Martin Luserke

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Martin Luserke
Martin Luserke devant la salle de théâtre de Schule am Meer (1931)
Biographie
Naissance

Schöneberg près Berlin, Prusse, Empire allemand
Décès
(à 88 ans)
Meldorf, Holstein, Allemagne
Nationalité
Activités
Autres informations
Conflit
Mouvement
Éducation nouvelle (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Martin Luserke (né le à Schöneberg près Berlin; † à Meldorf, dans le Holstein) est un pédagogue, conteur, romancier et dramaturge allemand[1]. Il est l'une des figures dominantes du courant allemand de l’Éducation nouvelle[2] et reste comme l'un des pionniers de l'éducation en plein air[3]. Il est le fondateur de la première école expérimentale allemande, sur l'île frisonne de Juist et le promoteur du théâtre scolaire. L'apport le plus marquant de Luserke est la pratique de l'expression dramatique amateur[4] (théâtre communautaire), dans les écoles et les instituts de formation[5], qui a donné un second souffle au mouvement de jeunesse allemand[6],[7]. Les concepts de jeu de situation[8] et d'improvisation[4] remontent aux initiatives prises par Luserke. Il est le premier pédagogue à avoir théorisé les apports du théâtre scolaire[9].

Années de formation[modifier | modifier le code]

L'institut pédagogique nouveau de Niesky vers 1900, avec la devise gravée à l'entrée Ego sum via et veritas et vita (Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie).
Devoirs surveillés au Neues Pädagogium de Niesky (vers 1900).
Classe de travaux manuels au Neues Pädagogium (vers 1900).

Luserke, avec l'assentiment de ses parents, fit ses études primaires dans une institution privée, l'école berlinoise de la « Confrérie de Herrnhut. » Ses parents, habités par une profonde foi piétiste, l'envoyèrent à 14 ans au séminaire d'enseignants de cette confrérie, à Niesky[10],[11] (Haute-Lusace), où il passa son diplôme d'instituteur en 1900[12]. Dans cet établissement, où l’éducation musicale était nettement plus poussée que dans les écoles publiques[13], il fit la connaissance d’Hans-Windekilde Jannasch (de)[14]. De 1900 à 1904, Luserke remboursa sa scolarité en exerçant comme instituteur et éducateur au lycée de Niesky[13]. Il jouait de l'alto dans l’orchestre amateur de la ville[15]. À cette époque, il prit de plus en plus ses distances avec le piétisme. Il gagna la Thuringe et étudia les mathématiques et la philosophie à l'université d'Iéna[16] à partir de 1904.

En 1905, il effectua un stage de voile de plusieurs mois en Bretagne et s'y enthousiasma pour les vestiges mégalithiques et la culture des Celtes[17]. C'est vraisemblablement là, sur l'Île-Molène, qu'au contact d'un barde Luserke tira l'idée de puiser pour sa production romanesque dans la tradition orale et écrite, c'est-à-dire les contes et légendes[18]. Professeur stagiaire à Florence (1906), il en profita pour effectuer une excursion de deux mois à travers l'Italie[19], et prolongea son séjour à l'étranger par un voyage en Égypte et en Norvège[20]. En Italie, il médita sur sa vocation d'instituteur et commença à mettre en doute les méthodes pédagogiques qu'on lui avait enseignées. Il se promit de devenir un « enseignant moderne », « d'apporter sa pierre aux réalisations humaines et de donner corps aux rêves audacieux. » La lecture d'un livre du pédagogue réformiste Hermann Lietz, et une visite qu'il rendit à cet auteur le convainquirent de se consacrer à l’Éducation nouvelle[21],[15].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

L'école de plein air d'Haubinda (1906)[modifier | modifier le code]

À Pâques 1906, il décida de collaborer avec Hermann Lietz et enseigna dans son école d'Haubinda en Thuringe, dirigée à l'époque par Paul Geheeb. Trois années plus tôt, cet établissement avait été le théâtre d'un scandale à propos du refus d'inscrire un élève juif[22],[23],[24] car ils ne pouvaient être admis qu'à titre exceptionnel[13], un principe que Luserke écarta lorsqu'il fonda ses propres écoles[25]. Au D.L.E.H., on partait du principe qu'il fallait « prévenir la violence innée des élèves »[26], ce qui impliquait un encadrement très strict et très peu de place pour les élèves (comme pour les pédagogues[27]). Seuls Luserke et Gustav Wyneken, inspirés par les idées de Walter Benjamin, tentaient de s'opposer à Haubinda à cette discipline militaire quotidienne[28]. Les conflits entre animateurs, ainsi que le projet secret de revendre une partie des locaux, entraîna la démission des deux pédagogues[13].

La communauté de Wickersdorf (1906–1925)[modifier | modifier le code]

L'école libre de Wickersdorf (1907).
Martin Luserke avec étudiants de Wickersdorf lors d'une excursion dans les monts du Fichtel (1910).

C'est ainsi qu'à l'automne 1906, Wyneken et un groupe de pédagogues dissidents comprenant, outre Luserke, Paul Geheeb et August Halm (de), décidèrent de créer l'école libre de Wickersdorf (Freie Schulgemeinde Wickersdorf) à Saalfeld en Forêt de Thuringe[16],[29],[30]. Wyneken, qui se voyait plutôt comme le théoricien du groupe[31], comptait sur Luserke pour articuler l'enseignement autour d'activités pratiques. Ce concept d'une didactique orientée par l'expérience individuelle a certainement inspiré plus tard Hans Alfken (de)[32],[33].

Luserke y fit ses premières expériences de théâtre communautaire et de conteur. Il y était le primus inter pares d'une confrérie qui se désignait familièrement comme les Ours, comptant dix élèves autour de leur maître[34].

En 1910 (1911 selon certaines sources), le Grand-duc George II de Saxe-Meiningen (parfois surnommé le « duc de théâtre », Theaterherzog) nomma Luserke directeur de l'établissement[16],[35],[15]. Cette décision survint après la divulgation des agressions pédophiles de Wyneken sur certains élèves, qui allait déboucher sur ce que la presse qualifia d’Eros-Skandal, et un procès qui entraîna le renvoi de Wyneken de son propre établissement[13]. Au printemps 1912, Luserke structura les six premières années du cursus du FSG Wickersdorf sur deux séries d'ouvrages laissés inachevés depuis 1909 par Wyneken, les « Livres du Maître » (Lehrerbücher) et les « Livres de l’Élève » (Schülerbücher[36]). Luserke dirigea donc l'établissement jusqu'en 1914, puis derechef de 1922 au printemps 1925. Il a laissé sur cette période ce jugement: « L'école est à présent opérationnelle en tant qu'institut de formation et prête à délivrer des brevets, mais je n'ai plus de temps pour mes devoirs éducatifs envers ma famille[13]. »

Il fit paraître en 1912 sa première pièce de théâtre communautaire[37], qu'il faisait représenter depuis 1906. Il publia aussi un cours de danse[38] : « L’art de la danse ouvre un chemin qui laisse libre cours à ce puissant instinct qui nous élève au-dessus de nous-même[13]. »

Entre-temps, Luserke servit sous les drapeaux de 1914 à 1917, parvenant jusqu'au grade de sous-officier. Grièvement blessé à la tête (raison pour laquelle il portera désormais systématiquement une casquette[39]), il fut capturé par les Français et soigné dans un camp de prisonniers. Victime d'une dépression nerveuse en 1917, les autorités françaises l'envoyèrent en Suisse pour raison sanitaire, et Luserke y demeura jusqu'en 1919[40],[13]. Selon une source tardive, au cours de la Révolution allemande de 1918-1919, Luserke aurait demandé fin 1918 directement à Wyneken de reprendre la direction du FSG Wickersdorf et d'y donner les cours. Son intention aurait été de combattre les initiatives de ses remplaçants (et rivaux) à la tête de l’institution[41].

En 1919, influencé par les événements révolutionnaires qui agitaient son pays, Luserke rédigea le tome 3 de la collection Praktischer Sozialismus, coordonnée par le philosophe marxiste Karl Korsch, et dont George Bernard Shaw avait rédigé le second tome. Luserke y promulguait une éthique socialiste du travail, visant à la production collective[42]. Luserke collaborait à cette époque également au journal Die Fahne, aux côtés de Ludwig Klages et Rudolf von Laban.

De retour à la direction de l'Institution de Wickersdorf, Luserke dut mettre un terme aux entreprises pédophiles du fondateur, Wyneken : il s'ensuivit une confrontation où les désaccords pédagogiques entre les deux hommes apparurent au grand jour. Il tenta de reconstituer, avec Rudolf Aeschlimann et Paul Reiner, un « triumvirat » pédagogique contre Wyneken, puis démissionna[43].

L'école de voile à Loog sur l'île de Juist (1925–1934)[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de Schule am Meer à Loog sur l'île de Juist, 1929.

Avec ses collègues Luserke chercha alors à se retirer « aux marches du monde habité » : c'est ainsi que, le , la fondation Stiftung Schule am Meer puis, le , y ouvrit une école de plein air, Schule am Meer, à Loog sur l'île de Juist, en Mer du Nord[44],[16],[45] dont il avait exploré les alentours avec des collègues et élèves à la Pentecôte 1924[46],[47],[48].

Il forma ex nihilo son école de voile (Schule am Meer), synthèse de formation pratique et spirituelle[49],[50].

Seize élèves quittèrent le pensionnat autogéré de FSG Wickersdorf pour l'île de Juist. Luserke occupait leur activité entre le défrichement de Loog et une initiation à la navigation autour du banc de sable de Juist[13].

« Luserke recherchait dans cette école des côtes de la mer du Nord, berceau nordique, un endroit ou l'alternance du flux et du reflux engendre un rythme propre chez l'homme. Il recherchait un cadre (dans ce cas précis un monde insulaire), qui permet l'affirmation de soi par l'action. Il était évident que cette action se fondait sur un travail concret à la fois pratique et éducatif, propre à former l'existence. La formule agitur ergo sum, plus tard considérée comme un propos philanthropique, est entièrement à la base de la Schule am Meer de Juist. »

— Kurt Sydow (1980) , Die Lebensfahrt des Martin Luserke[51]

Tandis que le journaliste et critique musical Herbert Connor (de) évoquait la Schule am Meer dans les colonnes du Berliner Börsen-Zeitung, Luserke parvenait à s'attirer pour son petit orchestre de jeunes la collaboration du célèbre pianiste Eduard Zuckmayer (de)[52],[53]. Avec Zuckmayer, le chœur, l’orchestre et la troupe théâtrale de la Schule am Meer, Luserke effectuait des tournées appréciées à travers toute l'Allemagne pendant les congés d'été, assurant à son établissement une excellente promotion[54],[55],[56]. Luserke collaborait aux compositions de Zuckmayer et fit la connaissance de son frère, l'écrivain Carl Zuckmayer (Capitaine de Köpenick, 1931), qui passait ses vacances en donnant un coup de main à la Schule am Meer[57],[58],[59].

Theaterhalle der Schule am Meer (de), le théâtre de Schule am Meer à Loog sur l'île de Juist, conçu par l'architecte Bruno Ahrends (de) de Berlin (cliché de 1931).

En 1930/31, avec l'aide active de ses collègues, les élèves, de leurs parents et sponsors, Luserke réussit à faire construire Theaterhalle der Schule am Meer (de), la salle de scène de Schule am Meer, la seule salle de théâtre autonome d'une école allemande[60].

Il était prévu d'y former, en concertation avec le Ministère des Cultes de Prusse et l'Institut Central d’Éducation de Berlin, des éducateurs de plein air. Peu après la prise de pouvoir des nazis, Luserke écrivit dans le journal de bord de l'école: « Ici entre Mer et glace, on pourrait avoir l'impression que Berlin est devenu un asile de fous ; mais l'entrée en scène de cet asile de fous va sans doute détruire notre travail[61],[13]. » À la Pâque 1934, dans le contexte de l'antisémitisme et du nazisme triomphants, l'école fut fermée par décision administrative.

Le théâtre scolaire et les jeux de rôle sont aujourd'hui fortement implantés dans plusieurs écoles d'Allemagne et même ils s'inscrivent dans le programme éducatif[62],[63] ; mais la conception que Luserke se faisait des activités de plein air est aujourd'hui mise en cause par les responsables d'activités[64].

Armé d'un haut-parleur, Martin Luserke réveille les élèves de l'institution Schule am Meer à Juist avec un chant de marin : Rise, rise... (1931).

Luserke, qui considérait la relation élèves-pédagogues comme une association culturelle[65], était un éducateur alerte, pourvu d'une large palette de talents manuels et artistiques, dont il proposa la pratique à ses élèves en tant qu'école de la vie (Lebensbildung[39],[50]). À Wickersdorf tout comme sur l'île de Juist il déclina quelques principes fondamentaux de l'Éducation nouvelle avec les pratiques des mouvements de jeunesse, qu'il vivifia en retour en leur faisant connaître la pratique du théâtre de rue, qui s'accompagnait de danse d'expression. Il considérait que la valeur de cette forme d'expression artistique tenait à ce qu'elle suivait ses propres règles, et non celles, convenues, du théâtre de salles[5]. Par le biais de l'expression corporelle (darstellendes Spiel) qu'il avait développée pour ses élèves, il ambitionnait même de faire évoluer le théâtre professionnel[66]. L'expression corporelle lui avait été inspirée par les méthodes d’Émile Jaques-Dalcroze à l’Institut culturel de musique et de rythme d’Hellerau-près-Dresde[67]. Luserke en a développé sa conception à travers bien des manuels et dans des préfaces, reprises dans les traités de danse les plus connus des années 1920[68],[69].

« On insiste à juste titre sur mes infidélités aux pratiques consacrées, et ma polarisation sur les méthodes nouvelles. »

— Martin Luserke, Auszug aus der Schule am Meer[70].

Sa pratique pédagogique, très en avance sur son époque, reposait non seulement sur un concept holistique, mais surtout sur l’idéologie völkisch, largement répandue dans l'Allemagne d'alors, sur un imaginaire « germano-scandinave », avec sa mystique et ses mythes. Par delà des aspects poétiques et romantiques, elle n'était pas sans rapport avec les idéaux nationalistes et corporatistes en plein bouillonnement sous la République de Weimar, conglomérat de courants de pensée déjà en gestation au XIXe siècle.

Dans ses programmes et ses critiques de la civilisation relatifs aux principes de son école de plein air, Luserke avait, dès 1924, pris ses distances avec les thèmes völkisch ou nazis comme la „pureté raciale[71],[72],[73], la « dégénérescence[74],[75] », la « contamination du sang[76],[77] » et toute forme d'exclusion des juifs et d'autres minorités, avant même la première édition du Mein Kampf d'Hitler :

« Nous croyons à cette voie allemande qui, par delà les pensées quotidiennes et les divergences politiques, consiste en une racialisation de l'âme et de l'esprit par la communauté de langue, et en une formation et une conformation à des valeurs culturelles communes; mais nous croyons aussi qu'elle n'est pas le produit d'une simple nature, et qu'elle est plutôt subordonnée à la responsabilité des êtres et de ce qu’ils veulent faire de leur vie. Nous estimons que cette responsabilité doit se traduire par une forte défiance envers les exagérations mystiques sur les fraternités de sang et de clan, envers la sensibilité insulaire-völkisch. Nous ne pensons pas que les manifestations de morbidité dans une population proviennent d'une contamination étrangère : nous estimons plutôt qu'elle tient à une carence culturelle et spirituelle, et à la perte de repères. »

— Martin Luserke, Schule am Meer (Juist, Nordsee). Principes. Esquisse d'une école à l'allemande[78],[79]

Plusieurs sources secondaires ont repris à charge contre Luserke le paragraphe ci-dessus, en en tronquant la première phrase ; mais la citation complète montre que ni l'eugénisme nazi, ni l'antonyme d'Aryens opposé aux juifs et autres minorités n'avaient de valeur à la Schule am Meer. Entouré de Frisons, qui se considéraient plutôt eux-mêmes comme un peuple à part avec son histoire, sa langue et sa culture propre, Luserke s'efforçait plutôt de dégager un fond de valeurs communes et de les affirmer, pour faire reconnaître à tous une « culture de cœur » positive.

Maison familiale d'Anne-Marie et Martin Luserke à Loog sur l'île de Juist, sur 1928.

La Schule am Meer, décentralisée et pratiquant une forme de démocratie directe où élèves et pédagogues avaient voix égale, présentait une proportion (30 %) considérablement plus élevée d'élèves d'origine juive que les écoles publiques d'Allemagne. Cela, ainsi que le volume des subventions versées à la Fondation Schule am Meer par des donateurs d'origine juive, firent dénigrer l'établissement sous l'ère nazie comme Jöödenschool (école juive [80]).

Contrairement à la plupart des établissements allemands adeptes de l’Éducation nouvelle, la Schule am Meer, parce qu'elle accordait une trop grande place à l'autonomie des éducateurs et des élèves, ne fut jamais intégrée au système scolaire nazi[81],[82] ; car cette autonomie, tout comme les délibérations en groupe et l'autodiscipline, allaient naturellement à l'encontre du système de pensée totalitaire, et à la soumission à la volonté d'un seul. À cela s’ajoutait la maxime de Luserke selon laquelle la jeunesse d'un individu est une période de la vie décisive[83] : cette idée, qui sonne aujourd'hui comme une évidence, s'était fait jour sous la République de Weimar, et fut battue en brèche par les idéologues nazis.

Luserke s'efforça en vain de conforter la pérennité de sa Schule am Meer au cours de l'année 1933, en proclamant par voie de presse sa volonté de collaborer avec les nouvelles institutions nationales[84]. Ses pièces de théâtre amateur ne s'inspiraient-elles pas du « caractère nordique-germanique » de la poésie de Shakespeare[85]? Par peur d'agressions antisémites de la part des paramilitaires nazis de Frise, les élèves juifs de la Schule am Meer quittèrent l'école dès pour rejoindre des écoles juives plus proches du domicile de leurs parents. Cette saignée d'un tiers de ses élèves, ainsi que la défection de nombreux donateurs mirent l'école de Luserke en difficulté, d'autant que la salle de théâtre, construite en 1931, n'était pas entièrement remboursée. C'est dans ce contexte que Luserke proposa cette année-là aux Jeunesses hitlériennes d'assurer la prise en charge des écoliers de l'île de Juist. D'abord intéressée, la Reichsjugendführun refusa finalement cette proposition en pour des raisons financières. Ce fut également en vain que Luserke proposa à la Landesverwaltung der Nationalpolitischen Erziehungsanstalten de Prusse de reprendre en charge ses locaux[86].

L'écriture à bord du Krake[modifier | modifier le code]

Dieter (1918–2005) et Martin Luserke à bord du Krake (de), vers 1935

Après la fermeture de l'école de Juist, Luserke décida de se consacrer entièrement à l'écriture[87] sur un voilier[88]. Il avait déjà cherché en 1929 à concrétiser son rêve d'enfance de vivre en mer[89],[13], mais l'avait différé à partir de 1934, tant que le chapitre Schule am Meer ne serait pas clos. Il ne revint jamais à Juist, mais conserva le contact avec d'anciens collègues et élèves, tels Beate Köstlin, le compositeur Jens Rohwer et Kurt Sydow[90],[91]. Désormais, à bord de son nouveau voilier, le Krake ZK 14, dont il avait fait un cabinet d'écriture, Luserke écuma quatre années durant la mer Baltique et la mer du Nord en compagnie de son fils Dieter[92] (1918–2005), en quête des anciennes routes maritimes des Vikings[93]. C'est au cours de ces voyages qu'il composa ses romans Hasko et Obadia et le ZK 14.

Hasko, le roman le plus connu de Luserke, parut en 1936

Contrairement aux autres écrivains allemands, Luserke refusa de prêter le « serment de soutien et de fidélité ultime à Adolf Hitler » (), et ne signa pas davantage l'« appel aux créateurs » (Aufruf der Kulturschaffenden, ). Luserke n'exprima pourtant jamais d'opinion claire à propos du régime nazi[94] ; mais il n'y a aucune preuve non plus d'adhésion de Luserke au parti. Il repoussa d'ailleurs les offres de devenir instituteur d'une Napola, ou de collaborer aux colonnes du Völkischer Beobachter[13]. Il fut, cela dit, colauréat en 1935 du « prix de littérature de la Reichshauptstadt Berlin », qui lui fut remis par Joseph Goebbels en personne[95],[13]. Ses romans, imprégnés des contes germano-nordiques, connurent une véritable vogue sous le Troisième Reich, où les grands thèmes de son œuvre : la camaraderie, l'audace et les défis entre jeunes, étaient en phase avec les valeurs de l'époque[96] ; toutefois leur trame romanesque est davantage d'esprit völkisch que proprement nazie[97].

Son roman Obadia et le ZK 14 ou les joyeuses aventures d'un maître-sorcier parut d'abord en feuilleton en 1936 dans les pages du Völkischer Beobachter puis en volume dans les éditions de la Deutsche Buch-Gemeinschaft[98]. Les romans de Luserke étaient sans cesse réimprimés, y compris par la maison d'édition officielle du régime, Franz-Eher-Verlag.

La retraite de Meldorf (1938–1968)[modifier | modifier le code]

La maison de Luserke à Meldorf, en Dithmarschen, Holstein, Jungfernstieg 37
Plaque commémorative (2010) sur l'ancienne maison de Luserke à Meldorf.

Luserke passa la fin de l'année 1938 à Meldorf (Holstein), mais le minage des eaux allemandes en 1939, le rationnement et l'interdiction du trafic aux particuliers le clouèrent définitivement à terre[13] ; il ne se décida toutefois à s'établir définitivement dans son nouveau logis qu'après y avoir passé un second hiver, en 1940[99]. Il se mit à composer une multitude de saynètes pour le théâtre de rue et se remit à sa trilogie sur les Vikings[15]. Un public assidu fréquentait ses soirées de conteur[18]. Il renoua avec la mise en scène grâce à l'antenne de Meldorf de la Ligue des jeunes filles allemandes[100].

Une partie des manuscrits de ses romans disparut lors des bombardements aériens, en particulier la troisième partie de sa trilogie des Vikings, dont les épreuves étaient en cours de correction[93]. De mai à , il fut autorisé par les Alliés à soutenir le moral des prisonniers de la Wehrmacht dans les différents camps du Holstein, jusqu'à ce que les autorités britanniques découvrent en lui un auteur-vedette du Troisième Reich[13]. Ses romans furent désormais interdits dans les zones d'occupation américaines et soviétiques.

Au cours de l'Après-guerre, ses romans tombèrent peu à peu dans l'oubli, d'autant que la partition du pays et la liquidation des maisons d'édition posait d'inextricables difficultés quant aux droits d'auteur : il ne lui restait plus guère que quelques tantièmes versés par les éditions Voggenreiter de Potsdam[13]. Pour Luserke, qui malgré une activité d'enseignant pendant des décennies ne touchait aucune retraite, la perte de ses droits d'auteur eut des conséquences graves[101],[99]. L’État ouest-allemand ne lui accorda une pension que dans les années 1950[18].

Grâce à l'intercession de Wilhelm Flitner (de) auprès du sénateur de Hambourg Heinrich Landahl (de), Luserke obtint un poste à l'Institut de Social-pédagogie de Hambourg ; ce n'était toutefois pas une sinécure, car en ces années d'après-guerre, le voyage de Meldorf à Hambourg prenait six à sept heures et les wagons n'étaient pas chauffés, même l'hiver[13].

Il travailla comme professeur d'expression dramatique à la Gelehrtenschule de Meldorf[65],[102], qui fut son premier emploi public, de 1947 à 1952. Ce lycée, où les élèves l'appelaient familièrement Der Käptn ou der Meister[103].

Luserke passa ses dernières années à l'analyse de l'influence des comédies de Shakespeare sur sa philosophie personnelle[8]. Interrogé à la radio le jour de ses 75 ans sur ce qui lui paraissait le plus important au cours de sa carrière, il répondit :

« Lorsque je regarde en arrière, j'y vois trois choses importantes : d'abord la Mer du Nord, considérée dans toutes ses dimensions, ensuite l’Éducation, l'Enseignement, la Pédagogie ; enfin cette aventure qu'est la vie. »

— Martin Luserke, Interview du 3 mai 1955 à la Norddeutscher Rundfunk[104]

Il mourut à Meldorf à 88 ans et fut inhumé aux côtés de sa femme Anne-Marie († 1926) dans le village de Hage en Frise-Orientale[105],[10].

En 2018, ses descendants ont abandonné la tombe. Cependant, sa pierre tombale a été amenée sur l'île de la Frise orientale de Juist en mer du Nord et y a été placée dans le cimetière de l'île en 2019.

Publications (extrait)[modifier | modifier le code]

  • Geheimnis der See. Zwei bretonische Erzählungen. 1935 (rééditions 1940, 1942, 1945)
  • Hasko. Ein Wassergeusen-Roman. 1936 (réédition 1942) ; traduction française :
    • Hasko. Trad. Gaudefroy-Demombynes. Paris, éd. Balzac. 1944
  • Das Schiff Satans. Bretonische Erzählungen. Potsdam, 1936 (réédition 1943)
  • Bran watet durch das Meer. Einer keltischen Überlieferung nacherzählt. 1941
  • Der Mahb Pab. Eine Geschichte von Abenteuer des Lebens (Eine bretonische Geschichte). 1943

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin Kießig (de): Martin Luserke. Gestalt und Werk. Versuch einer Wesensdeutung. Philosophische Dissertation. Universität Leipzig, 1936 (OCLC 632234871)
  • Hans-Windekilde Jannasch (de): Martin Luserke zum 70. Geburtstag. Sammlung, Jan 1, 1950, Ausg. 5, S. 377
  • Alfred Ehrentreich (de): Martin Luserkes Vision des Shakespeare-Theaters. In: Bildung und Erziehung, 18 (1965), S. 284–295
  • Herbert Giffei (de): Martin Luserke und das Theater (= Hilfen für Spielleiter, Band 18) Landesarbeitsgemeinschaft für Spiel und Amateurtheater in Nordrhein-Westfalen (Hrsg.). Doepgen, Bergheim 1979
  • Kurt Sydow (de): Die Lebensfahrt eines großen Erzählers – Martin Luserke (1880–1968). In: Jahrbuch des Archivs der deutschen Jugendbewegung, 12, 1980
  • Jörg W. Ziegenspeck (de) (Hrsg.): Martin Luserke. Reformpädagoge – Dichter – Theatermann; Gründer und Leiter der „Schule am Meer“ auf der Nordseeinsel Juist (1925–1934) (= Wegbereiter der modernen Erlebnispädagogik, Band 6). Neubauer, Lüneburg 1990. (ISBN 3-88456-072-7)
  • Ulrich Schwerdt: Martin Luserke (1880–1968). Reformpädagogik im Spannungsfeld von pädagogischer Innovation und kulturkritischer Ideologie. Eine biographische Rekonstruktion (= Studien zur Bildungsreform, Vol. 23). Dissertation Universität Paderborn 1992. Peter Lang Internationaler Verlag der Wissenschaften, Frankfurt am Main u. a. 1993. (ISBN 3-631-46119-4).
  • Jürgen Oelkers (de): Eros und Lichtgestalten: Die Gurus der Landerziehungsheime. (PDF-Datei; 242 KB)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Luserke, Martin. In: Deutsche Biografie. Auf: deutsche-biographie.de, consulté le 23 avril 2017.
  2. Cf. Wörterbuch der Theaterpädagogik, Schibri Verlag, coll. « Deutsches Archiv für Theaterpädagogik, », (lire en ligne), « Luserke, Martin », consulté le 29 septembre 2017.
  3. D'après Herbert Giffei, Martin Luserke : Ein Wegbereiter der modernen Erlebnispädagogik?, Lunebourg, Klaus Neubauer Verlag, coll. « Wegbereiter der modernen Erlebnispädagogik.n° 6 », (ISBN 3-88456-040-9).
  4. a et b D'après Stefan Kreuzer, Das Wiener Schultheater an der Schwelle zum 21. Jahrhundert – eine Stellenwertbestimmung, Université de Vienne, , p. 10.
  5. a et b Cf. Mirona Stanescu, « Vom Laientheater zur Theaterpädagogik. Ein historischer Werdegang der Theaterpädagogik in Deutschland. », Neue Didaktik., no 1,‎ , p. 11–29.
  6. Cf. (de) Neue Deutsche Biographie, vol. 15, Berlin année=1987, Bayerische Akademie der Wissenschaften. Historische Kommission. Duncker & Humblot, , 783 p. (ISBN 978-3-428-00196-5 et 3-428-00196-6), p. 533.
  7. D'après (de) Ulrich Schwerdt, Martin Luserke (1880–1968). Reformpädagogik im Spannungsfeld von pädagogischer Innovation und kulturkritischer Ideologie. Eine biographische Rekonstruktion, Francfort-sur-le-Main etc., Lang, , 450 p. (ISBN 3-631-46119-4), p. 209–210, 232–233.
  8. a et b Interview radiophonique avec Martin Luserke sur les études shakespeariennes, Norddeutscher Rundfunk 1955, 5:45 Min.
  9. Cf. Werner Kohlschmidt et Wolfgang Mohr, Reallexikon der deutschen Literaturgeschichte, vol. 2 : L – O., Berlin, de Gruyter, , 874 p. (ISBN 3-11-017252-6), p. 3.
  10. a et b Cf. Anneliese Peters, Meldorfer Charakterköpfe – Lebenswege im 20. Jahrhundert, Norderstedt, Dithmarscher Landeskunde, , 452 p. (ISBN 978-3-7431-1659-7), p. 65–88.
  11. Cf. « Martin Luserke », sur Munzinger Archivsur munzinger.de (consulté le ).
  12. Cf. D'après Karsten Kröger, Der Beitrag Martin Luserkes zur reformpädagogischen Bewegung, Université de Hambourg, , mémoire de fin d'étude pour le diplôme d’enseignant, p. 8.
  13. a b c d e f g h i j k l m n o p et q D'après Karl Körner, « Martin Luserke », Meldorfer Hausfreund – Amtliche Zeitung für die Bekanntmachungen der Behörden der Stadt Meldorf und des Meldorfer Wirtschaftsraumes, 7e année no 35,‎ , p. 1.
  14. Cf. Kurt Sydow, « Die Lebensfahrt des Martin Luserke. Discours prononcé à l'occasion du centenaire de Martin Luserkes le 3 mai 1980. », sur luserke.net (consulté le ).
  15. a b c et d Cf. Karl Körner, « Martin Luserke », Meldorfer Hausfreund – Amtliche Zeitung für die Bekanntmachungen der Behörden der Stadt Meldorf und des Meldorfer Wirtschaftsraumes, 7e année no 35,‎ , p. 1.
  16. a b c et d Cf. Walter Killy, Literaturlexikon, vol. 7 : Kräm – Marp., Berlin, Verlag Walter de Gruyter, , 714 p. (ISBN 978-3-11-022049-0, lire en ligne), p. 575–576.
  17. Cf. Jörg W. Ziegenspeck, « Discours inaugural de l'exposition „Martin Luserke – Reformpädagoge – Schriftsteller auf dem Meer und an den Meeresküsten“ au musée Morgenstern de Bremerhaven », sur uni-marburg.de, (consulté le ).
  18. a b et c D'après Jan Herchenröder, « Der Geschichtenerzähler von Meldorf – Ein Besuch beim alten Luserke », Frankfurter Allgemeine Zeitung, no 1,‎ .
  19. D'après Karsten Kröger, op. cit., p. 11
  20. Cf. Dieter Luserke, « Mit meinem Vater Martin Luserke an Bord des guten Schiffes KRAKE-ZK 14. », sur luserke.net, (consulté le ).
  21. D'après K. Kröger, op. cit., pp. 9–10.
  22. Cf. à ce sujet Hermann Lietz, Vom Leben und Arbeit eines deutschen Erziehers, Veckenstedt am Harz, , p. 187.
  23. Cf. Erich Meisner, Asketische Erziehung. Hermann Lietz und seine Pädagogik, Weinheim, Beltz, , p. 66 et suiv.
  24. Cf. Elisabeth Kutzer, « Lietz und die Jungen. », Leben und Arbeit,‎ , p. 7–28.
  25. La proportion d'écoliers juifs à la Schule am Meer de Luserke tournera autour de 30%, soit sensiblement plus que les autres écoles d'Allemagne.
  26. Cf. Hans-Windekilde Jannasch et Hubert H. Kelter (dir.), Martin Luserke zum 70. Geburtstag., Hambourg, , p. 8.
  27. Cf. Karsten Kröger, Der Beitrag Martin Luserkes zur reformpädagogischen Bewegung, Université de Hambourg, , compte-rendu, p. 9.
  28. Cf. Florian Telsnig, « Das Aufbegehren der Jugend gegen die Kriegsbegeisterung ihrer Lehrer: Benjamin – Wyneken, Scholem – Buber, Kraft – Borchardt. », Yearbook for European Jewish Literature Studies., Berlin, Walter de Gruyter,‎ (ISSN 2196-6249).
  29. Cf. Ralf Koerrenz (de), Hermann Lietz. Grenzgänger zwischen Theologie und Pädagogik, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang Verlag der Wissenschaften, , p. 72.
  30. Cf. Matthias Fechner, « Es handelt sich darum, das Gute überall zu finden. Eine Studie zur Genese der Waldorfpädagogik », sur info3-magazin.de (consulté le ).
  31. Cf. Ulrich Herrmann, « „Zurück zur Natur“ und „Vorwärts zum Geist“. 100 Jahre Wickersdorf. Eine kritische Vergegenwärtigung von Werk und Wirkung Gustav Wynekens. », sur hsozkult.de, (consulté le ). « En dépit de son rôle de réformateur pédagogique étroitement lié aux nouveaux principes de vie apparus dans les années 1880 à 1930 et surtout à l'essor des mouvements de jeunesse, il n'est pas correct de qualifier Wyneken d'éducateur ou d'instituteur. »
  32. Cf. Gerd Radde (éd.), Schulreform – Kontinuitäten und Brüche. Das Versuchsfeld Berlin-Neukölln, vol. II : 1945 bis 1972., Berlin, Springer-Verlag, (ISBN 978-3-322-97283-5), p. 176.
  33. Cf. Wilhelm Pieper, Niedersächsische Schulreformen im Luftflottenkommando : von der Niedersächsischen Erziehungsstätte zur IGS Franzsches Feld, Bad Heilbrunn, Julius Klinkhardt, , 314 p. (ISBN 978-3-7815-1683-0, lire en ligne), p. 66.
  34. Cf. Gudrun Fiedler, Susanne Rappe-Weber et Detlef Siegfried (éd.), Ammeln – erschließen – vernetzen : Jugendkultur und soziale Bewegungen im Archiv, Gœttingue, Vandenhoeck & Ruprecht, , 249 p. (ISBN 978-3-8470-0340-3, lire en ligne), p. 180.
  35. D'après « Martin Luserke », sur Munzinger Archiv. sur munzinger.de (consulté le ).
  36. Gudrun Fiedler et al. op. cit., p. 175.
  37. Cf. Martin Luserke, Fünf Komödien und Fastnachtsspiele aus der Freien Schulgemeinde Wickersdorf, Munich, E. W. Bonsels Verlag, (ISBN 978-3-7695-2509-0). Inclus Blut und Liebe. Ein Ritter-Schauer-Drama.
  38. Cf. Martin Luserke, Über die Tanzkunst., vol. 2, Berlin, Hesperus-Verlag, coll. « Wickersdorfer Bühnenspiele », .
  39. a et b Cf. Beate Uhse, Mit Lust und Liebe – Mein Leben, Francfort-sur-le-Main/ Berlin, Ullstein Verlag, , 256 p. (ISBN 3-550-06429-2), p. 53–55.
  40. D'après « Martin Luserke », sur Munzinger Archiv sur munzinger.de (consulté le ).
  41. D'après Martin Kießig, Martin Luserke. Gestalt und Werk. Versuch einer Wesensdeutung, Berlin, J. Särchen, , thèse de doctorat de l'Université de Leipzig, p. 23.
  42. Cf. Joan Campbell, Joy in Work, German Work : The National Debate, 1800–1945, Princeton University Press, , 444 p. (ISBN 978-1-4008-6037-1, lire en ligne), p. 126–127.
  43. D'après Jörg W. Ziegenspeck, « Dicours d'ouverture de l'exposition „Martin Luserke – Reformpädagoge – Schriftsteller auf dem Meer und an den Meeresküsten“ au musée Morgenstern de Bremerhaven, le 9 octobre 1988 », sur uni-marburg.de (consulté le ).
  44. Cf. Martin Luserke, Logbuch der Schule am Meer, vol. 1, « 28 avril 1925 ».
  45. Cf. Dieter Luserke, « Laudatio zum 25. Todestag von Martin Luserke », sur luserke.net, Meldorf in der Ditmarsia, (consulté le ).
  46. Cf. (de) Neue Deutsche Biographie, vol. 15, Berlin, Bayerische Akademie der Wissenschaften. Historische Kommission. Duncker & Humblot, , 783 p. (ISBN 3-428-00196-6), « Martin Luserke », p. 533.
  47. Cf. Hans Kolde (de), « Lernen am Rand der bewohnbaren Welt », Ostfriesland Magazin., SKN, Norden, nos 9/2000,‎ .
  48. Cf. Peter Dudek, Versuchsacker für eine neue Jugend“ – Die Freie Schulgemeinde Wickersdorf 1906–1945, Klinkhardt, Bad Heilbrunn, , 480 p. (ISBN 978-3-7815-1681-6, lire en ligne), p. 296.
  49. D'après Hans Peter Schöniger, Die Bildung des ganzen Menschen – Zur Geschichte eines reformpädagogischen Ideals, Baltmannsweiler, Schneider-Verlag Hohengehren, , 553 p. (ISBN 978-3-89676-796-7), p. 420–446.
  50. a et b Cf. Hans Peter Schöniger, « Es war einmal eine Schule am Rande der Welt… », Deutsche Lehrerzeitung., no 5,‎ (lire en ligne).
  51. Cf. Die Lebensfahrt des Martin Luserke. Préface de Kurt Sydow à l'occasion du centenaire de Martin Luserke (3 mai 1980) sur luserke.net, consulté le 23 avril 2017.
  52. Cf. Wilfried Gruhn, Forum Musikpädagogik. Musikpädagogische Forschungsberichte., vol. 6, Augsbourg, Wißner, , « …und wir sind immer noch im Aufbruch. Eduard Zuckmayer – Musiker und Pädagoge im Umbruch der Jugendbewegung. », p. 450–465.
  53. Cf. Kurt Sydow, « Eduard Zuckmayer zum 70. Geburtstag. », Musik im Unterricht,‎ , p. 264–265.
  54. Cf. « Eduard Zuckmayer », sur uni-hamburg.de (consulté le ).
  55. Cf. (de) Ulrich Schwerdt, Martin Luserke (1880–1968). Reformpädagogik im Spannungsfeld von pädagogischer Innovation und kulturkritischer Ideologie. Eine biographische Rekonstruktion, Francfort-sur-le-Main etc., Lang, , 450 p. (ISBN 3-631-46119-4).
  56. Cf. Cornelia Susanne Anna Godde, Das Laienspiel als reformpädagogisches Element. Die Bedeutung Martin Luserkes für das heutige Bildungswesen, Bonn, Verlag M. Wehle,, (ISBN 3-925267-38-7).
  57. Cf. Walter Killy, Dictionary of German Biography., vol. 10 : Thiebaut – Zycha., Berlin 2006, de Gruyter (ISBN 978-3-598-23290-9 et 3-598-23290-X), p. 731.
  58. Cf. « Eduard Zuckmayer / Martin Luserke: Herbst-Kantate », sur swissbib.ch (consulté le ).
  59. Luserke, Martin in Bruno Jahn, Deutsche biographische Enzyklopädie der Musik., vol. 2 : S – Z., Munich, K. G. Saur, (ISBN 3-598-11586-5), p. 963.
  60. Cf. « Schule am Meer, Juist – Antrag zur Sammlung von Geldspenden zugunsten eines Hallenbaus zur Verbesserung der kulturellen und sportlichen Ausbildungsmöglichkeiten », sur deutsche-digitale-bibliothek.de : Staatskommissar für die Regelung der Wohlfahrtspflege in Preußen (consulté le ).
  61. Cf. Logbücher der Schule am Meer, vol. 3, « 30 janvier 1933 ».
  62. Cf. « Rollenspiel », sur Landesakademie für Fortbildung und Personalentwicklung an Schulen, Bade-Wurtemberg, sur lehrerfortbildung-bw.de (consulté le ).
  63. Cf. « Rollenspiel », sur Landesinstitut für Schule, Nordrhein-Westfalen sur schulentwicklung.nrw.de (consulté le ).
  64. Cf. « Passionsspiel auf dem Erfurter Domberg » (consulté le ).
  65. a et b Cf. Leopold Klepacki, Schultheater. Theorie und Praxis, Münster, Waxmann Verlag, (ISBN 3-8309-1416-4), p. 58.
  66. Cf. (de) Heike Heckelmann, Schultheater und Reformpädagogik : eine Quellenstudie zur Reformpädagogischen Internatserziehung seit dem 18. Jahrhundert, Tübingen, Narr-Francke-Attempto, , 411 p. (ISBN 3-7720-8071-5), p. 303.
  67. Cf. Alexander Priebe, Vom Schulturnen zum Schulsport : die Reform der körperlichen Ausbildung in den Deutschen Landerziehungsheimen und der Freien Schulgemeinde Wickersdorf von 1898–1933, Bad Heilbrunn, Klinkhardt, , 225 p. (ISBN 978-3-7815-1561-1, lire en ligne), p. 119 et suiv.
  68. Cf. Fritz Winther, Körperbildung als Kunst und Pflicht, Munich, Delphin-Verlag, , p. 21.
  69. Cf. Hans Brandenburg, Der moderne Tanz, Munich, Georg Müller Verlag, , p. 146–157, cité par (de) Ulrich Schwerdt, Martin Luserke (1880–1968). Reformpädagogik im Spannungsfeld von pädagogischer Innovation und kulturkritischer Ideologie. Eine biographische Rekonstruktion, Francfort-sur-le-Main etc., Lang, , 450 p. (ISBN 3-631-46119-4), p. 100.
  70. Cf. Martin Luserke, Logbuch des merkwürdigen Schiffes Krake., vol. 1, , « Auszug aus der Schule am Meer. ».
  71. Cf. Adolf Hitler, Mein Kampf, Munich, Franz Eher Nachf., (réimpr. 5e), p. 449: « …Träger höchster Rassenreinheit und damit höchster Rassentüchtigkeit… »
  72. Cf. Mathilde Ludendorff, Lebenskunde-Philosophie, Bund für Deutsche Gotterkenntnis – Ludendorff : « …die Erhaltung der Rassereinheit und die Pflege des arteigenen Gotterlebnis, der arteigenen Kunst, arteigener Sitten. »
  73. Cf. Friedemann Bedürftig, Lexikon Drittes Reich, Munich, Piper, , 400 p. (ISBN 3-492-22369-9), p. 118.
  74. Adolf Hitler: „…es genügen schon die moralischen Verheerungen, die die Entartung mit sich bringt, um ein Volk langsam, aber sicher zugrunde zu richten. Diese Verjudung unseres Seelenlebens und Mammonisierung unseres Paarungstriebes werden früher oder später unseren gesamten Nachwuchs verderben…“. In: Mein Kampf. op. cit., p. 270.
  75. Cf. Michael Kinne et Johannes Schwitalla, Sprache im Nationalsozialismus, Heidelberg, Groos, , 67 p. (ISBN 3-87276-703-8).
  76. Cf. Uwe Puschner, Walter Schmitz et Justus H. Ulbricht, Handbuch zur „Völkischen Bewegung“ 1871–1918., Munich, K.G. Saur, , 978 p. (ISBN 3-598-11421-4), p. 711–746: Völkische Semantik bei den Münchner „Kosmikern“ und im George-Kreis..
  77. Cf. Cornelia Schmitz-Berning, Vokabular des Nationalsozialismus., Berlin/ New York, de Gruyter, (ISBN 978-3-11-016888-4), p. 124, 261, 491–530: „Der Niedergang eines Volkes durch Vermischung mit einer artfremden Rasse wurde als Blutsvergiftung bezeichnet“.
  78. Martin Luserke, Schule am Meer (Juist, Nordsee). Leitsätze. Die Gestalt einer Schule deutscher Art, Brême, Angelsachsen-Verlag, .
  79. D'après (de) Ulrich Schwerdt, Martin Luserke (1880–1968). Reformpädagogik im Spannungsfeld von pädagogischer Innovation und kulturkritischer Ideologie. Eine biographische Rekonstruktion, Francfort-sur-le-Main etc., Lang, , 450 p. (ISBN 3-631-46119-4), p. 151.
  80. Martin Luserke, Logbuch der Schule am Meer. Vol. II (1933).
  81. Cf. Ulrich Lange, « Der Salemer Geist und das Dritte Reich », Der Freitag,‎ (lire en ligne).
  82. Cf. Robert Leicht, « 90 Lehrjahre », Die Zeit,‎ 29. april 2010 (lire en ligne).
  83. D'après (de) Neue Deutsche Biographie., vol. 15, Berlin, Bayerische Akademie der Wissenschaften. Historische Kommission. Duncker & Humblot, , 783 p. (ISBN 3-428-00196-6), p. 533.
  84. Volk im Werden. Jg. 1, H. 3, 1933, S. 49–55.
  85. Cf. « Shakespeare und das heutige deutsche Laienspiel. », Shakespeare-Jahrbuch., vol. 69,‎ , p. 119 et suiv.
  86. D'après Martin Luserke, Blätter der Außengemeinde der Schule am Meer Juist (Nordsee)., , « Zum Abschluss – An die Mitglieder unserer Außengemeinde. (15 octobre 1934) », p. 1–3.
  87. Cf. Iris Hellmich, « Auf den Spuren des Schriftstellers Martin Luserke », Emder Zeitung., 127e série,‎ (lire en ligne) sur: luserke.net.
  88. Cf. Martin Kießig, Martin Luserke. Gestalt und Werk. Versuch einer Wesensdeutung., Berlin, J. Särchen Verlag, , thèse de doctorat, université de Leipzig (lire en ligne), « Die alte ZK 14. Zu Besuch auf einer schwimmenden Dichterwerkstatt ».
  89. D'après Kurt Sydow, « Die Lebensfahrt des Martin Luserke » [« Préface à l'occasion du centenaire de Martin Luserke »], sur luserke.net, (consulté le ).
  90. D'après Jens Jürgen Rohwer, « Fonds Jens Jürgen Rohwer, Martin Luserke. », sur Staatsbibliothek Berlin (consulté le ).
  91. Cf. Dieter Lohmeier, Jens Rohwer, 1914–1994, Kiel, Schleswig-Holsteinische Landesbibliothek, .
  92. D'après Dieter Luserke, « Mit meinem Vater Martin Luserke an Bord des guten Schiffes KRAKE-ZK 14. », sur luserke.net, (consulté le ).
  93. a et b Cf. Karl Körner, « Martin Luserke », Meldorfer Hausfreund – Amtliche Zeitung für die Bekanntmachungen der Behörden der Stadt Meldorf und des Meldorfer Wirtschaftsraumes., 7e année no 37,‎ , p. 1.
  94. Cf. (de) Ulrich Schwerdt, Martin Luserke (1880–1968). Reformpädagogik im Spannungsfeld von pädagogischer Innovation und kulturkritischer Ideologie. Eine biographische Rekonstruktion, Francfort-sur-le-Main etc., Lang, , 450 p. (ISBN 3-631-46119-4), p. 209–210, 232–233.
  95. Cf. (de) Helga Mittelbauer, NS-Literaturpreise für österreichische Autoren. Eine Dokumentation, Vienne, Böhlau Verlag, , 152 p. (ISBN 3-205-98204-5, lire en ligne), p. 87.
  96. Cf. Wilhelm Kühlmann (éd.), Killy Literaturlexikon, vol. 7 : Kräm – Marp., Berlin, de Gruyter, , 714 p. (ISBN 978-3-11-022049-0, lire en ligne), p. 575.
  97. Cf. Ernst Klee, Kulturlexikon im Dritten Reich – Wer war was vor und nach 1945, Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, , 648 p. (ISBN 978-3-596-17153-8), p. 346.
  98. o. Verf.: 50 Jahre Deutsche Buch-Gemeinschaft. Darmstadt 1974, S. 12, 18.
  99. a et b D'après une interview radiophonique de Martin Luserke à la Norddeutscher Rundfunk (1955), durée 3:22 min.
  100. D'après bkb (Klaus Behrends), Mitteilungen, vol. 3, Vereinigung ehemaliger Schüler und der Lehrer der Meldorfer Gelehrtenschule, 1953), « Martin Luserke – Sein Weg von Wickersdorf nach Meldorf », p. 6–8.
  101. Cf. dramatique de Martin Luserke, Obadjah und die ZK 14 enregistrée de la Norddeutscher Rundfunkde, dans la série Zwischen Nord- und Ostsee (1956), 22:02 min.
  102. Cf. « Die Meldorfer Gelehrtenschule nach 1945 », sur mgs-meldorf.de (consulté le ).
  103. Interview radiophonique de Martin Luserke sur l'école de théâtre de Meldorf, par Alice Witt, le Dr. Kurt Reiche, etc. sur la Norddeutscher Rundfunk (1952), 9:53 min.
  104. Hörfunkinterview aus Anlass des 75. Geburtstages von Martin Luserke am 3. Mai 1955, , 2:32 Min.
  105. Cf. « Altmeister Martin Luserke am Pfingstsonnabend verstorben – Der Erzähler, Erzieher und Forscher wurde 88 Jahre alt. », Dithmarscher Landeszeitung.,‎ .

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