Non hétérosexuel

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Les familles LGBT comme celle-ci dans une marche des fiertés de 2007 sont qualifiées de non hétérosexuelles par les chercheurs[1].

Non hétérosexuel est une orientation sexuelle ou identité sexuelle qui n'est pas hétérosexuelle[2],[3]. Ce terme définit le « concept de ce qui est la norme et la façon dont un groupe est différent de cette norme »[4]. Non hétérosexuel est utilisé dans les études de genre et féministes ainsi que dans la littérature académique pour aider à différencier les identités sexuelles, avec une compréhension variable des implications de ces identités sexuelles[5],[6],[7],[8]. Le terme est similaire à queer, mais politiquement moins chargé et plus clinique ; être queer se réfère généralement à être non normatif et non hétérosexuel[9],[10],[11],[12],[13]. Certains disent que non hétérosexuel est le seul terme utile pour le maintien de la cohérence dans la recherche, et suggèrent qu'il « met en évidence une lacune dans notre langue autour de l'identité sexuelle » ; par exemple, son utilisation peut permettre l'occultation de la bisexualité[14].

Contexte

De nombreuses personnes homosexuelles, lesbiennesbisexuelles, pansexuelles ou asexuelles sont nées dans un environnement culturel et religieux qui stigmatise, réprime ou juge négativement tout type de sexualité qui diffère de l'orientation hétérosexuelle[15],[16]. En outre, la majorité des hétérosexuels voient encore les actes non hétérosexuels comme tabous et les désirs sexuels non conventionnels sont généralement cachés ou masqués de diverses manières[7].

Non hétérosexuel est plus inclusif envers les personnes qui non seulement s'identifient comme autre que hétérosexuelle mais aussi comme autre que gay, lesbienne, bisexuelle, pansexuelle ou asexuelle[17]. Quelques exemples communs : Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, Femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes, la bicuriosité ou encore le questionnement[8],[18],[19],[9]. Par exemple, jusqu'en 1973, l'American Psychological Association désignait l'homosexualité comme une maladie mentale, et il a encore une connotation négative[20].

Usage

L'expression Non hétérosexuel apparaît principalement dans les environnements de recherche, et peut être utilisée comme un moyen d'éviter des termes jugés politiquement incorrects comme lesbienne, gouine, gay, bisexuel, etc. qu'un certain nombre de personnes homosexuelles ou bisexuelles utilisent comme auto-descripteurs[16],[21],[22]. Par exemple, l'échelle de Kinsey peut être divisée entre ceux exclusivement hétérosexuels, et tous les autres[23]. Le terme a pris plus d’ampleur dans le domaine universitaire dans les années 1980 et une place plus importante dans les années 1990 avec de grandes études d'identités de jeunes non-hétérosexuels et un plus petit nombre d'études portant spécifiquement sur les étudiants non hétérosexuels[24]

Parfois, non hétérosexuel est également utilisé pour décrire les personnes transgenres et intersexuées[16],[25],[26]. Cependant, dans ces situations, l'expression « non cisgenre » lui est préférée.

Références

  1. Christian Klesse, The Spectre of Promiscuity : Gay Male and Bisexual Non-Monogamies and Polyamories, Ashgate Publishing, Ltd., (ISBN 978-0-7546-4906-9 et 0-7546-4906-7, lire en ligne)
  2. Patrick Dilley, Queer Man on Campus : A History of Non-Heterosexual College Men 1945-2000, Routledge, , 4–16 p. (ISBN 0-415-93337-4, lire en ligne)
  3. Hilary Hinds, Ann Phoenix et Jackie Stacey, Working Out : New Directions For Women's Studies, Routledge, , 85–95 p. (ISBN 0-7507-0043-2, lire en ligne)
  4. Richard A Jr Stevens, « Queer Man on Campus: A History of Non-Heterosexual College Men, 1945-2000 », Journal of College Student Development, may–june 2005 (consulté le )
  5. Alison M. Jaggar, Living with Contradictions : Controversies in Feminist Social Ethics, Westview Press, , 499–502 p. (ISBN 0-8133-1776-2, lire en ligne)
  6. Sally Munt, Butch/femme : Inside Lesbian Gender, Continuum International Publishing Group, , 93–100, 226, 228 (ISBN 0-304-33959-8, lire en ligne)
  7. a et b Ernest Mathijs et Janet Jones, Big Brother International : Format, Critics and Publics, Wallflower Press, , 1945–55 p. (ISBN 1-904764-18-5, lire en ligne)
  8. a et b Yvonne Jewkes, Dot.Cons : Crime, Deviance and Identity on the Internet, Willan Publishing, , 59–65 p. (ISBN 1-84392-000-X, lire en ligne)
  9. a et b Jeffrey Weeks, Brian Heaphy et Catherine Donovan, Same Sex Intimacies : Families of Choice and Other Life Experiments, Routledge, , viii (ISBN 0-415-25477-9, lire en ligne)
  10. Victor E. Taylor et Charles E. Winquist, Encyclopedia of Postmodernism, Taylor & Francis, , 327 p. (ISBN 0-415-15294-1, lire en ligne)
  11. Chris Beasley et Charles E. Winquist, Gender & Sexuality : Critical Theories, Critical Thinkers, Sage Publications Inc, , 161 p. (ISBN 0-7619-6979-9, lire en ligne)
  12. Andrew K.T. Yip, « Queering Religious Texts: An Exploration of British Non-heterosexual Christians’ and Muslims’ Strategy of Constructing Sexuality-affirming Hermeneutics » [archive du ], Nottingham Trent University, (consulté le )
  13. Kath Browne, « Negotiations and Fieldworkings: Friendship and Feminist Research », University of Brighton, (consulté le )
  14. Blaise Astra Parker, « Queer Theory Goes To College », Journal of Sex Research, (consulté le )
  15. Marcella Althaus-Reid, Ann Phoenix et Jackie Stacey, Liberation Theology and Sexuality, Ashgate Publishing, Ltd., , 10–16 p. (ISBN 0-7546-5080-4, lire en ligne)
  16. a b et c Ken Gelder et Sarah Thornton, The Subcultures Reader, Routledge, , 421–9 p. (ISBN 0-415-34416-6, lire en ligne)
  17. Travis K. Svensson et Charles E. Winquist, A Bioethical Analysis of Sexual Reorientation Interventions : The Ethics of Conversion Therapy, Sage Publications Inc, , 23 p. (ISBN 1-58112-415-5, lire en ligne)
  18. Sherry Joseph, Social Work Practice and Men who Have Sex with Men, Sage Publications Inc, , 27 p. (ISBN 0-7619-3352-2, lire en ligne)
  19. Thomas P. Gullotta et Martin Bloom, Encyclopedia of Primary Prevention and Health Promotion, Springer, , 1179 p. (ISBN 0-306-47296-1, lire en ligne)
  20. Jim Gaddy (trad. de l'allemand), Spectrum trains members to educate students : Group to host sexual identity discussions, Paris/Dordrecht, The Daily Reveille, , 279 p. (ISBN 0-306-47296-1, lire en ligne)
  21. Jean K. Quam et Sarah Thornton, Social Services for Senior Gay Men and Lesbians, Haworth Press, , 11–40, 93, 113 (ISBN 1-56024-808-4, lire en ligne)
  22. Karen Clarke, Tony Maltby et Patricia Kennett, Social Policy Review 19 : Analysis and Debate in Social Policy, 2007, The Policy Press, , 145 p. (ISBN 978-1-86134-941-5 et 1-86134-941-6, lire en ligne)
  23. Belinda Brooks-Gordon, Andrew Bainham et Loraine Gelsthorpe, Sexuality Repositioned : Diversity and the Law, Hart Publishing, , 164 p. (ISBN 1-84113-489-9, lire en ligne)
  24. Patrick Dilley, « Which way out? A typology of non-heterosexual male collegiate identities. », Journal of Higher Education, (consulté le )
  25. Sally Hines, Catherine Jones Finer et Bob Matthews, Transforming Gender : Transgender Practices of Identity, Intimacy and Care, The Policy Press, , 32–41, 103–115 (ISBN 978-1-86134-916-3 et 1-86134-916-5, lire en ligne)
  26. David A. B. Murray, Anthropologica : Who Is Takatapui? Maori Language, Sexuality and Identity in Aotearoa/New Zealand, Canadian Anthropology Society, , 233–245 p. (ISSN 0003-5459, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes