Ineos

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Ineos
logo de Ineos

Création 1998
Fondateurs Jim RatcliffeVoir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Jim Ratcliffe[1], PDG
Forme juridique Privé
Slogan The word for chemicals
Siège social Lyndhurst
Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Direction Jim RatcliffeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Industrie pétrolièreVoir et modifier les données sur Wikidata
Produits Produits chimiques, pétrochimiques, polymères
Filiales Ineos France
Effectif 17 000 (2014)[réf. souhaitée]
Site web www.ineos.com

Fonds propres 3,4 G ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires 80 milliards de dollars (2017)[réf. souhaitée]
Bilan comptable 17,1 G ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net 2 G ()[3]Voir et modifier les données sur Wikidata

Ineos est une compagnie privée du secteur de la chimie basée à Londres ayant son siège à Lyndhurst au Royaume-Uni.

Historique

Méthénamine en sacs, d'Ineos Paraform (de)

La société est née en 1998 à la suite d'un management buy-out de la part des salariés de l'ancienne usine de BP à Anvers. Ineos se développe par croissance externe en rachetant de nombreux sites de production, en profitant de la vague de restructurations dans l'industrie chimique et pétrochimique européenne à la fin des années 1990 et au début des années 2000. La plupart des filiales d'Ineos appartenaient autrefois à des compagnies telles Amoco, BASF, Degussa, BP (Innovene, incluant des actifs qui appartenaient auparavant à Solvay et avaient été rachetés par BP pour être intégrés dans cette branche Innovene), ICI, Dow Chemical, et UCB.

En 2005, Ineos a racheté Innovene, une filiale de BP spécialisée dans les dérivés pétroliers (utilisant comme matière première les produits issus des vapocraqueurs pour synthétiser des polymères notamment).

Entre 1998 et 2008, Ineos a acquis 22 entreprises[4]

Entre 2010 et 2016, la société délocalise son siège social à Rolle, en Suisse, dans une optique d'optimisation fiscale[5].

Le , la compagnie pétrolière chinoise PetroChina et Ineos ont finalisé leur partenariat dans le négoce et le raffinage en Europe. L’accord se traduit par la constitution de deux filiales communes entre PetroChina et Ineos pour l’exploitation de la raffinerie de Grangemouth en Écosse et celle de Lavéra en France. L’investissement s’élève à 1 015 millions de dollars pour l’acquisition par PetroChina. L’accord-cadre de partenariat, conclu en , a depuis été soumis à l’approbation d’un certain nombre d’instances de régulation et sociales.

Les deux sites restent intégrés dans la production pétrochimique aval d'Ineos à la suite de la finalisation. La société tête de groupe de PetroChina, China National Petroleum Corporation (CNPC), et Ineos sont également en train de rédiger un contrat de coopération stratégique pour partager l'expertise et les technologies de raffinage et pétrochimiques de leurs entreprises respectives.

En , Ineos annonce une coentreprise, Inovyn, avec Solvay sur le PVC et la filière chloro-vinyle. Solvay souhaite se désengager de cette coentreprise dans les trois ans suivant sa création[6].

En 2014, Ineos réalise un chiffre d'affaires de 54 milliards de dollars, dispose de 65 sites répartis dans 16 pays et employant 17 000 personnes[7].

En 2014, le groupe annonce 746 millions d’euros d’investissement dans la prospection de gaz de schiste au Royaume-Uni[4].

, Dong Energy annonce la vente de ses activités pétrolifères à Ineos pour 1,3 milliard de dollars[8]. À la suite de cette acquisition, Ineos annonce créer six nouvelles sociétés dans le secteur du pétrole et du gaz.

, Ashland Global annonce la vente de ses activités centrées autour des matériaux composites à Ineos[9].

En 2019, le groupe décide d’investir 1,8 milliard d’euros dans une usine pétrochimique en Arabie Saoudite[4].

, le gouvernement britannique suspend les activités de fracturation hydraulique (fracking) sur son territoire. Ineos, acteur de ce domaine, est impactée[10].

Activité en France

La filiale Ineos France immatriculée le et située à Martigues dans les Bouches-du-Rhône a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 503 millions d'euros[11].

Activités dans le sport

Athlétisme et course sur route

La société a commandité la tentative d’Eliud Kipchoge de franchir la marque des deux heures à Vienne, le , lors d'un événement intitulé Ineos 1:59. Kipchoge a enregistré le temps de 1 heure, 59 minutes, 40 secondes, devenant ainsi la première personne à courir le marathon sous les deux heures.

Cependant, la performance du kényan ne sera pas homologuée comme record du monde, puisqu’elle a été accomplie dans des circonstances non conformes aux standards de l’IAAF.

Cyclisme

Le , l’entreprise rachète la célèbre équipe cycliste Sky, le changement de sponsor est effectif le de la même année.

Football

FC Lausanne-Sport

En , la société fait l'acquisition d'un des clubs de football historiques en Suisse, le FC Lausanne-Sport. David Thompson, CEO de l'entreprise, devient président du club. Il annonce que l'objectif est de se qualifier en Coupe d'Europe dans les trois ou quatre années à venir. Cependant, malgré une 5e place à la trêve hivernale du Championnat de Suisse de football 2017-2018 et des renforts de renom apportés par la nouvelle direction, comme Enzo Zidane, le club se retrouve relégué en seconde division helvétique à l'issue de la saison. Pour la saison 2018-2019, l'objectif etait la première place du championnat et la promotion en première division[12]. Cet objectif n'a pas été atteint et le club stagne en D2 lors de la saison 2019-2020.

OGC Nice

Le , la société annonce officiellement le rachat de l'OGC Nice, club évoluant en Ligue 1[13].

Formule 1

Le 10 février 2020, Ineos et Mercedes annoncent un contrat de sponsoring[14] à partir de la saison 2020.

Activité de lobbying

Au Royaume-Uni

Ineos a mené des activités de lobbying pour être exempté de la taxe climat et pour faire supprimer le prix plancher du carbone. « Ineos incite le gouvernement britannique à utiliser le Brexit comme une chance pour exempter le secteur chimique de l’ensemble des coûts de la politique climatique », relève en 2017 The Guardian[4].

L’entreprise a également été au centre des tentatives pour développer au Royaume-Uni l’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique, une pratique décriée pour son impact sur l'environnement. L’entreprise est le titulaire majoritaire des licences de fracturation britanniques. L'organisation britannique Corporate Watch, qui rassemble des journalistes travaillant notamment sur les questions environnementales, souligne que.« cette position dominante a été favorisée par les pantouflages de responsables politiques entre l’industrie et le gouvernement. Patrick Erwin, un ancien haut fonctionnaire du département du Logement et des communautés locales du gouvernement, a ainsi été détaché de son poste pour rejoindre Ineos en 2013. Il a alors aidé l’entreprise à décrocher un grand nombre de licences pour l’extraction de gaz de schiste »[4].

Ineos a également demandé un assouplissement des règles sur les tremblements de terre causés la fracturation hydraulique. Le milliardaire Jim Ratcliffe, actionnaire majoritaire de l'entreprise, a qualifié ces règlementations d’« inapplicables », et a accusé les autorités de provoquer une « crise énergétique » et de causer des « dommages irréparables » à l’économie britannique[4].

Aux États-Unis

Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'Ineos aux États-Unis s'élèvent en 2016 à 200 000 dollars[15].

Auprès des institutions de l'Union européenne

Ineos est inscrit depuis 2014 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne, et déclare en 2017 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 300 000 et 400 000 euros[16].

Non-respect des normes européennes

Le , la fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature (Bund) révèle en utilisant les données fournies par l'agence fédérale de l'environnement allemande comme par l'Agence européenne des produits chimiques que 654 entreprises opérant en Europe ne respectent pas, entre 2014 et 2019, le protocole européen d'enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques, censé protéger la santé et l'environnement des Européens. Ces entreprises, dont INEOS fait partie, emploient massivement des substances de synthèse interdites et potentiellement dangereuses[17],[18],[19].

Notes et références

  1. Pour 2011, le magazine Bilan le classe au 7e rang des fortunes en Suisse.
  2. a et b rapport annuelVoir et modifier les données sur Wikidata
  3. rapport annuelVoir et modifier les données sur Wikidata
  4. a b c d e et f Corporate Watch, « Jim Ratcliffe, le richissime patron britannique supporter du Brexit, du gaz de schiste et exilé fiscal », sur Bastamag,
  5. Ineos moving headquarters to Switzerland to cut tax bill
  6. « Solvay entérine son projet de coentreprise avec Ineos pour créer Inovyn », La Tribune, 26 juin 2014
  7. (en) Ineos Company
  8. DONG Energy to sell oil, gas business to Ineos for $1.3 billion, Reuters, 24 mai 2017
  9. « Ashland Global to sell composites business for $1.1 billion », sur Reuters,
  10. https://www.nicematin.com/politique/le-gouvernement-britannique-annonce-suspendre-la-fracturation-hydraulique-un-coup-dur-pour-ineos-427851
  11. « Société INEOS FRANCE SAS à Martigues (Chiffre d'affaires, bilans, résultat) avec Verif.com - Siren 351670823 », sur www.verif.com (consulté le )
  12. OGC Nice – La catastrophe INEOS avec Lausanne Sports
  13. « Rachat de l'OGC Nice par INEOS », sur ogcnice.com (consulté le ).
  14. « Mercedes annonce son partenariat avec Ineos - F1 », sur L'Équipe (consulté le )
  15. (en) « Opensecrets.org », sur le site du Center for Responsive Politics (consulté le )
  16. « Registre de transparence » (consulté le )
  17. Stéphane Mandard, « Au moins 654 entreprises ne respectent pas la réglementation sur les substances chimiques », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (en-US) Jack HUNTER, « Named: major brands ‘breaking EU chemical safety law’ », sur EEB - The European Environmental Bureau (consulté le )
  19. (en) Elke Örtl, REACH Compliance: Data availability in REACH registrations Part 2: Evaluation of data waiving and adaptations for chemicals ≥ 1000 tpa, Umweltbundesamt, (lire en ligne)

Liens externes