Îles Britanniques

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Îles Britanniques
British Isles, British and Irish Isles ou Great Britain and Ireland (en)
Vue satellite des îles Britanniques.
Vue satellite des îles Britanniques.
Géographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Irlande Irlande
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 55° N, 5° O
Superficie 315 134 km2
Nombre d'îles Plus de 6 000
Île(s) principale(s) Grande-Bretagne, Irlande
Point culminant Ben Nevis (1 344 m sur Grande-Bretagne)
Géologie Îles continentales et volcaniques, bancs de sable
Administration
Statut Archipel partagé entre deux pays (Irlande et Royaume-Uni) et trois dépendances de la Couronne britannique (Île de Man et les bailliages de Guernesey et de Jersey).
Démographie
Population 69 800 000 hab. (2015)
Densité 221,49 hab./km2
Plus grande ville Londres
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC±00:00
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Îles Britanniques
Îles Britanniques
Archipels en Irlande - Archipels du Royaume-Uni

Les îles Britanniques (ou la Grande-Bretagne et l’Irlande ou les îles Anglo-Celtes en Irlande où le terme îles Britanniques n’est pas reconnu[Note 1]) forment un archipel de l'océan Atlantique situé au nord-ouest de l’Europe continentale comprenant principalement la Grande-Bretagne et l’Irlande ainsi que de nombreuses îles plus petites situées à proximité telles que l’île de Man, les îles Scilly, les Hébrides, les Shetland et les Orcades, pour un total de plus de 6 000 îles soit une superficie de 528 200 km2.

Politiquement, l'archipel est divisé depuis 1922 en deux États souverains, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (composé de quatre nations constitutives : Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) et l’Irlande[Note 2], auxquelles on adjoint trois dépendances de la Couronne britannique, l’île de Man et, dans les îles Anglo-Normandes, les bailliages de Guernesey et de Jersey.

Terminologie

Terminologie britannique des entités politiques des îles Britanniques : cette terminologie n'est pas reconnue par l'Irlande et géographiquement, les îles Anglo-Normandes font partie du massif Armoricain.

Les îles Britanniques sont d'un point de vue géographique, constitués de deux îles principales : la Grande-Bretagne et l'Irlande. D'un point de vue politique, deux pays se partagent l'archipel : l'État d'Irlande qui occupe le sud de l'île éponyme, et le Royaume-Uni qui possède la Grande-Bretagne ainsi que le nord-est de l'île d'Irlande connu sous le nom d'Irlande du Nord.

Le Royaume-Uni se compose de quatre nations constitutives : l'Irlande du Nord, l'Angleterre, le pays de Galles et l'Écosse.

Les îles Anglo-Normandes (bailliages de Guernesey et Jersey) et l'île de Man sont rattachées à la Couronne britannique mais ne font pas formellement partie du Royaume-Uni.

Enfin, l'îlot de Rockall est sous souveraineté britannique mais est revendiqué par l'Irlande, le Danemark (au nom des îles Féroé) et l'Islande.

Controverse

Certains rédacteurs préfèrent la dénomination « Îles Anglo-celtiques » à celle « d’Îles Britanniques », par exemple :

« La part des pays méditerranéens de l’UE 15 (France, Espagne, Italie, Grèce, Portugal) décroîtrait quelque peu, alors que celle des Îles anglo-celtiques (Irlande, Royaume-Uni) se maintient[1]. »

Pourtant le terme anglais « British Isles » appartient à la terminologie britannique et en tant que tel, est contesté par l’Irlande, qui considère qu’il implique nécessairement une connotation politique. Pour cette raison, il n’est pas mentionné dans les textes officiels du gouvernement irlandais et en septembre 2005, le ministre des Affaires étrangères, Dermot Ahern, a déclaré :

« Îles Britanniques n'est pas un terme officiellement reconnu dans le contexte juridique ou intergouvernemental. Il ne possède aucun statut officiel. Le gouvernement, y compris le ministère des Affaires étrangères, n'emploie pas ce terme[2]. »

En revanche, les partisans de la terminologie britannique affirment que « British Isles » est un terme purement géographique, car il remonte à l’antiquité. En effet, vers 320 av. J.-C., Pytheas mentionnait les Πρεττανικη, des îles de l'Atlantique nord, même si les Grecs employaient aussi le mot Ἀλβίων, qui a donné, entre autres, le français Albion et le gaélique Alba.

Toutefois, l’expression française « Îles Britanniques » ne daterait que de 1834. Pour sa part, le moteur de recherche Google Books ne présente aucune occurrence de l'expression avant 1757 avec un grand pic à partir des années 1780, avec l'ascension du second Empire britannique[3].

En jèrriais, variante jersiaise du normand, on emploie aussi le vocable d'Îles Britanniques[4].

Géographie

Localisation

Topographie

La plus grande île de l’archipel est la Grande-Bretagne avec 216 777 km2 (10e au monde et 1re d'Europe par superficie), soit près des trois quarts de la superficie de l'archipel.

La deuxième île de l’archipel est l'Irlande avec 84 406 km2 (21e au monde et 3e d'Europe par superficie) et représente environ un quart de la superficie de l'archipel.

Les autres îles, plus petites, sont :

Hydrographie

Climat

Géologie

Structure géologique (simplifiée) de la Grande-Bretagne.

Icart Point à Guernesey a donné son nom au cycle icartien. Plus généralement, tout le bailliage de Guernesey recèle des gneiss qui figurent parmi les plus vieilles roches d'Europe.

Biodiversité

Géographie humaine

Transports

Histoire

Époques pré-romaine et romaine

La densité historique des îles Britanniques est reliée à l’évolution de la structure géographique des îles :

  • L'Âge de glace laisse un paysage montagnard froid et humide. Les terres servaient surtout à l'élevage de bétail. La production agricole et artisanale était ainsi limitée (en Écosse, on ne retrouve pas de trace d'activité de poterie), la population était beaucoup moins dense qu'en Europe. Par conséquent, l'organisation politique n'était pas très développée.
  • Jusqu'au VIe millénaire av. J.-C., ce que nous appelons « Grande-Bretagne » était reliée à l'Europe continentale par un territoire presque aussi vaste appelée Doggerland, qui se trouvait alors dans la partie méridionale de la mer du Nord.
    La population néolithique présente sur les îles développa les techniques d'agriculture afin de mieux rentabiliser les terres en les rendant plus fertiles. La construction de Stonehenge, au sud de l'Angleterre, montre que les structures religieuses simples se complexifient et sont ritualisées.

En Grande-Bretagne, une migration massive est survenue il y a environ −4 500 ans depuis le continent qui introduit la culture campaniforme dans l'île. La propagation du complexe campaniforme est associée au remplacement d'environ 90 % du patrimoine génétique existant en quelques centaines d'années. Cette migration se produit dans le prolongement de l'expansion vers l'ouest qui avait amené l'ascendance liée à la steppe pontique en Europe centrale et du nord au cours des siècles précédents[5],[6]. Il est probable que l'hydronymie des îles Britanniques soit liée à cette population[7].

Vers 1000 av. J.-C., les Celtes venus du Nord de l'Europe, après avoir traversé l'Ouest du continent en passant par la Gaule, arrivent dans les îles Britanniques, d'abord en Irlande avec les Gaëls et en Écosse avec les Pictes, puis plus tardivement le sud et l'est de la Grande-Bretagne avec les Bretons. Civilisation guerrière très hiérarchisée dominée par une classe aristocratique, celle-ci se caractérise notamment par l'édification d'oppidums et le développement d'une industrie métallurgique.

En 55 av. J.-C., l'Empire romain convoitant les richesses minières des îles britanniques, entame, avec Jules César, la Conquête de la Grande-Bretagne. Durant cette occupation qui durera jusqu'au début du Ve siècle, les romains développèrent un réseau routier et un tissu urbain qui sera à l'origine des villes britanniques modernes. Ils mèneront aussi auprès des peuplades celtes une politique d'assimilation, notamment chez les Bretons qui, presque romanisées, deviendront alors des Britto-romains, civilisation métissée, à la fois celte et romaine. Les autres peuples celtiques, notamment ceux d'Écosse et d'Irlande ainsi que des Bretons de l'ouest, échappant au joug de Rome et donc peu réceptif à cette stratégie, conserveront cette culture celte, attitude qu'ils garderont lors de l'arrivée des anglo-saxons.

Saxons et Vikings

Subissant des revers militaires important dans divers endroits de leur empire, les romains décidèrent d'abandonner les îles britanniques à leur sort, et se replièrent donc sur le continent vers l'an 410. Les régions évacuées subirent alors les assauts des tribus celtes comme les Pictes d'Écosse et Scots d'Irlande.
Les cultures furent abandonnées, les champs se reboisèrent, et si les grandes villes résistèrent mieux aux attaques, les plus petites furent pillées et incendiées.

Cependant, la résistance des britto-romains s'organisa autour du chef Vortigern, mais ces derniers néanmoins demandèrent en 449 aux Saxons d'Allemagne du nord de leur venir en aide. Ceux-ci acceptèrent l'offre et débarquèrent aussitôt en Grande-Bretagne, accompagné d'alliés comme les Angles et les Jutes. Les nouveaux arrivants s'acquittèrent de leur tâche en mettant fin aux attaques des Pictes et des Scots, puis décidèrent de s'implanter définitivement dans l'île.

Moyen Âge

XVIe siècle, siècle des Tudors

XVIIe siècle vers la rébellion

XVIIIe siècle : de la Glorieuse révolution à la Révolution française

1815-1914 : l'époque des réformes

XXe siècle

Politique

Entre 1801 et 1922, la Grande-Bretagne et l'Irlande formaient le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande par l'Acte d'Union de 1800. À la suite de la Guerre d'indépendance irlandaise, 6 comtés de l’Irlande du Nord ayant une forte majorité protestante restent rattachés au Royaume-Uni, les 26 autres constituent l'État libre d'Irlande qui devient une république en 1949.

Il subsiste cependant plusieurs domaines de coopération entre les îles :

  • Circulation entre les îles : depuis l’indépendance de l'Irlande, une zone de libre circulation a continué d’exister à travers toutes les régions. En 1997, l’Union européenne a officiellement reconnu dans le traité d’Amsterdam une « Zone Commune de circulation ».
  • Droit de vote : tous les citoyens des îles Britanniques ont un droit de vote en commun dans les juridictions de l’archipel, sauf pour les élections présidentielles et les référendums en Irlande.
  • Nationalité des habitants de l’Irlande du Nord : les Nord-Irlandais peuvent choisir d'avoir la nationalité irlandaise ou britannique ou les deux à la fois[8]

Le conseil britannico-irlandais (en anglais British–Irish Council, soit BIC) a été créé en 1999 à la suite de l’accord de Belfast (ou accord du Vendredi Saint) de 1998. Il est composé de tous les partis politiques des îles.

Économie

Population

Démographie

80 % de la population des îles Britanniques est concentrée en Angleterre. En Irlande, en Écosse et au pays de Galles, la population est la plus dense près de leurs capitales respectives, dans leurs alentours. Les agglomérations de population les plus importantes (de plus de 1 million d’habitants) sont situées dans les zones suivantes :

La population en Angleterre a sans cesse augmenté tout au long des décennies, tandis que celles d’Écosse et du pays de Galles ont peu augmenté pendant le XXe siècle – la population en Écosse n’ayant pas changé depuis 1951. L’Irlande porte aujourd’hui encore des traces de la Grande Famine qui y a sévi entre 1845 et 1849, voire 1951 : la population ne représente plus alors que moins d'un dixième de la population des îles Britanniques, des millions de victimes décèdent, d’autres émigrent massivement vers le Royaume-Uni ou les États-Unis.

Culture

Notes et références

Notes

  1. Pour ne pas créer de polémique, le gouvernement britannique évite soigneusement ce terme lorsqu’il doit s'entretenir avec le gouvernement irlandais
  2. L'Irlande en tant qu'État est souvent appelée par abus de langage république d'Irlande pour la différencier de l'île, mais officiellement son nom est simplement Irlande. Pour plus d'informations, voir : Noms de l'État d'Irlande.

Références

  1. Évaluation des mesures de la PAC dans le secteur ovin – caprin, Tender N° AGRI 2010 Eval 02 , pour la DG Agri – Commission européenne, Rapport final, novembre 2011 [PDF]
  2. (en) « Written Answers - Official Terms. : Question 593, Dáil Éireann Debate Vol. 606 No. 10 », Tithe an Oireachtais (Chambre des députés),
  3. « Recherche du terme « Îles Britanniques » pour la période 1300-2017 », Google Books Ngram Viewer,
  4. Modèle:Fra-nor Noms de maisons en Jèrriais sur societe-jersiaise.org, website de la société jersiaise.
  5. (en) Iñigo Olalde, Selina Brace […], David Reich, The Beaker phenomenon and the genomic transformation of northwest Europe, nature.com, 555, pages 190–196, 8 mars 2018
  6. (en) Arrival of Beaker folk changed Britain for ever, ancient DNA study shows, theguardian.com, 22 février 2018
  7. (en) Peter R. Kitson river-names British and European River-Names, Transactions of the Philological Society, 94(2):73 - 118, mars 2008
  8. (en) « About Northern Ireland | nidirect », nidirect,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Îles Britanniques.

Bibliographie

  • Stéphane Lebecq (dir.), Fabrice Bensimon, Frédérique Lachaud et Joseph Ruggiu, Histoire des îles britanniques, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige Manuels », , 2e éd. (1re éd. 2007), 976 p. (ISBN 213061745X et 978-2130617457)

Articles connexes

Liens externes