Giuncaggio

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Giuncaggio
Giuncaggio
Vue de Giuncaggio.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes de l'Oriente
Maire
Mandat
Philippe Marchioni
2014-2020
Code postal 20251
Code commune 2B126
Démographie
Population
municipale
72 hab. (2021 en augmentation de 44 % par rapport à 2015)
Densité 4,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 13′ 03″ nord, 9° 22′ 00″ est
Altitude 600 m
Min. 6 m
Max. 745 m
Superficie 16,15 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Ghisonaccia
Localisation
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Giuncaggio

Giuncaggio [dʒunkadʒo] est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Rogna.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Giuncaggio est une commune de la piève de Rogna, constituée de villages en corniche sur les deux rives de la basse vallée du Tavignano. Elle se trouve en rive gauche de la basse vallée du Tavignano et n'a pas de façade maritime.

Communes limitrophes

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Giuncaggio fait partie du « Deçà des Monts », de la « Corse schisteuse ». Elle est située au sud de la Castagniccia où se termine la dorsale schisteuse de l'île, l'arête du Cap Corse ou massif de la Serra au nord-est de l'île, qui se prolonge au sud avec le massif du San Petrone.

Le territoire communal, sur la rive gauche du fleuve Tavignano, occupe les versants occidentaux et méridionaux de la terminaison de la dorsale schisteuse de l'île au sud, soit un petit chaînon de moyennes montagnes partant de la Punta Cervio (1 189 m) « à cheval » à la fois sur Altiani, Focicchia et Piedicorte-di-Gaggio, passant par la Punta Gaggio (1 102 m - Piedicorte-di-Gaggio), la Punta Al Pruno (733 m - Pietraserena), la Pointe Pastinica (709 m), la Pointe du Castello (735 m), le Monte Torricella (745 m), puis déclinant quasi régulièrement jusqu'à la confluence du Tavignano avec le Corsiglièse.

Ce territoire qui s'étale depuis la ligne de crête définie ci-dessus, jusqu'au lit du fleuve, se décompose en deux secteurs : celui du nord, beaucoup plus large, couvre les « gorges du Tavignano », et celui du sud est représenté, toujours sur la rive gauche du fleuve, par une étroite bande de terre partie de la fertile plaine alluviale d'Aléria.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le principal cours d'eau est le fleuve Tavignano qui traverse le territoire communal, délimité en amont depuis sa confluence avec le ruisseau de Suarte[1], à moins de 300 m au nord-ouest du lieu-dit « Ernella », et en aval jusqu'à sa confluence avec le ruisseau de Scampajolo[2], à hauteur du lieu-dit « Buggione » (Aléria).

Un barrage est construit sur le Tavignano, produisant de l'électricité grâce à la micro-centrale de Cardiccia, située à l'entrée des gorges du Tavignano. Cet ouvrage perturbe les Aloses feintes adultes qui remontent le cours d'eau pour frayer ; certaines restent bloquées au pied du barrage. Aussi, un plan d'aménagement est en cours pour restaurer le franchissement de l'ouvrage grâce à une échelle à poisson. Le barrage est également un obstacle difficilement franchissable dans l'immigration des Anguilles européennes (Anguilla anguilla) vers leur zone de colonisation[3].

Au cours de sa traversée, outre les deux ruisseaux précités qui délimitent en partie le territoire communal de Giuncaggio, le Tavignano reçoit les eaux de nombreux ruisseaux. Parmi les plus importants, les ruisseaux de Castagno[2], de Valle[4], de Costadi[5], de Vaccherucci[6], de Sparabetto[7], d'Acqua Viva[8], de Finochietta[9], de Campo di Vindico[10], de Valle Allo Pero[11], de Pedalba, de Corsiglièse, de Vado[12], de Casaperta[13], de Pescaja[14], et de Chiaramonte.

Climat et végétation[modifier | modifier le code]

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Accès routiers[modifier | modifier le code]

Tunnel de l'Isolella de la RT 50. entrée Est.

.

La commune est traversée par la Route territoriale 50 qui longe les gorges du Tavignano. L'ancien tracé de cette nationale a été amélioré en plusieurs endroits, en raison notamment du terrain schisteux qui glissait fréquemment. Un tunnel, portant le nom de tunnel de l'Isolella, a été ouvert à la circulation en fin de la première décennie 2000.

L'accès même au village se fait par la route D 14. Il faut quitter celle-ci et emprunter la D 414 pour arriver à Giuncaggio village. La D 414 s'y termine en cul-de-sac au cimetière.

Transports[modifier | modifier le code]

Giuncaggio n'est desservi par aucun service de transports publics de voyageurs ou de marchandises.

Le village est distant, par route, de :

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Giuncaggio est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[15],[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].

Comme pour les autres communes de la vallée du Tavignano, le village a été bâti sur les hauteurs, « pour voir venir l'envahisseur barbaresque » qui a sévi jusqu'au XVIIIe siècle. Nombreux sont les lieux habités mentionnées en ruines sur les cartes : Cardiccia, Santa Lucia, Costadi, Moracce, Pianelle, Calane, Figa, Vetrice et Campo di Vindico, tous situés à une altitude relativement faible dans le secteur nord communal.

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (71,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (71,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (38,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (33,8 %), zones agricoles hétérogènes (22,1 %), cultures permanentes (3,8 %), mines, décharges et chantiers (2,2 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Giuncaggio village[modifier | modifier le code]

La majeure partie des habitants demeurent au village, perché sous la ligne de crête le séparant du village de Pancheraccia, à une altitude moyenne de 630 m. Giuncaggio apparait dans les lieux habités de la pieve de Rogna dans le rapport établi au début du XVIIIe siècle par l'abbé Accinelli. La plupart des habitations sont neuves ou rénovées, non accolées. Il n'y a quasiment pas de maisons aux murs de pierres apparentes, excepté le clocher de l'église paroissiale Saint-Blaise. Les couvertures sont en tuiles rouges alors que Giuncaggio se trouve en pays de teghje.

La plaine qui avait été longtemps abandonnée, est à nouveau occupée ; des fermes se sont construites le long de la route territoriale 50, notamment à Frasciccia (localité « à cheval » sur Giuncaggio et Pancheraccia), Suarte et Olivella, ainsi que des vergers d'agrumes, pêches, abricots et kiwis.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom corse de la commune est Ghjuncaghju /ɟuŋˈkaɟu/.

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1962 1995 M. Jean-Etienne MARCHIONI PS Conseiller général du canton de Bastia-3
(1973-1979)
1995 En cours M. Philippe MARCHIONI PS Retraité
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].

En 2021, la commune comptait 72 habitants[Note 2], en augmentation de 44 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
266210225310313332325297283
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
300320935345333405325340297
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
304338316541518518375325139
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018
148138131767667645168
2021 - - - - - - - -
72--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique

Vie associative[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Monument aux morts

Sources sulfureuses de Puzzichello[modifier | modifier le code]

Les sources sulfureuses de Puzzichello se situent un peu au sud des ruines de Campo di Vindico. Les anciens thermes de Puzzichello étaient fréquentés par les Romains dans l'Antiquité. Ceux-ci, après avoir installé leur colonie à Aléria, s'étaient installés à Rottani[Note 3], hameau d'Aléria proche de la station thermale depuis longtemps en ruines. Selon François Guermonprez, l'eau sulfureuse calco-sodique froide carbogazeuse de la source a des propriétés en ORL, en pneumologie, en rhumatologie ou encore en dermatologie[25].

Église Saint-Blaise[modifier | modifier le code]

L'église paroissiale Saint-Blaise se situe au cœur du village, attenante à la mairie. Elle est datée du XVIIe siècle. Grâce au comité qui a été créé pour sa restauration, l'intérieur a été entièrement rénové entre 2013 et 2015. On y découvre entre autres, une remarquable fresque au plafond de la nef.

Chapelle Saint-Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

Cette chapelle ruinée, est datée du (XIIe siècle). Elle se situe au sud-est, proche du village, dressant sa silhouette, dominant la route D 414 qui s'y termine en cul-de-sac peu avant le cimetière.

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

ZNIEFF[modifier | modifier le code]

La commune est concernée par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :

Basse vallée du Tavignano

Dix communes se partagent cette zone d'une superficie de 1 057 ha qui s’étale le long du fleuve, depuis Aléria jusqu’au pont de Noceta. « La basse vallée du Tavignano est le seul endroit de Corse où l'Alose feinte se reproduit actuellement ; le fleuve abrite en outre la blennie fluviatile et de nombreux invertébrés macrobenthiques déterminants »[26].

Natura 2000[modifier | modifier le code]

Site d'Intérêt Communautaire (Dir. Habitat)
Basse vallée du Tavignano
La Basse vallée du Tavignano abrite un SIC de la directive "Habitats, faune, flore", d'une superficie de 770 ha concernant sept communes : Aléria, Altiani, Antisanti, Erbajolo, Focicchia, Giuncaggio, Noceta, Piedicorte-di-Gaggio et Venaco. L'importance du site réside dans le fait qu'il est le seul endroit de Corse où l'Alose feinte se reproduit actuellement. S'y trouve également la plus grosse colonie de Corse de Murins à Oreilles échancrées (Myotis emarginatus (E. Geoffroy, 1806)) (annexe II) et plusieurs colonies importantes de Petits Rhinolophes. Le SIC est inscrit à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche FR9400602 - Basse vallée du Tavignano[27].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Ghjuvan Stefanu Marchioni (1912-1995), écrivain et poète, maire de 1962 à 1995.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  3. Le Tavignano était le Rhotani fluvius des Romains.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Suarte (Y9101540) » (consulté le ).
  2. a et b Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Scampajolo (Y9102700) » (consulté le ).
  3. [1] Étude des conditions de migration anadrome de l’Anguille (Anguilla anguilla) sur les fleuves côtiers méditerranéens
  4. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Valle (Y9101580) » (consulté le ).
  5. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Costadi (Y9101600) » (consulté le ).
  6. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Vaccherucci (Y9101620) » (consulté le ).
  7. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Sparabetto (Y9101640) » (consulté le ).
  8. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau d'Acqua Viva (Y9101700) » (consulté le ).
  9. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Finochietta (Y9101760) » (consulté le ).
  10. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Campo di Vindico (Y9101780) » (consulté le ).
  11. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Valle Allo Pero (Y9101800) » (consulté le ).
  12. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Vado (Y9102380) » (consulté le ).
  13. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Casaperta (Y9102420) » (consulté le ).
  14. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Pescaja (Y9102440) » (consulté le ).
  15. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  16. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  17. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  18. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  20. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  25. Communauté de communes de l'Oriente
  26. ZNIEFF 940030033 - Basse vallée du Tavignano sur le site de l’INPN..
  27. Fiche FR9400602 - Basse vallée du Tavignano sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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