Rassemblement congolais pour la démocratie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis RCD-Goma)

Rassemblement congolais pour la Démocratie Kisangani Mouvement de Libération
Présentation
Président Jean Nengbangba Tshingbanga
Fondation (insurrection armée)
2003 (parti politique)
Siège avenue Lodja 46
Kinshasa/Kasa Vubu
Fondateur Ernest Wamba dia Wamba
Idéologie Social-libéralisme
Couleurs jaune, bleu, rouge, blanc
Site web http://www.rcd-congo.info
Représentation
Députés
6  /  500
Sénateurs
1  /  108

Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) est un groupe rebelle congolais actif dans la partie orientale de la république démocratique du Congo (RDC). Le mouvement fut porté par le Rwanda et fut l'un des acteurs majeurs de la Deuxième guerre du Congo.

Du au 18 février 2006, le RCD participa avec le PPRD de Joseph Kabila et le MLC de Jean-Pierre Bemba au gouvernement de transition ou gouvernement « 1+4 » qui était chargé de pacifier le pays en intégrant les milices dans une armée unifiée et de préparer des élections libres dans un délai de deux ans avec une année de prolongation maximum.

Lors de l'élection présidentielle de 2006 le RCD représenté par Azarias Ruberwa, après avoir contrôlé près d’un tiers du pays, fut réduit à quelques points de pourcentage de la représentation populaire[1], et obtient seulement 15 des 500 sièges à l’Assemblée nationale[2].

Origine[modifier | modifier le code]

En 1997, Laurent-Désiré Kabila s'installa comme Président de la RDC, à la suite de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) au cours de la Première guerre du Congo, avec l'aide des gouvernements de l'Ouganda et du Rwanda. Cependant, les tensions ethniques et politiques ne disparurent pas à l'Est du pays. Des milliers de militants Hutus ayant pris part au génocide des Tutsis au Rwanda et qui avaient dû s'enfuir en RDC entretenaient une guerre de faible intensité avec l'armée rwandaise et les Banyamulenge, congolais tutsis de souche rwandaise, qui vivent dans des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. En , ces deux provinces furent entraînées dans des troubles ethniques. Des troupes Banyamulenge de l'AFDL casernées dans la ville de Bukavu, et les tensions au sein de l'Alliance se firent plus grandes[pas clair]. Le climat se détériora entre Laurent-Désiré Kabila et ses alliés rwandais et ougandais.

Deuxième guerre du Congo[modifier | modifier le code]

Au début , le nouvellement formé RCD, conduit par son président Ernest Wamba dia Wamba, prit la ville de Goma et commença à s'attaquer au pouvoir de Kinshasa, ce qui marqua le début de la Deuxième guerre du Congo[3]. Le RCD soutenu par l'Ouganda[3],[2] et le Rwanda[2],[4],[5] occupa rapidement de grandes parties de l’est du pays[2]. Le noyau du RCD était composé d'anciens membres de l'AFDL, dont de nombreux Banyamulenge, qui avaient déjà pris des alliances avec le Rwanda contre les forces anti-Tutsi de la région. Les forces pro-gouvernementales de Kabila tentèrent d'arrêter l'avancée du RCD avec l'aide des armées d'autres états dont l'Angola et le Zimbabwe, ce qui marqua un pic dans la tension entre les différents pays de l'Afrique centrale.

Au cours de cette période, les congolais vivant dans le Nord et le Sud-Kivu en vinrent à considérer le RCD comme un brutal oppresseur. Le Rwanda avait pratiquement pris le contrôle de l'organisation, qui avait accru sensiblement la taxation sans qu'il ne soit noté d'amélioration dans les conditions de vie de la population ou dans les infrastructures. Les troupes indisciplinées du RCD et celles des autres groupes armés étaient régulièrement à l'origine d'actes de brutalité contre la population. La domination des Banyamulenge était également très mal perçue. En , le RCD est accusé de crimes de guerre, et notamment d'actes de cannibalisme[6].

L'impasse conduit au morcellement du RCD[modifier | modifier le code]

En 1999, le front avec les forces gouvernementales se stabilisa. Le RCD avait par ailleurs gagné de nouveaux adhérents sous la forme d'anciens partisans de Mobutu Sese Seko et d'autres dissidents de longue date.Une fois qu'il fut clair que Kabila ne pourrait pas être renversé, des dissensions se firent jour dans l'organisation, et le Rwanda et l'Ouganda commencèrent à se disputer le contrôle du RCD et des ressources qu'il exploitait[7], telles les diamants, l'or, le coltan, la cassiterite et différents autres minerais ainsi que les ressources forestières et plus particulièrement l'exploitation du bois.

Les tensions apparurent au grand jour en quand Wamba dia Wamba et Antipas Mbusa Nyamwisi quittèrent la ville de Goma à l'est du pays pour s'établir à Kisangani avec l'aide de l'Ouganda, et cela à la suite d'une altercation avec les anciens mobutistes Lunda Bululu, Alexis Tambwe Mwamba, Emile Ilunga, etc. qui en voulaient aux autres pour trahison à l'objectif de faire tomber le régime de Kinshasa et qui voulaient les destituer[pas clair]. Cette nouvelle faction fut dès lors connue sous le nom de RCD-Kisangani (RCD-K), péjorativement aussi appelé RCD Wamba Dia Wamba, poursuivant pour objectif la réunification du pays et bloquer l'avancement des troupes rwandaises vers les autres provinces.

RCD/K-ML[modifier | modifier le code]

La mauvaise gestion de Mr Antipas Mbusa Nyamwisi a conduit le parti dans une crise impossible, depuis plus de 4 ans juste après la montée à la tête du Secrétariat Général, de l'Honorable Sénateur Jean NENGBANGBA T. Assoiffé du pouvoir, Mr Antipas Mbusa Nyamwisi décide de faire quitter le parti de la MP, pour l'Opposition. Double candidature de Mr Antipas Mbusa Nyamwisi, à la fois candidat présidentiel et députation nationale. Depuis Mr Antipas Mbusa Nyamwisi quitte le pays pour des raisons personnelles sans alerte au Secrétariat Général pour une durée qui amènera son invalidation de député national.C'est alors que l'Honorable Sénateur Jean NENGBANGBA prend le bâton de commandement. Après la publication par la Cour Suprême de Justice, le pays entre en crise terrible poussant le Chef de l'État de procéder par les Concertations nationales sous le présidium de deux Présidents du Palais du Peuple. Chose tant entendue par l'Opposition après le Conclave du , le plan de Chef de l'État était bien accueilli. Ayant un Secrétariat parallèle au Secrétariat Général reconnu par le texte de base du parti, Mr Antipas Mbusa Nyamwisi intime l'ordre aux députés nationaux du RCD/K-ML, frères ethniques de Mr Mbusa de boycotter ces assises, comme le texte de base déclare qu'après des absences dûment constatées du Président, le membre le plus âgé du Conseil Politique National assume l'intérim; étant à la fois membre le plus âgé et Secrétaire Général du parti, dit oui, on doit prendre part dans ces assises, si on participe, nous allons exposer nos problèmes. Ils ont pris part à ce forum, Honorable Jean Nengbangba secrétaire général et son adjoint chargé de l'Administration, Mr ESAMBA BOLOKO Jean Robert; Début de guerre politique au sein du parti pour donner deux ailes ; aile Antipas Mbusa Nyamwisi avec les députés en majorité ses frères et aile Jean Nengbangba avec une partie du Conseil Politique National, ayant l'objet de plusieurs mémos au ministère de l'intérieur et du ministère de la Justice, et des marches de soutien à l'Honorable Sénateur Jean Nengbangba, de la destitution de Mr Antipas Mbusa Nyamwisi au poste de Président et son exclusion du parti pour connivence avec le M23, et en violation de texte de base. A ces jours le RCD/K-ML pris un nouveau départ avec des nouvelles têtes à savoir: Honorable Jean NENGBANGBA, Président National et Secrétaire Général, Mme Marie Rose KAMBERE secrétaire générale chargée des Questions Politiques, Mr Jean Robert ESAMBA BOLOKO secrétaire général chargé de l'Administration et Finances, Me Gentil BANTU Président Fédéral de la Ville de Kinshasa et des Secrétaires Exécutifs Nationaux : Secrétaire Exécutif National chargé des Études stratégiques, idéologie et formation des cadres : Anselme MUBAKE Secrétaire Exécutif National chargé de l’Administration Interne : Gilbert MBOKO NDALE Secrétaire Exécutif National chargé de Mobilisation et Propagande : Célestin MBOIKOLO OTHO Secrétaire Exécutive nationale chargée de Gender et Questions Sociales : Yvette ISSIMBA Secrétaire Exécutif National chargé de l’Information et Communications : André SUDDIN –bin-MUSEME Secrétaire Exécutive Nationale chargée de Finances et Logistique : Marie-Jeanne SAMBISO NOGWOLIBO Secrétaire Exécutif National chargé des Organisations de masses : ONG, Associations, Mutualités et Syndicats : Prof NGINDU KALALA Secrétaire Exécutif National chargé des Relations avec les autres Organisations politiques : Philippart MBO MAKASSA Secrétaire Exécutive Nationale chargée des Paysans (agriculteurs, éleveurs, et acteurs ruraux de développement) : Giselle MBELU Secrétaire Exécutif National chargé de la Jeunesse : John NTAKA. De l'autre côté c'est l'aile dure des membres fondateurs et actifs de la rébellion fidèle à Antipas Mbusa Nyamwisi avec à sa tête monsieur Koloso Sumahili comme secrétaire général et Grégoire Kiro Tsongo pour Secrétaire général chargé de l'administration, avec comme Président légalement statutaire Anyipas Mbusa Nyamwisi contre les usurpateurs de l'aile Jean Nengbangba qui répondaient aux appétits de l'ancien régime qui dédoubler les partis dans le but de diviser et fragiliser l'opposition. Aujourd'hui le RCD/K-ML est resté propriétaire de droit politique sous la houlette de son président fondateur Anyipas Mbusa Nyamwisi après que le ministre Adolphe Lumanu, alors Ministre de l'intérieur l'ai reconnu appartenant à ce dernier lors des élections présidentielles et législatives de 2018.

RCD-Goma[modifier | modifier le code]

Le Docteur Emile Ilunga prit le commandement de la faction orientale, généralement connue sous le nom de RCD-Goma pour la distinguer du groupe RCD-K/ML. Le RCD-Goma, en tant que plus ancien et l'un des plus puissants groupes, représente le RCD face aux différents autres groupes séparatistes qui en sont issus. Le Rwanda devint le premier support du RCD-Goma, transférant ainsi les tensions entre le Rwanda et l'Ouganda dans leurs groupes rebelles respectifs actifs au Congo.

Rupture entre les deux entités du RCD[modifier | modifier le code]

La rupture définitive intervint quand les deux RCD s'affrontèrent à Kisangani, et où l'armée ougandaise fut défaite[7]. Ernestre Wamba Dia Wamba et Antipas Mbusa Nyamwisi se retirent encore ensemble sur Bunia, où il dut faire face à des mécontentements et des révoltes dans son organisation. Antipas Mbusa Nyamwisi rejeta le commandement du Professeur Erneste Wamba Dia Wamba pour inadaptation et passivité et prit le contrôle du Nord-Kivu septentrional et l'Ituri avec l'aide de certains militaires ougandais.

Antipas Mbusa Nyamwisi renomma le RCD/K-ML en RCD/Kisangani, Mouvement de Libération et s'entoura des grands leaders communautaires dont Uringi Padolo qui sera son premier Vice-président et John Tibasima son deuxième Vice-président, Thomas Lubanga Dilo son Ministre de défense et plusieurs autres personnalités dont le Professeur Walle Sombo, Erneste Jean-Louis Kyaviro, Joseph Bangakya, etc.

Le RCD-Goma garda le contrôle sur le sud du Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, le nord Katanga, le Kasaï-Occidental et Kisangani.

En 2000, Adolphe Onusumba remplaça Ilunga à la tête du RCD-Goma. Cette nouvelle orientation apparut après l'échec de l'offensive gouvernementale en à Pweto. Ce fut aussi à cette occasion qu'il apparut que le Gouvernement ne pourrait reprendre l'est du pays par les armes. Malgré les tentatives pour gagner le soutien des habitants du Kivu, les atteintes continuelles aux droits de l'homme et les abus de l'administration ont toujours ruiné ces efforts.

La « fin » des combats et le Gouvernement de transition[modifier | modifier le code]

Le , un gouvernement de transition ou gouvernement « 1+4 » est nommé selon l'« accord global et inclusif de Pretoria » du qui fut ratifié le lors du dialogue intercongolais à Sun City (Afrique du Sud). Azarias Ruberwa, leader du RCD devient un des quatre vice-présidents. Ce gouvernement d'union nationale était chargé de pacifier le pays en intégrant les milices dans une armée unifiée et de préparer des élections libres dans un délai de deux ans avec une année de prolongation maximum : les élections devaient avoir lieu au plus tard le . Cette date sera reportée au [8], à la suite de l’accumulation des retards pris pour l'élaboration du cadre juridique de la nouvelle Constitution[9].

Le support rwandais au RCD continua après la Deuxième guerre du Congo via les forces tutsis alignées sur le Rwanda et le Burundi dont les officiers les plus en vue étaient le général Nkundabatare et le colonel Mutebesi. Le Rwanda ayant décidé que maintenir sa sphère d'influence dans les Kivus à travers des groupes militaires proches était de son meilleur intérêt[réf. nécessaire]. L'Ouganda procède également ainsi depuis plusieurs années[réf. nécessaire].

Autres factions du RCD[modifier | modifier le code]

  • RCD-Authentique (RCD-A)
  • RCD-Congo: faction du RCD-Goma dirigée par Kin-Kiey Mulumba, qui fit sécession en
  • RCD-National (RCD-N): groupe rebelle supporté par l'Ouganda, dirigé par Roger Lumbala, secondé par Sisakio qui se sépara du RCD-K/ML et est maintenant allié du MLC
  • RCD-Originel (RCD-O)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jason Stearns, « L’ancrage social des rébellions congolaises », Afrique contemporaine, no 265,‎ (lire en ligne)
  2. a b c et d (en) Jason Stearns, « Armée nationale et groupes armés dans l'Est du Congo, trancher le nœud gordien de l'insécurité » [PDF], sur Riftvalley.net, (ISBN 978-1-907431-31-9, consulté le )
  3. a et b Mélanie Gouby, « Rassemblement congolais pour la démocratie/K-ML » Accès libre, sur Les Jours, (consulté le )
  4. « Accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo » Accès limité, sur Le Devoir, (consulté le )
  5. « RDC : pourquoi la société civile congolaise est excédée par le Rwanda », sur TV5MONDE, (consulté le )
  6. «DR Congo rebels dismiss cannibalism », BBC, 16 janvier 2003
  7. a et b Jean-Philippe Remy, « Congo: trêve à Kisangani.Les combats entre rebelles ont tourné à l'avantage du Rwanda face à l'Ouganda », sur Libération, (consulté le )
  8. « RDC : premier tour de la présidentielle reporté au 30 juillet » Accès libre, sur news.un.org, (consulté le )
  9. « Mission d’observation électorale de l’Union Européenne en République Démocratique du Congo - Elections présidentielle, législatives et provinciales 2006 » [PDF], sur Election Observation and Democracy Support (EODS), (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]