Hôtel de ville de Montréal
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| Reconstruction |
1923-1926, 1932-1934 |
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2017-2024 |
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Partie d'un bien patrimonial du Québec (d) () Lieu historique national () |
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| Coordonnées |
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L'hôtel de ville de Montréal est l'œuvre des architectes Henri-Maurice Perrault et Alexander Cowper Hutchison et est érigée entre 1872 et 1878. Son style architectural est Second Empire et Beaux-Arts. Ce bâtiment occupe une place importante dans le patrimoine politique de la de la ville de Montréal. Ce bâtiment a subit plusieurs transformations à travers les années. Une reconstruction majeure à lieu de 1923 à 1926 suite à l'incendie de 1922, un agrandissement de 1932-1934 et une restauration de 2017 à 2024. À travers ses transformations et la modernisation de son aménagement, le caractère historique de l'hôtel de ville est préservé dans son architecture extérieure et intérieure.
Description
[modifier | modifier le code]L'hôtel de ville est situé au centre du Vieux-Montréal, face à la place Jacques-Cartier. Son adresse est le 275, rue Notre-Dame Est. Il est accessible depuis le métro Champ-de-Mars. Il est le siège du conseil municipal de la ville de Montréal.
Les activités administratives de la ville de Montréal se concentrent à l’hôtel de ville. En effet, les assemblées du conseil municipal — les séances du conseil de ville — s’y déroulent et peuvent être visionnées en ligne[1]. Les séances publiques des commissions permanentes ainsi que d’ouvertures de soumissions y ont également lieu[2], tout comme les réunions du comité exécutif.
Histoire
[modifier | modifier le code]avant l'incendie de 1922. |
L'incendie en 1922
[modifier | modifier le code]Érigé entre 1872 et 1878, il subit un incendie le 3 mars 1922[3]. En effet, le feu endommage une grande partie de l'espace intérieur du bâtiment à l'exception des murs extérieurs ainsi que de la pièce contenant les archives de la ville[4]. De plus, un pavillon relié à l'hôtel de ville de Montréal par un tunnel a été affecté en raison de la grande quantité d'eau utilisée par les pompiers dans le but d'éteindre les flammes qui s'attaquaient à l'édifice. Une enquête réalisée à l'époque permet de confirmer que cet incident a débuté au sous-sol et s'est propagé parce qu'une charpente en bois ainsi qu'un petit espace du sous-sol ont pris feu[5].
La reconstruction de 1923-1926
[modifier | modifier le code]Ainsi, grâce à une somme de 1.5 million de dollars attribuée à Médéric Martin, le maire de Montréal durant cette période, ce montant a permis d'entamer les procédures nécessaires à la reconstruction de l'hôtel de ville de Montréal[6]. Lors de sa restauration sous la direction de Louis Parant et de Joseph-L.-D. Lafrenière, on lui a ajouté un étage construit en pierre, une élévation aux combles et les toits brisés furent construits d'une autre façon, à la manière de celui de Tours[7],[8],[9],[10]. De plus, l'architecte Jean-Omer Marchand suggère aussi de construire un clocher plus élancé pour changer le haut de l'ancien pavillon central[10]. Ces nombreuses modifications amènent ainsi à l'inauguration faite par le maire Charles Duquette du nouvel hôtel de ville le 15 février 1926[10],[6].
Agrandissement de l'hôtel de 1932-1934
[modifier | modifier le code]En 1932, Siméon Brais amorce des travaux de construction dans le but d'agrandir l'hôtel de ville de Montréal jusqu'à proximité du parc Champ-de-Mars, ce qui permettra l'ajout d'une terrasse[10],[4]. Ce projet n'aboutira que deux ans plus tard, soit en 1934[10].
Restauration de 2017-2024
[modifier | modifier le code]Le projet de la restauration de l’hôtel de ville de Montréal avait pour objectif de conserver les caractéristiques historiques du bâtiment tout en modernisant l’aménagement en le rendant plus fonctionnel, confortable et accessible au public. L’ouverture intentionnelle de l’espace lui offre plus de luminosité[11]. De plus, l’hôtel de ville fonctionne maintenant à 99 % sans émissions de carbone, grâce aux améliorations écologiques réalisées dans le cadre de cette restauration[12].
Ce projet a été amorcé en 2017, sous la direction de la firme d’architectes Beaupré Michaud et Associés, en partenariat avec MU Architecture et dix autres firmes spécialisées. Un total de 276 feuilles composait le cahier de plans d’architecture[11]. Lors des travaux de la restauration qui ont débuté en 2019[13], la mairie a été relocalisée dans le bâtiment Lucien-Saulnier. Le projet prend fin cinq ans plus tard, et l’inauguration officielle se déroule le 7 juin 2024[11]. Le total des coûts pour cette restauration s’élève à 211 millions de dollars[13].
Ce projet a été récompensé par plusieurs prix, notamment:
- Prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec 2025 - Grand prix d'excellence
- Prix Action Patrimoine 2025 - Catégorie « Sauvegarde »
- Prix d'excellence Cecobois 2025 - Prix Héritage
- Prix de l'Association canadienne d'experts-conseils en patrimoine 2025 - Prix du mérite, catégorie « Conservation : Architecture »
- SABMag Canadian Green Building Awards 2025 - Prix amélioration/rénovation d'un bâtiment existant
- 28th Annual Best of Canada Awards - Canadian Interiors - Catégorie « Institutional »
- Grand prix du Design 2025 - Design d’intérieur, catégories « Établissement gouvernemental » et « Rénovation »[14] .
Architecture
[modifier | modifier le code]Architecture extérieure
[modifier | modifier le code]L'architecture de l’hôtel de ville de Montréal de type “Beaux-arts” du Second Empire est grandement inspirée de l’édifice du Château des Maisons en France réalisé par l’architecte François Mansart (livre, p.38 ). Sa construction initiale a été réalisée par les entrepreneurs Laberge et fils entre 1872 et 1878[8].
L’hôtel de ville de Montréal est un édifice de 5 étages dont le revêtement des façades principales et latérales est fait de pierre grise de Montréal. Pour ce qui est du revêtement du dernier étage et de l’élévation arrière, le calcaire gris provenant de Saint-Marc-des-Carrières a plutôt été utilisé. La toiture du bâtiment est recouverte de cuivre. L’élévation avant est divisée en 5 parties verticales et symétriques avec un avant-corps central. On y retrouve plusieurs toits mansardés et de nombreuses lucarnes[8].
Suite à un incendie en 1922, des améliorations architecturales ont été apportées au bâtiment par les architectes Louis Parents et L.J.D Lafrenière. Tout le processus de reconstruction fût réalisé sous le regard d’une commission consultative dirigée par Jean-Omer Marchand. Parmi les modifications se trouvent notamment l’altération des toits mansardés, un nouvel étage de pierre ainsi que le remplacement de toute la partie supérieure du pavillon central avec l’ajout un nouveau campanile plus élégant[8].
Au rez-de-chaussée sur la façade avant donnant sur la rue Notre-Dame se trouvent des baies à plein cintre avec une clé de voûte en pierre. Inspirées de l’architecture italienne, elles ont des fenêtres de type victorienne[9].
À l’étage principal, les éléments architecturaux tels que les colonnes, les fenêtres, les baies et l’entablement muni d’une corniche à denticules sont d’ordre toscan[9].
Au deuxième étage, bien que principalement d’ordre toscan, des baies à plein cintre ainsi qu’une corniche à modillons s’affichent. Les colonnes pour leur part sont d’ordre corinthien présentant des chapiteaux ornementés de feuilles d’acanthe[9].
D’ordre “attique”, le troisième étage présente un entablement soutenant un toit couronné par une balustrade[9].
Le quatrième étage se démarque par ses nombreuses lucarnes situées tout juste sous des œils-de-boeuf. Ces lucarnes sont munies d’un fronton et sont encadrées latéralement par des ailerons à volutes. Deux grandes cheminées inspirées du style de la Renaissance s’élèvent vers le ciel[9].
L'avant-corps du bâtiment affiche dans son centre une embrasure à plein cintre avec un grand portail à doubles portes en bronze. Par dessus celui-ci se trouve le balcon d’où en 1937, Charles de Gaulle prononça la fameuse phrase “Vive le Québec libre”. Les colonnes du balcon sont une combinaison des ordres toscan et corinthien. De plus, le fronton, l’horloge et le campanile de trente pieds de hauteur sont tous des éléments du style baroque[9].
Architecture d'intérieure
[modifier | modifier le code]L’incendie de 1922 à engendré la reconstruction intérieure de l’hôtel de ville[15]. Seule la chambre forte des archives à été épargnée, contrairement au reste de ce bâtiment de 4 étages qui a été déclaré comme une perte totale[4]. Un aménagement intérieur luxueux et imposant à donc été repensé[6] et un étage ajouté[4]. Le rez-de-chaussée englobe les services aux citoyens tels qu’ Accès Montréal, l’Ombudsman de Montréal et plusieurs salles publiques. Aux étages supérieurs, on retrouve plutôt le bureau de la Présidence du conseil, du cabinet de la mairesse, du comité exécutif ainsi que de la Direction générale[9].
La première impression se fait dans le vestibule d’honneur, où il est possible de remarquer l’agencement entre un parquet en marbre français et des panneaux en marbre companien vert et rouge. Les murs sont également en marbre français beige, accompagné d’une base en marbre italien noir veiné or. Deux statues, des grilles en bronze doré et des lustreries complètent la pièce[5].
Par la suite, le vestibule s’ouvre sur le hall d’honneur, une pièce de 105 pi par 40 pi. Une fluidité entre les deux espaces est possible car les mêmes matériaux y sont utilisés[5]. De plus, 6 torchères en bronze et 28 pilastres en marbre d’Escalette (France)[8] sont dispersés dans la pièce, recouverts d’une corniche et de chapiteaux. Les balustrades des balcons de l’étage, qui permettent le contact entre les dirigeants et les citoyens, sont elles aussi en marbre[5]. Enfin, il est possible d’y lire la Déclaration de Montréal contre la discrimination raciale de 1989 et la Charte montréalaise des droits et responsabilités de 2006. Il est également possible d’observer les portraits des anciens maires de la ville dans le corridor qui longe la pièce[9].
En ce qui concerne la salle du conseil, elle se caractérise principalement par le trône du maire fait en teck et par les vitraux de ces 5 fenêtres de style romane[5]. Ces derniers mettent respectivement de l’avant la religion, le port, l’agriculture, l’industrie et le transport ferroviaire[6]. Les murs sont aussi fait de lambris de teck en partie basse et de travertin français en partie supérieure. Quant à l’ameublement, celui-ci est en noyer noir et les sièges sont fait de cuire vert. Tous les éléments métalliques sont en bronze doré et le parquet est fait de carreaux de liège[5]. De plus, la salle du conseil s’étend sur deux étages, offrant alors une grande hauteur à la pièce[9].

Ensuite, les escaliers menant aux étages supérieurs sont fait de marbre de Missisquoi et les murs adjacents, de marbre Tavernelle. Le tout est complété par des rampes en fer forgé ou en bronze. Ce dernier matériau est utilisé pour les premiers étages tandis que le fer forgé est utilisé pour les étages supérieurs, où peu de gens ont accès[5].
À l’étage, le cabinet du maire est recouvert d’un parquet de chêne et de palissandre. L’inspiration de ce dernier provient du château de Versaille, où le parquet du salon de Marie-Antoinette est fait avec le même motif. Les murs sont en lambris de teck et en pierre de Caen. Enfin, toute la lustrerie est en bronze, comme dans les autres pièces[5].
Pour ce qui est du salon du maire, des meubles de style Louis XV ont été choisis pour compléter la lustrerie d’inspiration vénitienne. Les murs sont, quant à eux, recouverts de lambris en chêne[5].
Ultérieurement, en 2000, l’éclairage intérieur de l’hôtel de ville de Montréal à été retravaillé selon les critères du Plan lumière du Vieux-Montréal[10]. Également, plusieurs années plus tard, divers travaux ont eu lieu, soit de 2017 à 2024, où un cahier de plan architectural de 276 feuilles a vu le jour pour offrir l’hôtel de ville que l’on connaît aujourd’hui[16]. C’est un endroit accessible aux personnes à mobilité réduite qui offre davantage de salle pour les consultations publiques qu’auparavant. On y retrouve une exposition permanente et des visites guidées[17].
Aussi, la consommation de l’énergie et celle des déchets à la source à été réduite avec l’aide du programme ICI on recycle+[17]. D’ailleurs, à l’été 2019, l’hôtel de ville à également réévalué ses installations techniques, soit ses systèmes électromécaniques, de protection incendie et de sécurité[9].
Enfin, l’édifice qui était surnommé comme Palais municipal de la ville de Montréal[9] arbore toujours son style Second Empire[15] aux premiers étages et son style Beaux-Arts aux derniers étages[8].
Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Ville de Montréal. Conseil municipal (consulté le 07 novembre 2025)
- ↑ Ville de Montréal, « Hôtel de ville », sur Ville de Montréal (consulté le )
- ↑ « Un nouvel hôtel de ville! | Archives de Montréal » (consulté le )
- « Chronique Montréalité no 24 : L’hôtel de ville de Montréal | Archives de Montréal » (consulté le )
- Guy Pinard, Son histoire, son architecture, Montréal, La Presse, , 421 p. (ISBN 2-89043-255-6)
- « L’hôtel de ville », sur Encyclopédie du MEM, (consulté le )
- ↑ Marsan, Jean-Claude, « Le Vieux-Montréal déclaré "arrondissement historique" en 1964 », dans Montréal et son aménagement : vivre la ville : textes choisis, Québec, Presses de l'Université du Québec, , 304 p. (ISBN 978-2-7605-3464-3, lire en ligne), p. 182
- Vieux Montréal. Vieux-Montréal - Fiche d'un bâtiment. 25 novembre 2009. (consulté le 07 novembre 2025)
- Bibliothèque et archives nationales du Québec. L'hôtel de ville de Montréal : la maison des citoyennes et des citoyens. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3488660 (consulté le 07 novembre 2025)
- « Hôtel de ville de Montréal - Répertoire du patrimoine culturel du Québec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le )
- « Grand prix d'excellence - Hôtel de ville de Montréal », sur Ordre des architectes du Québec (consulté le )
- ↑ « Projet marquant de l’année : la rénovation de l’hôtel de ville de Montréal », sur Index-Design.ca (consulté le )
- Joe Bongiorno, « L’hôtel de ville ouvert aux visiteurs samedi, après cinq ans de travaux », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Hôtel de Ville de Montréal », sur Beaupré Michaud et Associés, Architectes (consulté le )
- Gouvernement du Canada, « Lieu historique national du Canada de l'Hôtel-de-Ville-de-Montréal », sur Parc Canada : Annuaire des désignations patrimoniales fédérales (consulté le )
- ↑ BMAA, « Hôtel de ville de Montréal : restauration, mise aux normes et agrandissement », sur Beaupré Michaud et Associés, Architectes (consulté le )
- Ville de Montréal, « Modernisation de l'hôtel de ville : expositions et œuvres d'art », sur Ville de Montréal, (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'architecture :
- Ville de Montréal - Site descriptif
- GrandQuébec.com : Hôtel de ville de Montréal
- Hôtel de ville de Montréal sur Image Montréal
- Bâtiment à Montréal
- Architecture néo-renaissance au Canada
- Architecture de style Second Empire au Canada
- Hôtel de ville au Québec
- Lieu historique national au Québec
- Lieu patrimonial de Montréal
- Vieux-Montréal
- Architecture Beaux-Arts au Canada
- Édifice construit en 1878
- Lieu historique national en 1984
- Bâtiment d'Alexander Cowper Hutchison
- Monument reconstruit
- Bâtiment d'Henri-Maurice Perrault
- Bâtiment détruit lors d'un incendie au Canada
- Bâtiment de Louis Parant

