Max Pécas

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Max Pécas
Naissance
Lyon, France
Nationalité France
Décès (à 77 ans)
Paris, france
Profession Réalisateur
Scénariste
Producteur

Max Pécas est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma français né le à Lyon et mort le à Paris[1].

Biographie

Carrière

Polar...

Max Pécas devient régisseur de théâtre avant de faire ses premiers pas au cinéma comme assistant réalisateur[1]. Admirateur d'Hitchcock, il entame sa carrière de réalisateur avec des films policiers à petits budgets, le plus souvent teintés de sensualité. Son premier long métrage Le Cercle vicieux est une adaptation du roman la Mort dans l'âme signée Frédéric Valmain [2]. Il tourne au long des années 1960 une dizaine de « polars sexys » avec pour interprètes Sophie Hardy, Pierre Brice ou Jean Topart. Il lance véritablement la carrière de l'actrice allemande Elke Sommer en lui confiant des rôles principaux dans De quoi tu te mêles Daniela ? et Douce Violence[3].

Dès 1963, Max Pécas devient indépendant et fonde sa propre société de production Les Films du Griffon[4]. Il écrit la plupart de ses scénarios. L'écrivain et critique Jean-Patrick Manchette fait ses premières armes avec lui comme scénariste et assistant, collaborant entre autres à La Peur et l'Amour. Le réalisateur reconnaîtra avoir joué avec la censure d'alors et recherché l'interdiction de ses films aux mineurs afin d'attirer un public désireux de s'« encanailler ».

Érotisme...

Après 1968, il se spécialise dans le film érotique soft, ou films de charme avec des titres comme Claude et Greta, Je suis une nymphomane, Je suis frigide... pourquoi ? (seul échec commercial), Club privé ou Sexuellement vôtre. Il fait tourner notamment Sandra Julien, Marie-Georges Pascal ou Valérie Boisgel. Il s'impose aux côtés de José Bénazéraf comme un des maîtres du genre, capable de bien s'exporter. Radley Metzger assure la distribution de plusieurs de ses films aux États-Unis[3]. Passées du polar de série B à l'érotisme soft, les carrières de Pécas et Bénazéraf divergeront avec la libéralisation de la censure voulue par Valéry Giscard d'Estaing.

En 1975, le porno arrive sur les écrans français et les distributeurs le contraignent à tourner une version hardcore de son film Félicia dont la production est déjà bien avancée. Le film, avec Béatrice Harnois en vedette, sort donc en deux versions, tout comme Luxure (avec Karine Gambier) l'année suivante. C'est à contre-cœur et pour sauver sa société de production, que Max Pécas fait ainsi un bref passage dans la pornographie.

Homme de troupe, Max Pécas aime à retrouver de film en film des mêmes collaborateurs. Derry Hall signe la musique de ses films, Robert Lefebvre puis Roger Fellous assurent la photographie quand son fils Michel Pécas est au montage.

...et comédie

Il s'oriente enfin vers des comédies pour adolescents qui connaissent un grand succès. Mêlant érotisme plus ou moins graveleux et vaudeville approximatif, elles sont généralement considérées comme des modèles de nanars, bien que certains puristes les considèrent plutôt comme des navets. Le réalisateur a su mettre à profit, au cours des années 1980, le financement par Canal+ de la production cinématographique : en l'absence de ces subventions, les films de cette période n'auraient jamais pu voir le jour.

Olivia Dutron, Sylvain Chamarande, Daniel Derval, Michel Vocoret ou Gérard Croce (qui travaille aussi à la production) s'imposent comme des figures récurrentes de cette « troisième période » de Max Pécas. Il fait aussi tourner Philippe Caroit, Xavier Deluc, Ticky Holgado, Luq Hamet, Caroline Tresca et Victoria Abril. Regroupant Jean Lefebvre, Bernadette Lafont et Georges Beller, le casting de On n'est pas sorti de l'auberge peut sembler prestigieux si on le compare à ceux des autres comédies à succès du réalisateur. Max Pécas coécrit alors ses scénarios avec Claude Mulot et Didier Philippe-Gérard.

Devenu une valeur sure du box-office, Max Pécas connaît un sérieux échec en essayant de renouer avec le genre policier avec Brigade des moeurs dont les outrances rebuteront le spectateurs. Les deux derniers volets de sa trilogie tropézienne ne lui permettent pas de retrouver son public et sa maison de production fait faillite[1].

Vie privée

Son fils Michel a travaillé avec lui comme monteur ou assistant réalisateur sur plusieurs de ses films[5]. Une fille de Max Pécas, Corinne, épousa l'influent éditeur Jean-Paul Enthoven en 1981.

Amoureux de la vie autant que du cinéma, Max Pécas cherchera à faire de ses tournages des moments de plaisirs partagés et ne conclura guère de journées de travail sans parties de pétanque ou de tennis, ses autres grandes passions[6].

Max Pécas est mort d'un cancer du poumon le 10 février 2003 à Paris[6].

Réception critique

Les films de Max Pécas sont considérés comme des exemples-types de nanars : budgets rachitiques, gags souvent lourds et répétitifs, acteurs connotés (Jean Lefebvre, Katia Tchenko), filles dénudées...

Le site spécialisé Nanarland le décrit ainsi :

« Nanarland a mis un certain temps à traiter de la filmographie de Max Pécas. Il est vrai que si le grand public tend à le considérer comme « le roi du nanar » - ce qui est excessif - son œuvre ne fait guère l'unanimité au sein de l'équipe du site, dont beaucoup le considèrent plutôt comme le roi du navet. [...] Alors, Max Pécas, roi du nanar ? Certainement pas, à mon humble avis ; du moins, pas au sens où on l’entend ici : trop lourd, trop sage, et même trop compétent techniquement, Max n’a pas laissé une filmographie suffisamment délirante pour marquer durablement les esprits des nanardeurs autrement que par sa constance dans la médiocrité. Il est cependant assez régulier dans la nullité pour susciter l’intérêt et laisser certains de ses films se regarder d’un œil bienveillant[7]. »

Si les scénarios de ses films sont le plus souvent critiqués, on reconnaît au réalisateur sa compétence sur le plan technique et sa capacité de s'entourer de professionnels de qualité comme Robert Lefebvre, Roger Fellous ou Jean-Claude Couty à la photographie et Patrick Aubrée au script.

Des documentaires-hommages lui sont consacrés :

  • I Am a Nymphomaniac : The Films of Max Pecas, un épisode de la série Eurotika!, diffusée en 1999 sur Channel 4 est consacré à Max Pécas.
  • Michel Guillerm lui a consacré un documentaire Max Pécas, le roi du navet diffusé le 7 juin 2011 sur Paris Première, lors d'une soirée spéciale.

Filmographie

Réalisateur

Assistant réalisateur
Réalisateur

Producteur avec Les Films du Griffon

Acteur

  • 1974 : Club privé pour couples avertis : Le maraîcher / Max, le réalisateur
  • 1982 : On n'est pas sorti de l'auberge : le réalisateur de publicité (non crédité)
  • 1983 : Les Branchés à Saint-Tropez : le commissaire (non crédité)
  • 1999 : I Am a Nymphomaniac: The Films of Max Pecas, un épisode de la série documentaire Eurotika! d'Andy Stark et Pete Tombs : lui-même
  • 2007 : Mon curé chez les bidasses documentaire de Nicolas Castro et Laurent Preyale : lui-même (images d'archives)
  • 2011 : Max Pécas, le roi du navet documentaire de Michel Guillerm : lui-même (images d'archives)

Notes et références

  1. a b et c Fiche Max Pécas sur Ciné-Ressources
  2. lereseaumodiano.blogspot.fr
  3. a et b Max Pécas et Douce violence sur 1Kult
  4. Max Pécas sur encyclo-ciné
  5. Michel Pécas sur IMDb
  6. a et b Max Pécas, le roi du navet, documentaire de Michel Guillerm diffusé le 7 juin 2011 sur Paris Première
  7. Tiré de la critique du film On n'est pas sortis de l'auberge sur le site Nanarland.

Compléments

Bibliographie

  • Pascal Manuel Heu, Max Pécas metteur en scène, un auteur méconnu, in Jeune Cinéma, no 308-309, printemps 2007 (Lire)
  • Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm, Serious Publishing 2011, sous la direction de Christophe Bier

Liens externes