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Prostaglandine E2

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Prostaglandine E2

Structure de la prostaglandine E2
Identification
DCI dinoprostone
Nom UICPA acide (Z)-7-[(1R,2R,3R)-3-hydroxy-2-[(E,3S)-3-hydroxyoct-1-ényl]-5-oxocyclopentyl]hept-5-énoïque
Synonymes

Dinoprostone

No CAS 363-24-6
No ECHA 100.006.052
No CE 206-656-6
No RTECS UK8000000
Code ATC G02AD02
DrugBank APRD00927
PubChem 5280360
ChEBI 15551
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C20H32O5  [Isomères]
Masse molaire[1] 352,465 1 ± 0,019 7 g/mol
C 68,15 %, H 9,15 %, O 22,7 %,
Précautions
SGH[2]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxique
Danger
H302, H360, P201 et P308+P313
Données pharmacocinétiques
Liaison protéique 95 %
Métabolisme Immédiatement dégradé en 11 alpha hydroxy-9,15 dioxoprost-5-énoïque, puis en de nombreux autres métabolites.
Demi-vie d’élim. Inférieure à 1 min.
Excrétion

voie rénale 70 %, voie fécale 30 %

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique ocytociques
Voie d’administration vaginale, intracervicale
Précautions multiparité, infection génitale, asthme, hypersensibilité aux prostaglandines, antécédents de chirurgie utérine

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La prostaglandine E2 (PGE2), appelée dinoprostone en pharmacie, est un acide gras de la classe des prostaglandines, jouant un rôle important dans l'inflammation et un rôle principal dans la fièvre.

La dinoprostone est utilisé en injection dans les avortements thérapeutiques du premier et deuxième trimestres, ainsi que par voie locale, dans le déclenchement du travail, pour favoriser la dilatation du col utérin[3]. La dinoprostone est commercialisée sous différentes appellations: Propess, Cervidil, Prostin(e)E2, Prepidil, Cerviprost, Minprostin[3],[4].

Métabolisme

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C'est un dérivé de l'acide arachidonique transformé en prostaglandine G2, puis en prostaglandine H2 par une cyclooxygénase. La prostaglandine-E synthase transforme, finalement, la prostaglandine H2 en prostaglandine E2.

La molécule est dégradée par la 15-hydroxyprostaglandine déshydrogénase NAD+-dépendante[5].

Elle intervient dans les phénomènes immunitaires et inflammatoires[5], jouant, en particulier, sur les lymphocytes T[6] dont les Th17[7].

La prostaglandine-E synthase-1 membranaire est l'une des enzymes de sa synthèse. Celle-ci possède comme cofacteur le glutathion ; elle est stimulée lors d'une inflammation et est inhibée par les corticoïdes[8]. Des études chez un modèle animal de souris déficiente en ce gène montre qu'elle intervient dans l'artériosclérose, l'inflammation, la formation de tumeurs, la douleur et la fièvre[8].

Le PGE2 pourrait également jouer un rôle dans la genèse d'une hypertrophie du ventricule gauche (également sur un modèle animal[9]). Elle aurait un rôle protecteur contre l'ischémie myocardique[10],[11].

(physiologie) La prostaglandine E2 joue un rôle dans la sécrétion de rénine via son récepteur couplé à une proteine G ( GPCR ) qui est activatrice de l'adénylate cyclase au niveau des cellules granuleuses de l'appareil juxtaglomérulaire (rein) [12]

Propriétés pharmacologiques

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La dinoprostone possède avant tout des propriétés ocytociques. On lui reconnaît également des propriétés vaso- et bronchodilatatrices, ainsi qu'anti-ulcéreuses. Il inhibe également l’agrégation plaquettaire[3].

Mécanismes d'action

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La dinoprostone agit au niveau de récepteurs spécifiques membranaires couplés à la protéine G. On distingue 4 sous-types de récepteurs nommés EP1, EP2, EP3 et EP4, en conjonction avec des systèmes cyclasiques (adénylcyclase, guanylate cyclase)[3].

Indications thérapeutiques et prophylactiques

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La dinoprostone est utilisée comme agent inducteur de l'avortement lors d'une interruption médicale de grossesse ayant lieu lors du premier ou du deuxième trimestre de la grossesse[3].

Elle est également utilisée pour le déclenchement du travail lors d'un accouchement[3],[4].

Elle fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[13].

Contre-indications et précautions

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La dinoprostone est contre-indiquée en cas d'hypersensibilité avérée aux prostaglandines. Elle ne doit pas non plus être utilisée sur une patiente ayant des antécédents de chirurgie utérine, telle qu'une césarienne[3].

En raison de la fragilité utérine, des précautions sont à observer lors de l'emploi chez une patiente multipare ou avec des antécédents de grossesse gémellaire[3].

La dinoprostone doit nécessairement être conservée sous réfrigération[4].

Effets secondaires

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La dinoprostone provoque fréquemment des diarrhées et des vomissements, particulièrement à forte dose. Dans de rares cas, il arrive qu'elle provoque des vertiges, des céphalées, des frissons ou de la fièvre[3].

En ce qui concerne les effets secondaires graves, la dinoprostone peut être à l'origine d'une rupture utérine lorsqu'elle est utilisée pour le déclenchement du travail[3],[14], et un cas d'infarctus du myocarde a pu être observé à la suite de son emploi lors d'une interruption médicale de grossesse[3],[15].

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a et b Fiche Sigma-Aldrich du composé Prostaglandin E2 ≥93% (HPLC), synthetic, consultée le 26 mai 2014.
  3. a b c d e f g h i j et k (en) « Article "Dinoprostone dans la BIAM » (consulté le )
  4. a b et c (en) Medlineplus.org, « Dinoprostone » (consulté le )
  5. a et b Kalinski P, Regulation of immune responses by prostaglandin E2, J Immunol, 2012;188:21–28
  6. Sreeramkumar V, Fresno M, Cuesta N, Prostaglandin E2 and T cells: friends or foes?, Immunol Cell Biol, 2012;90:579–586
  7. Boniface K, Bak-Jensen KS, Li Y et al. Prostaglandin E2 regulates Th17 cell differentiation and function through cyclic AMP and EP2/EP4 receptor signaling, J Exp Med, 2009;206:535–548
  8. a et b Samuelsson B, Morgenstern R, Jakobsson PJ, Membrane prostaglandin E synthase-1: a novel therapeutic target, Pharmacol Rev, 2007;59:207–224
  9. Frias MA, Rebsamen MC, Gerber-Wicht C, Lang U, Prostaglandin E2 activates Stat3 in neonatal rat ventricular cardiomyocytes: a role in cardiac hypertrophy, Cardiovasc Res, 2007;73:57–65
  10. Xiao CY, Yuhki K, Hara A et al. Prostaglandin E2 protects the heart from ischemia-reperfusion injury via its receptor subtype EP4, Circulation, 2004;109:2462–2468
  11. Degousee N, Fazel S, Angoulvant D et al. Microsomal prostaglandin E2 synthase-1 deletion leads to adverse left ventricular remodeling after myocardial infarction, Circulation, 2008;117:1701–1710
  12. Armin Kurz, « Renin Release: Sites, Mechanisms, and Control », Annual Review of Physiology, Annual Reviews, vol. 73,‎ , p. 377-399 (ISSN 0066-4278, lire en ligne, consulté le )
  13. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
  14. (en) R. Maymon, A. Shulman, M. Pomeranz, M. Holtzinger, L. Haimovich, C. Bahary, « Uterine rupture at term pregnancy with the use of intracervical prostaglandin E2 gel for induction of labor », American Journal of Obstetrics and Gynecology, vol. 165, no 2,‎ , p. 368-70 (PMID 1872340, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) W. J. Meyer, S. L. Benton, T. J. Hoon, D. W. Gauthier, V. E. Whiteman, « Acute myocardial infarction associated with prostaglandin E2 », American Journal of Obstetrics and Gynecology, vol. 165, no 2,‎ , p. 359-60 (PMID 1872338, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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