Éterpigny (Somme)

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Éterpigny
Éterpigny (Somme)
La mairie-école.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Péronne
Intercommunalité de la Haute Somme
Maire
Mandat
Nicolas Prousel
2020-2026
Code postal 80200
Code commune 80294
Démographie
Population
municipale
165 hab. (2021 en diminution de 6,25 % par rapport à 2015)
Densité 41 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 53′ 30″ nord, 2° 55′ 33″ est
Altitude Min. 47 m
Max. 82 m
Superficie 4,05 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Péronne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Péronne
Législatives 5e circonscription de la Somme
Localisation
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Éterpigny
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Éterpigny
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Éterpigny

Éterpigny est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes d’Éterpigny
Péronne
Barleux Éterpigny Brie
Villers-Carbonnel

Description[modifier | modifier le code]

Éterpigny est un village rural picard du Santerre situé à cinq kilomètres au sud de Péronne (Somme), 27 km à l'ouest de Saint-Quentin et à 45 km à l'est d'Amiens. La commune, de forme sensiblement triangulaire, est limitée au sud par l'ex-RN 29 (actuelle RD 1029), à l'est par l'ex-Route nationale 17 (France) (actuelle RD 917) et à l'ouest par le Somme, le canal de la Somme et leurs zones humides.

La Véloroute de la vallée de la Somme, qui longe le canal de la Somme sur 160 km, traverse la commune.

En 2019, Éterpigny est desservi par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 44, Montdidier - Chaulnes - Péronne - Roisel et ligne no 50, Péronne - Matigny - Ham)[1].

Le relief de la commune est celui d'un plateau légèrement incliné vers la Somme à l'est et vers des marécages à l'ouest[2]. Le sol de la commune est de formation quaternaire reposant sur une formation crétacé. Le limon des plateaux est pour un quart de la superficie communale argilo-siliceux et pour les trois quarts composé de terre franche[2].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le canal de la Somme et la Véloroute de la Vallée de la Somme.

La commune est traversée par la Somme et par le canal de la Somme, ainsi que d'importantes zones humides.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 671 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Estrées-Mons à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Éterpigny est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

La commune présente un habitat groupé en son chef-lieu.

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70 %), zones humides intérieures (8,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,6 %), eaux continentales[Note 3] (4,8 %), forêts (4,3 %), prairies (3,1 %), zones urbanisées (0,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

On trouve plusieurs formes pour désigner Éterpigny, dans les textes anciens : Sterpiniacum en 977 ; Strepenni en 1046 ; Sterpigni en 1100 ; Esterpegni en 1134 ; Stripeium en 1147 ; Esterpinniacum en 1150 ; Sterpenni en 1180 ; Sterpengi en 1190[15] venant du latin Sterpiniacum, Stirpiniacum et Sterignolium[16].
Du latin stirps « souche » et du suffixe -iacum : « lieu couvert de souches » ou de racines, qui a également donné le verbe extirper[17],[18].

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

L'archéologie aérienne et des fouilles réalisées en préalable à la construction d'une plateforme de déchargement portuaire sur le futur canal Seine-Nord Europe[19] ont révélé la présence d'une villa gallo-romaine sur le territoire de la commune, et deux vases à décor zoomorphe ont été mis au jour lors de la fouille d'Éterpigny-Barleux. Ils sont issus d'une tombe monumentale de la fin de l'époque gauloise[20].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Charte sur parchemin chirographe rédigée en latin. Trace de sceau pendant à la lanière de cuir blanc (Archives nationales de France).

Ce serait à Éterpigny que la reine Bathilde et son fils Clotaire III auraient signé la charte de fondation de l'Abbaye Saint-Pierre de Corbie au VIIe siècle.

Il est fait mention de l'existence d'une église à Éterpigny dès 977, qui est donnée en 1134 au prieur de Cappy — qui nommait dont le curé —, par une charte de Simon Ier de Vermandois, évêque de Noyon.

Les Hospitaliers[modifier | modifier le code]

En 1158, l'évêque de Noyon-Tournai, Baudoin II de Boulogne, confirme la donation d'une terre faite par le comte de Vermandois Raoul Ier aux religieux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui y fondent une commanderie. En 1177, Philippe d'Alsace et Élisabeth de Vermandois, son épouse, ratifièrent cette donation.

En 1311, la suppression de l'ordre du Temple conduit à la réunion des biens de cet ordre avec ceux de l'ordre des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. La commanderie d'Eterpigny reçoit une maison à Saint-Quentin, les seigneuries du Catelet et de Montescourt, de Passel près de Noyon etc. avec dîmes, terres y afférentes[21],[22]...

En 1316, Nicolas de la Rivière, commandeur d'Éterpigny conclut un accord avec les chapitres canoniaux du diocèse de Noyon au sujet des prébendes laissées vacantes du fait de la suppression de l'ordre des Templiers dont la commanderie d'Éterpigny voulait conserver les revenus[16].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

En 1536, pendant le siège de Péronne, Jean d'Humières commandeur d'Éterpigny parvient à entrer dans Péronne avec un important chargement de vivres mais il est tué par un coup de canon.

Cent ans après, en 1636, lors de la guerre de Trente Ans, Éterpigny souffre des invasions espagnoles.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, Éterpigny a souffert des réquisitions en argent et en nature que les Prussiens ont imposées aux habitants[2].

Éterpigny a été desservie par une gare de 1873 à 1970, située sur la ligne de Saint-Just-en-Chaussée à Douai[23], qui facilitait le déplacement des personnes et le transport des marchandises.

Le village est considéré comme détruit à la fin de la Première Guerre mondiale[24] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [25].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001   Jean-Luc Maerten   Décédé en cours de 2e mandat 2008-2014[26]
Élu pour la fin du
mandat 2008-2014
En cours
(au 8 octobre 2020)
Nicolas Prousel   Réélu pour le mandat 2020-2026[27],[28]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].

En 2021, la commune comptait 165 habitants[Note 4], en diminution de 6,25 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
204190209231241258275279277
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
240266218205216208214200204
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
197200198130154180169140144
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
129124143167185184176175173
2021 - - - - - - - -
165--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

L'agriculture demeure l'activité dominante de la commune.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Médard.
  • Monument aux morts.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Éterpigny », Ma commune, Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (consulté le ).
  • Carte spéciale des régions dévastées : 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest], Service géographique de l'armée, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le réseau Trans'80 en ligne ».
  2. a b et c E. Hadengue, instituteur, Notice géographique et historique sur la commune d'Eterpigny, Archives départementales de la Somme, .
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  5. « Orthodromie entre Éterpigny et Estrées-Mons », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Estrees-mons-inra » (commune d'Estrées-Mons) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Estrees-mons-inra » (commune d'Estrées-Mons) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Péronne », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 346 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
  16. a et b Abbé Paul Decagny, L'arrondissement de Péronne, Recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, Péronne, .
  17. Michiels-Broeders, Bulletin de la Commission royale de toponymie et dialectologie, vol. 68 à 69, , p. 369.
  18. Roger Brunet, Trésor du terroir : Les noms de lieux de la France, .
  19. Didier Lamotte, « À Éterpigny-Barleux, une occupation de l'âge du Bronze, la Tène jusqu'à la fin de la période romaine », Actualités : Actualités de l'Inrap, sur https://www.inrap.fr, (consulté le ).
  20. Michel de La Torre, Guide de l'art et de la nature Somme, Paris, Nathan, (ISBN 978-2-09-286380-0).
  21. (la) « Cartulaire de la commanderie des Hospitaliers d'Éterpigny, au diocèse de Noyon (1134-1283). », Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. NAL 927 (consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
  22. « Commanderie d'Eterpigny », Chartes d'Europe et d'Orient, sur http://www.templiers.net/, Site des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (consulté le ).
  23. Vincent Fouquet, « Suivre les rails sur 10,5 km, de Marchélepot à Péronne : La Coulée verte est le nom de l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Saint-Just à Douai. Abandonnée dans les années 1970, elle a partiellement disparu. Quelques vestiges demeurent. Voies, maisons de garde-barrière, ponts… nous vous proposons de suivre le tracé historique de Chaulnes à Épehy, tout l’été. La deuxième étape nous conduit de la sortie de Marchélepot à Péronne, soit 10,5 kilomètres truffés d’épaisse végétation, de fraîcheur, mais aussi de tristes découvertes, fruits des incivilités de l’espèce humaine », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
  25. Journal officiel du 30 octobre 1920, p. 16879.
  26. « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
  27. Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Liste des maires de la Somme » [PDF], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  28. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.