Frise (Somme)

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Frise
Frise (Somme)
La mairie.
Blason de Frise
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Péronne
Intercommunalité CC du Pays du Coquelicot
Maire
Mandat
Michel Randjia
2020-2026
Code postal 80340
Code commune 80367
Démographie
Gentilé Frisois
Population
municipale
176 hab. (2021 en diminution de 7,85 % par rapport à 2015)
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 56′ 32″ nord, 2° 49′ 09″ est
Altitude Min. 41 m
Max. 99 m
Superficie 6,15 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Péronne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Albert
Législatives 5e circonscription de la Somme
Localisation
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Frise
Géolocalisation sur la carte : France
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Frise
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Frise
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Frise

Frise est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Située sur la rive gauche de l'ancienne rivière Somme, Frise est à peu près coupée en deux par le canal de la Somme[1].

Le village se trouve à 9 km de Bray, 11 km de Péronne et 43 km d'Amiens, chef-lieu du département.

Nature du sol et du sous-sol[modifier | modifier le code]

Le sol est surtout siliceux et calcaire. Toutefois, on rencontre des terres argileuses du côté d'Herbécourt, Becquincourt et Dompierre et dans l'île à proximité des étangs[1].

Le long de la rivière, à gauche du canal, s'étend un coteau crayeux assez élevé, partant de l'écluse inférieure et se prolongeant sur Éclusier[1].

En 1899, il n'y a pas à proprement parler de mines mais on extrait de la pierre à chaux, expédiée par bateaux des carrières avoisinant le canal[1].

Relief, paysage, végétation[modifier | modifier le code]

Le village de Frise est situé dans la vallée de la Somme, il offre au regard un paysage marécageux ainsi que des coteaux calcaires.

Dans l'eau des étangs, on rencontre une plante cryptogamique désignée sous le nom patois de « mouron », très estimée comme engrais[1].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Les eaux superficielles comprennent 115 ha en eaux et étangs. Le canal comprend 9 ha en plus. Les étangs sont peu profonds, à sous-sol crayeux. Pendant longtemps, y prospéraient des écrevisses très estimées. Elles ont complètement disparu il y a une quarantaine d'années (écrit en 1899), sans cause appréciable[1].

Les sources d'eaux minérales indiquées dans les livres de géographie comprennent une source ferrugineuse à la limite des étangs de Frise, vers Éclusier. Cette eau contient beaucoup de calcaire[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 752 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Méaulte à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 730,3 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Frise est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (70 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (62,8 %), eaux continentales[Note 3] (20,2 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), zones humides intérieures (5,8 %), forêts (4 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés (ligne no 38 (Albert - Bray-sur-Somme - Péronne)[14].

Toponymie[modifier | modifier le code]

En 948, Frisia est attesté selon M. Decagny. Le même nom est utilisé en 957 dans une lettre du pape Jean XII. En 1343 apparaît Fuse, dans une déclaration du roi Philippe VI. Un dénombrement d'Isabelle de Coucy nous donne Frize au XVe siècle. Bien que plus rares, Frizes et Frises sont des versions également rencontrées[15].

Jusqu'à la Révolution française, les deux orthographes Frise et Frize sont à peu près autant utilisées l'une que l'autre. Depuis cette époque, il est écrit Frise[1].

Frise du latin Frisia (féminin de Frisius), sous-entendant terra : « pays des Frisons ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, le cours de la Somme qui traverse le village est aménagé pour favoriser l'exploitation de la tourbe. Les eaux poissonneuses donnent alors naissance à un paysage aquatique aujourd'hui encore très spécifique.

L'étang de la Grenouillère, une cense du terroir de Frise, appartenait à l'abbaye de Abbaye Saint-Barthélemy de Noyon qui en était seigneur et propriétaire. L'abbaye d'Homblières possédait des eaux avec droit de pêche, à Frise[16].

Frise est située sur la ligne de front lors de la Première Guerre mondiale (bataille de la Somme en 1916). L'écrivain Blaise Cendrars en témoigne dans La Main coupée.

Lors des combats de 1916, Armand Philippe, originaire de Trépot (Doubs), maître pointeur au 5e corps d'artillerie, 46e batterie, est blessé par éclat d'obus à Frise le 4 août 1916. Il est dirigé sur l'hôpital d'Amiens le 5 août avec blessures au front, à la cuisse, aux bras[réf. nécessaire].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 2008 Michel Richard    
mars 2008[17] 2014 Marie Cantet    
2014[18] En cours
(au 24 mai 2020)
Michel Randjia   Réélu pour le mandat 2020-2026 [19]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].

En 2021, la commune comptait 176 habitants[Note 4], en diminution de 7,85 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
264281301323368380417410417
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
409416384350362355351342348
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
359315302134160174175170176
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
153145112131129158178185191
2018 2021 - - - - - - -
181176-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Saint-Pierre[modifier | modifier le code]

Montagne de Frise[modifier | modifier le code]

Monuments[modifier | modifier le code]

  • Monument à la mémoire d'Arthur Knaap, soldat de La Grande Guerre. Œuvre de Tim Tubée, 2016. Inauguré par C. Knaap, grand-fille d'Arthur Knaap.

Boyaux de tranchées[modifier | modifier le code]

Stèle Arthur Knaap, œuvre de Tim Tubée, 2016, Frise Picardie.
Calvaire de Frise, tranchée allemande, 1914-1915.

Visibles dans les environs (en surplomb du carrefour des Cinq-Chemins ou sur la montagne de Frise), ils témoignent, encore de nos jours, des combats de la Grande Guerre.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Blaise Cendrars a passé une grande partie de la guerre 1914-1918 dans le village de Frise, relatant son expérience et ses émotions d'engagé volontaire de l'armée française dans La Main coupée.
  • Robert Graves, poète britannique, engagé dans le Royal Welch Fusiliers, a, lui aussi, combattu à Frise.
  • Pierre Anastase Verrier, né à Frise le 29 décembre 1844, peintre picard célébré par Albert Roze.
  • Arthur Knaap, (écrivain, 1893-1938), jeune Néerlandais-Indonésien, soldat du Premier Régiment de Mars de la Légion étrangère. Knaap a eu son baptême de feu à Frise et a vécu dans les tranchées du village en 1914-1915. Des lettres de Knaap sont éditées en 1916 dans le magazine littéraire 'De Nieuwe Gids'. En 2014, le livre 'Patria' est édité, il contient des lettres de Knaap, écrites dans les tranchées. En même temps, sort le film 'No Man's Land', un film historique sur la vie d'Arthur Knaap.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Frise Blason
Tiercé en pairle renversé: au 1) de gueules au coq d'or, au 2) d'or au coquelicot au naturel tigé de sinople, au 3) d'azur à trois burelles ondées d'argent et au poisson d'or brochant sur celle du milieu[24].
Détails
Le coq est l'attribut de saint Pierre, le coquelicot rappelle les souffrances de la Première Guerre Mondiale, les ondes et le poisson symbolisent la Somme qui arrose la commune.
Création de Jean-François Binon adoptée par la municipalité le 1er février 2019.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Frise sur le site de l'Institut géographique national

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Archives en ligne du Conseil Général de la Somme. Monographie communale, rédigée en 1899 par l'instituteur de Frise, M. Deplace, La notice sur le site des archives, consulté le 21 février 2011.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. « Orthodromie entre Frise et Méaulte », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Meaulte » (commune de Méaulte) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Meaulte » (commune de Méaulte) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Péronne », sur insee.fr (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. « Les horaires des lignes » Lignes du réseau Trans'80 », sur trans80.hautsdefrance.fr.
  15. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique du département de la Somme, Archives départementales de la Somme, tome 2, p.414, vue 211/269, Lire en ligne. Consulté le 3 février 2015.
  16. Louis-Paul Colliette, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, civile et militaire de la province du Vermandois, t. 1, Cambrai, 1771-1772, 700 p. (lire en ligne), p. 683. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  17. « Liste des maires de la Somme », sur somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
  18. « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  19. « Michel Randjia réélu maire de Frise », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. Frise sur armorialdefrance.fr