Mike Johnson (homme politique)

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Mike Johnson
Illustration.
Portrait officiel de Mike Johnson (2022).
Fonctions
56e président de la Chambre des représentants des États-Unis
En fonction depuis le
(5 mois et 28 jours)
Législature 118e
Prédécesseur Kevin McCarthy
Patrick McHenry (intérim)
Représentant des États-Unis
En fonction depuis le
(7 ans, 3 mois et 20 jours)
Élection 8 novembre 2016
Réélection 6 novembre 2018
3 novembre 2020
8 novembre 2022
Circonscription 4e district de Louisiane
Législature 115e, 116e, 117e et 118e
Prédécesseur John C. Fleming
Représentant de Louisiane

(1 an, 10 mois et 12 jours)
Circonscription 8e district
Prédécesseur Jeff R. Thompson
Successeur Raymond Crews
Biographie
Nom de naissance James Michael Johnson
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Shreveport (Louisiane, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti républicain
Conjoint Kelly Lary
Diplômé de Université d'État de Louisiane
Profession Avocat
Religion Baptisme[1]

Signature de Mike Johnson

Mike Johnson (homme politique)
Présidents de la Chambre des représentants des États-Unis

James Michael Johnson, dit Mike Johnson, né le à Shreveport (Louisiane), est un homme politique américain. Membre du Parti républicain, il est élu à la Chambre des représentants des États-Unis pour la Louisiane lors des élections de 2016 puis devient président de la Chambre des représentants en .

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

Mike Johnson naît le à Shreveport, en Louisiane. Il est l'aîné des quatre enfants de Jeanne Johnson et James Patrick Johnson. Son père, pompier, a fondé l'organisation à but non lucratif Percy R. Johnson Burn Foundation, en hommage à son partenaire Percy R. Johnson, premier instructeur et capitaine de pompiers afro-américain de la ville, décédé dans l'exercice de ses fonctions. Le père de Mike Johnson a également été gravement brûlé et handicapé dans l'exercice de ses fonctions au cours du même incendie. Mike Johnson a deux frères, Chris et Josh, et une sœur, Laura.

Formation et carrière juridique[modifier | modifier le code]

Mike Johnson fréquente le lycée Captain Shreve à Shreveport. Il obtient une licence en administration des affaires à l'université d'État de Louisiane en 1995, où il est membre de la fraternité Kappa Sigma (chapitre Gamma), et un juris doctor au Paul M. Hebert Law Center de l'université d'État de Louisiane en 1998.

Il travaille pendant vingt ans comme avocat spécialisé en droit constitutionnel avant de se lancer en politique[réf. souhaitée].

Autres engagements[modifier | modifier le code]

De 2004 à 2012, il est administrateur à la commission d'éthique et de liberté religieuse de la Convention baptiste du Sud[2].

En 2019, il devient professeur à l’Université Liberté et donne des cours de gouvernance en ligne[3].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Mike Johnson et son épouse Kelly Lary.

Marié à Kelly Renee Lary en 1999, le couple a cinq enfants[4]. Le plus âgé des cinq, Michael Tirrell James a été reconnu légalement par les Johnson alors qu’il avait 14 ans et vivait dans la rue[5].

En 2016, il est membre de la Première église baptiste de Bossier City[6]. En 2023, il devient membre de l’Église baptiste Cypress à Benton (Louisiane) (Convention baptiste du Sud)[2].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Représentant de Louisiane[modifier | modifier le code]

En février 2015, Mike Johnson est élu à l'assemblée législative de Louisiane. Il fait de la lutte pour l'instauration de la prière obligatoire dans les écoles publiques son principal combat[7].

Représentant des États-Unis[modifier | modifier le code]

Président de la Chambre des représentants[modifier | modifier le code]

À la suite de la destitution de Kevin McCarthy, le président de la Chambre des représentants des États-Unis, le représentant Matt Gaetz propose de nouveau Mike Johnson comme candidat à la présidence[8]. Le , ce dernier déclare qu'il ne se présentera pas et qu'il soutiendra son collègue Jim Jordan[9]. Toutefois, le même jour, NBC News rapporte que Mike Johnson envisage de se présenter à la présidence si Jim Jordan se retire, comme l'a fait le candidat précédent, Steve Scalise[10].

Le , après le retrait de Jordan, il annonce sa candidature[11]. Le , il devient le quatrième candidat à l'élection[12]. Il est élu par la Chambre le , par 220 voix contre 209 au démocrate Hakeem Jeffries[13]. Engagé en politique depuis huit ans au moment de son élection, il est le moins expérimenté des présidents de la Chambre des représentants depuis 140 ans[14].

Après le vote d'un budget pour l'année 2024 évitant un shutdown du gouvernement fédéral, la représentante Marjorie Taylor Greene dépose une motion de destitution à son encontre dans une situation similaire à celle de McCarthy cinq mois avant[15].

Positionnement[modifier | modifier le code]

Johnson est membre de la faction de droite chrétienne du Parti républicain[13],[16]. Au moment de son discours d'investiture en tant que président de la Chambre des représentants, il met l'accent sur le fait que sa politique aura comme fondement principal ses croyances baptistes du Sud [17]. The Daily Beast souligne ses liens avec le mouvement de la théologie du Dominion et l'influence de celui-ci sur ses activités politiques[18]. Il est un fervent opposant au droit à l'avortement et au mariage homosexuel. Il est considéré comme climatodénialiste, et en faveur d'une révision « drastique » de l'assurance maladie.

Mike Johnson est libéral sur le plan économique, défenseur du libre marché, Il a un taux d'approbation de 92 % à l'American Conservative Union et de 90 % à l'Heritage Action, deux organisations ultraconservatrices[19].

Immigration[modifier | modifier le code]

En 2017, Johnson soutient le décret proposé par Donald Trump visant à interdire l'immigration en provenance de sept pays majoritairement musulmans, en déclarant : « Il ne s'agit pas d'un effort pour interdire toute religion, mais plutôt d'un effort pour protéger adéquatement notre patrie. Nous vivons dans un monde dangereux, et cette mesure importante nous aidera à trouver un équilibre entre la liberté et la sécurité. »[20].

Environnement[modifier | modifier le code]

Mike Johnson est considéré comme climatodénialiste. S'il reconnaît l'existence du réchauffement climatique, il estime que l'activité humaine n'en est pas la cause[21].

Il entretient des liens étroits avec de grands groupes pétroliers et gaziers. Pour ses campagnes électorales, ses principaux donateurs étaient des entreprises d’énergie fossile. Entre 2015 et 2023, il reçoit plus de 330 000 dollars de la part de groupes pétroliers et gaziers[22].

Au Congrès, il prend part à différents votes contre des lois visant à protéger l’environnement. L’ONG League of Conservation Voters publie annuellement une note en fonction des choix des députés sur les questions liées au climat et à l’environnement : Mike Johnson obtient 0 % en 2022 et 2 % sur l’ensemble de ses mandats (l’organisme ne recense aucun vote en faveur de l’écologie en 2022, et dix-neuf votes contre)[23].

Questions sociétales[modifier | modifier le code]

Mike Johnson s'oppose à l'avortement et soutient la législation visant à interdire les avortements après la 20e semaine de grossesse[24]. Il prône par ailleurs les « pactes conjugaux », en vigueur dans certains États américains, bien plus contraignants que les mariages courants en cas de divorce[25].

Il professe des thèses créationnistes et a défendu comme avocat le groupe « Réponses dans la Genèse » et son parc à thème, dans le Kentucky, destiné à montrer aux enfants que la Terre a été créée il y a six millénaires[25].

En 2017, il suscite une controverse en Louisiane avec des législations considérées comme hostiles envers les personnes LGBT+. Il vote contre la codification des protections fédérales pour le mariage homosexuel en 2022[26].

Politique étrangère[modifier | modifier le code]

Conflit israélo-palestinien[modifier | modifier le code]

Mike Johnson est considéré comme l'une des figures les plus radicales du sionisme chrétien au Congrès américain. Il se rend en février 2020 sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, avec des militants radicaux israéliens, pour manifester son soutien à la construction d’un troisième temple, en lieu et place du lieu saint musulman[25]. Élu président de la Chambre des représentants en octobre 2023, son premier geste est de faire voter une résolution de soutien inconditionnel à Israël, « qui se défend contre la guerre barbare déclenchée par le Hamas », lors de la guerre dans la bande de Gaza, tout en faisant allouer une quinzaine de milliards de dollars d’assistance immédiate à l’offensive en cours. Il accuse par la suite le New York Times de constituer « une plate-forme » pour le Hamas et propose de licencier tout employé de l’administration fédérale qui afficherait sa solidarité avec les Palestiniens[25].

Son soutien à Israël est motivé par des raisons religieuses : fervent évangélique, il estime que le « retour » du peuple juif en Palestine participe de l’accomplissement des prophéties, les juifs devant ensuite se convertir au Christ. Il s'oppose ainsi à toute solution à deux États, estimant que l'ensemble de la région doit appartenir à Israël[25].

Guerre russo-ukrainienne[modifier | modifier le code]

Johnson s’affiche initialement pour la fin de l'aide militaire américaine à l'Ukraine dans sa résistance à l'invasion russe[27]. En 2018, il reçoit plus de 37 000 dollars de contributions pour sa campagne de la part d'American Ethane, une société qui ne possède que des actifs insignifiants aux États-Unis et qui est contrôlée presque entièrement par trois oligarques russes[28]. En janvier 2024, il s'oppose à des mesures bipartites de sécurité aux frontières, pourtant parrainées par les républicains du Sénat, qui comprennent une aide à l'Ukraine et à d'autres alliés des États-Unis[29].

Pourtant, en avril 2024, il opère un revirement qualifié par certains[Qui ?] de « surprenant » en proposant lui-même un texte prévoyant la reprise de l'aide américaine à l'Ukraine ainsi qu’à Israël et Taïwan. Le texte « renforce [même] significativement, le projet validé par le Sénat en février »[30]. La proposition est vivement critiquée par certains républicains. Le , la Chambre des représentants vote par 311 voix contre 112 en faveur de ce programme d'aide militaire pour l’Ukraine de 60,8 milliards de dollars. Si les 210 représentants démocrates ont voté pour, du côté des Républicains, 101 ont voté dans le sens voulu par Johnson et 112 contre[31]. Il trouve l’appui des républicains modérés, et se met à dos les plus radicaux. Johnson justifie publiquement son évolution par des motifs de conscience et par le fait qu’il demande maintenant à l’Ukraine de travailler à un plan de sortie de cette guerre. Un commentateur de CNN, suite à ce choix de Johnson de s’opposer à la majorité de son camp pour répondre à ce que certains voient comme une démission des États-Unis face aux états totalitaires[non neutre], qualifie Johnson d’« improbable Churchill »[32].

Soutien à Donald Trump[modifier | modifier le code]

Johnson fait partie de l'équipe de défense juridique de Trump lors des procédures de destitution du Sénat en 2019 et 2020.

Il fait partie du cercle des élus républicains qui ne reconnaissent pas la victoire de Biden après l'élection présidentielle américaine de 2020. En outre, en , il est l'un des 126 représentants républicains de la Chambre des représentants à se prononcer en faveur de Texas v. Pennsylvania, un procès intenté devant la Cour suprême des États-Unis contestant les résultats de l'élection présidentielle de 2020, demande rejetée par la Cour suprême[33].

En octobre 2023, Matt Gaetz, l'élu trumpiste qui avait provoqué la chute de McCarthy de la présidence de la chambre, considère que son élection comme speaker atteste de la prééminence de la tendance alignée sur Donald Trump dans la majorité républicaine de la Chambre[13].

En avril 2024, alors que Johnson fait face aux critiques d’élus républicains radicaux, au premier rang desquels Marjorie Taylor Greene, notamment en lien avec sa volonté d’avancer sur le soutien américain à l’Ukraine, Johnson se rend à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump, et reçoit un appui de ce dernier pour son travail de président de la chambre[34],[35].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Faith on the Hill », sur pewforum.org, (consulté le ).
  2. a et b Brandon Porter, Southern Baptist Mike Johnson elected speaker of U.S. House, kentuckytoday.com, USA, 25 octobre 2023
  3. Mia Nelson, Speaker of the House Mike Johnson is an online professor at Liberty University, wset.com.com, USA, 30 octobre 2023
  4. (en) Mark Ballard, « House Republicans tap Mike Johnson of Louisiana as speaker-designate », sur NOLA.com, (consulté le ).
  5. (en) « Mike Johnson's Adopted Son: Who Is Michael Tirrell James? », sur TimesNow, (consulté le )
  6. Will Hall, Southern Baptist Mike Johnson elected speaker of U.S. House, baptistmessage.com, USA, 30 septembre 2016
  7. « Mike Johnson, le trumpiste haut perché », sur Les Echos, .
  8. (en-US) Greg Hilburn, « Could Louisiana's Steve Scalise or Mike Johnson be next speaker of the House? », sur The Times, (consulté le ).
  9. (en-US) Mark Ballard, « Congressman Mike Johnson won't run for Speaker of the House », sur NOLA.com, (consulté le ).
  10. (en-US) Scott Wong, « Rep. Mike Johnson plans to launch House speaker bid if Jim Jordan falters », sur NBC News, (consulté le ).
  11. (en-US) Kayla Gallagher, « House GOP Vice Chair Mike Johnson Officially Enters Speaker Race », sur The Messenger, (consulté le ).
  12. (en-US) Andrew Solender, « Mike Johnson becomes fourth GOP House speaker nominee in past two weeks », sur Axios, (consulté le ).
  13. a b et c « Mike Johnson, l’inconnu trumpiste devenu speaker de la Chambre des représentants des Etats-Unis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  14. (en-US) Rachael Bade, « Take four: Can Mike Johnson get 217? », sur POLITICO, (consulté le ).
  15. (en) « Rep. Marjorie Taylor Greene files motion to oust Mike Johnson as House speaker », sur NBC News, (consulté le )
  16. (en) Frederick Clarkson, « A Manual to Restore a Christian Nation that Never Was », Political Research Associates,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Jack Jenkins-Religion News Service, « Evangelical Mike Johnson ‘Raised Up’ as House Speaker », sur News & Reporting, (consulté le )
  18. (en) Roger Sollenberger, « The ‘Profound Influence’ of Christian Extremists on Mike Johnson », The Daily Beast,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Pro-Trump, ultraconservateur, novice… 10 choses à savoir sur Mike Johnson, le nouveau « speaker » du Congrès américain », sur L'Obs, .
  20. (en-US) The Washington Post | The Washington Post, « Coffman, Gardner join Republicans against President Trump’s travel ban; here’s where the rest stand », sur The Denver Post, (consulté le ).
  21. (en-US) Lisa Friedman, « New House Speaker Champions Fossil Fuels and Dismisses Climate Concerns », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  22. (en-US) Kelsey Brugger, Timothy Cama, Nidhi Prakash, Emma Dumain, « Republican speaker candidates flush with fossil fuel cash », sur E&E News by POLITICO, .
  23. « Aux États-Unis, un climatosceptique à la tête de la Chambre des représentants », Reporterre,‎ (lire en ligne)
  24. (en) « La. Representatives give their take on abortion », sur kalb.com, (consulté le ).
  25. a b c d et e « Aux Etats-Unis, la croisade des sionistes chrétiens contre le « mal » palestinien », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « Etats-Unis : le républicain de Louisiane Mike Johnson élu speaker de la Chambre des représentants après trois semaines de blocage », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. (en) Mark Ballard, « House Republicans tap Mike Johnson of Louisiana as speaker-designate », sur NOLA.com, (consulté le )
  28. (en) Ewan Palmer News Reporter, « Mike Johnson's campaign contributions from company tied to Russia », sur Newsweek, (consulté le )
  29. (en-US) « Border package on life support as Speaker Johnson digs in on opposition to deal with Biden », sur USA TODAY (consulté le )
  30. « Vu d’Ukraine. L’étrange revirement du président de la Chambre des représentants sur le soutien à Kiev », sur Courrier international, (consulté le )
  31. (en) Annie Grayer, Melanie Zanona, Manu Raju, « How Johnson came to embrace Ukraine aid and defy his right flank | CNN Politics », sur CNN, (consulté le )
  32. (en) Stephen Collinson, « Analysis: By passing Ukraine aid, the accidental speaker became an unlikely Churchill | CNN Politics », sur CNN, (consulté le )
  33. (en-US) Adam Liptak, « Supreme Court Rejects Texas Suit Seeking to Subvert Election », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  34. (en-US) Annie Karni, « Johnson to Join Trump at Mar-a-Lago for ‘Election Integrity’ Announcement », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  35. (en-GB) Anthony Zurcher and Nadine Yousif, « Donald Trump backs Mike Johnson after Mar-a-Lago meeting », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]