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Joseph Charles Bailly

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Joseph Charles Bailly
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité

Joseph Charles Bailly, né le à Nancy et mort à Paris le , est un minéralogiste français à bord du Naturaliste au départ de l'expédition Baudin.

Le Géographe et Le Naturaliste

Joseph Charles Bailly naît le à Nancy où son père est avocat au parlement[1],[2],[3] et sa mère la fille du secrétaire perpétuel (de 1752 jusqu'à sa mort en 1765) du collège royal des médecins de Nancy, médecin ordinaire[4] de Stanislas Ier, roi de Pologne et duc de Lorraine. Il se présente et est reçu en 1796 à l'École polytechnique où il est admis le 7 nivôse an V (). Le mathématicien Hachette, adjoint de Monge dans le département consacré à la géométrie descriptive, précise dans sa Correspondance sur l'École impériale Polytechnique que Bailly fait partie de la promotion de frimaire an V (novembre-)[5] et Fourcy[6], bibliothécaire et secrétaire du Conseil d'administration de l'École polytechnique (1818-1842) qui fait autorité, le range dans la promotion 1796 (An V)[7].

La fiche matricule[1] de Bailly apporte en outre les précisions suivantes : « ... Le Cen Bailly se trouvant compris dans la 1re classe de la conscription a quitté l'École le 30 floréal an VII () pour se conformer à l'arrêté du Directoire du 13 du même mois. ... Autorisé à se rendre à Paris pour y subir l'examen, s'est présenté à l'École le 2e jour complémentaire an VII (). Par lettre du Ministre de la Guerre en date du 4 frimaire an VIII () le Cen Bailly a été autorisé à rester à l'École jusqu'au mois de germinal suivant [mars-avril 1800] à l'effet de se présenter à subir l'examen qui doit avoir lieu à cette époque pour le service de l'artillerie. ... A cessé de faire partie des élèves à compter du 1er prairial an VIII () ». Une écriture conservée dans les actes de la séance du 27 floréal an VIII () du Conseil d’instruction et d’administration de l’École, précise que « Le Cen Bailly n’ayant pas été reçu dans l’artillerie, et son temps à l’École étant fini, cessera d’en faire partie à compter du 1er prairial[8] ».

Bailly se retrouve ainsi dans le service des arts et manufactures comme l'indique la correspondance de Hachette publiée en 1808[9] qui précise de plus, en renvoi de bas de page : « M. Bailly ; naturaliste de l'expédition du Capitaine Baudin. À son retour il a enrichi les collections nationales d'objets précieux. D'après son témoignage, on trouve des élèves de l'École polytechnique dans tous les pays habités ; partout il a reçu d'eux l'accueil amical et le genre de secours approprié à sa position. Les anciens élèves jouissent partout d'une haute considération méritée par une excellente conduite[5] ». A priori, d'après l'ouvrage de Hachette, ce service des arts et manufactures apparaît uniquement pour la promotion 1796 et ne concerne que trois élèves : Bailly, Berthollet[10] (fils unique[11] du chimiste Berthollet[12],[Note 1], l'un des pères fondateurs de l'École) et Carlet[14],[15] (1797[16],[17] pour Fourcy).

Lorsque Bailly termine sa scolarité en , la jeune communauté scientifique parisienne ne parle que du prochain voyage du siècle qui va débuter, pour lequel a donné son aval Bonaparte, de retour de l'expédition d'Égypte du siècle qui s'achève. Les places y sont extrêmement recherchées ; certains font même intervenir leurs familles auprès du Premier consul[18]. C'est peut-être ce à quoi doit se résoudre Bailly qui a tant envie de partir mais ne peut prétendre aux deux postes de géographes pris par Boullanger et Faure ni n'envisage non plus d'entamer une nouvelle carrière d'officier de Marine, tels Moreau ou Maurouard, tous ses anciens des deux premières promotions 1794 et 1795, parmi les six polytechniciens que comptera cette expédition. Bien que les études qu'il a poursuivies ne l'y prédestinent pas, il est pourtant accepté contre toute attente comme minéralogiste avec Depuch, lequel présente réellement la qualification voulue après des études à l'École des mines de Paris[8] où il a eu comme professeur Dolomieu, membre de l'Institut[19].

L'expédition est en effet soigneusement préparée et l’Institut, récemment créé en 1795 pour remplacer les anciennes académies supprimées par la Convention, joue un rôle déterminant en créant à cet effet une commission comprenant la fine fleur des savants de l’époque : Lacépède, Jussieu, Laplace, Cuvier, Bougainville, Fleurieu, Bernardin de Saint-Pierre, et quelques autres moins célèbres. C’est la première fois, dans l’histoire des voyages de découvertes, qu’est mis à contribution un tel nombre de sommités scientifiques, chargées de préparer les instructions qui seraient données au chef de l’expédition[20].

Même pas cinq mois après avoir quitté définitivement l'École polytechnique, Bailly part de cette façon le 27 vendémiaire an IX () du Havre à bord du Naturaliste[21] de Hamelin pour un voyage de découvertes aux terres australes tandis que son collègue minéralogiste Depuch embarque à bord du Géographe[22] commandé par Baudin, qui s'est vu confier la responsabilité de l'expédition. Dès la première escale à Santa Cruz de Ténériffe[23],[a 1], Bailly participe avec enthousiasme à une petite équipée scientifique dans l'île, en compagnie d'autres collègues “savants”. Emportés par leur zèle, les deux minéralogistes ploient sous le poids des pierres amassées et sur le chemin du retour, sont bientôt obligés d'en abandonner une partie[24].

Arrivée le en Nouvelle-Hollande au cap Leeuwin[25],[a 2], près de sept mois après son départ de France, l'expédition peut enfin commencer sa mission et les “savants” commencer leurs travaux. Bailly approfondit sur le terrain ses connaissances au contact de Depuch, mais également de Péron ; les deux minéralogistes rassemblent de nombreux échantillons et consignent leurs observations dans leurs journaux de bord[8]. Bailly se distingue en parvenant à faire produire par l'alambic, embarqué en prévision, mais « d'une construction extrêmement vicieuse », « environ quatre-vingts pintes d'eau en vingt-quatre heures, quantité égale à la consommation de quarante hommes. Si cette machine eût été plus parfaite, on aurait pu obtenir quatre cents pintes d'eau en vingt-quatre heures, et même beaucoup au-delà, ce qui suffit aux besoins journaliers de deux cents hommes[26] ».

Lorsque Baudin décide à Port Jackson[a 3] de renvoyer en France le Naturaliste et de le remplacer par le Casuarina, Bailly passe à bord du Géographe le [21] en permutant avec Depuch qui, débarqué malade pendant le voyage de retour le , meurt quelques jours après à l'Île-de-France[22]. De son côté, Bailly est de retour à Lorient avec le Géographe le [27]. Les importantes collections de spécimens de plantes et d’animaux rapportées en France par l’expédition sont accueillies avec enthousiasme et contribuent grandement au progrès des connaissances en histoire naturelle.

En revanche, les échantillons géologiques – Bailly laisse un catalogue des siens[28] – ne suscitent pas le même intérêt. Jussieu, directeur du Muséum national d'histoire naturelle à Paris, commente en 1804, sans enthousiasme, l’apport de l'expédition à la minéralogie, terme qui inclut alors souvent la géologie : « On ne sera pas étonné que dans une recherche bornée à des côtes, la plupart désertes ou couvertes de bois, qui n’offraient ni montagnes élevées, ni ravins pour apercevoir les diverses couches de terre, ni aucun travail d’exploitation, les minéralogistes de Pusch [sic] et Bailly, n’aient pu recueillir qu’un petit nombre de minéraux insuffisants pour donner une idée exacte de la géologie de ce pays. Ce qu’ils ont rapporté servira au moins à faire connaître généralement la surface des terrains qu’ils ont visités, et à indiquer la distinction des époques auxquelles ont été produites les substances minérales qui occupent ces terrains[8] ».

Beautemps-Beaupré, qui cherche des hommes d’expérience compétents pour lancer sa politique de relevés hydrographiques, recrute Bailly assez rapidement après son retour[29],[30]. Celui-ci peut ainsi en quelque sorte officialiser son envie d’être géographe[31] et reste dans ce corps jusqu’à sa retraite en 1840[32]. Il décède le (à 67 ans) à Paris[3].

Sur les cartes de l'Australie, Bailly a laissé son nom :

Notes et références

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  1. Les dernières années de Berthollet furent attristées par la mort de son fils. Celui-ci avait mis sur pied une usine de fabrication de la soude, selon le nouveau procédé imaginé par son père. Mais l’affaire fut sans lendemain. Ruiné et désespéré, le fils du grand chimiste se suicida à Marseille en 1811, laissant son père inconsolable[13].

Références

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  1. a et b
  2. « Bailly, Joseph Charles (X 1796 ; 1777-1844) », sur École polytechnique
  3. a et b Guillaume de Tournemire, « Joseph Charles BAILLY », sur le site de généalogie Geneanet (consulté le ).
  4. Marie-Hélène Mignardot, « Les attributions du Collège Royal de Médecine de Nancy en matière de pharmacie de 1752 à 1793 »
  5. a et b Correspondance sur l'École impériale Polytechnique sur Google Livres
  6. « Ambroise Louis Fourcy Gauduin », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. « Histoire de l'École polytechnique, promotion de 1796 (An V) (p. 400) », sur Gallica
  8. a b c et d Wolf Mayer, « Deux géologues français en Nouvelle-Hollande (Australie) », sur Comité français d'histoire de la géologie
  9. Correspondance sur l'École impériale Polytechnique sur Google Livres
  10. « Berthollet, Amédée Barthélémy (X 1796 ; 1780-1810) », sur École polytechnique
  11. « Amédée Barthélemy Berthollet »
  12. « BERTHOLLET », sur SABIX (société des amis de la bibliothèque de l'X)
  13. « Qui était Berthollet ? », sur Lycée Berthollet
  14. « Carlet, Pierre Joseph Henri (X 1797 ; 1779-????) », sur École polytechnique
  15. « Pierre Joseph Henry Carlet (1779 - 1858) », sur Assemblée nationale (France)
  16. « Histoire de l'École polytechnique, promotion de 1796 (An V) (p. 400) », sur Gallica
  17. « Histoire de l'École polytechnique, promotion de 1797 (An VI) (p. 402) », sur Gallica
  18. Charles Baudin, « Souvenirs de jeunesse de l’amiral Baudin (1784-1815) », sur The Baudin legacy
  19. « Les membres du passé dont le nom commence par D », sur Académie des Sciences
  20. L'expédition Baudin en Australie 1800 - 1804, p. 37
  21. a et b « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 19/604 »
  22. a et b « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 16/604 »
  23. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 3/576 »
  24. Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique (Tome 1,p. 46) I sur Google Livres
  25. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 4/576 »
  26. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 216/576 »
  27. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 27/576 »
  28. « Catalogue de Joseph Charles Bailly », sur The Baudin legacy
  29. À la mer comme au ciel (p. 576) sur Google Livres
  30. Olivier Chapuis, « Une filière prometteuse », sur SABIX (société des amis de la bibliothèque de l'X)
  31. À la mer comme au ciel (p. 578) sur Google Livres
  32. « Soixante grands marins polytechniciens », sur SABIX (société des amis de la bibliothèque de l'X)
  33. « Cap Bailly (Baie Fleurieu) »
  34. Boullanger, Faure et H. et L. Freycinet, « Carte générale de la côte orientale de la Terre de Diemen », janvier, fevrier et mars 1802
  35. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 64/576 »

Références dans l'atlas

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(en) « Atlas », sur tageo.com (consulté le ).

Bibliographie

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Expédition Baudin
Ouvrages contemporains
  • Jean Bourgoin et Étienne Taillemite (article publié dans la revue trimestrielle XYZ de l'Association Française de Topographie), « L'expédition Baudin en Australie 1800 - 1804 », Revue XYZ, no 91,‎ (lire en ligne)
  • Dany Bréelle (Flinders University, Adélaïde, Australie) (vol. composé et éd. par Michel Jangoux), Portés par l'air du temps : les voyages du capitaine Baudin (Études sur le XVIIIe siècle), Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, , 289 p. (ISBN 978-2-8004-1486-7 et 2-8004-1486-3, OCLC 778760607, présentation en ligne, lire en ligne), chap. XXXVIII (« Les géographes de l’expédition Baudin et la reconnaissance des côtes australes »), p. 213-223.
  • Margaret Sankey, Les journaux de l’expédition scientifique de Nicolas Baudin (1800-1804) et la construction du savoir scientifique (lire en ligne).
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, , 576 p. (ISBN 978-2-84734-008-2), p. 23

Liens externes

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Articles connexes

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