Anne-Louis Girodet

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Anne-Louis Girodet
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Paris
Sépulture
Nom de naissance
Anne-Louis Girodet de Roucy
Nationalité
Français
Activité
Formation
Maître
Élève
Lieu de travail
Mouvement
Distinction
Œuvres principales

Anne-Louis Girodet[1], ou Anne-Louis Girodet-Trioson, né à Montargis le et mort à Paris le (à 57 ans), est un peintre et graveur français.

L'œuvre de Girodet se situe à la charnière des deux grands courants artistiques du début du XIXe siècle : la peinture néoclassique et la peinture romantique. La recherche de la beauté idéale selon les canons classiques l'inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques davidiens dont il est avec Antoine-Jean Gros, François Gérard, et Jean-Auguste-Dominique Ingres l'un des principaux représentants, alors même que, par une forte volonté d'innovation, il imprègne ses peintures d'une grâce et d'une poésie singulière qui préfigure le romantisme.

Biographie

Tombe d'Anne-Louis Girodet-Trioson

Né Anne-Louis Girodet de Roucy (ou de Roussy selon les sources[2]), le jeune Girodet passe son enfance dans sa ville natale de Montargis. Aussi doué pour le violon que pour le dessin, il choisit la peinture et rejoint, en 1785, Paris et l'atelier de David, dont il est l'un des élèves les plus talentueux.

Très proche de ses parents ainsi que le montre sa correspondance, Girodet déplore le décès de son père en 1784 et de sa mère en 1787. Dans la capitale il est protégé et aidé par le docteur Trioson, un proche ami de la famille. Ce dernier l'adopte en 1809. À partir de cette date le peintre accole Trioson à son patronyme, qui devient Girodet de Roucy-Trioson, simplifié en Girodet-Trioson.

Girodet passe le Prix de Rome une première fois en 1787 où il est disqualifié pour avoir sorti des croquis de l'enceinte de l'épreuve (les candidats ne devant disposer d'aucune aide extérieure durant le concours). Il le retente l'année suivante avec La mort de Tatius et obtient la seconde place. Il en est lauréat en 1789 avec Joseph, reconnu par ses frères.

Il rejoint alors Rome et y peint Le Sommeil d'Endymion et Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxès. En 1793, les Français sont exclus des États pontificaux et il quitte la ville éternelle, séjournant dans différentes cités de la péninsule italienne.

Girodet regagne Paris en 1795. Il y peint plusieurs tableaux majeurs dont le portrait de Jean-Baptiste Belley en 1797, Mademoiselle Lange en Danaé en 1799, un portrait de Napoléon Bonaparte Premier consul en 1802, la Leçon de géographie en 1803, les Funérailles d'Atala en 1808, le portrait de François-René de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome en 1809. Lors du prix de la Décennie de 1810, Jacques-Louis David est ulcéré lorsque son propre tableau, l’Intervention des Sabines, est placé en seconde position derrière la Scène de déluge de son ancien élève Girodet.

En 1812 Girodet hérite d'une fortune qui lui permet de se consacrer à l'écriture de poèmes sur l'esthétisme. À partir de 1813, il participe à la décoration du château de Compiègne en y peignant plusieurs fresques murales.

Le 4 septembre 1816, il est nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris en remplacement de François-André Vincent. Il aura pour successeur Louis Hersent en 1825[3].

Les forces de Girodet déclinent sous la Restauration, et la qualité de ses dernières œuvres, telles Tête de Vierge et Pygmalion et Galatée en pâtit. Il s'éteint à Paris le 9 décembre 1824. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise (28e division), son cœur repose dans une urne, dans l'une des chapelles du chœur de l'église Sainte-Madeleine de Montargis, sa ville natale.

L'œuvre

Tête du blasphémateur
Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome

Bien qu'ayant commencé comme un fidèle disciple de son maître Jacques-Louis David, il s'efforce ensuite de développer un style personnel, jouant avec les effets de lumière. À la peinture d'Histoire, il préfère une sorte de symbolisme éthéré, des scènes de genre. Dramatisant à l'excès ses sujets, il excelle dans la pose et le travail de la lumière. Il bouscule les codes de la sensibilité en les transposant dans les scènes religieuses.

Il excelle dans la vérité des portraits, parfois allégoriques (Jean-Baptiste Belley, Mademoiselle Lange en Danaé ), souvent intimes (le fils de son père adoptif a été peint à trois époques : jeune enfant, préadolescent et adolescent), il sait révéler l'âme de ses personnages comme dans son célèbre Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome.

Sa peinture d'histoire s'arrange souvent avec les faits pour leur donner une dimension métaphysique ou esthétique : dans sa Révolte du Caire, il peint plusieurs belligérants n'ayant jamais participé à l'événement.

Un de ses portraits, Mademoiselle Lange en Danaé (1799), fait scandale à cause de ses allusions sexuelles satiriques. Cette anecdote, où Girodet se venge de la célèbre Merveilleuse Mademoiselle Lange de n'avoir pas apprécié un premier portrait d'elle, illustre bien le caractère irascible et incontrôlable de ce peintre.

Peignant toujours dans le style néoclassique, ses tableaux plurent cependant aux Romantiques grâce aux sentiments exaltés qu'il y représentait[4].

Sa peinture n'est pas dénuée d'une certaine sensualité ; l'un des tableaux les plus représentatifs étant son Endymion dont la représentation en éphèbe alangui, sans aucun relief de musculature, va à l'encontre des canons classiques. Honoré de Balzac en fait l'éloge dans Sarrasine (1831)[5],[6]. Balzac, qui était par ailleurs un grand admirateur de Girodet, le cite encore dans La Bourse[7]. Autre tableau particulièrement représentatif de Girodet : Les Funérailles d'Atala[8].

Légende napoléonienne : l’Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté (1802) représente le barde Ossian accueillant au paradis les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet. Cette toile ne cesse d’étonner par son côté novateur annonçant le premier romantisme.

Girodet a aussi illustré des livres, notamment des éditions de Jean Racine et de Virgile.

Distinctions

Décoration

Principales œuvres

Portrait de Jean-Baptiste Belley.
Malvine mourant dans Les bras de Fingal

Galerie

Musées et lieux d'exposition

Outre le musée du Louvre, un certain nombre d'œuvres importantes sont visibles au musée Girodet à Montargis dans le département du Loiret, sans oublier les fresques murales du château de Compiègne.

Une exposition temporaire sur Girodet s'est tenue à Paris au musée du Louvre, hall Napoléon, du 22 septembre 2005 au 2 janvier 2006, à Chicago, l'Institut des arts, du 11 février au 30 avril 2006 ; à New York, au Metropolitan Museum of Art, du 22 mai au 27 août 2006 et au musée des beaux-arts de Montréal, du 12 octobre 2006 au 21 janvier 2007.

Élèves

Notes et références

  1. Notice d'autorité personne : Anne-Louis Girodet, BnF, consulté le 26 février 2012.
  2. Dominique Cordellier, Louis-Antoine Prat, Maîtres du dessin européen du XVIe au XXe siècle : la collection Georges Pébereau p. 120.
  3. Frédéric Chappey, Les Professeurs de l'École des Beaux-Arts (1794-1873), dans Romantisme, 1996. N°93. pp. 95-101.
  4. Pierre Laubriet, L'intelligence de l'art chez Balzac, éditions Slatkine, 1994, p. 167, (ISBN 2051001103)
  5. Bibliothèque de la Pléiade, 1979, t.X p 120 (ISBN 2070108686)
  6. Pierre Laubriet, L'intelligence de l'art chez Balzac, éditions Slatkine, 1994, p.187
  7. « Le visage de l'inconnue appartenait, pour ainsi dire, au type fin et délicat de l'école de Prudhon, et possédait aussi cette poésie que Girodet donnait à ses figures fantastiques. »Bibliothèque de la Pléiade, 1976, t. I, p.141, (ISBN 2070108511)
  8. (1808), Paris, musée du Louvre, également appelé Atala au tombeau. Sylvain Bellenger, Catalogue Girodet, exposition du 22 septembre 2005 au 16 janvier 2006 au musée du Louvre

Annexes

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Bibliographie

  • Leroy, P.-A., Girodet-Trioson, peintre d'histoire, 1767-1824, Orléans, H. Herluison, (lire en ligne)
  • Georges Bernier, Anne-Louis Girodet : Prix de Rome 1789, édt. Jacques Damase, 1975, 207 p. 110 reproductions en noir et blanc, 6 en couleurs.
  • Sylvain Bellanger, Girodet (1767-1824), album de l'exposition, édt. Gallimard, musée du Louvre, 2005. 48 p. Nomb. ill. (ISBN 2-07-011825-8)

Liens externes