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La Série noire, fondée en 1945, est une collection de romans policiers et de romans noirs publiée par les Éditions Gallimard.

Historique[modifier | modifier le code]

Marcel Duhamel (à droite), avec Jacques Prévert en 1961 dans le film Mon frère Jacques par Pierre Prévert

La Série noire est fondée en par Marcel Duhamel. Dans un éditorial de 1948, il prévenait ainsi le lecteur :

« Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la Série noire ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains. L'amateur d'énigmes à la Sherlock Holmes n'y trouvera pas souvent son compte [...] On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu'ils poursuivent. Le détective sympathique ne résout pas toujours le mystère. Parfois, il n'y a pas de mystère. Et quelques fois pas de détective du tout...Mais alors. Alors, il reste de l'action, de l'angoisse, de la violence[1]. »

Dès 1948, elle se distingue par une esthétique particulière (pochette cartonnée noire et jaune avec une jaquette noire avec liseré blanc) qui va faire beaucoup pour la notoriété de la collection. Le nom de la collection a été inventé par Jacques Prévert.

Mais sa grande force est la révélation (pour le public français) de très nombreux auteurs et d'une nouvelle forme de littérature policière, plongée dans la réalité de la rue, côtoyant malfrats, truands et tueurs.

La littérature anglo-américaine se taille la part du lion dans la collection. Marcel Duhamel se charge lui-même de la traduction de nombreux ouvrages (Raymond Chandler et Dashiell Hammett). Tous les grands auteurs du roman noir américain sont petit à petit publiés (Horace McCoy, W. R. Burnett, Ed McBain, Chester Himes, Robert Bloch, Richard Matheson, Lou Cameron, David Goodis, Harry Whittington ou Jim Thompson). Dans le même temps Duhamel va éditer des auteurs français, le premier est Serge Arcouët (publié sous le pseudonyme de Terry Stewart en 1948) puis Albert Simonin avec Touchez pas au grisbi !, et permettre au genre de prendre son envol définitif en France. Les écrivains du néo-polar (par exemple, Jean-Patrick Manchette, A.D.G. et Jean-Pierre Bastid) en feront un véhicule pour le commentaire social et politique.

Les constantes de la Série noire sont l'argot, l'humour, et la violence. Les mordus du roman policier la surnomment « la Reine de la Nuit ».

Au cours des années 1980 la collection commence à subir la concurrence de nouvelles collections comme Rivages/Noir. On critique aussi l'absence d'auteurs de sexe féminin. Patrick Raynal essaiera d'y remédier en donnant leur chance à Maïté Bernard, Laurence Biberfeld, Pascale Fonteneau, Sylvie Granotier, Nadine Monfils, Chantal Pelletier. Au cours des années 2000 l'érosion des ventes a conduit Antoine Gallimard à engager un profond changement de la collection : la collection sœur La Noire disparaît tandis que la Série noire passe d'un format mi-poche (19 X 12,5 cm.) au grand format.

Depuis , la collection est dirigée par Aurélien Masson. Il publie les livres en grand format, gardant l'esprit de la dernière version des semi-poches (photo en noir et blanc, typographie en jaune) mais fait disparaître la fameuse numérotation. Les tirages sont moins importants et leur prix plus élevé. Du côté des français, Aurélien Masson a gardé Caryl Férey et Patrick Pécherot et a ensuite promu une nouvelle génération d'auteurs plus rock and roll tels DOA, Antoine Chainas, Elsa Marpeau, Frédéric Jaccaud et Benoît Minville.

Des amateurs de petite bibliophilie recherchent pour leur collection les volumes antérieurs à 1950 en première édition de la Série noire dont l'auteur est célèbre.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Donald Westlake à la manifestation Quais du polar, Lyon, 2006
  • 1959 : fin d'une époque et début d'une tendance. Parution du dernier titre de Raymond Chandler, Charades pour écroulés, et du premier titre de la série Western, Le Desperado de Clifton Adams.
  • 1960 : Imbroglio negro de Chester Himes.
  • 1964 : La Lune d'Omaha, de Jean Amila. Un loup chasse l'autre, de Donald E. Westlake.
  • 1966 : la Série noire paraît au rythme incroyable de 96 titres par an. no 1000 : 1275 âmes de Jim Thompson.
  • 1969 : déclin très marqué de l'espionnage et du western.
  • 1971 : premiers romans des nouveaux auteurs français issus de mai 68, en particulier L'Affaire N'Gustro, inspirée de l'affaire Ben Barka, de Jean-Patrick Manchette.
  • 1972 : Nada, de Jean-Patrick Manchette. La Série noire renouvelle sa présentation, avec une nouvelle couverture inaugurée par le no 1459.
  • 1974 : lancement de la collection Super noire. Premier titre paru Adieu poulet de Raf Vallet.
  • 1976 : période noire pour le polar. La Série noire chute de 96 à 36 nouveautés par an, et c'est pourtant elle qui s'en tire le mieux.
  • 1977 : Kermesse à Manhattan, Marilyn la Dingue et Zyeux-bleus de Jerome Charyn. Décès de Marcel Duhamel. Robert Soulat lui succède.
  • 1979 : une nouvelle couverture illustrée en noir et jaune est inaugurée par le no 1725 Je vais faire un malheur ! de Russel H. Greenan.
  • 1981 : Mortelle randonnéee, de Marc Behm.
  • 1982 : La Position du tireur couché, de Jean-Patrick Manchette.
  • 1984 : Nous avons brûlé une sainte, de Jean-Bernard Pouy. Une nouvelle couverture illustrée, cette fois en couleurs, est inaugurée par le no 1942, C'est du délire..., de Fredric Neuman.
  • 1985 : La Bête et la Belle, de Thierry Jonquet (no 2000)
  • 1991 : en avril, Patrick Raynal succède à Robert Soulat.
  • 1992 : janvier, retour à l'ancienne couverture et à l'ancien format. Premiers titres parus sous la nouvelle présentation : Pirana matador de Jean-Hugues Oppel (no 2287) et Cosmix Banditos d'A.C. Weisbecker (no 2288).
  • 1994 : décès de Robert Soulat.
  • 1995 : cinquantenaire de la Série noire. Une nouvelle couverture est adoptée.
  • 2005 : Grand format non numéroté

Iconographie[modifier | modifier le code]

La Série noire a dès sa création adopté une image nouvelle, une iconographie qui deviendra au fil des années un point de ralliement au delà de la simple collection.

Le manifeste de la « Série noire »[modifier | modifier le code]

En 1948, Marcel Duhamel écrit ce qui restera longtemps « le manifeste de la « Série noire » ». Après plus de cinquante ans, ce texte reste d'une rare actualité.

« Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la « Série noire » ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains. L'amateur d'énigmes à la Sherlock Holmes n'y trouvera pas souvent son compte. L'optimiste systématique non plus. L'immoralité admise en général dans ce genre d'ouvrages uniquement pour servir de repoussoir à la moralité conventionnelle, y est chez elle tout autant que les beaux sentiments, voire de l'amoralité tout court. L'esprit en est rarement conformiste. On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu'ils poursuivent. Le détective sympathique ne résout pas toujours le mystère. Parfois il n'y a pas de mystère. Et quelquefois même, pas de détective du tout. Mais alors ?... Alors il reste de l'action, de l'angoisse, de la violence — sous toutes ses formes et particulièrement les plus honnies — du tabassage et du massacre. Comme dans les bons films, les états d'âmes se traduisent par des gestes, et les lecteurs friands de littérature introspective devront se livrer à la gymnastique inverse. Il y a aussi de l'amour — préférablement bestial — de la passion désordonnée, de la haine sans merci, tous les sentiments qui, dans une société policée, ne sont censés avoir cours que tout à fait exceptionnellement, mais qui sont parfois exprimés dans une langue fort peu académique mais où domine toujours, rose ou noir, l'humour. À l'amateur de sensations fortes, je conseille donc vivement la réconfortante lecture de ces ouvrages, dût-il me traîner dans la boue après coup. En choisissant au hasard, il tombera vraisemblablement sur une nuit blanche. »[2]

Directeurs de la collection[modifier | modifier le code]

Patrick Raynal en 2007

Anecdotes[modifier | modifier le code]

  • Boris Vian a traduit certains titres de la Série noire.
  • Il n'existe qu'un seul et unique catalogue de la Série noire, publié en 1955.
  • 1er auteur américain publié dans la collection : Horace McCoy
  • 1er auteur français publié dans la collection : Serge Arcouët sous le pseudonyme de Terry Stewart
  • 1985 : La Bête et la belle, de Thierry Jonquet (n° 2000)
  • Le roman Tous à l'égout de Robert Pollock a inspiré le "casse du siècle" consistant pour Albert Spaggiari à vider les coffres de la Société Générale en juillet 1976 à Nice. En 1979, José Giovanni réalisa un film sur le sujet, Les égouts du Paradis.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cité par Franck Lhomeau, Les débuts de la Série noire (1995).
  2. MOURET, Jean-Noël. 50 ans de Série noire Gallimard 1945-1995. Brochure réalisée par la Fnac, 1995, p. 2.

SN / raynal[modifier | modifier le code]

Patrick Raynal devient le directeur de collection de la Série Noire en 1991. Il est nommé par Antoine Gallimard [Coll p134]. La SN est alors devenu un antonomase : le terme est devenu synonyme de littérature policière et de roman noir aux yeux des lecteurs français. La collection s'essouffle, tant en termes de ventes qu'en termes de lieu de découverte de nouveaux auteurs.

Raynal a dans l'idée de rapprocher la collection de ses origines. Il republie de vieux titres, avec un succès commercial plutôt limité [coll p137] et décide de changer la maquette de couverture. Il reprend la maquette originale liseré blanc autour d'un fond noir et supprime les illustrations de couverture. Lors des premiers mois, il publie les livres achetés par Soulat comme "les Rues de feu" de Thomas H Cook. L'ouvrage qui marque sa prise en main de la collection est le n°2288, Cosmix Banditos de AC Weisbeker [coll p134]. Cet ouvrage, atypique car humoristique et alliant polar et physique quantique, marque la patte de Raynal et sera une sorte de guide de ce que sera la collection sous sa direction.

Raynal prend une décision importante : interdire strictement les coupes dans les livres par les traducteurs. Le nombre de page des ouvrages devient donc plus important. Il atteint jusqu'à 600 pages avec les racines du mal de Dantec. [coll p138]

Raynal conserve la ligne éditoriale qui est le marqueur de la collection en publiant toujours des auteurs américains et en faisant la part de plus en plus belle aux français, mais il ouvre aussi la SN à la littérature noire mondiale. la diversité des auteurs n'a jamais été aussi grande que sous sa direction : l'Espagne avec Andeu martin, la Russie avec les frères Vaïner, l'Italie avec Battesti (coll p137]