John Boorman

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 février 2020 à 17:40 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
John Boorman
Description de cette image, également commentée ci-après
John Boorman en septembre 2006 au
Festival international du film de Saint-Sébastien (Espagne).
Naissance (91 ans)
Drapeau du Royaume-Uni Shepperton,
Middlesex, Angleterre
Nationalité Britannique
Profession Réalisateur
Scénariste
Producteur
Films notables Le Point de non-retour
Leo the Last
Délivrance
L'Exorciste 2 : l'hérétique
Excalibur
La Forêt d'émeraude
Le Général
Le Tailleur de Panama

John Boorman [ˈdʒɒn ˈbʊərmən][1], né le à Shepperton, alors dans le comté du Middlesex, dans la banlieue ouest de Londres, est un réalisateur, producteur, scénariste et acteur anglais.

Biographie

Jeunesse

John Boorman reçoit une partie de son éducation chez les Jésuites.

Sa jeunesse est marquée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, épreuve qu'il évoquera plus tard dans son film Hope and Glory (La Guerre à sept ans), le plus autobiographique de toute sa filmographie.

À dix-huit ans, il devient critique de cinéma dans des revues spécialisées et participe à des émissions radiophoniques sur le même thème. En 1955, il est monteur pour une chaîne de télévision privée, puis réalise des documentaires pour la Southern Television. Il signe une série de portraits documentaires pour la dont BBC, Citizen 63 et The Newcomers.

Carrière

John Boorman le , lors de la conférence de presse du film Zardoz.

Son premier long métrage, Catch us if you can (Sauve qui peut), date de 1965. Le succès de ce film lui permet de partir aux États-Unis où il met en scène deux films assez violents. D'abord Le Point de non-retour (Point Blank), adaptation d'un roman de Donald Westlake mettant en vedette Lee Marvin, puis Duel dans le Pacifique, un drame de guerre qui ne met en scène que deux personnages, un soldat américain et un japonais, interprétés par Lee Marvin et Toshiro Mifune. Ces deux films valent à Boorman une notoriété internationale.

Revenu en Grande-Bretagne, il réalise la comédie dramatique Leo the last, une parabole sociale dont Marcello Mastroianni est la vedette et pour lequel Boorman reçoit le Prix de la mise en scène à Cannes en 1970. De retour aux États-Unis, il dirige un de ses films les plus célèbres Délivrance, autre parabole dans laquelle on voit le « mythe du retour à la nature confronté à de dures réalités » (Robert-Claude Bérubé). Le film raconte l'histoire d'un groupe de copains qui entreprennent la descente en canot d'une rivière traversant une contrée sauvage. Grand succès critique et commercial à sa sortie, Délivrance contribue à consolider la carrière de ses deux acteurs principaux, Jon Voight et Burt Reynolds.

Boorman aborde ensuite la science-fiction avec Zardoz, variation futuriste sur le thème du Magicien d'Oz dont Boorman est également scénariste. Ces films confirment sa réputation de grand réalisateur, développant un cinéma personnel, violent et pessimiste qui, du fantastique à la science-fiction en passant par le réalisme, dépeint un monde sans dieu où l'homme, condamné à errer, est sans cesse confronté au mal.

Boorman est moins chanceux avec son œuvre suivante, L'Exorciste 2 : l'hérétique. Suite du film de William Friedkin, qui avait été un triomphe commercial, L'Exorciste 2 bénéficie d'un budget imposant pour l'époque, mais la critique est pauvre et le succès limité.

Il faut attendre quatre ans, en 1981, avant que Boorman ne propose un nouveau film, Excalibur, relecture de la légende du roi Arthur et des Chevaliers de la Table ronde. Le film est entièrement tourné en Irlande et met en vedette des acteurs plus ou moins connus (Liam Neeson, Nigel Terry, Nicol Williamson). Relativement bien accueilli lors de sa sortie, Excalibur voit sa réputation encore grandir au fil du temps et est aujourd'hui considéré comme un film important du début des années 1980.

À peu près à la même époque, Boorman, qui avait été son propre producteur à plusieurs reprises, produit les films de deux cinéastes débutants : Angel de l'irlandais Neil Jordan et Nemo du français Arnaud Sélignac.

C'est dans la jungle brésilienne que Boorman tourne son film suivant La Forêt d'émeraude, dont la vedette est son fils, Charley, alors âgé de 18 ans. La Forêt d'émeraude relate une histoire vraie survenue au début des années 1980 et fait partie d'une série de films tournés dans la jungle équatoriale au cours des années 1985 - 1991 et auxquels on peut rattacher La Mission de Roland Joffe, Medicine Man de John McTiernan et En liberté dans les champs du seigneur de Hector Babenco.

Puis Boorman revient en Angleterre pour y tourner un film largement autobiographique, La Guerre à sept ans, dans laquelle il évoque son enfance à Londres alors que se déroulait la Seconde guerre mondiale. Le film bénéficie d'un budget confortable mais, malgré une critique globalement positive, il ne rencontre qu'un succès moyen.

Festivals

Lors du Festival de Cannes 2014.

Boorman est président du jury du 42eFestival international du film de Thessalonique, en 2001. Le jury est notamment composé de Paweł Pawlikowski, Nuri Bilge Ceylan et Yannis Kokkos.

Membre du jury de la 48e Mostra de Venise (1991), il en est président en 2004 (61e Mostra). Son jury comporte notamment Scarlett Johansson, Spike Lee et Helen Mirren.

En 2009, il préside le jury de la section Cinéfondation et courts métrages du 62e Festival de Cannes, composé notamment de l'actrice chinoise Zhang Ziyi et du Français Bertrand Bonello.

En 2012, il préside le jury du 12e Festival international du film de Marrakech, composé notamment de James Gray, Lambert Wilson, Marie-Josée Croze ou encore Gemma Arterton[2].

Vie privée

John Boorman a sept enfants, dont Charley Boorman, acteur et aventurier, Katrine et Telsche Boorman (décédée en 1996), scénaristes et actrices anglaises.

Influences

Lors d’une Master Class à Paris en 2014.

La lecture de Carl Gustav Jung l'a beaucoup influencé, notamment sa théorie sur les mythes comme fondements vivants de la société et de la psychologie individuelle et collective, idée qui transparaît dans Excalibur notamment[3].

L'œuvre de John Boorman confronte d'ailleurs la représentation des mythes à l'expérience du réel, s'amusant parfois à les déconstruire ou à mettre au jour leur vacuité. Deliverance (Délivrance), par exemple, met à mal la légende du bon sauvage et montre comment une excursion en canoë à but écologique se transforme en retour à la barbarie originelle, au cœur d'une nature hostile.

Filmographie

Réalisateur

Télévision

Cinéma

Courts métrages

Producteur

Scénariste

Acteur

Distinctions

Engagement

Notes et références

  1. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  2. http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18618943.html
  3. Boorman influencé par Jung
  4. « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • Michel Ciment, John Boorman : un visionnaire en son temps, Paris, Calmann-Lévy, 1985, 272 p.
  • Michel Ciment, « Entretien avec John Boorman », Positif, no 109, , p. 19-32.
  • (en) John Lindsay Brown, « Islands of the Mind », Sight and Sound, hiver 1969-70, p. 20-23.
  • John Boorman, Aventures, Paris, Marest éditeur, 2017, 448 p.
  • John Boorman, Tapis écarlate, Paris, Marest éditeur, 2017, 288 p.

Liens externes