Médétomidine

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Médétomidine
Image illustrative de l’article Médétomidine
Énantiomère R de la médétomidine (en haut) et S-médétomidine (en bas)
Identification
Nom UICPA (RS)-4-[1-(2,3-diméthylphényl)-éthyl]-1H-imidazole
No CAS 86347-14-0 (racémique)
113775-47-6 (D) ou S(+)
119717-21-4 (L) ou R(–)
No ECHA 100.242.450
PubChem 68602
SMILES
InChI
Apparence Poudre cristalloïde blanche • Solution limpide
Propriétés chimiques
Formule C13H16N2  [Isomères]
Masse molaire[1] 200,279 5 ± 0,011 9 g/mol
C 77,96 %, H 8,05 %, N 13,99 %,
Données pharmacocinétiques
Métabolisme Hépatique
Excrétion

Urinaire

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Sédatif α2-agoniste
Voie d’administration Voies intraveineuse, intramusculaire et sous-cutanée
Antidote Atipamézole

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La médétomidine est un α2-agoniste utilisé en anesthésiologie vétérinaire. Il est l'un des sédatifs les plus puissants de sa classe.

Mode d'action[modifier | modifier le code]

La médétomidine agit sur les récepteurs adrénergiques α2 localisés dans le système nerveux central et le cœur. Elle diminue la libération de noradrénaline et provoque une inhibition du système nerveux sympathique. Ainsi, la médétomidine est responsable d'une diminution de la vigilance, de la nociception et du tonus musculaire. À l'étage cardiaque, elle provoque une bradycardie : la fréquence cardiaque diminue de 40 à 50 % par rapport aux valeurs habituelles.

La médétomidine agit également, mais dans une moindre mesure, sur les récepteurs adrénergiques α1 – son affinité pour les récepteurs α2 est 1620 fois plus grande que pour les récepteurs α1 – ce qui provoque une vasoconstriction périphérique et une hypertension.

Utilisation / Posologie[modifier | modifier le code]

La médétomidine possède une activité sympatholytique. Elle est utilisée en médecine vétérinaire comme sédatif, analgésique et myorelaxant. En anesthésiologie, elle est indiquée pour la prémédication et la sédanalgésie. Elle potentialise la narcose et la myorelaxation des anesthésiques halogénés volatils (halothane, isoflurane...).

La dose habituellement utilisée cliniquement varie entre 1 et 20 µg.kg-1 par voie intraveineuse, intramusculaire et sous-cutanée. Elle agit rapidement par voie intraveineuse et en 10 à 20 minutes par voie intramusculaire. L'effet analgésique dure entre 40 et 60 minutes et l'effet sédatif dure 60 à 120 minutes ; tous deux sont dose-dépendants.

Effets secondaires[modifier | modifier le code]

La médétomidine provoque une dépression cardio-respiratoire importante à l'origine d'une bradycardie sinusale et d'une bradypnée dose-dépendantes. Elle induit également une vasoconstriction et une hypertension. Elle diminue les contractions des muscles lisses : elle freine ainsi la motricité gastro-intestinale et provoque une mydriase. En outre, la médétomidine est hypoinsulinémiante et ainsi, secondairement hyperglycémiante, à l'origine d'une glycosurie, surtout chez le chat. Les α2-agonistes peuvent être utilisés chez le chat comme vomitifs lors d'intoxication aiguë par des toxiques non caustiques.

Contre-indications[modifier | modifier le code]

Contre-indications relatives[modifier | modifier le code]

Contre-indications absolues[modifier | modifier le code]

Interactions médicamenteuses[modifier | modifier le code]

Il est déconseillé d'administrer des anticholinergiques (atropine, glycopyrrolate) pour lutter contre la bradycardie car il existe d'importants risques d'hypertension sévère et d'arythmie. Certains opioïdes (fentanyl, butorphanol et péthidine) potentialisent les effets secondaires de la médétomidine. L'administration de propofol après la médétomidine est susceptible d'induire une hypoxémie.

Antagonisation[modifier | modifier le code]

La médétomidine est antagonisée par des α2-antagonistes, préférentiellement l'atipamézole. La yohimbine est à proscrire car elle peut potentialiser les effets secondaires de la médétomidine.

Références[modifier | modifier le code]

1. PLUMB D.C.
Veterinary Drug Handbook. 6th Ed., Iowa: Blackwell Publishing, 2008, 756 - 759.

2. VERWAERDE P., ESTRADE C.
Vade-mecum d'anesthésie des Carnivores domestiques. 2005, Éd. MED'COM, 208 - 209.

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.