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« Symbolisme du coq » : différence entre les versions

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Le '''symbolisme du coq''' est lié à son caractère mais aussi au fait qu'il est le seul mâle de la basse-cour.
Le '''symbolisme du coq''' est lié à son comportement habituel et à son caractère mais aussi au fait qu'il est souvent le seul mâle de la basse-cour.


Du fait de sa vaillance, il surmonte bon nombre de [[monument aux morts|monuments aux morts]] érigés après la [[Première Guerre mondiale]]<ref>{{pdf}} [http://www.cndp.fr/crdp-toulouse/IMG/pdf/academie_besancon_-_2_monuments_aux_morts_les_symboles.pdf Voir page 3], sur le site cndp.fr, consulté le 11 décembre 2015</ref>.
Du fait de sa vaillance, il surmonte bon nombre de [[monument aux morts|monuments aux morts]] érigés après la [[Première Guerre mondiale]]<ref>{{pdf}} [http://www.cndp.fr/crdp-toulouse/IMG/pdf/academie_besancon_-_2_monuments_aux_morts_les_symboles.pdf Voir page 3], sur le site cndp.fr, consulté le 11 décembre 2015</ref>.
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L'emblème du [[Mouvement wallon]], de la [[Communauté française de Belgique]] et de la [[Région wallonne]] est également le coq gaulois, cependant il est représenté [[Coq hardi (héraldique)|combattant]] plutôt que chantant<ref name="drapeau wallon">[http://www.wallonie-en-ligne.net/Encyclopedie/Thematiques/Notices/DrapeauW.htm Drapeau Wallon], sur le site wallonie-en-ligne.net, consulté le 11 décembre 2015.</ref>.
L'emblème du [[Mouvement wallon]], de la [[Communauté française de Belgique]] et de la [[Région wallonne]] est également le coq gaulois, cependant il est représenté [[Coq hardi (héraldique)|combattant]] plutôt que chantant<ref name="drapeau wallon">[http://www.wallonie-en-ligne.net/Encyclopedie/Thematiques/Notices/DrapeauW.htm Drapeau Wallon], sur le site wallonie-en-ligne.net, consulté le 11 décembre 2015.</ref>.


== Caractère attribué au coq ==
== Caractères attribués au coq ==
Selon les auteurs le coq a différents traits de caractère mais il en ressort : batailleur, orgueilleux, conquérant et agressif, toujours en noise et turbulents<ref>[http://sciences.gloubik.info/spip.php?article852 Opinions sur le caractère des animaux : Le pigeon — Le coq], sur le site gloubik.info, consulté le 12 décembre 2015</ref>.
Selon les auteurs le coq a différents traits de caractère qui sont déduits de son comportement mais il en ressort : annonceur du jour et de la fin de la nuit par son chant, batailleur, orgueilleux, conquérant et agressif, toujours en noise et turbulent<ref>[http://sciences.gloubik.info/spip.php?article852 Opinions sur le caractère des animaux : Le pigeon — Le coq], sur le site gloubik.info, consulté le 12 décembre 2015</ref>.


== Symbole de la Gaule ==
== Symbole de la Gaule ==
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Ce jeu de mots de lettrés disparaît dans les textes du [[haut Moyen Âge]]. Le coq est devenu à cette époque un animal dévalorisé associé à la luxure, la colère, la bêtise ou son côté belliqueux. [[Isidore de Séville]], père de l'étymologie médiévale, n'établit aucune relation entre le coq et la Gaule. Pour lui le terme gallus dérive du latin ''castratio'', le coq étant le seul oiseau que l'on castre. Ce n'est qu'au début du Bas Moyen Âge ({{s-|XII}}) que des auteurs au service du roi d'Angleterre ou de l'empereur germanique réutilisent le [[calembour]] dans une littérature de type pamphlétaire et satirique, faisant remarquer que les Français (tout particulièrement les chevaliers ou leur roi [[Louis VII]] et [[Philippe Auguste]]) sont tout aussi orgueilleux que l'animal de basse-cour. Au {{s-|XIII|e}}, l'[[Guelfes et gibelins|Italie gibeline]] recourt également à cette comparaison péjorative pour discréditer la politique expansionniste de [[Charles Ier de Sicile|Charles d'Anjou]] dans le sud de la péninsule. Les textes polémiques opposent alors souvent le coq gaulois et l'aigle de ces ennemis, roi des airs, cette opposition restant une des constantes de l'emblématique européenne jusqu'à la [[Première Guerre mondiale]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Pierre Nora]]|titre=Les Lieux de mémoire: Les France|éditeur=Gallimard|date=1992|passage=509-510|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
Ce jeu de mots de lettrés disparaît dans les textes du [[haut Moyen Âge]]. Le coq est devenu à cette époque un animal dévalorisé associé à la luxure, la colère, la bêtise ou son côté belliqueux. [[Isidore de Séville]], père de l'étymologie médiévale, n'établit aucune relation entre le coq et la Gaule. Pour lui le terme gallus dérive du latin ''castratio'', le coq étant le seul oiseau que l'on castre. Ce n'est qu'au début du Bas Moyen Âge ({{s-|XII}}) que des auteurs au service du roi d'Angleterre ou de l'empereur germanique réutilisent le [[calembour]] dans une littérature de type pamphlétaire et satirique, faisant remarquer que les Français (tout particulièrement les chevaliers ou leur roi [[Louis VII]] et [[Philippe Auguste]]) sont tout aussi orgueilleux que l'animal de basse-cour. Au {{s-|XIII|e}}, l'[[Guelfes et gibelins|Italie gibeline]] recourt également à cette comparaison péjorative pour discréditer la politique expansionniste de [[Charles Ier de Sicile|Charles d'Anjou]] dans le sud de la péninsule. Les textes polémiques opposent alors souvent le coq gaulois et l'aigle de ces ennemis, roi des airs, cette opposition restant une des constantes de l'emblématique européenne jusqu'à la [[Première Guerre mondiale]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Pierre Nora]]|titre=Les Lieux de mémoire: Les France|éditeur=Gallimard|date=1992|passage=509-510|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


== Symbole religieux ==
== Symboles religieux ==
===Dans le christianisme===
Le coq figure au [[Faîtage|faîte]] de très nombreux clochers, en raison du coq des [[Évangile]]s et de l'épisode de [[Reniement de saint Pierre]], d'où la légende qui veut que l'apôtre empalait tous les gallinacés imprudents lorsqu'ils venaient l'importuner et lui rappeler sa lâcheté. Puis, repentant, saint Pierre s'avisa de les exposer en belle place et cette coutume se transmit de les placer sur le sommet des clochers<ref>{{ouvrage|auteur=Louis Arnould de Grémilly|titre=Le coq|éditeur=Flammarion|date=1958|passage=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Les premiers chrétiens se réunissaient pour une prière matinale au chant du coq, jusqu'à l'apparition des cloches, vers le {{s-|V|e}}, époque à laquelle apparaîtrait également le coq sur les clochers. Emblème de la vigilance et de l'activité car il annonce le jour, tel le curé veillant sur sa paroisse et dont le principal devoir est le sermon public, le coq doré à la queue étalée devient la [[girouette]] la plus répandue des clochers à partir du {{s-|IX|e}} dans toute l'Europe occidentale<ref>{{Article|auteur=[[Colette Beaune]]|titre=Pour une préhistoire du coq gaulois|périodique=[[Médiévales]]|date=1986|volume=5|numéro=10|pages=72|url texte=}}</ref>.
Le coq est, dans la symbolique chrétienne, à multiples entrées :

- Dans la Bible il est considéré comme le plus intelligent des animaux. (Job 38,36)

- Le coq symbolise '''le retour de la lumière du jour après les ténèbres de la nuit''', comme le Christ l'a fait sur le plan spirituel, car il a fait passer le monde des ténèbres à la lumière par son enseignement, par toute sa vie, par sa mort et sa résurrection. Le coq est une représentation du Christ qui annonce le jour nouveau de la foi.<ref>Cazenave, Michel (sous la direction de), Encyclopédie des symboles, Librairie Générale Française, 1996 ; Charbonneau-Lassay, Louis, Le Bestiaire du Christ, Albin-Michel, Paris, 2006, pp. 632-634</ref> Le chant du coq réveille les gens à l'aube pour les appeler à la vie chrétienne qui fait passer tout être humain du mal au bien, comme le prédicateur chrétien doit réveiller ceux qui sont endormis spirituellement, tel le curé veillant sur sa paroisse et dont le principal devoir est le sermon public.<ref>Sandrine Restelli-Imbert, Marie-Christine Braillard, Hélène Cavalié, Des oiseaux… de la fin du Moyen Âge au XXIe siècle, Digne-les-Bains, Musée départemental d’art religieux, 2011, catalogue de l’exposition Des oiseaux, cathédrale Saint-Jérôme de Digne-les-Bains et prieuré de Salagon, Mane, juillet 2011-avril 2012. ISBN 978-2-86004-005-1. p. 29</ref> Annonçant le jour, le coq incarne donc la vigilance et l'activité, par opposition au sommeil et à la paresse. Les premiers chrétiens se réunissaient pour une prière matinale au chant du coq, jusqu'à l'apparition des cloches, vers le {{s-|V|e}}, peu avant l'époque à laquelle apparaîtrait également le coq sur les clochers.

- Le coq est aussi un symbole [[Eschatologie|eschatologique]] car, comme il annonce le jour nouveau, de même, le chrétien attend le jour où le Seigneur reviendra.
Ce sont sans doute plusieurs aspects de cette symbolique qui sont à l'origine d'une représentation de ce volatile au [[Faîtage|faîte]] de très nombreux clochers d'églises catholiques, partout en Europe occidentale et pas seulement en France.<ref>{{Article|auteur=[[Colette Beaune]]|titre=Pour une préhistoire du coq gaulois|périodique=[[Médiévales]]|date=1986|volume=5|numéro=10|pages=72|url texte=}}</ref> On appelle ces coqs de clocher "cochets".[http://www.cnrtl.fr/definition/cochet]. Attestées depuis le VIe siècle par Saint Eucher <ref>Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, Oxus, Paris, 2007,p38</ref>, son rôle est de désigner les églises qui sont orientées, c'est à dire tournées vers l’orient, le soleil levant, l’Est et donc Jérusalem. Le plus ancien coq de clocher se trouve à Brescia en Italie, et date de 820.<ref>Rossana Prestini, "Vicende faustiniane", in AA.VV., "La chiesa e il monastero benedettino di San Faustino Maggiore in Brescia", Gruppo Banca Lombarda, La Scuola, Brescia 1999, p. 243</ref><ref>Fedele Savio, "Gli antichi vescovi d'Italia. La Lombardia", Bergamo 1929, p. 188</ref> Le coq à la queue étalée devient la [[girouette]] la plus répandue des clochers à partir du {{s-|IX|e}}. De plus le coq-girouette du clocher, toujours face au vent, symboliserait ainsi le Christ rédempteur qui protège le chrétien des péchés et des dangers.<ref>Louis Arnould de Grémilly, Le coq, Flammarion, 1958, p. 50</ref>

À tous les symboles évoqués, il faut ajouter l'épisode relaté dans les quatre [[Évangile]]s du [[Reniement de saint Pierre]] qui raconte comment Pierre a renié à trois reprises le Christ en niant le connaitre (car il craignait pour sa propre vie) avant que le chant du coq ne retentisse, comme le lui avait prédit Jésus lui-même quelques heures auparavant. De ce récit biblique a découlé une légende qui raconte que l'apôtre aurait empalé tous les gallinacés imprudents lorsqu'ils venaient l'importuner et lui rappeler sa lâcheté. Puis, repentant, saint Pierre se serait avisé de les exposer en belle place et cette coutume se serait transmise de les installer sur le sommet des clochers<ref>{{ouvrage|auteur=Louis Arnould de Grémilly|titre=Le coq|éditeur=Flammarion|date=1958|passage=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

De très nombreux saints catholiques ont comme attribut un coq, à commencer bien sûr par Saint Pierre lui-même, mais aussi Saint Guy, Sainte Odile, Saint Jacques le Majeur, Saint Corneille, Saint Gall, Saint Tropez, Saint Landry de Soignies, Saint Charlemagne, Saint Dominique de la Calzada.<ref>[http://www.dictionnairedessymboles.fr/article-le-symbolisme-du-coq-61928839.html]</ref>

===Dans l'islam===
Le coq est symbole de lumière et de résurrection du jour du jugement dernier. Il est celui qui avertit en criant. Mahomet aurait dit : « Le coq blanc est mon ami ; il est l’ennemi de l’ennemi de Dieu ». Ce [[hadîth]] se trouve dans le recueil [[Sahih al-Bukhari]] 11,326. L'ennemi de Dieu c'est évidemment le [[Iblis|Shaitan]] (arabe: شَيْطَان) même racine sémitique que l'hébreu שָׂטָן (Sātān) c'est-à-dire [[Satan]] en français. C'est lui qui empêche le croyant de se lever pour faire sa prière du matin. Une croyance populaire musulmane dit qu’au paradis un très grand coq d’une éclatante blancheur se dresse sur ses ergots pour chanter les louanges d'Allah et que ce serait pour cela que les coqs des basses-cours terrestres poussent leurs cocoricos en chœur quand l'aube point.[http://www.dictionnairedessymboles.fr/article-le-symbolisme-du-coq-61928839.html]

Le coq tient un rôle important dans le rituel [[Yârsânisme|Ahl-al Haqq]].<ref>Chebel, Malek, Dictionnaire des symboles musulmans, Albin-Michel, Paris, 1995</ref>


== Symbole de la Wallonie ==
== Symbole de la Wallonie ==

Version du 21 juin 2016 à 01:34

Le symbolisme du coq est lié à son comportement habituel et à son caractère mais aussi au fait qu'il est souvent le seul mâle de la basse-cour.

Du fait de sa vaillance, il surmonte bon nombre de monuments aux morts érigés après la Première Guerre mondiale[1].

L'emblème du Mouvement wallon, de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne est également le coq gaulois, cependant il est représenté combattant plutôt que chantant[2].

Caractères attribués au coq

Selon les auteurs le coq a différents traits de caractère qui sont déduits de son comportement mais il en ressort : annonceur du jour et de la fin de la nuit par son chant, batailleur, orgueilleux, conquérant et agressif, toujours en noise et turbulent[3].

Symbole de la Gaule

L'utilisation politique faisant du coq gaulois un emblème ethnique ou géographique est une invention tardive d'érudits de la Renaissance (Paul Émile, Jean Lemaire) qui diffusent cette expression, pensant à tort que cet animal était l'emblème de la Gaule indépendante, avant la conquête romaine, et par là le plus ancien emblème français[4]. En réalité, cette expression apparaît chez les poètes romains qui créent un jeu de mot basé sur l'homophonie gallus, « le coq » et gallus, « le Gaulois » habitant la Gallia, la Gaule. Le coq est à cette époque un attribut de plusieurs dieux romains (Jupiter, Mars, Apollon et surtout Mercure, la plupart des images de coq ou des objets en forme de coq que les archéologues ont mis au jour étant des coqs votifs, offerts dans toute la Gaule romaine) dont les qualités de bravoure, de vigueur sexuelle et de vigilance sont louées. Suétone ou César reprennent ce calembour, créant une association flatteuse des Gaulois avec l'animal[5].

Ce jeu de mots de lettrés disparaît dans les textes du haut Moyen Âge. Le coq est devenu à cette époque un animal dévalorisé associé à la luxure, la colère, la bêtise ou son côté belliqueux. Isidore de Séville, père de l'étymologie médiévale, n'établit aucune relation entre le coq et la Gaule. Pour lui le terme gallus dérive du latin castratio, le coq étant le seul oiseau que l'on castre. Ce n'est qu'au début du Bas Moyen Âge (XIIe siècle) que des auteurs au service du roi d'Angleterre ou de l'empereur germanique réutilisent le calembour dans une littérature de type pamphlétaire et satirique, faisant remarquer que les Français (tout particulièrement les chevaliers ou leur roi Louis VII et Philippe Auguste) sont tout aussi orgueilleux que l'animal de basse-cour. Au XIIIe siècle, l'Italie gibeline recourt également à cette comparaison péjorative pour discréditer la politique expansionniste de Charles d'Anjou dans le sud de la péninsule. Les textes polémiques opposent alors souvent le coq gaulois et l'aigle de ces ennemis, roi des airs, cette opposition restant une des constantes de l'emblématique européenne jusqu'à la Première Guerre mondiale[6].

Symboles religieux

Dans le christianisme

Le coq est, dans la symbolique chrétienne, à multiples entrées :

- Dans la Bible il est considéré comme le plus intelligent des animaux. (Job 38,36)

- Le coq symbolise le retour de la lumière du jour après les ténèbres de la nuit, comme le Christ l'a fait sur le plan spirituel, car il a fait passer le monde des ténèbres à la lumière par son enseignement, par toute sa vie, par sa mort et sa résurrection. Le coq est une représentation du Christ qui annonce le jour nouveau de la foi.[7] Le chant du coq réveille les gens à l'aube pour les appeler à la vie chrétienne qui fait passer tout être humain du mal au bien, comme le prédicateur chrétien doit réveiller ceux qui sont endormis spirituellement, tel le curé veillant sur sa paroisse et dont le principal devoir est le sermon public.[8] Annonçant le jour, le coq incarne donc la vigilance et l'activité, par opposition au sommeil et à la paresse. Les premiers chrétiens se réunissaient pour une prière matinale au chant du coq, jusqu'à l'apparition des cloches, vers le Ve siècle, peu avant l'époque à laquelle apparaîtrait également le coq sur les clochers.

- Le coq est aussi un symbole eschatologique car, comme il annonce le jour nouveau, de même, le chrétien attend le jour où le Seigneur reviendra.

Ce sont sans doute plusieurs aspects de cette symbolique qui sont à l'origine d'une représentation de ce volatile au faîte de très nombreux clochers d'églises catholiques, partout en Europe occidentale et pas seulement en France.[9] On appelle ces coqs de clocher "cochets".[2]. Attestées depuis le VIe siècle par Saint Eucher [10], son rôle est de désigner les églises qui sont orientées, c'est à dire tournées vers l’orient, le soleil levant, l’Est et donc Jérusalem. Le plus ancien coq de clocher se trouve à Brescia en Italie, et date de 820.[11][12] Le coq à la queue étalée devient la girouette la plus répandue des clochers à partir du IXe siècle. De plus le coq-girouette du clocher, toujours face au vent, symboliserait ainsi le Christ rédempteur qui protège le chrétien des péchés et des dangers.[13]

À tous les symboles évoqués, il faut ajouter l'épisode relaté dans les quatre Évangiles du Reniement de saint Pierre qui raconte comment Pierre a renié à trois reprises le Christ en niant le connaitre (car il craignait pour sa propre vie) avant que le chant du coq ne retentisse, comme le lui avait prédit Jésus lui-même quelques heures auparavant. De ce récit biblique a découlé une légende qui raconte que l'apôtre aurait empalé tous les gallinacés imprudents lorsqu'ils venaient l'importuner et lui rappeler sa lâcheté. Puis, repentant, saint Pierre se serait avisé de les exposer en belle place et cette coutume se serait transmise de les installer sur le sommet des clochers[14].

De très nombreux saints catholiques ont comme attribut un coq, à commencer bien sûr par Saint Pierre lui-même, mais aussi Saint Guy, Sainte Odile, Saint Jacques le Majeur, Saint Corneille, Saint Gall, Saint Tropez, Saint Landry de Soignies, Saint Charlemagne, Saint Dominique de la Calzada.[15]

Dans l'islam

Le coq est symbole de lumière et de résurrection du jour du jugement dernier. Il est celui qui avertit en criant. Mahomet aurait dit : «  Le coq blanc est mon ami ; il est l’ennemi de l’ennemi de Dieu ». Ce hadîth se trouve dans le recueil Sahih al-Bukhari 11,326. L'ennemi de Dieu c'est évidemment le Shaitan (arabe: شَيْطَان) même racine sémitique que l'hébreu שָׂטָן (Sātān) c'est-à-dire Satan en français. C'est lui qui empêche le croyant de se lever pour faire sa prière du matin. Une croyance populaire musulmane dit qu’au paradis un très grand coq d’une éclatante blancheur se dresse sur ses ergots pour chanter les louanges d'Allah et que ce serait pour cela que les coqs des basses-cours terrestres poussent leurs cocoricos en chœur quand l'aube point.[3]

Le coq tient un rôle important dans le rituel Ahl-al Haqq.[16]

Symbole de la Wallonie

Drapeau officiel de la Wallonie

On pense que le coq était avant tout un symbole chez les Véromandues, un peuple gaulois de l'ancienne Gaule Belgique, avant de s'imposer comme emblème à toutes les nations gauloises. Cette hypothèse vient d'une pièce de monnaie, découverte dans leur région d'implantation, sur laquelle on voit un coq, "dans le paroxysme du mouvement, dressé sur ses ergots, le cou tendu, battant des ailes et chantant". C'est l'emblème de la Wallonie[2]..

Symbole de la France

Emblème politique et patriotique

Coq gaulois, monument dédié aux Girondins, Esplanade des Quinconces, Bordeaux. Œuvre signée Achille Dumilâtre et Victor Rich, réalisée entre 1893 et 1902
Coq gaulois triomphant au sommet du Mémorial des soldats et marins de la Charente-Inférieure édifié à La Rochelle en 1913.

Bien que des tentatives aient eu lieu pour en faire le symbole de la France à la fin de l’époque médiévale, c'est à partir de l'époque de la Renaissance que le coq commence à symboliser le roi de France, puis son royaume[17]. Sous le règne des Valois et des Bourbons, l'effigie des Rois est souvent accompagnée de cet animal censé représenter la France dans les gravures, sur les monnaies. En 1659, Louis XIV décide la création d'un ordre architectural et décoratif, l'ordre français. Le projet, retenu, de Lebrun, alterne les fleurs de lys et le coq : même s'il reste un emblème mineur, le motif architectural est présent au Louvre et à Versailles[18].

Le coq gagne une popularité particulière à l'occasion de la Révolution française et de la monarchie de Juillet, où il est introduit en remplacement du lys dynastique. À la période révolutionnaire, on le voit figurer sur un écu, orné du bonnet phrygien, sur le sceau du Premier consul et l'allégorie de la fraternité porte souvent un bâton surmonté d'un coq..

Napoléon Bonaparte substitue l'Empire à la République et dès lors l'aigle remplace le coq car pour l'Empereur : « Le coq n'a point de force, il ne peut être l'image d'un empire tel que la France ».

Après une période d'éclipse, les "Trois Glorieuses" de 1830 réhabilitent l'image du coq français et le Duc d'Orléans, c’est-à-dire Louis-Philippe, signera une ordonnance indiquant que le coq devrait figurer sur les drapeaux et les boutons d'uniformes de la garde nationale.

L'aigle impérial retrouve sa place avec Napoléon III, comme signe de la permanence de l'Empire.

Après cela, le coq ne retrouva jamais une véritable autorité au niveau politique. On peut seulement trouver quelques références éparses, telles que :

  • le sceau de la IIe République représentant la figure de la Liberté tenant un gouvernail marqué du coq ;
  • sous la IIIe République :
    • la grille du Palais de l'Élysée fut ornée d'un coq, "la grille du coq" que l'on peut voir encore actuellement ;
    • le coq apparaît occasionnellement sur des timbres[19] ;
    • les pièces de 10 Francs et de 20 Francs (en or) frappées de 1899 à 1914 portent un coq au revers ;
  • sous la IVe République :
    • les pièces de 10 Francs, de 20 Francs et de 50 Francs frappées de 1950 à 1958 portent un coq au revers ;
  • sous la Ve République :
    • la pièce de 10 Francs (Joaquin Jimenez) frappée en 1986 porte un coq à l'avers.

Modèle:Message galerie

L'insigne des maires

Insigne des maires

Créé par un décret du 22 novembre 1951, l'insigne officiel des maires aux couleurs nationales est conforme au modèle ci-après : « Sur un fond d'émail bleu, blanc et rouge portant « MAIRE » sur le blanc et « R.F. » sur le bleu ; entouré de deux rameaux de sinople, d'olivier à dextre et de chêne à senestre, le tout brochant sur un faisceau de licteur d'argent sommé d'une tête de coq d'or barbée et crêtée de gueules. »[20]

Le port de l'insigne officiel des maires aux couleurs nationales, dont l'usage est facultatif, est réservé aux maires dans l'exercice de leurs fonctions et ne dispense pas du port de l'écharpe lorsque celui-ci est prescrit par les textes en vigueur[21].

Monuments aux morts français

Le coq gaulois est un des motifs assez fréquents parmi les ornements des monuments aux morts de France. Ce symbole patriotique n'est pas privilégié dans une région plutôt que dans une autre. Il peut être représenté :

  • de face ou de côté
  • les ailes plus ou moins déployées
  • en train de chanter ou pas
  • perché éventuellement sur une sphère dominant le sommet pyramidal de l'édifice en forme d'obélisque.

Sur les monnaies française

Plusieurs pièces de monnaie ont porté le coq ; la plus récente était la Dix francs République (1986) de Joaquin Jimenez.

Emblème sportif français

Le coq fait son apparition sur un maillot sportif national en 1909[22]. C'est le Comité français interfédéral, représentant de la France à la FIFA depuis 1908 qui initie cette innovation. Il devient l'emblème de la sélection olympique française à partir de 1920. Sa présence sur les logos et autres maillots des équipes et fédérations est parfois discutée. Ainsi lorsqu'en 1997, le CNOSF décide de retirer le coq du logo officiel, certaines personnalités célèbres (dont la plus indignée était Alain Mimoun) s'élevèrent pour dénoncer cette atteinte aux valeurs de la France (le coq est néanmoins redevenu l'emblème du CNOSF en avril 2015). Beaucoup de sportifs ne cachent pas que porter un maillot frappé du coq constitue un honneur supplémentaire.

Logos de fédérations françaises de sport
  • Logo de la Fédération française de football. Il maintient trois caractéristiques identitaires traditionnelles : le coq emblématique, les couleurs nationales et l'hexagone, représentation symbolique de la France. Le logo représente « un coq issu de la forme arrondie d’un ballon délié, en même temps qu’il évoque le dynamisme du football français. Les rubans qui le composent sont le symbole de la continuité entre le passé et l’avenir, mais aussi la mise en perspective des valeurs de fête et d’enthousiasme que suscite le football. »
  • Le logotype de l’Équipe de France de football reprend les mêmes codes symboliques que celui de la FFF, mais voit son coq revêtir la couleur Or afin d’établir le lien avec le blason que l’on retrouve sur le maillot des Bleus.
  • Logo de la Fédération française de rugby à XV
  • Logo de la Fédération française de rugby à XIII
  • Logo de la Fédération française d'escrime (remplacé en 2010, sans le coq)
  • Logo de la Fédération française de tir
  • Nouveau logo de la Fédération française de Hockey sur glace
  • Logo de la Fédération française de handball (depuis avril 2016)
Logos d'entreprises commerciales
Mascottes (coqs personnifiés)

Cinéma français

Façade du cinéma Pathé de Montpellier avec l'emblème du coq.

En 1905, la société de cinéma française Pathé Frères crée son logo représentant un coq gaulois. Le coq reste aujourd'hui encore son emblème avec un changement de design intervenu en mars 1999. Le coq s'appelle "Charlie" (en référence au fondateur Charles Pathé) et fait figure de mascotte pour la société, proclamant fièrement le nom de l'entreprise avec l'utilisation de phylactères ("Pathé"). Il apparaît dans diverses poses et est censé symboliser la fière histoire de l'entreprise. Bien que légèrement irrévérencieux, Charlie sert d'unification au sein de l'entreprise et de marque "porte-parole" dans la sphère publique.

Tourisme en France

  • Le logo de la Fédération nationale des Gîtes de France représente la carte de France. « Tout comme la cheminée qui fume, les fenêtres ouvertes illustrent un foyer habité chaleureux, ouvert sur la vie et sur les autres. Le coq, symbole du jour qui se lève, reste l’emblème d’un pays recouvrant lentement sa santé ; il témoigne de la volonté de toujours regarder vers l’avenir. Au fil des années, il s’est égayé mais les bases fondamentales restent les mêmes, traces d’un véritable enracinement[23] ».
  • Le 1er logo du label "Station Verte de Vacances" (en usage de 1964 à 2006) représente un coq sur fond vert avec un soleil[24].
  • Le logo de National Tours (tour-opérateur et voyagiste créé en 1985, spécialisé dans le tourisme en autocar), représente un coq.

Assurances

Le logo de GPA Assurances (Groupe des populaires d'assurances) comporte un coq.

Notes et références

  1. [PDF] Voir page 3, sur le site cndp.fr, consulté le 11 décembre 2015
  2. a et b Drapeau Wallon, sur le site wallonie-en-ligne.net, consulté le 11 décembre 2015.
  3. Opinions sur le caractère des animaux : Le pigeon — Le coq, sur le site gloubik.info, consulté le 12 décembre 2015
  4. Bernard Richard, Les emblèmes de la République, Éditions du CNRS, (lire en ligne), p. 57
  5. Christian Goudineau, Par Toutatis! Que reste-t-il de la Gaule ?, Seuil, , p. 65-66
  6. Pierre Nora, Les Lieux de mémoire: Les France, Gallimard, , p. 509-510
  7. Cazenave, Michel (sous la direction de), Encyclopédie des symboles, Librairie Générale Française, 1996 ; Charbonneau-Lassay, Louis, Le Bestiaire du Christ, Albin-Michel, Paris, 2006, pp. 632-634
  8. Sandrine Restelli-Imbert, Marie-Christine Braillard, Hélène Cavalié, Des oiseaux… de la fin du Moyen Âge au XXIe siècle, Digne-les-Bains, Musée départemental d’art religieux, 2011, catalogue de l’exposition Des oiseaux, cathédrale Saint-Jérôme de Digne-les-Bains et prieuré de Salagon, Mane, juillet 2011-avril 2012. ISBN 978-2-86004-005-1. p. 29
  9. Colette Beaune, « Pour une préhistoire du coq gaulois », Médiévales, vol. 5, no 10,‎ , p. 72
  10. Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, Oxus, Paris, 2007,p38
  11. Rossana Prestini, "Vicende faustiniane", in AA.VV., "La chiesa e il monastero benedettino di San Faustino Maggiore in Brescia", Gruppo Banca Lombarda, La Scuola, Brescia 1999, p. 243
  12. Fedele Savio, "Gli antichi vescovi d'Italia. La Lombardia", Bergamo 1929, p. 188
  13. Louis Arnould de Grémilly, Le coq, Flammarion, 1958, p. 50
  14. Louis Arnould de Grémilly, Le coq, Flammarion,
  15. [1]
  16. Chebel, Malek, Dictionnaire des symboles musulmans, Albin-Michel, Paris, 1995
  17. Sandrine Restelli-Imbert, Marie-Christine Braillard, Hélène Cavalié, Des oiseaux… de la fin du Moyen Âge au XXIe siècle, Digne-les-Bains, Musée départemental d’art religieux, 2011, catalogue de l’exposition Des oiseaux, cathédrale Saint-Jérôme de Digne-les-Bains et prieuré de Salagon, Mane, juillet 2011-avril 2012. ISBN 978-2-86004-005-1. p. 29
  18. Jean-Claude Périquet, Le coq : histoire de plume et de gloire, Musée départemental de l'Abbaye de Saint-Riquier, , p. 33
  19. (en) The Gallic Rooster - Site de l'Ambassade de France aux États-Unis
  20. Code général des collectivités territoriales - Article D2122-5.
  21. Code général des collectivités territoriales - Article L2122-6
  22. Camuset Roland, Histoire du Coq Sportif, 1989, repris dans « Le coq dans le sport », CRDP Aquitaine, (PDF)
  23. Le logo Gîtes de France
  24. Voir historique des stations vertes

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Articles
  • Comte Maxime de Sars. "Petite Histoire de Saint-Quentin"
  • Delavenne, Magalie. Le Coq dans le sport. Bordeaux : CRDP. Texte en ligne
  • Pastoureau, Michel. « Le Coq gaulois », Les Lieux de Mémoire, Pierre NORA.
  • Pastoureau, Michel. « Les couleurs du Stade », Vingtième siècle, juillet 1990.
  • Richard, Bernard. "Le coq gaulois, emblème des Français ?", chapitre IX des "Emblèmes de la République", CNRS Éditions, 2012.
Monographies
  • Barret, Ns (de Lyon). Chant du coq des vieux Gaulois, dédié à Philippe Ier, roi des Français. Lyon : impr. de D.-L. Ayné, 1830, 4 p.
  • Camuset, Roland. Histoire du Coq Sportif, 1989.
  • Cartier, Patrice. D'où vient le coq gaulois ? Qui a inventé la pizza ? : petit guide des symboles qui font l'Europe. Paris : De La Martinière jeunesse, 2008. ISBN 978-2-7324-3825-2
  • Colas, Henri. Les Chants du coq gaulois, avec musique. Paris : Bloud et Gay, 1916, 248 p.
  • Ducrocq, Théophile. Le Coq prétendu gaulois. Paris : A. Fontemoing, 1900, 16 p. Extrait de la Revue générale du droit.
  • Ducrocq, Théophile. Le Coq prétendu gaulois, suivi d'un rapport à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et complément à la légende du coq dit gaulois, usurpant le revers de nos nouvelles monnaies d'or, 2e éd. Paris : A. Fontemoing, 1908, 38 p.
  • Maury, Arthur. Les Emblèmes et les drapeaux de la France : le coq gaulois. Paris, A. Colin, 1904, 354 p.
  • Méry, Joseph. Le Chant du coq gaulois : au profit des veuves et orphelins des braves morts pour la liberté. Paris : tous les marchands de nouveautés, 1830, 8 p.
  • Papin, Yves D. Le Coq, histoire, symbole, art, littérature. Hervas, 1993.
  • Pastoureau, Michel. Les Emblèmes de la France. Paris : C. Bonneton, 1998, 223 p. ISBN 2-86253-172-3
  • Poncet, Alice. Poème national de la grande guerre, chanté par le coq gaulois et l'alouette française. Lamalou-les-Bains : éditions de la Revue du Languedoc et des jeux floraux, 1916, 149 p.
  • Richard, Bernard. "Les emblèmes de la République", chap. IX, CNRS Éditions, 2012.
  • (Proclamation du gouvernement provisoire, pour le maintien du coq gaulois et des trois couleurs, commençant par ces mots :) République française. Citoyens de Paris, le coq gaulois et les trois couleurs.... Paris, Impr. du gouvernement, février 1848.
  • Couplets, patriotiques pour la remise du drapeau civique donné par le roi à la garde nationale de Condom. (Signé : Par un chasseur de la [...]e compagnie.) Le Coq Gaulois. Paroles de M. Ayma, ... musique de Meillan. Condom, 1831.
  • Hommage d'un patriote aux défenseurs de la nation. Le Coq gaulois, chant patriotique. Chaumont : imp. de Cavaniol, 1871.

Liens externes