Peter Julien Ortiz

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Peter Ortiz
Peter Julien Ortiz
Peter Ortiz

Naissance
New-York
Décès (à 74 ans)
Prescott (Arizona)
Origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Allégeance Drapeau français République française
(1932-1941)
USMC United States Marine Corps
(1942-1943)

OSS Office of Strategic Services
(1943-1945)

Arme Infanterie de marine
Grade Colonel
Années de service 19321945
Conflits Campagne du Maroc
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Navy Cross
Legion of Merit
Ordre de l'Empire britannique
Chevalier de la Légion d'honneur

Peter Julien Ortiz (New York, - Prescott, ) est un militaire américain ayant servi dans la Légion étrangère, le United States Marine Corps et l'OSS. Après la guerre il devint acteur, jouant notamment dans des films de guerre sur lesquels il était également conseiller technique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et scolarité[modifier | modifier le code]

Originaire de New-York, Peter Ortiz et sa famille s'installent en Californie lorsqu'il a quatre ans[1]. Né d'un père franco-américain, il est envoyé en France pour y recevoir une éducation européenne. Il étudie dans les lycées de Pau, Bayonne et Versailles puis intègre l'Université de Grenoble[1].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Le , à l'âge de 19 ans, il s'engage dans la légion étrangère française sous nationalité polonaise avec le pseudonyme de Pierre Zetro de Manowska. Après ses classes au sein du 1er REI à Sidi Bel Abbès, il est affecté à la 3e compagnie de mitrailleuses du 2e REI à Meknès, le . Promu caporal en 1933 et sergent en 1935, ses actions en Afrique du nord lui valent plusieurs citations et l'attribution de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures et de la Médaille militaire[1]. Cependant, malgré l'offre d'une promotion en tant qu'officier, il ne prolonge pas son engagement et rentre aux États-Unis où il devient expert pour les films de guerre à Hollywood[2].

Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, du fait de la neutralité des États-Unis, il embarque pour la France et se réengage le dans la légion étrangère. Participant à la Bataille de France en 1940, il est blessé en faisant sauter un dépôt de carburant puis est fait prisonnier par les Allemands. Séjournant dans plusieurs camps de prisonniers en Allemagne, en Autriche et en Pologne, il réalise plusieurs tentatives d'évasions et réussi finalement à fausser compagnie à ses geôliers. L'armistice ayant été signé entre-temps, Ortiz est démobilisé lorsqu'il parvient à rejoindre les rangs français à la fin de l'année 1941. Il retourne alors en Amérique[1].

Désireux de poursuivre le combat et les États-Unis ayant finalement fait leur entrée dans la guerre, Peter Ortiz s'engage dans les marines le . Effectuant sa formation au centre d'entrainement du corps des marines à Parris Island, son expérience des combats au sein de l'armée française lui vaut d'être nommé lieutenant dès le . Il suit ensuite une formation parachutiste en Caroline du Nord[2]. Promu capitaine le , le commandement tire profit de sa connaissance de l'Afrique du Nord et l'envoie à Tanger puis en Tunisie où il organise la formation de combattants autochtones destinés à observer les forces allemandes. Au cours d'une mission de nuit, il est sérieusement blessé à la main lors d'une escarmouche avec une patrouille allemande. Il est alors envoyé en convalescence aux États-Unis[1].

L'OSS et la Résistance[modifier | modifier le code]

Remarqué par l'Office of Strategic Services en raison de son expérience du combat, sa connaissance de l'Europe et ses facultés linguistiques (il parle français, allemand, espagnol et arabe), Ortiz s'engage pour ce service le . Son rôle sera d'entrer en contact avec des unités de la résistance française afin de définir les besoins de ces dernières et de les aider à préparer le terrain en vue des débarquements futurs[1]. Le , il est parachuté en Haute-Savoie dans le cadre de la mission "Union"[3]. Celle-ci, composée de Peter Ortiz, de Pierre Fourcaud du BRCA et du capitaine Thackwaite du SOE, doit évaluer les capacités des maquis de la région alpine, considérée comme d'importance majeure car étant une porte d'entrée vers l'Italie, alliée de l'Allemagne[3]. Une fois cette mission accomplie, il quitte la France en mai après avoir permis a quatre aviateurs de la RAF abattus de rejoindre l'Espagne neutre.

Promu major, il est à nouveau parachuté en France le dans le cadre du parachutage du col des Saisies qu'il avait organisé conjointement avec Pierre Fourcaud et le commandant Bulle, chef du maquis local[3],[4].

Dans les jours qui suivent le parachutage, il participe aux côtés de la résistance française aux combats de libération de la Tarentaise et du Beaufortain. Mais sa tête étant mise à prix par les Allemands et craignant des représailles dirigées vers la population civile, Ortiz se constitue prisonnier le dans le village de Centron[3],[4]. Libéré en , il rentre aux États-Unis et se prépare à être projeté en Indochine lorsque la guerre se termine. Devenu lieutenant-colonel dans la réserve du corps des marines, il est libéré du service actif en 1946. Il prend définitivement sa retraite militaire le avec le grade de colonel[1].

Retour à la vie civile[modifier | modifier le code]

De retour à la vie civile, Peter Ortiz s'oriente à nouveau vers le cinéma et apparaît dans un certain nombre de films, notamment sous la direction de John Ford[2]. Bien qu'il n'y ait pas participé, deux films ont été inspirés par ses exploits personnels : 13, rue Madeleine (Henry Hathaway, 1947) et Operation Secret (Lewis Seiler, 1952)[2]. Le , il meurt d'un cancer au centre médical des anciens de Prescott où il réside. Il est inhumé avec les honneurs militaires au cimetière national d'Arlington[1].

Décorations[modifier | modifier le code]

Gold star
V
Gold star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Silver star
Silver star
Gold star
 
Parachutist Badge
Navy Cross
Avec une étoile d'or
Legion of Merit
Avec "V" Device
Purple Heart
Avec une étoile d'or
American Campaign Medal European-African-Middle Eastern Campaign Medal
Avec trois étoiles de bronze
World War II Victory Medal
Armed Forces Reserve Medal Ordre de l'Empire britannique Chevalier de la Légion d'Honneur
Médaille militaire Croix de Guerre 1939-1945
Avec une étoile d'argent
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures
Avec une étoile de vermeil et une étoile d'argent
Croix du combattant Médaille des évadés Médaille coloniale
Avec agrafe "Maroc"
Médaille des blessés de guerre Ordre du Ouissam alaouite

Filmographie[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

La place du village de Centron, où il fut fait prisonnier en 1944, a été baptisée en son honneur.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (en) Laura Homman Lacey, Ortiz, to live a man's life, Phd. John W. Brunner, , 181 p. (ISBN 978-0-9849605-1-4)
  2. a b c et d (en) James E. Wise, Anne Collier Rehill, Star in the Corps, Movies actors in the United States Marines, Navale Institute Press, , 246 p. (ISBN 978-1-55750-949-9)
  3. a b c et d Jean d'Arbaumont, Capitaine Bulle, Résistance en Savoie, Langres, Dominique Guéniot, , 340 p. (ISBN 2-87825-039-7)
  4. a et b Gil Emprin, Les carnets du capitaine Bulle, l'homme derrière la légende, La Fontaine de Siloé, , 188 p. (ISBN 978-2-84206-199-9, lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Laura Homman Lacey, Ortiz, to live a man's life, Phd. John W. Brunner, , 181 p. (ISBN 978-0-9849605-1-4).
  • (en) James E. Wise, Anne Collier Rehill, Stars in the Corps : Movies actors in the U.S Marines, Navale Press Institute, , 246 p. (ISBN 978-1-55750-949-9).
  • Gil Emprin, Les carnets du capitaine Bulle : L’homme derrière la légende, La Fontaine de Siloé, coll. « Carnets de vie », , 188 p. (ISBN 978-2-84206-199-9, lire en ligne).
  • Jean d'Arbaumont, Capitaine Jean Bulle : Résistance en Savoie, Langres, Dominique Guéniot, , 341 p. (ISBN 2-87825-039-7).
  • SLT de Carné, SLT Jacob, Historique du 7e BCA : Edition 1994, Etablissement d'Impression de l'Armée de Terre n°4, , 270 p..
  • Collectif d'auteurs, Le 7e Bataillon de Chasseurs Alpins, Paris, Pierre de Taillac, , 208 p. (ISBN 978-2-36445-054-7).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]