Henri Lumière

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Henri Lumière
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
CannesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Henri Louis René LumièreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Fratrie
Andrée Lumière (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Conflits
Distinctions

Henri Lumière, né à Lyon (Rhône) le et mort à Cannes (Alpes-Maritimes) le , est un aviateur et industriel français. Il fut administrateur-fondateur d'Air France, président de la société Lumière de 1940 à 1964 et président de l'Aéro-club du Rhône et du Sud-Est de 1931 à 1967.

Il est le fils d'Auguste Lumière, inventeur avec son frère Louis du Cinématographe Lumière.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Henri Lumière est né à Lyon le . Fils cadet d'Auguste et Marguerite Lumière, il est le neveu de Louis Lumière et le petit-fils d'Antoine Lumière, leur père, tous trois fondateurs de l'entreprise à laquelle il va consacrer sa vie. Son éducation se fait dans un milieu familial très uni qui lui apporte, dès sa prime jeunesse, un exemple de courage et d'ardeur au travail. Très attiré par la mécanique, il entre en 1914 à l'École centrale de Lyon et se destine à une carrière d'ingénieur. Cependant, la Première Guerre mondiale vient bientôt interrompre ses études supérieures et il s'engage volontairement pour la durée des hostilités, le à l'âge de 18 ans[1].

Famille[modifier | modifier le code]

Peu avant la 2e guerre mondiale, Henri Lumière rencontre, lors d'un meeting aérien à Lyon-Bron, Yvette Piperno, récemment divorcée, vivant à Genève avec ses deux filles, Liliane (née en 1926) et Huguette (née en 1929). Il l'épouse peu après et adopte les enfants[2].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Suivant l'exemple de son oncle Édouard, qui disparaît en service commandé en 1917, Henri Lumière opte pour l'arme aérienne naissante. Affecté tout d'abord au service automobile du 2e Groupe d'aviation, il passe bien vite, le , à l'école de pilotage de Chartres, puis le à l'école d'Avord. Il est breveté pilote militaire le (brevet n° 2 409). Il est démobilisé le avec le grade d'adjudant.

Seconde Guerre mondiale et la Résistance[modifier | modifier le code]

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé le avec le grade de capitaine, commandant l'escadrille de chasse et de reconnaissance ECR 2/562 alors stationnée sur la base de Lyon-Bron, équipée d'avions Nieuport-Delage NiD.622. Il est démobilisé après l'armistice, le .

Durant toutes les années d'occupation, Henri Lumière joue un rôle éminent dans la Résistance : refus systématique de livraisons aux autorités allemandes de produits photographiques et pharmaceutiques fabriqués par les usines Lumière, soutien aux familles des ouvriers requis pour le service du travail obligatoire en Allemagne (STO), aide matérielle considérable aux services de santé des maquis et aux œuvres sociales de la résistance. Il organise également le déménagement clandestin du stock d'or de la Banque de France de Lyon avec des camions de la société Lumière. Toutes ces activités lui valent l'attribution de la médaille de la Résistance par décret du .

Industriel[modifier | modifier le code]

Dès son retour à la vie civile après la Première Guerre mondiale, le , Henri Lumière entre à la société Union Photographique Industrielle, établissements Lumière et Jougla réunis, qui devient en 1928 la Société Lumière. Coopté en tant que membre au Conseil d'administration le , puis administrateur délégué, les frères Lumière souhaitant se consacrer exclusivement à leurs recherches scientifiques. Désigné comme président du Conseil d'administration le , il le demeure jusqu'au , date à laquelle il prend sa retraite après avoir assuré la pérennité de son entreprise par un accord signé en 1961 avec le groupe suisse Ciba-Geigy. Henri Lumière prend également une part active à la gestion de la Société des Produits Chimiques Spéciaux « brevets Lumière » (spécialités pharmaceutiques), créée en 1896 à Lyon par son père Auguste, et qui s'intitule ultérieurement Laboratoires Lumière, jusqu'à sa fusion en 1968 avec les Laboratoires Sarbach de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain), date à laquelle les Laboratoires Lumière sont sous la présidence de son gendre Maurice Trarieux-Lumière, petit-fils de Louis Lumière.

Président de la Société lyonnaise de textiles (SLT), puis administrateur du Comptoir des Textiles Artificiels après la fusion de la SLT avec le Groupe Gillet, Henri Lumière assume la présidence du Syndicat des textiles artificiels, du au , contribuant profondément à la renaissance de cette industrie dans les années difficiles de l'après-guerre, et fait également partie du Conseil d'administration des Hauts-Fourneaux de la Chière.

Charges publiques[modifier | modifier le code]

Nommé administrateur provisoire unique de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon par arrêté no 5 du du Commissaire de la République Yves Farges, Henri Lumière est élu en par les nouveaux membres de la Chambre à sa présidence, charge qu'il assume pendant dix années. Il est en outre président de l'Assemblée des Présidents des Chambres de commerce et d'industrie de 1944 à 1956. Son dévouement à l'intérêt public lui vaut l'attribution en 1948 de la Rosette d'Officier de la Légion d'Honneur et de la cravate de Commandeur du Mérite Commercial. Il assure en outre les fonctions de conseiller de la Banque de France à Lyon, d'administrateur de la Foire de Lyon, de la Compagnie nationale du Rhône, de la Société d'enseignement professionnel du Rhône, de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon (ESCIL) dont il préside le Conseil d'administration, de l'Institut national des sciences appliquées (INSA) et de la Compagnie nationale Air France. Élu conseiller municipal de Lyon en mars 1959, réélu en 1965, il participe activement aux travaux des commissions de l'urbanisme, des finances et des élections. Il offre sa démission à Louis Pradel, maire de Lyon, le pour raisons de santé.

Aviateur[modifier | modifier le code]

Sportif accompli, de stature athlétique, Henri Lumière pratique dès son plus jeune âge la moto, la course automobile, la navigation à voile et à moteur, et le ski, mais il est surtout un remarquable aviateur. Breveté pilote militaire en 1916, il se passionne pour l'acrobatie et, dès son retour à la vie civile, devient rapidement un pilote de voltige aérienne réputé, découvrant à titre anecdotique la sortie de vrille. Alliant la virtuosité à une extrême prudence, Henri Lumière réalise avec son épouse Yvette de nombreux rallyes aériens internationaux : Égypte, Sicile, Maroc, et jusqu'aux dernières années de sa vie, son avion personnel, un Beechcraft C 18S immatriculé « F-BEDV », est son moyen de transport de prédilection pour relier Lyon à Cannes ou Casablanca. Titulaire de 6 000 heures de vol, il assure avec une grande autorité, de 1931 à 1967, la présidence de l'Aéro-club du Rhône et du Sud-Est, dont il fait l'un des premiers clubs aéronautiques de France. Il est décoré de la médaille de l'Aéronautique.

Décès[modifier | modifier le code]

Henri Lumière décède à Cannes (Alpes-Maritimes) le , à l'âge de 74 ans. Il est inhumé au cimetière de la Guillotière de Lyon, dans la même sépulture que son père et son oncle.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'essentiel des informations publiées dans cet article provient de la plaquette In Memoriam éditée après sa mort par sa veuve.
  2. Archives familiales Lumière

Liens externes[modifier | modifier le code]