Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin

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Affiche du rallye féminin Paris-Vichy-St Raphaël de 1932.

Le Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin était un rallye automobile français exclusivement féminin, couru sur 45 années avant et après-guerre, de fin-février à début-mars (puis juin) durant 4 à 5 jours, et d'un trajet total compris entre 1 100 et 2 500 km selon les années.

Histoire[modifier | modifier le code]

Départ de la Vieille-Poste d'Orly, en février 1935.
Défilé d'élégance à Cannes, pour le rallye 1935.
Le rallye féminin Paris-Saint-Raphaël en 1930.

En 1929, le comte Edme de Rohan-Chabot, né en 1904, crée cette course, qui voit au départ de sa première édition la comtesse de Lesguern et la baronne d’Elern.

Elle est alors durant une partie du XXe siècle la seule compétition planétaire motorisée réservée aux femmes, après l'arrêt de courses comme le rallye Paris-La Baule pour dames et le Championnat féminin de l’Auto de l’Automobile Club féminin fondé par la duchesse d'Uzès en 1927.

Le rallye Paris-Saint-Raphaël se compose d'épreuves spéciales de performances, de tronçons de navigation pure, et de tests de conduite, entre Paris et Saint-Raphaël.

Ainsi, la première compétition du 20 au , remportée par Germaine Liétard sur Salmson AL7 GS, emprunte le parcours suivant : Paris - Vichy - Lyon - Avignon - Miramas - La Ciotat - Hyères - Saint-Raphaël (soit 1 087 km).

La seconde épreuve Paris - Vichy- Hyères - Saint-Raphaël, du 19 au 23 février 1930, remportée pour la deuxième fois par Germaine Liétard[1], acquiert déjà une certaine notoriété et fait 1 130 km. Une fois de plus de nombreuses dames viennent de prouver qu’elle savent se jouer des difficultés et qu’elles peuvent établir de très jolies performances dans une épreuve sévère. Toutes celles qui viennent de terminer ce deuxième Paris-Saint-Raphaël méritent d’être félicitées en bloc. Pour la deuxième fois, Mme Liétard est la grand triomphatrice et, grâce à elle, la maison Salmson s’adjuge une jolie série de victoires. Bravo Madame ![réf. nécessaire]

En 1932, la Française Renée Friderich, fille du champion Ernest Friderich et lauréate de l'édition précédente, est tuée sur le coup quand sa Delage D8 dérape sur une plaque de verglas et s'encastre dans un arbre, sur la nationale 7 (N7) à Pougues-les-Eaux où une stèle a été érigée. Maurice Philippe devient le directeur de l'épreuve durant les années 1930[2]

L'Anglaise Betty Haig, petite-nièce du maréchal Douglas Haig, remporte la course en 1938. Deux ans plus tôt, unique concurrente féminine, elle s'était imposée aux Jeux olympiques d'été de 1936 sur Singer Le Mans 1500, dans la seule épreuve de démonstration en sports mécaniques sur route (le motonautisme ayant eu droit de cité en 1908) jamais acceptée par le CIO. En 1946, elle gagne aussi la première Coupe des Dames de l'après-guerre, lors de la Coupe des Alpes renaissante.

Une autre concurrente étrangère qui a remporté le Paris-Saint-Raphaël fut Christine Beckers, qui gagna 35 ans plus tard la dernière épreuve organisée, en 1974, au volant d’une Lancia Stratos. Cette dernière édition, bien que purement féminine, a été comptabilisée en Championnat d'Europe des rallyes (ERC)[3], et Michèle Mouton y a couru sa toute première compétition nationale comme pilote. La saison 1973 fut également retenue en ERC[4]. La mort du comte de Rohan-Chabot en 1972 entraîna finalement le déclin de l'épreuve.

Le Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin trouve un successeur 26 ans plus tard, à travers l'esprit du Rallye des Princesses.[pas clair]

Palmarès[modifier | modifier le code]

Palmarès de la course
Année Pilote Voiture
1929 Germaine Liétard Salmson Grand Sport
1930 Germaine Liétard[5] Salmson S4
1931 Renée Friderich[6]
ou Lucienne Radisse
Bugatti Type 43 Grand Sport
ou Renault
1932 Hellé Nice Bugatti Type 35B suralimentée
1933 Marcelle Leblanc[7] Peugeot 301
1934 Mme Nenot[8] Delahaye 138
1935 Olga Thibault Peugeot 201 1084
1936 Germaine Rouault Delahaye Sport 3227
1937 Germaine Rouault Delahaye Sport 3227[9]
1938 Betty Haig MG PB
1939 Yvonne Simon Hotchkiss Grand Sport
1951 Lucienne Alziary de Roquefort Panhard Dyna X
1952 Yvonne Simon Renault 4CV 1063
1953 Yvonne Simon Renault 4CV 1063
1954 Yvonne Simon Panhard Monopole 750
1955 Marie-Antoinette Chauvin Renault 4CV 1063
1959 Annie Soisbault Triumph TR3
1961 Gabrielle "Gabi" Renault Renault Dauphine Gordini
1963 Lucette Pointet Citroën DS 19
1964 Claudine Bouchet Lancia Flavia Coupé
1966 Claudine Trautman Lancia Flavia Zagato
1967 Claudine Trautman Lancia Fulvia Coupé Rallye HF
1968 Claudine Trautman Lancia Fulvia Coupé Rallye HF
1969 Claudine Trautman (copilote Marianne Hoepfner) Lancia Fulvia Coupé Rallye HF
1970 Marie-Pierre Palayer Porsche 911
1972 Marianne Hoepfner Alpine-Renault A110 1600S
1973 Marianne Hoepfner Alpine-Renault A110 1600S
1974 Christine Beckers Lancia Stratos HF

Les palmarès officiels des premières éditions n'ont pas tous été conservés. De plus, durant les premières années, le caractère mondain de la manifestation surpassait son aspect sportif ; les organisateurs multipliaient par conséquent les classements, sans établir de hiérarchie entre eux, afin que chaque vanité fût satisfaite. Et même durant les années 1950, des catégories Experts et Non-Experts subsisteront à côté du classement général.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange », sur Gallica, (consulté le )
  2. L'Automobile sur la Côte d'azur, mars 1936, p.9.
  3. (en) « 1974 European Rally Championship », sur dlg.speedfreaks.org
  4. (en) « 1973 European Rally Championship », sur dlg.speedfreaks.org
  5. En 1930, la Coupe-Challenge de l'Automobile Club de Nice et Côte d'Azur est attribuée définitivement à Germaine Liétard. La Coupe-challenge du "Journal" est attribué définitivement à la Maison Salmson.
  6. (es) « Renée Friderich – con armiño », sur PilotosMuertos.com
  7. Championnat féminin de l'automobile à Montlhéry Le Petit Parisien, 3 juin 1929.
  8. vainqueur de la classe la plus élevée; Mme Dubuc-Taine remporte l'épreuve au rendement, toutes classes confondues, sur Hotchkiss.
  9. L'Automobile sur la Côte d'azur, décembre 1937, p.29.

Liens externes[modifier | modifier le code]