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« État islamique (État) » : différence entre les versions

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{{Infobox Pays
#REDIRECT[[État islamique (organisation)]]
| nom_local=المملكة العربية السعودية
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| image_drapeau= Flag of the Islamic State in Iraq and the Levant.svg
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}}

L''''État islamique''' (en abrégé '''ÉI''') {{incise|en [[arabe]] {{lang|ar|texte=الدولة الإسلامية|trans=''ad-dawla al-islāmiyya''}}}} est un état non reconnu internationalement qui contrôle 50% du territoires irakiens et presque tous le nord de la Syrie. Proclamé le {{date|29|juin|2014}} par l'organisation du même noms. L'Etat Islamique a pour ambition de contrôler tous le Moyen-Orient et le monde islamique.l'Etat Islamique est limitrophe de la [[Turquie]], la [[Jordanie]], l'[[Iran]] et l'[[Arabie Saoudite]].

== Origine et création ==
{{Article détaillé|Al-Tawhid|Al-Qaïda en Irak|Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak}}

L'État islamique d'Irak est créé le {{date|13|octobre|2006}}<ref>Stephen Negus, [http://www.ft.com/cms/s/0/e239159e-5c6a-11db-9e7e-0000779e2340.html « Call for Sunni state in Iraq »], ''Financial Times'', 15 octobre 2006.</ref>{{,}}<ref>Bill Roggio, [http://www.longwarjournal.org/archives/2006/10/the_rump_islamic_emi.php « The Rump Islamic Emirate of Iraq »], ''The Long War Journal'', 16 octobre 2006.</ref>, par le [[Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak]] — une alliance de groupes armés djihadistes dont fait partie [[Al-Qaïda en Irak]] —, mais aussi par cinq autres groupes djihadistes irakiens<ref>{{ar}} Marwan Shahadeh, [http://alasr.ws/articles/view/8721 « {{lang|ar|القاعدة في العراق: من الثورة إلى الدولة}} »] (« al-Qā'ida fī-l-'Irāq : min aṯ-ṯawra ila-d-dawla »), ''al-'Asr'', 21 février 2007.</ref>, avec une trentaine de tribus sunnites représentant environ 70 % de la population de la province d'al-Anbar (ouest de l'Irak)<ref>Olivier Moos, [http://religion.info/french/entretiens/article_617.shtml « Syrie : querelle de légitimité pour la direction du jihad entre Jabhat an-Nusra et l'État islamique d'Irak et du Levant - Entretien avec Romain Caillet »], ''Religioscope'', 4 juillet 2013.</ref>.

Progressivement, la branche irakienne d'Al-Qaïda est absorbée dans l'État islamique ; son chef, [[Abou Hamza al-Mouhajer]], prête d'ailleurs serment d'allégeance à [[Abou Omar al-Baghdadi]], émir de l'État islamique d'Irak. En [[2007]], [[Ayman al-Zaouahiri]] annonce que {{Citation|[[Al-Qaïda en Irak]] n'existe plus}}. Les combattants de ce mouvement ont rejoint pour la plupart l'État islamique d'Irak<ref name="HP">Romain Caillet, [http://www.huffpostmaghreb.com/romain-caillet/de-la-desaffiliation-de-l_b_4062384.html « De la désaffiliation de l'État islamique à al-Qaïda »], ''Al Huffington Post Maghreb'', 8 octobre 2013.</ref>{{,}}<ref name="Obs">Céline Lussato, [http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-en-syrie/20140107.OBS1552/syrie-la-guerre-des-djihadistes-a-t-elle-eclate.html « SYRIE. La guerre des djihadistes a-t-elle éclaté ? »], ''tempsreel.nouvelobs.com'', 7 janvier 2014.</ref>.

== Relations avec Al-Qaïda ==
Les relations de l'EIIL avec [[Al-Qaïda]], dirigé depuis la mort d'[[Oussama ben Laden]] par [[Ayman al-Zaouahiri]], sont ambiguës. Bien que certaines branches locales d'Al-Qaïda en Syrie et en Irak aient fait allégeance à l'EIIL, les deux mouvements sont devenus rivaux.

Le 9 avril 2013, [[Abou Bakr al-Baghdadi]] déclare que le [[Front al-Nosra]] est une branche de l'État islamique d'Irak en [[Syrie]], il annonce la fusion de EII et du Front al-Nosra pour former l'État islamique en Irak et au [[Levant (Proche-Orient)|Levant]]. Mais le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani, bien qu'il reconnaisse avoir combattu en [[Irak]] sous ses ordres puis d'avoir bénéficié de son aide en [[Syrie]], ne répond pas favorablement à l'appel d'[[Abou Bakr al-Baghdadi|al-Baghdadi]] et renouvelle son allégeance à Ayman al-Zaouahiri, émir d'Al-Qaïda<ref name="HP" />.

En juin et en novembre 2013, Ayman al-Zaouahiri demande à l'EIIL de renoncer à ses prétentions sur la [[Syrie]], estimant qu'Abou Bakr al-Baghdadi, {{Citation|a fait une erreur en établissant l'EIIL}} sans lui en avoir demandé la permission ni même l'avoir informé. Il annonce que : {{Citation|L’État islamique en Irak et en Syrie (EIIL) va être supprimé, alors que l'Etat islamique en Irak (ISI) reste opérationnel.}} Pour al-Zaouahiri, le Front al-Nosra demeure la seule branche d'Al-Qaïda en Syrie<ref>[http://www.7sur7.be/7s7/fr/16921/Syrie/article/detail/1737421/2013/11/08/Le-Front-Al-Nosra-est-la-branche-d-Al-Qaida-en-Syrie.dhtml « Le Front Al-Nosra est la branche d'Al-Qaïda en Syrie »], ''7sur7.be'', 8 novembre 2013.</ref>.

À son tour, al-Baghdadi rejette les déclarations d'al-Zaouahiri<ref name="HP" />. En réalité, l'EIIL se considère comme un État indépendant et ne souhaite prêter aucune allégeance à Al-Qaïda, ni à aucune autre structure<ref name="Obs" />.

Des divergences opposent également Al-Qaïda et l'EIIL : les premiers considèrent que le [[djihad]] doit être mené prioritairement contre les [[États-Unis]], [[Israël]], les pays occidentaux et leurs alliés régionaux ; de son côté, depuis le départ des Américains d'Irak, l'EIIL considère que l'ennemi principal est désormais l'[[Iran]] et les [[Chiisme|chiites]]<ref name="HP" />.

En 2014 cependant, Al-Qaïda et l'EIIL entrent en conflit direct. Le 6 janvier, les rebelles syriens se révoltent contre l'EIIL, et le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, prend part à l'offensive, principalement à [[Racca]]. Al-Julani, le chef d'Al Nosra, estime que l'EIIL a une forte responsabilité dans le déclenchement du conflit mais appelle à un cessez-le-feu<ref>[http://www.45enord.ca/2014/01/syrie-le-chef-du-front-al-nosra-appelle-leiil-a-un-cessez-les-combats-fratricides/ « Syrie : le chef du Front al-Nosra appelle l’EIIL à cesser les combats fratricides »], ''45enore.ca'', 7 janvier 2014.</ref>. Mais le 11 ou le 12 janvier, à Racca, l'EIIL exécute 99 prisonniers membres du Front al-Nosra et d'[[Ahrar al-Sham]] selon l'[[Observatoire syrien des droits de l'homme|OSDH]]<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/01/13/syrie-l-eiil-accuse-de-massacres_4346784_3218.html « Syrie : l'EIIL accusé de massacres »], ''lemonde.fr'', 13 janvier 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-plus-de-1000-morts-en-2-semaines-de-combats-entre-djihadistes-et-rebelles_1314726.html « Syrie : plus de 1000 morts en 2 semaines de combats entre djihadistes et rebelles »], ''lexpress.fr'', 16 janvier 2014.</ref>.

Le 2 février 2014, Al-Qaïda publie un communiqué dans lequel il condamne les actions de l'EIIL et confirme que ce mouvement {{Citation|n'est pas une branche d’Al-Qaïda, n'a aucun lien organisationnel}} avec eux et qu'il {{Citation|n'est pas responsable de ses actions}}<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/02/03/syrie-al-qaida-desavoue-une-nouvelle-fois-l-eiil_4358868_3218.html « Al-Qaïda désavoue une nouvelle fois un groupe djihadiste en Syrie »], ''lemonde.fr'', 3 février 2014.</ref>.

Le 4 avril 2014, Ayman al-Zaouahiri appelle à un « arbitrage indépendant en vertu de la loi islamique » afin de mettre fin aux combats qui opposent en Syrie l'État islamique d'Irak et du Levant et le Front al-Nosra. Selon Romain Caillet, chercheur à l'[[institut français du Proche-Orient]] et spécialiste de la mouvance salafiste, le projet soutenu par al-Zaouahiri aurait pour conséquence de former une seule instance juridique, placée au-dessus de toutes les autres. L'autorité de l'EIIL, sur les territoires qu'il contrôle, serait alors dissoute. C'est la principale raison pour laquelle l'EIIL, qui se voit comme un véritable État, refuse cette solution et préfère celle dite des « tribunaux conjoints », où le jury serait composé pour moitié de membres de l'EIIL et pour l'autre de la brigade plaignante<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/avec-l-eiil-al-qaida-est-peu-a-peu-ringardisee-12-04-2014-1812481_24.php « Avec l'EIIL, “Al-Qaïda est peu à peu ringardisée” »], ''lepoint.fr'', le 12 avril 2014.</ref>.

Le [[2 mai]] [[2014]], Ayman al-Zaouahiri donne l'ordre au [[Front al-Nosra]] de cesser de combattre d'autres groupes djihadistes et de {{Citation|se consacrer au combat contre les ennemis de l'islam, en l'occurrence les Baasistes, les Chiites et leurs alliés.}} Il appelle également Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EIIL à se concentrer sur l'[[Irak]]<ref>[http://www.france24.com/fr/20140502-zawahiri-enregistrement-al-nosra-syrie-combat-eiil-djihadistes-al-qaida/ « Syrie : Zawahiri somme Al-Nosra de cesser de combattre les autres djihadistes »], ''France 24'', 2 mai 2014.</ref>. Ces instructions ne sont pas suivies, à cette même période, la [[bataille de Al-Busayrah]] s'engage entre Al-Nosra et l'EIIL, près de [[Deir ez-Zor]]<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/05/03/syrie-60-000-personnes-auraient-fui-les-combats-entre-djihadistes-rivaux-dans-l-est_4411242_3218.html « Syrie : {{formatnum:60000}} personnes ont fui les combats inter-djihadistes »], ''lemonde.fr'', 3 mai 2014.</ref>.

Le [[12 mai]], Abou Mohammed al-Adnani, chef de l'EIIL en Syrie, qualifie les messages de Ayman al-Zaouahiri de {{Citation|déraisonnables, irréalistes et illégitimes}}. Il déclare à ce dernier dans un enregistrement : {{Citation|Vous avez provoqué la tristesse des moudjahidines et l'exultation de leur ennemi en soutenant le traître (Abou Mohammad al-Joulani, chef d'al-Nosra). Le cheikh Oussama (c'est-à-dire : [[Oussama ben Laden]], ancien chef d'Al-Qaïda) avait rassemblé tous les moudjahidines avec une seule parole, mais vous les avez divisés et déchirés. […] Vous êtes à l'origine de la querelle, vous devez y mettre fin<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/syrie-les-djihadistes-refusent-de-se-reconcilier-12-05-2014-1821590_24.php « Syrie : les djihadistes refusent de se réconcilier »], ''lepoint.fr'', 12 mai 2014.</ref>.}}

==Proclamation du califat==
[[Fichier:Territorial control of the ISIS.svg|thumb|{{Légende/Début}}
{{Légende|#c12838|Territoire contrôlé (juin 2014)}}
{{Légende|#e7dfc9|Territoire revendiqué}}
{{Légende|#fefee9|Reste de la Syrie et de l'Irak}}
{{Légende/Fin}}]]

Le {{date|29|juin|2014}}, premier jour du [[ramadan]], l'État islamique en Irak et au Levant annonce le [[État islamique (califat)|rétablissement du califat]] et l'émir [[Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi]] est proclamé calife sous le nom d'Ibrahim. L'EIIL prend officiellement le nom d'État islamique (EI)<ref name="Obs290614" />. L'EI se revendique comme le successeur des précédents [[califat]]s, le dernier ayant disparu en [[1924]] avec le démantèlement de l'[[Empire ottoman]]<ref name="RFI290614" />. Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EI, déclare qu'il est du « devoir » de tous les musulmans du monde de prêter allégeance au nouveau calife Ibrahim : {{Citation|Musulmans (...) rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et les autres ordures de l'Occident. Revenez à votre religion}}<ref name="HP300614" />.

Selon Charles Lister, chercheur associé au Brookings Doha Centre : {{Citation|D'un point de vue géographique, l'État islamique est déjà parfaitement opérationnel en Irak et en Syrie. Il est en outre présent — mais caché — dans le sud de la Turquie, semble avoir établi une présence au Liban, et a des partisans en Jordanie, à Gaza, dans le Sinaï, en Indonésie, Arabie saoudite et ailleurs}}<ref name="HP300614" />. Pour Shashank Joshi, du [[Royal United Services Institute]] à Londres, la proclamation du califat {{Citation|ne change rien matériellement}}, mais {{Citation|ce qui change réellement c'est (...) l'ambition}} de l'État islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaïda<ref name="HP300614" />.

Par cette proclamation l'EI tient à montrer sa puissance et menace le leadership d'[[Al-Qaïda]] sur les mouvements armés djihadistes salafistes. Pour Charles Lister : {{Citation|Tous les groupes liés à Al-Qaïda et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s'ils soutiennent l'État islamique ou s'ils s'opposent à lui}}<ref>[http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/un-califat-islamique-proclame-en-irak-et-en-syrie-522409 « Un “califat islamique” proclamé en Irak et en Syrie »], ''France info'', 30 juin 2014.</ref>. Dans un communiqué, l'EI ordonne à [[Al-Qaïda]] et aux groupes armés islamistes de se soumettre à son autorité<ref name="RFI290614">[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140629-irak-eiil-proclame-creation-califat-islamique-tikrit-al-qaida-syrie/ « Irak : l’EIIL proclame le califat islamique, avec al-Baghdadi en calife »], ''RFI'', 29 juin 2014.</ref>. Plus généralement, l'EI déclare qu'Abou Bakr al-Baghdadi est devenu le « chef des musulmans partout » dans le monde<ref>[http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/L-Etat-islamique-en-Irak-et-au-levant-annonce-le-retablissement-du-califat-2014-06-29-1171930 « L’État islamique en Irak et au Levant annonce le “rétablissement du califat” »], ''La Croix'', 29 juin 2014.</ref>.

Cette déclaration est cependant rejetée par les rebelles syriens du [[Front islamique (Syrie)|Front islamique]] et les djihadistes du [[Front al-Nosra]] qui déclarent considérer cette proclamation du califat {{Citation|comme nulle et non avenue, légalement et logiquement}}<ref>[http://www.romandie.com/news/Les-rebelles-syriens-rejettent-la-proclamation-dun-califat/492957.rom « Les rebelles syriens rejettent la proclamation d'un califat »], ''romandie.com'', 30 juin 2014.</ref>.

De leur côté, les [[États-Unis]] affirment que {{Citation|cette déclaration ne signifie rien pour les populations en Irak et en Syrie}}<ref name="HP300614">[http://www.huffpostmaghreb.com/2014/07/01/irak-com_n_5546491.html « Irak : 2.000 morts en juin, pour Washington le califat ne “signifie rien” »], ''Al Huffington Post Maghreb'', {{1er}} juillet 2014.</ref>. L'éventualité d'une partition à terme de l'Irak est cependant évoquée. [[Michael Hayden]], directeur de la [[National Security Agency|NSA]] de 1999 à 2005, puis de la [[Central Intelligence Agency|CIA]] de 2006 à 2009, déclare ainsi le 30 juin : {{Citation|Avec la conquête par les insurgés de la majeure partie du territoire sunnite, l’Irak a déjà pratiquement cessé d’exister. La partition est inévitable}}<ref name="RFI300614">[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140630-irak-califat-islamique-eiil-abou-bakr-baghdadi/ « Irak : scepticisme à Bagdad après la proclamation d'un califat »], ''RFI'', 30 juin 2014.</ref>. [[Massoud Barzani]], président de la région autonome du Kurdistan irakien, envisage pour sa part de soumettre à référendum l'indépendance de la région<ref>[http://www.bbc.com/news/world-middle-east-28103124 « Iraq Kurdistan independence referendum planned »], ''BBC News'', {{1er}} juillet 2014.</ref>.

== Expansion territoriale ==
=== Expansion territoriale de l'État islamique en Syrie ===
L'État islamique appelle tous les autres mouvements djihadistes à lui prêter allégeance. L'État islamique fait aussi de [[Mossoul]] (est de l'Irak) une sorte de capitale religieuse et intellectuelle, alors que [[Racca]] (chef-lieu de province dans le centre de la Syrie) devient sa capitale politique et militaire implantée au sein des nouveaux territoires syriens conquis<ref>[http://www.zamanfrance.fr/article/letat-islamique-celebre-proclamation-califat-10526.html « L'État islamique célèbre la proclamation de son "califat" »], ''Zamanfrance'', 30 juin 2014</ref> ''':'''

<gallery mode=packed caption="Syrie en 2014 : évolution de l'implantation de l'État islamique (en gris)">
Mapsyria.jpg|<center>Janvier
Syrian civil war 16-3-14.png|<center>Février</center>
Syrian civil war 19-4-14.png|<center>Mars</center>
Syrian civil war 09-05-14.png|<center>Avril</center>
Syrian civil war 25-05-14.png|<center>Mai</center>
Syrian civil war 2.png|<center>Juin</center>
Syrian war map 11 7 14.png|<center>Juillet</center>
Syrian war map 17 8 14.png|<center>Août</center>
Syrian civil war.png|<center>Septembre</center>
</gallery>
{{message galerie}}
En juillet 2014, en Syrie, l'État islamique contrôle principalement la campagne orientale du gouvernorat d'Alep<ref>Isabel Nassief et Jennifer Cafarella, [http://iswsyria.blogspot.fr/2014/07/syria-update-june-25-july-2-2014.html « Syria Update: June 25 - July 2, 2014 »], ''Institute for the Study of War'', 2 juillet 2014.</ref>, le [[gouvernorat de Racca]] et [[gouvernorat de Deir ez-Zor|celui de Deir ez-Zor]]<ref>[http://www.longwarjournal.org/archives/2014/07/islamic_state_consol.php « Islamic State consolidates gains in eastern Syria »], ''The Long War Journal'', 3 juillet 2014.</ref>{{,}}<ref>Jennifer Cafarella, [http://iswsyria.blogspot.fr/2014/07/isis-advances-in-deir-ez-zour.html « ISIS Advances in Deir ez-Zour »], ''Institute for the Study of War'', 5 juillet 2014.</ref>, ainsi qu'une partie de [[Gouvernorat d'Hassaké|celui d'Hassaké]]<ref>Alaa Halabi, [http://www.al-monitor.com/pulse/security/2014/06/syria-hassakeh-fears-raqqa-isis.html « Hasakah residents fear ISIS rally in east Syria »], ''Al-Monitor'', 24 juin 2014 ; traduction anglaise de [http://www.assafir.com/Article/1/357234 « الحسكة: هل يتكرر سيناريو الرقة؟ »], ''[[As-Safir]]'', 24 juin 2014.</ref>. Il a ensuite consolidé ses annexions et s'est étendu vers le sud en direction de la [[frontière entre l'Irak et la Jordanie|frontière jordano-irakienne]] et vers le nord sur une partie du [[Kurdistan syrien]] (en direction de la [[frontière entre la Syrie et la Turquie|frontière turque]])<ref name="Lib240714">[http://www.liberation.fr/monde/2014/06/24/ses-succes-irakiens-dopent-eiil-en-syrie_1049640 « Ses succès irakiens dopent EIIL en Syrie »], ''Libération'', 24 juin 2014.</ref>{{,}}<ref name="Southern Division" />.

=== Expansion territoriale de l'État islamique en Irak ===
En début du mois d'août, en Irak, les djihadistes de l'État islamique avancent rapidement vers le nord-est et occupent les provinces pétrolières et gazières de [[Ninawa]], de [[Salah ad-Din]] et d'[[Al-Anbar]]. Ils s'emparent ensuite de [[Qaraqosh]], la plus grande ville chrétienne d'Irak (près de Mossoul). En urgence, le Conseil de sécurité de l'[[ONU]] est alors mis en alerte par les pays occidentaux qui désirent aider les [[chrétiens]] irakiens et préserver certains intérêts économiques.

À la mi-septembre 2014, après quelques envois d'aides humanitaires, une alliance américano-française bombarde par les airs, des véhicules et sites de l'État islamique. Sur l'impulsion officielle du ministre [[Laurent Fabius]], l'État islamique est délégitimé par l'emploi de l’appellation arabe « [[Daesh]] »<ref>[http://fr.ria.ru/world/20140807/202064107.html ''Irak: les jihadistes prennent la plus grande ville chrétienne du pays'', RIA Novosti, 7 août 2014]</ref>.

Pour contrer les bombardements occidentaux, les djihadistes d'État islamique se redéploient périodiquement. Ils laissent la gestion administrative et policière des villages et villes prises à des personnalités locales et à des administrateurs civils formés et compétents. Alors que les militaires djihadistes nomadisent aux frontières d'un territoire conquis étendu à la taille du [[Royaume-Uni]] (environ 25% de la Syrie, pour 45.000 km2 et 40% de l'Irak, pour 170.000 km2). Leurs camps d'entrainement se déplacent sans cesse. Ils ont aussi évacué les dépôts d'armes de certaines de leurs bases militaires, notamment dans la province d'[[Idleb]] (nord-ouest de la Syrie), selon l'[[OSDH]]<ref>[http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=18&frid=18&eid=193510 « Baisse de l’intensité des frappes américano-arabes: 5 dont une contre la Syrie »], ''Almanar'', 24 septembre 2014</ref>.

En fin de septembre 2014, près de {{formatnum:12000}} combattants étrangers venus de 74 pays (dont {{formatnum:3000}} européens) auraient rejoint en Irak et en Syrie, l'État islamique et plusieurs organisations extrémistes. Selon le Centre international d'Etude de la radicalisation (basé à Londres), cela représente la plus forte mobilisation étrangère depuis la [[guerre d'Afghanistan]] ([[années 1980]]). L'État islamique compterait maintenant dans ses rangs entre {{formatnum:30000}} (selon la [[CIA]], au total) et {{formatnum:50000}} membres combattants (selon [[OSDH]], pour la seule Syrie)<ref>[http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/irak-l-etat-islamique-seme-la-terreur-et-fascine-les-jihadistes-5416a54535708a6d4d564f9e « Irak: l'État Islamique sème la terreur et fascine les jihadistes »], ''Lalibre.be'', 15 septembre 2014</ref>.

=== Expansion territoriale de l'État islamique en Irak ===
En début du mois d'août, en Irak, les djihadistes de l'État islamique avancent rapidement vers le nord-est et occupent les provinces pétrolières et gazières de [[Ninawa]], de [[Salah ad-Din]] et d'[[Al-Anbar]]. Ils s'emparent ensuite de [[Qaraqosh]], la plus grande ville chrétienne d'Irak (près de Mossoul). En urgence, le Conseil de sécurité de l'[[ONU]] est alors mis en alerte par les pays occidentaux qui désirent aider les [[chrétiens]] irakiens et préserver certains intérêts économiques.

À la mi-septembre 2014, après quelques envois d'aides humanitaires, une alliance américano-française bombarde par les airs, des véhicules et sites de l'État islamique. Sur l'impulsion officielle du ministre [[Laurent Fabius]], l'État islamique est délégitimé par l'emploi de l’appellation arabe « [[Daesh]] »<ref>[http://fr.ria.ru/world/20140807/202064107.html ''Irak: les jihadistes prennent la plus grande ville chrétienne du pays'', RIA Novosti, 7 août 2014]</ref>.

Pour contrer les bombardements occidentaux, les djihadistes d'État islamique se redéploient périodiquement. Ils laissent la gestion administrative et policière des villages et villes prises à des personnalités locales et à des administrateurs civils formés et compétents. Alors que les militaires djihadistes nomadisent aux frontières d'un territoire conquis étendu à la taille du [[Royaume-Uni]] (environ 25% de la Syrie, pour 45.000 km2 et 40% de l'Irak, pour 170.000 km2). Leurs camps d'entrainement se déplacent sans cesse. Ils ont aussi évacué les dépôts d'armes de certaines de leurs bases militaires, notamment dans la province d'[[Idleb]] (nord-ouest de la Syrie), selon l'[[OSDH]]<ref>[http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=18&frid=18&eid=193510 « Baisse de l’intensité des frappes américano-arabes: 5 dont une contre la Syrie »], ''Almanar'', 24 septembre 2014</ref>.

En fin de septembre 2014, près de {{formatnum:12000}} combattants étrangers venus de 74 pays (dont {{formatnum:3000}} européens) auraient rejoint en Irak et en Syrie, l'État islamique et plusieurs organisations extrémistes. Selon le Centre international d'Etude de la radicalisation (basé à Londres), cela représente la plus forte mobilisation étrangère depuis la [[guerre d'Afghanistan]] ([[années 1980]]). L'État islamique compterait maintenant dans ses rangs entre {{formatnum:30000}} (selon la [[CIA]], au total) et {{formatnum:50000}} membres combattants (selon [[OSDH]], pour la seule Syrie)<ref>[http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/irak-l-etat-islamique-seme-la-terreur-et-fascine-les-jihadistes-5416a54535708a6d4d564f9e « Irak: l'État Islamique sème la terreur et fascine les jihadistes »], ''Lalibre.be'', 15 septembre 2014</ref>.

== Organisation ==
Les documents analysés par Hisham al-Hashimi ont également permis une meilleure connaissance de l'organisation interne du groupe<ref>[http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/iraq/10956193/Revealed-the-Islamic-State-cabinet-from-finance-minister-to-suicide-bomb-deployer.html « Revealed: the Islamic State 'cabinet', from finance minister to suicide bomb deployer »], ''telegraph.co.uk'', 9 juillet 2014.</ref>. Autour d'Abou Bakr al-Baghdadi, sept hommes composent le « gouvernement » de l'État islamique en Iraq et au Levant :
* Abou Abdul Kadr (Shawkat Hazem al-Farhat), chargé de l'encadrement ;
* Abou Mohamed (Bashar Ismail al-Hamdani), chargé des prisonniers ;
* Abou Louay/Abou Ali (Abdul Wahid Khutnayer Ahmad), chargé de la sécurité ;
* Abou Salah (Muafaq Mustafa Mohammed al-Karmoush), chargé des finances des provinces irakiennes ;
* Abou Hajar al-Assafi (Mohammed Hamid al-Duleimi), chargé de la coordination entre les provinces et courrier ;
* Abou Kassem (Abdullah Ahmed al-Meshedani), chargé de l'accueil des combattants arabes et étrangers, notamment de leur logement, et peut-être du transport des kamikazes ;
* Abou Abdul Rahman al-Bilawi (Adnan Ismail Najem Bilawi), ancien capitaine de l'armée irakienne sous [[Saddam Hussein]], chef du conseil militaire pour les provinces irakiennes ; tué le 5 juin 2014 à [[Mossoul]].

Deux adjoints se partagent les affaires syriennes et irakiennes :
* Abou Ali al-Anbari, ancien général de l'armée de Saddam Hussein sans doute originaire de Mossoul, chargé des opérations en Syrie ;
* Abou Muslim Al-Turkmani (Fadel Ahmad Abdullah al-Hiyali), chargé de la gestion des provinces irakiennes, sous l'autorité duquel se trouvent les six gouverneurs :
** Abou Nabil (Wissam Abed Zaid al-Zubeidi), gouverneur de la province de Salah ad-Din ;
** Abou Fatma (Nena Abed Naif al-Jubouri), gouverneur de la province de Kirkouk ;
** Abou Fatma (Ahmed Mohsin Khalal al-Jihaishi), gouverneur de l'Euphrate central et méridional ;
** Abou Jurnas (Rathwan Talib Hussein Ismail al-Hamduni), gouverneur des zones frontalières ;
** Abou Abdul Salem/Abou Mohammed al-Sweidawi (Adnan Latif Hamid al-Sweidawi), ancien lieutenant-colonel de l'armée de Saddam Hussein, gouverneur de la province d'Anbar et membre du conseil militaire ;
** Abou Maysara (Ahmed Abdul Kader al-Jazza), gouverneur de la province de Bagdad.

Existe également un conseil de guerre, composé de trois membres :
* Abou Shema (Fares Reif al-Naima), chargé des magasins ;
* Abou Suja (Abdul Rahman al-Afari), originaire de [[Tall Afar]], chargé des affaires des martyrs et des femmes ;
* Abou Kifah (Khairy Abed Mahmoud al-Taey), chargé des attentats par [[engin explosif improvisé]] (EEI/IED).

==Structure de l'« État »==
Le « [[califat]] » fondé par l'État islamique est dirigé par [[Abou Bakr al-Baghdadi]], auto-proclamé « calife Ibrahim ». « [C]hef religieux et politique du territoire de l’EI », il exerce à la fois le [[pouvoir exécutif]] et le [[pouvoir judiciaire]]. Il est secondé par deux anciens généraux irakiens : « Abu Muslim al-Turkmani, qui régit les opérations en territoire irakien, et Abu Ali al-Anbari, qui s’occupe du territoire syrien ». Le pouvoir exécutif comprend également un « cabinet », qui « conseille al-Baghdadi à propos des décisions de l’État » ; sa composition reste méconnue. Pour l'exercice du pouvoir judiciaire, le calife est appuyé par un « conseil consultatif »<ref name="Huff">[http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/09/29/voici-ce-quon-sait-a-propos-du-fonctionnement-de-letat-islamique_n_5902024.html « Voici ce qu'on sait du fonctionnement de l'État islamique (INFOGRAPHIE) »], ''Huffington Post'', 29 septembre 2014</ref>.

Il n'y a pas de [[pouvoir législatif]], l'État islamique considérant que « la [[loi islamique]] est la seule loi applicable »<ref name="Huff" />.

Au plan administratif, l’État islamique dispose de réelles « structures bureaucratiques ». Il se divise en « sept ''vilayets'', ou provinces », chacune étant dotée d'un gouverneur. S'appuyant à leur tour sur des dirigeants locaux, ils assurent le maintien des services publics et de l'ordre quotidien (« bureau de poste, […] contraventions de stationnement »…). Ainsi, selon le ''[[Huffington Post]]'', si l'État islamique ne peut être considéré comme un « État légitime », « [a]vec son nombre de conseils en charge des finances, des stratégies média et de l’action militaire, c’est une société civile semi-fonctionnelle qui impose des lois brutales et sévères à toute la population »<ref name="Huff" />.

==Population==
La population du [[gouvernorat de Racca]] — l'un des deux gouvernorats de Syrie presque entièrement contrôlé par l'EI — est l'une des plus pauvre de [[Syrie]]. Elle compte un tiers d'analphabètes, un taux de fécondité de 8 enfants par femme et plus de 50% de sa population active travaille dans l'agriculture<ref name="BalancheLibé">[http://www.liberation.fr/monde/2014/10/02/l-inexorable-progression-de-l-etat-islamique_1113609 Libération : ''L’inexorable progression de l’Etat islamique''], par Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo)</ref>.

Pour séduire la population, les djihadistes distribuent de la nourriture aux habitants, des mesures sont prises pour faire vendre le pain à prix modique et l'eau est fournie gratuitement<ref name="BalancheLibé" />.

== Politique intérieure ==
L'État islamique est un État [[Théocratie|théocratique]] autoproclamé qui prône un [[régime politique|régime]] basé sur une interprétation rigoureuse de la [[charia]], la loi [[islam]]ique. Il est [[Liste des chefs de l'exécutif par État en 2014|dirigé]] par [[Abou Bakr al-Baghdadi]] qui s'est proclamé « [[calife]] » et appelle tous les [[sunnisme|sunnites]] à lui prêter [[allégeance]]. L'EI rejette la [[démocratie]], la [[laïcité]] et le [[nationalisme]], qualifiés d'{{citation|ordures de l'[[Occident]]}}<ref name="HP300614" />. Depuis le départ des Américains d'[[Irak]], l'EI considère l'[[Iran]] comme son principal ennemi et se montre particulièrement hostile aux [[Chiisme|chiite]]s<ref>Romain Caillet, [http://www.huffpostmaghreb.com/romain-caillet/de-la-desaffiliation-de-l_b_4062384.html « De la désaffiliation de l'État islamique à al-Qaïda »], ''Al Huffington Post Maghreb'', 8 octobre 2013.</ref>.

Le {{date|11|juin|2014}}, à [[Mossoul]], l'État islamique en Irak et au Levant rend publique une [[charte]] de {{unité|16|articles}} régissant la vie à l'intérieur de la ville. Parmi ces points, il menace ses opposants de {{citation|l'[[Homicide]], la [[crucifixion]], l'[[amputation]] des bras ou (et) des jambes, ou l'[[exil]]}} ({{nobr|article 5}}). L'alcool, le tabac et les drogues sont interdits ({{nobr|article 8}}). Toutes les manifestations publiques, considérées comme contraires à l'islam, sont interdites ({{nobr|article 10}}). L'EIIL promet également la destruction des statues édifiées avant l'[[Hégire|avènement de l'islam]] ({{nobr|article 13}}). Les [[femme]]s ne peuvent sortir que vêtues d'un [[niqab]] et accompagnées d'un membre de leur famille ({{nobr|article 14}})<ref>Jean-Pierre Perrin, [http://www.liberation.fr/monde/2014/06/23/les-16-commandements-de-l-etat-islamique-en-irak-et-au-levant_1048158 « Les seize commandements de l'État islamique en Irak et au Levant »], ''Libération'', 23 juin 2014.</ref>.

L'EI rétablit également le statut de ''[[dhimmi]]'' pour les [[Christianisme|chrétiens]], les [[Judaïsme|juifs]] et les [[Zoroastrisme|zoroastriens]], qui est un « pacte » de protection qui leur reconnaît des droits et des devoirs spécifiques, différents des musulmans. À [[Mossoul]], la minorité chrétienne doit notamment payer le ''[[djizîa]]'', un impôt spécial équivalent à {{unité|250|[[dollar américain|dollars]]}} par mois et par personne<ref>Jean-Pierre Perrin, [http://www.liberation.fr/monde/2014/06/23/les-derniers-chretiens-de-mossoul-cible-des-jihadistes_1048609 « Les derniers chrétiens de Mossoul, cible des jihadistes »], ''Libération'', 23 juin 2014.</ref>. Selon le [[Patriarche (christianisme)|patriarche]] [[Église catholique chaldéenne|chaldéen]] [[Louis Raphaël Ier Sako|Louis Sako]], la population chrétienne de [[Mossoul]] au début du mois de juillet de l'année [[2014]] est de {{formatnum:25000}} personnes<ref name="Parisien190714">[http://www.leparisien.fr/international/irak-les-chretiens-obliges-de-fuir-mossoul-sous-la-pression-des-jihadistes-19-07-2014-4013267.php « Irak : les chrétiens obligés de fuir Mossoul sous la menace jihadiste »], ''Le Parisien'', 19 juillet 2014.</ref>.

Cependant dans le nord de l'Irak, les [[chrétiens]], les [[Turkmènes]], les [[Shabak (peuple)|Shabaks]] et les [[Yézidis]] sont victimes d'exactions de la part de l'EI. À [[Mossoul]], environ 200 membres des minorités sont enlevés en juin et en juillet et au moins 11 sont assassinés. Selon Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à [[Human Rights Watch]] : {{Citation|Le simple fait d’être un Turkmène, un Shabak, un Yézidi, ou un chrétien dans la région contrôlée par l’EIIL peut signifier la perte d’un emploi, de la liberté ou même de la vie}}<ref name="HRW180714">[http://www.hrw.org/fr/news/2014/07/18/irak-l-eiil-enleve-tue-et-expulse-des-membres-de-minorites « Irak : l’EIIL a enlevé, tué et expulsé des membres de minorités »], ''Human Rights Watch'', 18 juillet 2014.</ref>.

Le soir du [[17 juillet]], l'Archevêché syriaque catholique de Mossoul est incendié par les djihadistes<ref>[http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Tous-les-chretiens-ont-quitte-Mossoul-2014-07-19-1181321 « En Irak, tous les chrétiens ont quitté Mossoul »], ''La Croix'', 19 juillet 2014.</ref> Le [[18 juillet]] à [[Mossoul]], l'EI lance un ultimatum aux habitants chrétiens. Les djihadistes s'adressent à ceux qui refusent de se convertir à l'islam ou de payer le ''[[djizîa]]'' et leurs ordonnent de quitter la ville avant le lendemain, faute de quoi ils seront mis à mort. Dans un communiqué distribué à Mossoul, l'EI déclare : {{Citation|Nous leur proposons trois choix : l'islam, la [[dhimma]] et, s'ils refusent ces deux choix, il ne reste que le glaive}}. Cette annonce provoque l'exode de nombreux chrétiens en direction de [[Dahuk]] et [[Erbil]], dans le [[Kurdistan irakien]]<ref name="Parisien190714" />{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/18/irak-l-etat-islamique-force-les-chretiens-a-fuir-mossoul_4459855_3218.html « En Irak, les djihadistes lancent un ultimatum aux chrétiens de Mossoul »], ''Le Monde'', 18 juillet 2014.</ref>.

L'EI commet également des destructions contre des sites religieux considérés comme « hérétiques ». Le [[24 juillet]], à [[Mossoul]], la tombe du prophète [[Jonas]], construite entre le {{sp|IV|e|et le|VIII|e}}, est détruite<ref>[http://www.slate.fr/story/90307/eiil-detruit-tombe-jonas « Irak: les djihadistes d'EIIL ont détruit la tombe du prophète Jonas à Mossoul, lieu de pèlerinage musulman »], ''slate.fr'', 25 juillet 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://observers.france24.com/fr/content/20140725-video-eiil-detruit-une-mosquee-vieille-plusieurs-siecles-mossoul-irak « Vidéo : l'EIIL détruit une mosquée vieille de plusieurs siècles à Mossoul »], ''Les Observateurs France 24'', 25 juillet 2014.</ref>.

Près de {{formatnum:2000}} jeunes filles ou femmes [[yézidie|yézidies]] seraient détenues par l’État islamique<ref>[http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/irak-la-crainte-du-viol-et-du-rapt-des-femmes-comme-arme-de-guerre-554949 Irak : la crainte du viol et du rapt des femmes comme armes de guerre], ''France info'', 23 août 2014.</ref>. Selon Myriam Benraad, politologue française spécialiste de l’Irak, {{citation|Pour l’État islamique les femmes doivent être assujetties et déshumanisées. Les combattants les considèrent comme des objets commerciaux et sexuels. Ils les capturent, les enferment et en font des butins de guerre. Dans le califat proclamé, la femme n’est pas une citoyenne, mais une esclave domestique et sexuelle à la merci de son mari.}}<ref>[http://madame.lefigaro.fr/societe/pour-djihadistes-femmes-sont-esclaves-sexuelles-190814-900516 "Pour les djihadistes les femmes sont des esclaves sexuelles"], ''Le Figaro'' 19 août 2014 .</ref>. Selon le témoignage d'une famille habitant Mossoul et réfugiée à Paris, 700 femmes yézidies ont été vendues le 16 août 2014 sur la place publique au prix moyen de 150 [[dollars]]<ref>[http://www.tunisiadaily.com/2014/08/16/irak-circoncisions-de-chretiens-et-700-femmes-yazidies-vendues-a-150-dollars-piece/ circoncisions de chrétiens et 700 femmes yazidies vendues à {{unité|150|dollars}} pièce !"], ''Tunisia Daily'', 16 août 2014.</ref>.

L'EI entend aussi imposer ses vues en matière d'enseignement. Dans les territoires qu'il contrôle, il a déjà interdit des cours d'histoire, de philosophie et de chimie. L'enseignement des [[Théorie de l'évolution|théories de Charles Darwin]] est prohibé et sous prétexte « d'éliminer l'ignorance » la biologie moderne est bannie des salles de classe au profit des « sciences religieuses »<ref>[http://www.msnbc.com/rachel-maddow-show/isis-targets-evolution-iraqi-schools ISIS targets evolution in Iraqi schools], Steve Benen, MSNBC, 23 juin 2014</ref>.

== Rapports avec l'extérieur ==
Dans un message publié le 22 septembre 2014, Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de l'État islamique appelle au meurtre des citoyens des pays de la Coalition : {{Citation|Si vous pouvez tuer un incroyant [[États-Unis|américain]] ou [[Europe|européen]] — en particulier les méchants et sales [[France|Français]] — ou un [[Australie|Australien]] ou un [[Canada|Canadien]], ou tout (...) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munitions, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le<ref>[http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/l-etat-islamique-menace-la-france-quelques-jours-apres-les-frappes-de-l-armee-francaise-en-irak_700011.html Francetvinfo : ''L’État islamique menace la France après les frappes françaises en Irak'']</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/monde/2014/09/22/l-etat-islamique-menace-les-citoyens-de-pays-de-la-coalition_1105869 AFP : ''L’État islamique menace les citoyens des pays de la coalition'']</ref>.}}

== Références ==
{{Références|colonnes=2}}

Version du 7 octobre 2014 à 13:12

Etat Islamique

(ar) المملكة العربية السعودية

Drapeau
Drapeau de l'État islamique
Blason
Sceau de l'État islamique
Devise Restera et se Propagera

Administration
Forme de l'État Islamisme
Commandeur des Croyants Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi
Capitale Racca

35° 57′ 00″ N, 39° 01′ 00″ E

Géographie
Superficie totale 30% de la Syrie et 50% de l'Irak km2
Superficie en eau Variable
Histoire
Indépendance Syrie et Irak
Unification
Démographie
Population totale Inconnu hab.
(classé Inconnu)
Densité Erreur d’expression : mot « inconnu » non reconnu. hab./km2

L'État islamique (en abrégé ÉI) — en arabe الدولة الإسلامية (ad-dawla al-islāmiyya) — est un état non reconnu internationalement qui contrôle 50% du territoires irakiens et presque tous le nord de la Syrie. Proclamé le par l'organisation du même noms. L'Etat Islamique a pour ambition de contrôler tous le Moyen-Orient et le monde islamique.l'Etat Islamique est limitrophe de la Turquie, la Jordanie, l'Iran et l'Arabie Saoudite.

Origine et création

L'État islamique d'Irak est créé le [1],[2], par le Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak — une alliance de groupes armés djihadistes dont fait partie Al-Qaïda en Irak —, mais aussi par cinq autres groupes djihadistes irakiens[3], avec une trentaine de tribus sunnites représentant environ 70 % de la population de la province d'al-Anbar (ouest de l'Irak)[4].

Progressivement, la branche irakienne d'Al-Qaïda est absorbée dans l'État islamique ; son chef, Abou Hamza al-Mouhajer, prête d'ailleurs serment d'allégeance à Abou Omar al-Baghdadi, émir de l'État islamique d'Irak. En 2007, Ayman al-Zaouahiri annonce que « Al-Qaïda en Irak n'existe plus ». Les combattants de ce mouvement ont rejoint pour la plupart l'État islamique d'Irak[5],[6].

Relations avec Al-Qaïda

Les relations de l'EIIL avec Al-Qaïda, dirigé depuis la mort d'Oussama ben Laden par Ayman al-Zaouahiri, sont ambiguës. Bien que certaines branches locales d'Al-Qaïda en Syrie et en Irak aient fait allégeance à l'EIIL, les deux mouvements sont devenus rivaux.

Le 9 avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi déclare que le Front al-Nosra est une branche de l'État islamique d'Irak en Syrie, il annonce la fusion de EII et du Front al-Nosra pour former l'État islamique en Irak et au Levant. Mais le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani, bien qu'il reconnaisse avoir combattu en Irak sous ses ordres puis d'avoir bénéficié de son aide en Syrie, ne répond pas favorablement à l'appel d'al-Baghdadi et renouvelle son allégeance à Ayman al-Zaouahiri, émir d'Al-Qaïda[5].

En juin et en novembre 2013, Ayman al-Zaouahiri demande à l'EIIL de renoncer à ses prétentions sur la Syrie, estimant qu'Abou Bakr al-Baghdadi, « a fait une erreur en établissant l'EIIL » sans lui en avoir demandé la permission ni même l'avoir informé. Il annonce que : « L’État islamique en Irak et en Syrie (EIIL) va être supprimé, alors que l'Etat islamique en Irak (ISI) reste opérationnel. » Pour al-Zaouahiri, le Front al-Nosra demeure la seule branche d'Al-Qaïda en Syrie[7].

À son tour, al-Baghdadi rejette les déclarations d'al-Zaouahiri[5]. En réalité, l'EIIL se considère comme un État indépendant et ne souhaite prêter aucune allégeance à Al-Qaïda, ni à aucune autre structure[6].

Des divergences opposent également Al-Qaïda et l'EIIL : les premiers considèrent que le djihad doit être mené prioritairement contre les États-Unis, Israël, les pays occidentaux et leurs alliés régionaux ; de son côté, depuis le départ des Américains d'Irak, l'EIIL considère que l'ennemi principal est désormais l'Iran et les chiites[5].

En 2014 cependant, Al-Qaïda et l'EIIL entrent en conflit direct. Le 6 janvier, les rebelles syriens se révoltent contre l'EIIL, et le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, prend part à l'offensive, principalement à Racca. Al-Julani, le chef d'Al Nosra, estime que l'EIIL a une forte responsabilité dans le déclenchement du conflit mais appelle à un cessez-le-feu[8]. Mais le 11 ou le 12 janvier, à Racca, l'EIIL exécute 99 prisonniers membres du Front al-Nosra et d'Ahrar al-Sham selon l'OSDH[9],[10].

Le 2 février 2014, Al-Qaïda publie un communiqué dans lequel il condamne les actions de l'EIIL et confirme que ce mouvement « n'est pas une branche d’Al-Qaïda, n'a aucun lien organisationnel » avec eux et qu'il « n'est pas responsable de ses actions »[11].

Le 4 avril 2014, Ayman al-Zaouahiri appelle à un « arbitrage indépendant en vertu de la loi islamique » afin de mettre fin aux combats qui opposent en Syrie l'État islamique d'Irak et du Levant et le Front al-Nosra. Selon Romain Caillet, chercheur à l'institut français du Proche-Orient et spécialiste de la mouvance salafiste, le projet soutenu par al-Zaouahiri aurait pour conséquence de former une seule instance juridique, placée au-dessus de toutes les autres. L'autorité de l'EIIL, sur les territoires qu'il contrôle, serait alors dissoute. C'est la principale raison pour laquelle l'EIIL, qui se voit comme un véritable État, refuse cette solution et préfère celle dite des « tribunaux conjoints », où le jury serait composé pour moitié de membres de l'EIIL et pour l'autre de la brigade plaignante[12].

Le 2 mai 2014, Ayman al-Zaouahiri donne l'ordre au Front al-Nosra de cesser de combattre d'autres groupes djihadistes et de « se consacrer au combat contre les ennemis de l'islam, en l'occurrence les Baasistes, les Chiites et leurs alliés. » Il appelle également Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EIIL à se concentrer sur l'Irak[13]. Ces instructions ne sont pas suivies, à cette même période, la bataille de Al-Busayrah s'engage entre Al-Nosra et l'EIIL, près de Deir ez-Zor[14].

Le 12 mai, Abou Mohammed al-Adnani, chef de l'EIIL en Syrie, qualifie les messages de Ayman al-Zaouahiri de « déraisonnables, irréalistes et illégitimes ». Il déclare à ce dernier dans un enregistrement : « Vous avez provoqué la tristesse des moudjahidines et l'exultation de leur ennemi en soutenant le traître (Abou Mohammad al-Joulani, chef d'al-Nosra). Le cheikh Oussama (c'est-à-dire : Oussama ben Laden, ancien chef d'Al-Qaïda) avait rassemblé tous les moudjahidines avec une seule parole, mais vous les avez divisés et déchirés. […] Vous êtes à l'origine de la querelle, vous devez y mettre fin[15]. »

Proclamation du califat

  • Territoire contrôlé (juin 2014)
  • Territoire revendiqué
  • Reste de la Syrie et de l'Irak

Le , premier jour du ramadan, l'État islamique en Irak et au Levant annonce le rétablissement du califat et l'émir Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi est proclamé calife sous le nom d'Ibrahim. L'EIIL prend officiellement le nom d'État islamique (EI)[16]. L'EI se revendique comme le successeur des précédents califats, le dernier ayant disparu en 1924 avec le démantèlement de l'Empire ottoman[17]. Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EI, déclare qu'il est du « devoir » de tous les musulmans du monde de prêter allégeance au nouveau calife Ibrahim : « Musulmans (...) rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et les autres ordures de l'Occident. Revenez à votre religion »[18].

Selon Charles Lister, chercheur associé au Brookings Doha Centre : « D'un point de vue géographique, l'État islamique est déjà parfaitement opérationnel en Irak et en Syrie. Il est en outre présent — mais caché — dans le sud de la Turquie, semble avoir établi une présence au Liban, et a des partisans en Jordanie, à Gaza, dans le Sinaï, en Indonésie, Arabie saoudite et ailleurs »[18]. Pour Shashank Joshi, du Royal United Services Institute à Londres, la proclamation du califat « ne change rien matériellement », mais « ce qui change réellement c'est (...) l'ambition » de l'État islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaïda[18].

Par cette proclamation l'EI tient à montrer sa puissance et menace le leadership d'Al-Qaïda sur les mouvements armés djihadistes salafistes. Pour Charles Lister : « Tous les groupes liés à Al-Qaïda et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s'ils soutiennent l'État islamique ou s'ils s'opposent à lui »[19]. Dans un communiqué, l'EI ordonne à Al-Qaïda et aux groupes armés islamistes de se soumettre à son autorité[17]. Plus généralement, l'EI déclare qu'Abou Bakr al-Baghdadi est devenu le « chef des musulmans partout » dans le monde[20].

Cette déclaration est cependant rejetée par les rebelles syriens du Front islamique et les djihadistes du Front al-Nosra qui déclarent considérer cette proclamation du califat « comme nulle et non avenue, légalement et logiquement »[21].

De leur côté, les États-Unis affirment que « cette déclaration ne signifie rien pour les populations en Irak et en Syrie »[18]. L'éventualité d'une partition à terme de l'Irak est cependant évoquée. Michael Hayden, directeur de la NSA de 1999 à 2005, puis de la CIA de 2006 à 2009, déclare ainsi le 30 juin : « Avec la conquête par les insurgés de la majeure partie du territoire sunnite, l’Irak a déjà pratiquement cessé d’exister. La partition est inévitable »[22]. Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, envisage pour sa part de soumettre à référendum l'indépendance de la région[23].

Expansion territoriale

Expansion territoriale de l'État islamique en Syrie

L'État islamique appelle tous les autres mouvements djihadistes à lui prêter allégeance. L'État islamique fait aussi de Mossoul (est de l'Irak) une sorte de capitale religieuse et intellectuelle, alors que Racca (chef-lieu de province dans le centre de la Syrie) devient sa capitale politique et militaire implantée au sein des nouveaux territoires syriens conquis[24] :

Modèle:Message galerie En juillet 2014, en Syrie, l'État islamique contrôle principalement la campagne orientale du gouvernorat d'Alep[25], le gouvernorat de Racca et celui de Deir ez-Zor[26],[27], ainsi qu'une partie de celui d'Hassaké[28]. Il a ensuite consolidé ses annexions et s'est étendu vers le sud en direction de la frontière jordano-irakienne et vers le nord sur une partie du Kurdistan syrien (en direction de la frontière turque)[29],[30].

Expansion territoriale de l'État islamique en Irak

En début du mois d'août, en Irak, les djihadistes de l'État islamique avancent rapidement vers le nord-est et occupent les provinces pétrolières et gazières de Ninawa, de Salah ad-Din et d'Al-Anbar. Ils s'emparent ensuite de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak (près de Mossoul). En urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU est alors mis en alerte par les pays occidentaux qui désirent aider les chrétiens irakiens et préserver certains intérêts économiques.

À la mi-septembre 2014, après quelques envois d'aides humanitaires, une alliance américano-française bombarde par les airs, des véhicules et sites de l'État islamique. Sur l'impulsion officielle du ministre Laurent Fabius, l'État islamique est délégitimé par l'emploi de l’appellation arabe « Daesh »[31].

Pour contrer les bombardements occidentaux, les djihadistes d'État islamique se redéploient périodiquement. Ils laissent la gestion administrative et policière des villages et villes prises à des personnalités locales et à des administrateurs civils formés et compétents. Alors que les militaires djihadistes nomadisent aux frontières d'un territoire conquis étendu à la taille du Royaume-Uni (environ 25% de la Syrie, pour 45.000 km2 et 40% de l'Irak, pour 170.000 km2). Leurs camps d'entrainement se déplacent sans cesse. Ils ont aussi évacué les dépôts d'armes de certaines de leurs bases militaires, notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), selon l'OSDH[32].

En fin de septembre 2014, près de 12 000 combattants étrangers venus de 74 pays (dont 3 000 européens) auraient rejoint en Irak et en Syrie, l'État islamique et plusieurs organisations extrémistes. Selon le Centre international d'Etude de la radicalisation (basé à Londres), cela représente la plus forte mobilisation étrangère depuis la guerre d'Afghanistan (années 1980). L'État islamique compterait maintenant dans ses rangs entre 30 000 (selon la CIA, au total) et 50 000 membres combattants (selon OSDH, pour la seule Syrie)[33].

Expansion territoriale de l'État islamique en Irak

En début du mois d'août, en Irak, les djihadistes de l'État islamique avancent rapidement vers le nord-est et occupent les provinces pétrolières et gazières de Ninawa, de Salah ad-Din et d'Al-Anbar. Ils s'emparent ensuite de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak (près de Mossoul). En urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU est alors mis en alerte par les pays occidentaux qui désirent aider les chrétiens irakiens et préserver certains intérêts économiques.

À la mi-septembre 2014, après quelques envois d'aides humanitaires, une alliance américano-française bombarde par les airs, des véhicules et sites de l'État islamique. Sur l'impulsion officielle du ministre Laurent Fabius, l'État islamique est délégitimé par l'emploi de l’appellation arabe « Daesh »[34].

Pour contrer les bombardements occidentaux, les djihadistes d'État islamique se redéploient périodiquement. Ils laissent la gestion administrative et policière des villages et villes prises à des personnalités locales et à des administrateurs civils formés et compétents. Alors que les militaires djihadistes nomadisent aux frontières d'un territoire conquis étendu à la taille du Royaume-Uni (environ 25% de la Syrie, pour 45.000 km2 et 40% de l'Irak, pour 170.000 km2). Leurs camps d'entrainement se déplacent sans cesse. Ils ont aussi évacué les dépôts d'armes de certaines de leurs bases militaires, notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), selon l'OSDH[35].

En fin de septembre 2014, près de 12 000 combattants étrangers venus de 74 pays (dont 3 000 européens) auraient rejoint en Irak et en Syrie, l'État islamique et plusieurs organisations extrémistes. Selon le Centre international d'Etude de la radicalisation (basé à Londres), cela représente la plus forte mobilisation étrangère depuis la guerre d'Afghanistan (années 1980). L'État islamique compterait maintenant dans ses rangs entre 30 000 (selon la CIA, au total) et 50 000 membres combattants (selon OSDH, pour la seule Syrie)[36].

Organisation

Les documents analysés par Hisham al-Hashimi ont également permis une meilleure connaissance de l'organisation interne du groupe[37]. Autour d'Abou Bakr al-Baghdadi, sept hommes composent le « gouvernement » de l'État islamique en Iraq et au Levant :

  • Abou Abdul Kadr (Shawkat Hazem al-Farhat), chargé de l'encadrement ;
  • Abou Mohamed (Bashar Ismail al-Hamdani), chargé des prisonniers ;
  • Abou Louay/Abou Ali (Abdul Wahid Khutnayer Ahmad), chargé de la sécurité ;
  • Abou Salah (Muafaq Mustafa Mohammed al-Karmoush), chargé des finances des provinces irakiennes ;
  • Abou Hajar al-Assafi (Mohammed Hamid al-Duleimi), chargé de la coordination entre les provinces et courrier ;
  • Abou Kassem (Abdullah Ahmed al-Meshedani), chargé de l'accueil des combattants arabes et étrangers, notamment de leur logement, et peut-être du transport des kamikazes ;
  • Abou Abdul Rahman al-Bilawi (Adnan Ismail Najem Bilawi), ancien capitaine de l'armée irakienne sous Saddam Hussein, chef du conseil militaire pour les provinces irakiennes ; tué le 5 juin 2014 à Mossoul.

Deux adjoints se partagent les affaires syriennes et irakiennes :

  • Abou Ali al-Anbari, ancien général de l'armée de Saddam Hussein sans doute originaire de Mossoul, chargé des opérations en Syrie ;
  • Abou Muslim Al-Turkmani (Fadel Ahmad Abdullah al-Hiyali), chargé de la gestion des provinces irakiennes, sous l'autorité duquel se trouvent les six gouverneurs :
    • Abou Nabil (Wissam Abed Zaid al-Zubeidi), gouverneur de la province de Salah ad-Din ;
    • Abou Fatma (Nena Abed Naif al-Jubouri), gouverneur de la province de Kirkouk ;
    • Abou Fatma (Ahmed Mohsin Khalal al-Jihaishi), gouverneur de l'Euphrate central et méridional ;
    • Abou Jurnas (Rathwan Talib Hussein Ismail al-Hamduni), gouverneur des zones frontalières ;
    • Abou Abdul Salem/Abou Mohammed al-Sweidawi (Adnan Latif Hamid al-Sweidawi), ancien lieutenant-colonel de l'armée de Saddam Hussein, gouverneur de la province d'Anbar et membre du conseil militaire ;
    • Abou Maysara (Ahmed Abdul Kader al-Jazza), gouverneur de la province de Bagdad.

Existe également un conseil de guerre, composé de trois membres :

  • Abou Shema (Fares Reif al-Naima), chargé des magasins ;
  • Abou Suja (Abdul Rahman al-Afari), originaire de Tall Afar, chargé des affaires des martyrs et des femmes ;
  • Abou Kifah (Khairy Abed Mahmoud al-Taey), chargé des attentats par engin explosif improvisé (EEI/IED).

Structure de l'« État »

Le « califat » fondé par l'État islamique est dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, auto-proclamé « calife Ibrahim ». « [C]hef religieux et politique du territoire de l’EI », il exerce à la fois le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Il est secondé par deux anciens généraux irakiens : « Abu Muslim al-Turkmani, qui régit les opérations en territoire irakien, et Abu Ali al-Anbari, qui s’occupe du territoire syrien ». Le pouvoir exécutif comprend également un « cabinet », qui « conseille al-Baghdadi à propos des décisions de l’État » ; sa composition reste méconnue. Pour l'exercice du pouvoir judiciaire, le calife est appuyé par un « conseil consultatif »[38].

Il n'y a pas de pouvoir législatif, l'État islamique considérant que « la loi islamique est la seule loi applicable »[38].

Au plan administratif, l’État islamique dispose de réelles « structures bureaucratiques ». Il se divise en « sept vilayets, ou provinces », chacune étant dotée d'un gouverneur. S'appuyant à leur tour sur des dirigeants locaux, ils assurent le maintien des services publics et de l'ordre quotidien (« bureau de poste, […] contraventions de stationnement »…). Ainsi, selon le Huffington Post, si l'État islamique ne peut être considéré comme un « État légitime », « [a]vec son nombre de conseils en charge des finances, des stratégies média et de l’action militaire, c’est une société civile semi-fonctionnelle qui impose des lois brutales et sévères à toute la population »[38].

Population

La population du gouvernorat de Racca — l'un des deux gouvernorats de Syrie presque entièrement contrôlé par l'EI — est l'une des plus pauvre de Syrie. Elle compte un tiers d'analphabètes, un taux de fécondité de 8 enfants par femme et plus de 50% de sa population active travaille dans l'agriculture[39].

Pour séduire la population, les djihadistes distribuent de la nourriture aux habitants, des mesures sont prises pour faire vendre le pain à prix modique et l'eau est fournie gratuitement[39].

Politique intérieure

L'État islamique est un État théocratique autoproclamé qui prône un régime basé sur une interprétation rigoureuse de la charia, la loi islamique. Il est dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi qui s'est proclamé « calife » et appelle tous les sunnites à lui prêter allégeance. L'EI rejette la démocratie, la laïcité et le nationalisme, qualifiés d'« ordures de l'Occident »[18]. Depuis le départ des Américains d'Irak, l'EI considère l'Iran comme son principal ennemi et se montre particulièrement hostile aux chiites[40].

Le , à Mossoul, l'État islamique en Irak et au Levant rend publique une charte de 16 articles régissant la vie à l'intérieur de la ville. Parmi ces points, il menace ses opposants de « l'Homicide, la crucifixion, l'amputation des bras ou (et) des jambes, ou l'exil » (article 5). L'alcool, le tabac et les drogues sont interdits (article 8). Toutes les manifestations publiques, considérées comme contraires à l'islam, sont interdites (article 10). L'EIIL promet également la destruction des statues édifiées avant l'avènement de l'islam (article 13). Les femmes ne peuvent sortir que vêtues d'un niqab et accompagnées d'un membre de leur famille (article 14)[41].

L'EI rétablit également le statut de dhimmi pour les chrétiens, les juifs et les zoroastriens, qui est un « pacte » de protection qui leur reconnaît des droits et des devoirs spécifiques, différents des musulmans. À Mossoul, la minorité chrétienne doit notamment payer le djizîa, un impôt spécial équivalent à 250 dollars par mois et par personne[42]. Selon le patriarche chaldéen Louis Sako, la population chrétienne de Mossoul au début du mois de juillet de l'année 2014 est de 25 000 personnes[43].

Cependant dans le nord de l'Irak, les chrétiens, les Turkmènes, les Shabaks et les Yézidis sont victimes d'exactions de la part de l'EI. À Mossoul, environ 200 membres des minorités sont enlevés en juin et en juillet et au moins 11 sont assassinés. Selon Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch : « Le simple fait d’être un Turkmène, un Shabak, un Yézidi, ou un chrétien dans la région contrôlée par l’EIIL peut signifier la perte d’un emploi, de la liberté ou même de la vie »[44].

Le soir du 17 juillet, l'Archevêché syriaque catholique de Mossoul est incendié par les djihadistes[45] Le 18 juillet à Mossoul, l'EI lance un ultimatum aux habitants chrétiens. Les djihadistes s'adressent à ceux qui refusent de se convertir à l'islam ou de payer le djizîa et leurs ordonnent de quitter la ville avant le lendemain, faute de quoi ils seront mis à mort. Dans un communiqué distribué à Mossoul, l'EI déclare : « Nous leur proposons trois choix : l'islam, la dhimma et, s'ils refusent ces deux choix, il ne reste que le glaive ». Cette annonce provoque l'exode de nombreux chrétiens en direction de Dahuk et Erbil, dans le Kurdistan irakien[43],[46].

L'EI commet également des destructions contre des sites religieux considérés comme « hérétiques ». Le 24 juillet, à Mossoul, la tombe du prophète Jonas, construite entre le IVe et le VIIIe siècle, est détruite[47],[48].

Près de 2 000 jeunes filles ou femmes yézidies seraient détenues par l’État islamique[49]. Selon Myriam Benraad, politologue française spécialiste de l’Irak, « Pour l’État islamique les femmes doivent être assujetties et déshumanisées. Les combattants les considèrent comme des objets commerciaux et sexuels. Ils les capturent, les enferment et en font des butins de guerre. Dans le califat proclamé, la femme n’est pas une citoyenne, mais une esclave domestique et sexuelle à la merci de son mari. »[50]. Selon le témoignage d'une famille habitant Mossoul et réfugiée à Paris, 700 femmes yézidies ont été vendues le 16 août 2014 sur la place publique au prix moyen de 150 dollars[51].

L'EI entend aussi imposer ses vues en matière d'enseignement. Dans les territoires qu'il contrôle, il a déjà interdit des cours d'histoire, de philosophie et de chimie. L'enseignement des théories de Charles Darwin est prohibé et sous prétexte « d'éliminer l'ignorance » la biologie moderne est bannie des salles de classe au profit des « sciences religieuses »[52].

Rapports avec l'extérieur

Dans un message publié le 22 septembre 2014, Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de l'État islamique appelle au meurtre des citoyens des pays de la Coalition : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen — en particulier les méchants et sales Français — ou un Australien ou un Canadien, ou tout (...) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munitions, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le[53],[54]. »

Références

  1. Stephen Negus, « Call for Sunni state in Iraq », Financial Times, 15 octobre 2006.
  2. Bill Roggio, « The Rump Islamic Emirate of Iraq », The Long War Journal, 16 octobre 2006.
  3. (ar) Marwan Shahadeh, « القاعدة في العراق: من الثورة إلى الدولة » (« al-Qā'ida fī-l-'Irāq : min aṯ-ṯawra ila-d-dawla »), al-'Asr, 21 février 2007.
  4. Olivier Moos, « Syrie : querelle de légitimité pour la direction du jihad entre Jabhat an-Nusra et l'État islamique d'Irak et du Levant - Entretien avec Romain Caillet », Religioscope, 4 juillet 2013.
  5. a b c et d Romain Caillet, « De la désaffiliation de l'État islamique à al-Qaïda », Al Huffington Post Maghreb, 8 octobre 2013.
  6. a et b Céline Lussato, « SYRIE. La guerre des djihadistes a-t-elle éclaté ? », tempsreel.nouvelobs.com, 7 janvier 2014.
  7. « Le Front Al-Nosra est la branche d'Al-Qaïda en Syrie », 7sur7.be, 8 novembre 2013.
  8. « Syrie : le chef du Front al-Nosra appelle l’EIIL à cesser les combats fratricides », 45enore.ca, 7 janvier 2014.
  9. « Syrie : l'EIIL accusé de massacres », lemonde.fr, 13 janvier 2014.
  10. « Syrie : plus de 1000 morts en 2 semaines de combats entre djihadistes et rebelles », lexpress.fr, 16 janvier 2014.
  11. « Al-Qaïda désavoue une nouvelle fois un groupe djihadiste en Syrie », lemonde.fr, 3 février 2014.
  12. « Avec l'EIIL, “Al-Qaïda est peu à peu ringardisée” », lepoint.fr, le 12 avril 2014.
  13. « Syrie : Zawahiri somme Al-Nosra de cesser de combattre les autres djihadistes », France 24, 2 mai 2014.
  14. « Syrie : 60 000 personnes ont fui les combats inter-djihadistes », lemonde.fr, 3 mai 2014.
  15. « Syrie : les djihadistes refusent de se réconcilier », lepoint.fr, 12 mai 2014.
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  17. a et b « Irak : l’EIIL proclame le califat islamique, avec al-Baghdadi en calife », RFI, 29 juin 2014.
  18. a b c d et e « Irak : 2.000 morts en juin, pour Washington le califat ne “signifie rien” », Al Huffington Post Maghreb, 1er juillet 2014.
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  30. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Southern Division
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  38. a b et c « Voici ce qu'on sait du fonctionnement de l'État islamique (INFOGRAPHIE) », Huffington Post, 29 septembre 2014
  39. a et b Libération : L’inexorable progression de l’Etat islamique, par Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo)
  40. Romain Caillet, « De la désaffiliation de l'État islamique à al-Qaïda », Al Huffington Post Maghreb, 8 octobre 2013.
  41. Jean-Pierre Perrin, « Les seize commandements de l'État islamique en Irak et au Levant », Libération, 23 juin 2014.
  42. Jean-Pierre Perrin, « Les derniers chrétiens de Mossoul, cible des jihadistes », Libération, 23 juin 2014.
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  49. Irak : la crainte du viol et du rapt des femmes comme armes de guerre, France info, 23 août 2014.
  50. "Pour les djihadistes les femmes sont des esclaves sexuelles", Le Figaro 19 août 2014 .
  51. circoncisions de chrétiens et 700 femmes yazidies vendues à 150 dollars pièce !", Tunisia Daily, 16 août 2014.
  52. ISIS targets evolution in Iraqi schools, Steve Benen, MSNBC, 23 juin 2014
  53. Francetvinfo : L’État islamique menace la France après les frappes françaises en Irak
  54. AFP : L’État islamique menace les citoyens des pays de la coalition