Union des bouddhistes de Choson

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Union des bouddhistes de Choson
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L’Union des bouddhistes de Choson (ou Union des bouddhistes coréens ou Fédération des bouddhistes de Corée, en coréen : 조선불교도련맹) parfois abrégé Chobulyôn[1], est une organisation religieuse en Corée du Nord qui est chargée de gérer les affaires bouddhistes dans toute la Corée, concrètement elle contrôle les activités religieuses bouddhistes en Corée du Nord[2]. Elle est contrôlée de facto par le parti du travail de Corée[2]. Le Comité central de cette organisation (조선불교도련맹 중앙위원회) est responsable des opérations quotidiennes, avec des comités dans chaque province, ville et comté[3]. C'est l'équivalent, pour le bouddhisme, de la Fédération chrétienne de Choson.

L'organisation a été fondée le 26 décembre 1946[4].

En 1999, il y avait 10 000 bouddhistes pratiquants en Corée du Nord, dont 70% étaient des femmes, 200 prêtres et 60 temples bouddhistes[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'Union a été créée sous le nom officiel de « Fédération générale bouddhiste du Chosôn du Nord » le 26 décembre 1945[5] sous l'égide de l'Agence des affaires civiles de l'Union soviétique.

Elle a été rebaptisée « Union bouddhiste générale de Corée du Nord » (북조선불교총련맹) en 1948. En 1955, l'« Union générale bouddhiste de Corée du Nord » a été rebaptisée « Union des bouddhistes de Corée » (조선불교도련맹).

Le nom actuel (« Comité central de l'Union des bouddhistes coréens » 조선불교도련맹 중앙위원회) a été adopté en 1972[6]. En 1945 et en 1949, l'organisation a adopté respectivement un plan en cinq points et en sept points, qui s'engageait à respecter la constitution nord-coréenne, éliminer les vestiges de L'impérialisme japonais, aider l'armée, construire des amitiés avec l'Union soviétique et d'autres États socialistes, œuvrer pour la réunification et « favoriser l'esprit de la classe ouvrière parmi les bouddhistes pour la prospérité de la patrie et le développement de sa culture »[7]. Peu d'informations sont disponibles sur la l'Union entre 1945 et 1972, à part les noms et les mandats de ses premier et deuxième présidents : Kim Se-ryul (1946-1948) et Un Yong-suk (1963-1978). Kim Sunggyôk était président de 1948 à une date indéterminée[6]. C'était une période de propagande antireligieuse intense et l'Union aurait changé de nom et serait entrée dans la clandestinité à plusieurs reprises jusqu'en 1972[8].

Après l'adoption par la Corée du Nord de la constitution de 1972, la politique envers la religion s'est un peu adoucie. L'Union a commencé à faire des déclarations contre la répression des bouddhistes en Corée du Sud par Park Chung-hee, et contre l'arrestation du pasteur Pak Hyong-gyo[6].

la formation de trois ans est proposée dans une école spéciale et le bouddhisme est enseigné à l'université Kim Il-sung

En 1989, l'Union a ouvert une académie bouddhiste à son siège à Pyongyang (Moranbong district). La période de formation est de trois ans et les étudiants sont acceptés s'ils ont un diplôme d'études secondaires, ils sont recommandés par un monastère de l'un des comités municipaux ou départementaux de l'Union[9].

Contacts internationaux[modifier | modifier le code]

En 1986, l'Union a rejoint l'Organisation mondiale des bouddhistes[10].

L'Union s'est employée à établir des contacts avec d'autres organisations bouddhistes dans le monde, notamment avec l'Association des bouddhistes coréens au Japon, basée à Tokyo, qui est une organisation membre de l'Association générale des résidents coréens au Japon[11],[4]. D'autres contacts ont été établis avec des bouddhistes en Chine, en Inde, au Népal, en Thaïlande et au Sri Lanka[4].

En 1976, l'Union a rejoint le Comité bouddhiste asiatique pour la paix. Elle a rejoint la Conférence bouddhiste d'Asie en 1990, lors de sa création[4].

Chine[modifier | modifier le code]

En octobre 1963, la « Conférence des bouddhistes de onze pays et régions d'Asie » s'est tenue au temple Fayuan à Pékin, en Chine, en présence du vénérable An Yong Sook, président du comité central de l'Union des bouddhistes coréens[12]. En septembre 1963, le président de l'Association bouddhiste chinoise, Zhao Puchu, a effectué une visite de retour[13] et des visites de haut niveau ont été réalisées entre les communautés bouddhistes de Corée du Nord et de Chine[14],[12]. Au cours de l'été 1991, le vice-président de l'Association bouddhiste chinoise, Zhou Shaoliang, a conduit une délégation en Corée du Nord à l'invitation de l'Union ; en novembre 2002, le vénérable Fish Myung Sun, ministre de l'éducation et de la formation de la Fédération bouddhiste de Corée du Nord, a conduit une délégation en Chine[12].

Corée du Sud[modifier | modifier le code]

Le temple Shingyesa avant sa destruction par la guerre de Corée.

En 2004, la coopération inter-coréenne sur la restauration du temple Singyesa a commencé, et s'est achevée en 2007[15]. En 2018, le vénérable Cheondam, président de la Fondation pour la paix mondiale, s'est rendu en Corée du Nord et a rencontré la communauté bouddhiste, notamment Kang Soo-rim, président de la l'Union bouddhiste de Choson, et a conclu un accord sur la restauration du temple Yuljeongsa, la deuxième fois que les deux Corées ont conclu un accord sur la restauration d'un temple de la Corée du Nord[16],[17].

L'Union a organisé plusieurs pujas commémoratives conjointes en Corée du Nord[18],[19],[20] entre des membres de la communauté bouddhiste de la Corée du Nord et des membres de la communauté bouddhiste de la Corée du Sud.

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 12 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Pascal Dayez-Burgeon, La dynastie rouge, Éditions Perrin, (ISBN 978-2-262-06522-5, DOI 10.3917/perri.dayez.2016.01, lire en ligne), page 74-75
  3. 周之然, « 朝鲜各地寺院举行“祈愿祖国统一8·15南北佛教徒同时法会” », sur 人民网,‎ (consulté le )
  4. a b c d et e « Buddhist Temples, Federation, Education in DPRK » [archive du ] (consulté le )
  5. (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 14 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  6. a b c d et e (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 17 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  7. Senécal p.15
  8. (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 7 et 16 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 21 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 18 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  11. « 3. Chongryun Organizations » [archive du ] (consulté le )
  12. a b et c « 中韩佛教友好交流回眸 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur 中国佛教协会 (consulté le )
  13. « 赵朴初会长访问朝鲜 », 法音, no 6,‎
  14. 王新, « 山高水长的友谊——访问朝鲜民主主义人民共和国的点滴体会 », 法音, no 10,‎ , p. 37-38
  15. « 2004年南北韩开展金刚山神溪寺修复工程 », sur KBS WORLD Radio,‎ (consulté le )
  16. « 韩政府批准宗教人士访朝 », sur 奋斗在韩国,‎ (consulté le )
  17. « 南北韩就修复金刚山榆岾寺达成协议 », sur KBS WORLD Radio,‎ (consulté le )
  18. 李小飞, « 朝韩佛教界在金刚山共办法会 祈愿半岛统一 », sur 环球网,‎ (consulté le )
  19. « 朝韩佛教界将在朝鲜妙香山联合举行祈愿统一法会 », sur 佛教在线,‎ (consulté le )
  20. « 韩允许与朝文化交流 朝韩佛教界将举行联合法会 », sur 佛教在线,‎ (consulté le )
  21. (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 17 et 19 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )
  22. a b et c (en) Bernard Senécal, « Buddhists in the Two Koreas: North-South Interactions », Journal of Korean Religions, vol. 4, no 2,‎ , p. 9–50, passage page 19 (ISSN 2093-7288, lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]