Mellite (minéral)

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Mellite
Catégorie X : minéraux organiques[1]
Image illustrative de l’article Mellite (minéral)
Mellite taillée - Hongrie
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique C12H32Al2O28 Al2C6(COO)6 • 16 H2O
Identification
Masse formulaire[2] 678,3288 ± 0,0202 uma
C 21,25 %, H 4,75 %, Al 7,96 %, O 66,04 %,
Couleur brun; brunâtre; rougeâtre; blanc; jaune; incolore; brun d'or
Système cristallin Tétragonal
Réseau de Bravais Centré I
a = 1555 pm, c = 2321 pm, Z = 8
Classe cristalline et groupe d'espace (no 142)
Clivage Imparfaite sur {011}
Cassure conchoïdale
Habitus Cristaux prismatiques ou bipyramidaux, souvent en masse
Échelle de Mohs de 2,00 à 2,50
Trait blanc
Éclat Résineux; vitreux; soyeux; gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction e=1,511
w=1,539
Biréfringence uniaxial (-), 0,0280
Fluorescence ultraviolet oui
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 1,64
Solubilité soluble dans l'eau
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La mellite est une espèce minérale d’origine organique[3], de la classe des organolithes et particulièrement des mellates. Elle est chimiquement identique au sel d'aluminium de l'acide mellitique ou l'hydrate de benzènehexacarboxylate de dialuminium de formule Al2C6(COO)6 • 16 H2O[4]. Ce minéral présente les propriétés physiques de fluorescence, luminescence et phosphorescence. Il peut donner des cristaux de grande taille, jusqu'à 7,5 cm[5].

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

La mellite a été décrite en 1789 par le minéralogiste Johann Friedrich Gmelin[6]. Elle a été nommée du grec « μέλ˘ι », melis, pour miel, par allusion à sa couleur[7].

Topotype[modifier | modifier le code]

Le gisement topotype se trouve à Artern, dans la vallée d'Unstrut en Thuringe, Allemagne.

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • Mellilite (Richard Kirwan, 1796)[8]. À ne pas confondre avec la mélilite qui est un nom générique de plusieurs silicates agréés par l'IMA.
  • Pierre miel (traduction française de Honigstein) (Werner, 1789)[9].
  • Succin transparent en cristaux octaèdres (Ignaz von Born, 1790)[10].
  • Xylocryptite (Becquerel, 1819) (Il ne semble pas que ce minéralogiste « ancien chef de bataillon du génie » soit de la famille des physiciens célèbres.)[11].

Cristallographie[modifier | modifier le code]

La mellite cristallise dans le système cristallin tétragonal, groupe d'espace I41/acd (no  142) avec comme paramètres de maille a = 1 555 pm, c = 2 321 pm et un nombre d'unités par maille Z = 8[12].

Gîtologie[modifier | modifier le code]

  • Minéral rare, associé au lignite, est considéré comme étant formé de substances végétales avec de l'aluminium provenant d'argiles[13].

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Allemagne :
Artern, vallée d'Unstrut, Thuringe[14] Topotype.
Lanz - Stelzling, Laas, Kötschach-Mauthen, Gailtaler Alpen & Karnische Alpen, Carinthie[15].
Mines de charbon de Tatabánya, Gerecse, comté de Komárom-Esztergom[16], Mine de Csordakút (Csordakúti Mine, Bicske-Csordakút, Bicske-Zsámbéki Basin, Fejér Co.)[17].
Auteuil (xylocryptite de Becquerel), mais plus largement le sous-sol de la ville de Paris.
Maleevka (Malevka; Malowka), Bogorodetsk District, Tul’skaya Oblast[18].
Colline de Valachov, Skřivaň, Bohème[19].
Rare cristal fin de mellite, de belle taille (3,2 x 2,8 x 2,3 cm) de la mine de Csordakúti, Bicske-Csordakút, comitat Fejér en Hongrie.

Exploitation des gisements[modifier | modifier le code]

C'est un cristal translucide de couleur miel qui peut être poli et taillé en facette pour former des gemmes impressionnantes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Armand Dufrénoy dans son Traité de minéralogie, vol. 4, est le seul à donner le genre comme masculin (1859)
  4. données sur wbmineral.com
  5. The Handbook of Mineralogy John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, and Monte C. Nichols, and published by Mineral Data Publishing Volume V, 2003
  6. « MELLITE », sur w3sites.net (consulté le ).
  7. http://www.mindat.org/min-2638.html
  8. Kirwan, R. (1796) Elements of Mineralogy. second edition: 2: 68.
  9. Werner, A.G. & C.A.S. Hoffmann (1789): Mineralsystem des Herrn Inspektor Werners mit dessen Erlaubnis herausgegeben von C.A.S. Hoffmann.- Bergmännisches Journal 2, Vol. 1, p. 369-398
  10. Born, I. von (1790). Catalogue méthodique et raisonné de la collection des fossils de Mlle. Eleonore de Raab. 4 volumes, 8vo, Vienna: 2: 90.
  11. Journal de physique, de chimie et d'histoire naturelle et des arts, Volume 89 Becquerel p. 308 1819
  12. Hugo Strunz, Ernest H. Nickel, Strunz Mineralogical Tables, 9e éd., E. Schweizerbart'sche Verlagsbuchhandlung (Nägele u. Obermiller), Stuttgart, 2001, p.721. (ISBN 3-510-65188-X).
  13. Handbook of Mineralogy
  14. Dietrich Ludwig Gustav Karsten Des Herrn Nathanael Gottfried Leske hinterlassenes Mineralienkabinett …, Leipzig, vol. 1, 1789, p. 334-335.
  15. G. Niedermayr, I. Praetzel: Mineralien Kärntens, 1995
  16. Szakáll & Jánosi: Minerals of Hungary, 1995
  17. [Source : http://www.mindat.org/loc-1983.html Csordakúti Mine, Bicske-Csordakút, Bicske-Zsámbéki Basin, Fejér Co., Hungary] et Page Bauxite de Mindat.org
  18. (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 1105
  19. Duda, Rejl, Slivka: "Mineralien", 1991