Femme de la sublimation

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Le Vierge Marie est considérée comme une symbolisation de la femme de la sublimation par les théoriciens de la psychologie analytique.

Le concept de femme de la sublimation est assimilé par la psychologie analytique à un archétype, processus psychique émanant de l'inconscient collectif, plus précisément celui de l'anima, considéré comme correspondant à « la part féminine de l'homme »[1].

Représenté le plus souvent en Occident sous la figure de la Vierge mais également sous les traits de déesses telles qu'Isis (Egypte antique) ou Kâlî (hindouisme), ce concept constitue le troisième niveau de l'anima, qui en comprend quatre.

"L'anima du troisième niveau apporte à l'homme à la fois vie, et mort, initiation et destruction"[2].

Les quatre stades de l'anima[modifier | modifier le code]

Dans la plupart de ses ouvrages, dont L'homme la découverte de son âme, le psychiatre suisse Carl Gustav Jung affirme que les hommes et les femmes ne deviennent des « individus » à part entière, des êtres accomplis, qu'au terme d'un long travail d'introspection, qu'il appelle « processus d'individuation », au cours duquel leurs préoccupations évoluent du stade purement instinctif à un certain niveau de spiritualité.

Ce travail est semé d'épreuves, dans la mesure où il repose sur une différenciation entre les réalités de l'existence et les contenus (ou "complexes" ou encore "archétypes") provenant de l'inconscient et que l'on a tendance à projeter sur elles. Au premier rang de ces contenus figurent l'anima, « la part féminine de l'homme », et l'animus, « la part masculine de la femme ». Selon Jung, bon nombre d'expériences amoureuses échouent, faute de ce travail d'identification de ces deux figures.

En 1946, dans son livre Psychologie du transfert, Jung distingue quatre niveaux de l'anima[3]:
- la "femme primitive", dont "Eve" est la représentation la plus connue : le niveau purement instinctuel ;
- la "femme d'action", ou "Hélène" (en référence au personnage du Faust de Goethe) : le niveau romantique et esthétique ;
- la "femme de la sublimation", dont "la Vierge Marie" constitue la principale illustration : stade confinant à la dévotion spirituelle ;
- la "femme sage", ou "Sagesse" : quatrième et ultime stade.

Caractéristiques de la "femme de la sublimation"[modifier | modifier le code]

Le stade de la femme de la sublimation correspond à un niveau de maturité psycho-affective assez élevé : l'individu entretient une vie spirituelle, voire religieuse, assez riche et il est capable de différencier clairement ses désirs des réalités existentielles.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marie-Louise von Franz, « Le processus d'individuation », in C.G. Jung (dir.), L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964. Réed. 2002, p.185
  2. Elisabeth Leblanc, La psychanalyse jungienne, Bernet-Danilot, coll. "Essentialis", 2002, p.41
  3. C. G. Jung, Psychologie du transfert, Albin Michel, 1980, pp. 26-27

Liens internes[modifier | modifier le code]