Il déclare plus tard que cette période difficile lui a appris à résister à tous les coups durs par l'humour. Carl Barks assure que cette partie de sa vie a beaucoup influencé le caractère de ses futurs personnages Donald et Picsou. Donald est en effet un personnage qui passe de petit boulot en petit boulot sans jamais avoir de succès (et quand il en a ça se finit mal tout de même).

Barks déclare sur Picsou que son personnage a vécu dans sa jeunesse les mêmes problèmes que Donald, mais a réussi à s'en sortir par l'intelligence, la détermination et le travail. Picsou s'acharne à régler ses problèmes même si le résultat peut sembler futile. Barks déclare aussi que le caractère mélancolique, introspectif et secret de Picsou est inspiré du sien.

Débuts en tant que dessinateur[modifier | modifier le code]

Barks se décide alors de faire d'un passe-temps son métier : dessiner. Il adore les comic strips publiés dans les journaux, en particulier ceux signés Winsor McCay (connu pour Little Nemo) et Frederick Burr Opper (Happy Hooligan). Il reçoit alors quelques leçons de dessins par correspondance.

Il épouse en 1921 Pearl Turner (1904-1987) avec laquelle il a deux filles, Peggy (1923-1963) et Dorothy (1924-2014), et dont il divorce en 1930. Il retourne en 1933 à Merril dans la ferme paternelle et échoue à nouveau à lancer une carrière de fermier. Entre les petits boulots, il continue à essayer de vendre ses dessins aux journaux et finit par réussir dans le magazine Judge et le quotidien Calgary Eye Opener dont les bureaux sont à Minneapolis (Minnesota) où il emménage et rencontre sa deuxième femme, Clara Balken (épousée en 1938).

Débuts chez Disney[modifier | modifier le code]

En 1935, il commence à vendre ses dessins à d'autres journaux que le Calgary Eye Opener. En , il apprend que Walt Disney recherche des dessinateurs d'animation. Il entre dans la compagnie plus d'un an après la création du personnage auquel il est le plus lié, Donald Duck créé en .

Il déménage à Los Angeles et commence comme intervalliste[2] : il dessine tous les dessins répétitifs nécessaires pour créer l'animation. En 1936, ses qualités lui permettent d'intégrer le département des scénarios, où son imagination peut s'exprimer efficacement.

En 1937, Donald Duck devient le héros unique de ses aventures cinématographiques. Il ne sert plus de faire-valoir à Mickey Mouse. Barks se contente au début de fournir quelques pistes d'histoires, puis obtient le droit d'écrire ses propres histoires. Il figure entre autres au générique de Les Neveux de Donald (Donald's Nephews, 1938), Le cousin Gus (Donald's Cousin Gus, 1939), Timber en 1941 (« Timber » est le cri des bûcherons quand un arbre chute), The Vanishing Private, 1942 (un des épisodes de propagande de Donald soldat, « private » - ou « simple soldat » - dans l'armée américaine) et The Plastics Inventor (1944). Il soumet également quelques idées de gags pour les bandes quotidiennes Donald. Il s'agit de ses premières contributions en bandes dessinées Disney[3].

Capable d'une grande colère quand son travail est critiqué, Barks démissionne des studios Disney en 1942. Juste avant, il dessine avec Jack Hannah le premier album de Donald (comic book) sur un scénario de Bob Karp : L'or des pirates (Donald Duck Finds Pirate Gold)[2]. Le thème de la chasse au trésor par Donald et ses neveux est lancé et sera exploité par plusieurs générations de dessinateurs, le meilleur exemple étant Don Rosa.

Barks est engagé par l'éditeur de L'or des pirates, Western Publishing. Contrairement à son souhait de travailler sur ses propres créations, on lui confie les histoires de Donald Duck, mais il obtient le droit de tout faire seul : scénario et dessins. La première des cinq cents histoires de Barks pour Western Publishing est The Victory Garden (10 pages, avril 1943) dans laquelle Donald tente de protéger son jardin de corbeaux.

Un auteur prolifique[modifier | modifier le code]

Pendant trois décennies, Barks ne cesse d'écrire et de dessiner autour du canard Donald. Il crée notamment Picsou le canard le plus riche du monde en 1947 avec l'histoire Noël sur le mont Ours (Christmas on Bear Mountain)[2], Gontran Bonheur le canard le plus chanceux du monde, l'inventeur Géo Trouvetou, la sorcière Miss Tick, les Rapetou, l'organisation des Castors Juniors et le voisin Lagrogne. Tous ces personnages sont encore utilisés aujourd'hui.

Bien que les histoires sous licence Disney paraissent sans le nom de l'auteur, et juste accompagnées d'un numéro de série, les lecteurs remarquent qu'un même auteur réalise de nombreuses et populaires histoires de canards. Ils l'appellent « Good Duck Artist », avant qu'il ne sorte de l'anonymat : Carl Barks. Ce qui plaisait (et plaît encore dans ses histoires rééditées régulièrement) est l'humour omniprésent et des dessins en ligne claire tournés vers l'action.

Divorcé de sa deuxième femme Clara Balken en 1951, Barks épouse en 1954 Margaret « Garé » Wynnfred (1917-1993), artiste paysagère.

Arrêt relatif de travail[modifier | modifier le code]

Retraité en 1966, Barks obtient l'autorisation exceptionnelle de Disney de peindre des tableaux à l'huile représentant ses personnages. Face au succès de ses peintures et de ses histoires, il reste souvent modeste en disant qu'il avait fait ce métier pour gagner de quoi vivre, rien de plus. Il est sollicité pour sortir brièvement de sa retraite en écrivant des scénarios des Castors Juniors ainsi que quelques autres aventures de Donald et Picsou, qui sont dessinés par d'autres que lui.

En 1971, dans son essai Comix: A History of Comic Books in America, premier livre qui traite d’autres genres de comics que les super héros[4], l’historien Les Daniels révèle le nom de Carl Barks aux fans de bandes dessinées[4].

En 1981 sont publiés deux ouvrages associant les dessins de Carl Barks à Donald Duck et Picsou[5] :

  • The Fine Art of Disney's Donald Duck chez Another Rainbow Publishing ;
  • Walt Disney's Uncle Scrooge McDuck : His Life and Times chez Celestial Arts.

Reconnaissance en fin de vie[modifier | modifier le code]

Carl Barks au San Diego Comic Con en 1982
(photographie d'Alan Light).

En 1994, âgé de 93 ans, Barks entreprend un long voyage en Europe afin de rencontrer les nombreux fans des canards qu'il a créés[2].

Carl Barks meurt à 99 ans, le , d'une leucémie.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Quelques histoires célèbres de Barks[modifier | modifier le code]

Sans compter les gags, Barks a créé plus de 450 histoires, dont la quasi-totalité fut traduite en France. Auteur prolifique, voici une liste non exhaustive de son œuvre :

Filmographie[modifier | modifier le code]

Barks a, au début de sa carrière, participé à quelques cartoons des studios Disney.

Personnages créés par Barks[modifier | modifier le code]

Barks a participé à l'élaboration de Gus Glouton et Daisy Duck (qu'il n'a jamais aimée et dont il ne revendiquait pas la paternité) pour leurs dessins animés respectifs Le Cousin de Donald (1939)[8] et L'Entreprenant M. Duck (1940). Il est le créateur de Donaldville (Duckburg).

Postérité[modifier | modifier le code]

Les histoires de Carl Barks ont permis d'assurer la popularité de Donald Duck et des autres personnages de Donaldville dans de nombreux pays, notamment Balthazar Picsou, la plus populaire de ses créations. Elle dépasse ainsi en notoriété celle de Mickey Mouse, personnage fétiche de Disney, en Scandinavie.

Les dessinateurs européens de la branche italienne des éditions Disney ont utilisé le cadre laissé par Barks en modernisant le décor. Le personnage de Flairsou a été utilisé comme ennemi principal de Picsou, alors que son créateur Barks l'avait employé dans une seule histoire, tandis que Gripsou sera relativement délaissé, bien que Barks l'ait utilisé plus souvent. Barks a rencontré l'auteur italien Romano Scarpa en 1975 dans les locaux de Burbank de Disney. Lors de leur discussion, Barks s'est dit intéressé par la personnalité du personnage Brigitte McBridge, créé par l'italien, et sa relation avec Picsou (une opportuniste folle amoureuse du « canard le plus riche du monde »). Plus tard, il lui envoya un dessin représentant Picsou ensorcelé par Brigitte grâce à un parfum reproduisant l'odeur de l'argent. Appréciant l'idée, Scarpa décide de l'exploiter dans une de ses histoire[9].

À partir de 1986, un dessinateur américain, Don Rosa a décidé de créer des histoires de Donald et Picsou qui se veulent dans la continuité de l'univers de Carl Barks (au point de les placer chronologiquement dans les années où Carl Barks travaillait, c'est-à-dire avant 1967). À partir de quelques indications laissées par Barks sur le passé de Picsou (généralement des flashbacks servant à introduire une nouvelle aventure), Don Rosa dessina La Jeunesse de Picsou, une œuvre ample récompensée deux fois. Don Rosa a fait de toute son œuvre un hommage à Barks.

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Posthume

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. M. Evanier, 2007
  2. a b c et d (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 47
  3. Premier gag connu publié le 25 mai 1938 (en) Base INDUCKS : YD 38-05-25A Hole In One.
  4. a et b (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 81.
  5. (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 359.
  6. (en) Base INDUCKS : W US 36-01Billions to Sneeze At Il est paru aussi sous le nom de Donald milliardaire par intérim
  7. (en) Base INDUCKS : W US 36-01The Midas Touch
  8. Gus Glouton était déjà sorti dans des comic strips de Bob Karp et Altaliafero en 1938 mais l'élaboration du personnage pour l'animation se faisait en parallèle.
  9. Informations venant de l'ouvrage La dynastie Donald Duck Tome 18, Glénat, (ISBN 9782344010457), p112 Préface de Picsou et les trésors des îles Bananias.
  10. Sébastien Naeco, « Retour sur les prix d’Angoulême », sur Le Comptoir de la BD, blog journaliste Le Monde,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Thomas Andrae, Carl Barks and the Disney Comic Book : Unmasking the Myth of Modernity, Jackson, University Press of Mississippi, , 306 p. (ISBN 1-57806-858-4).
  • Donald Ault (en), Carl Barks Conversations, Jackson, University Press of Mississippi, 2003 (fiche sur Inducks). Ault, professeur d'anglais de l'université de Floride a compilé plusieurs entretiens que Barks a eu avec différents intervenants entre 1962 et 2000.
  • Michael Barrier, Carl Barks and the Art of Comic Book, États-Unis, 1981 (fiche sur Inducks). Le livre se compose d'une biographie et d'une étude de l'œuvre de Barks, et d'une bibliographie très fouillée.
  • Erik Svane, « Entretien Carl Barks », SWOF, n° 27, printemps 1999, p. US6-10, suivi de nombreux articles (« Sur les traces de Carl Barks », « Les canards les plus humains de la BD », « Disney enfantin ? »).
  • Dossier Neuvième Art, numéro 9, octobre 2003 :
    • Manuel Hirtz, « Donald fait le tour du monde », Neuvième Art, no 9,‎ , p. 19-21
    • Patrick Marcel, « L'horlogerie du merveilleux : Carl Barks et le fantastique », Neuvième Art, no 9,‎ , p. 22-25
    • Jean-Paul Jennequin, « Donald dans tous ses états », Neuvième Art, no 9,‎ , p. 26-29
    • Harry Morgan, « Un sou est un sou : Carl Barks et l'économie », Neuvième Art, no 9,‎ , p. 30-37

Liens externes[modifier | modifier le code]

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