Aller au contenu

Louis Pélissier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Louis Pélissier
Surnom Louis Martin, Carton
Naissance
Toulouse (Haute-Garonne)
Décès (à 42 ans)
Saint-Céré (Lot)
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Armée de terre
Grade Commandant
Lieutenant-colonel (posthume)
Années de service 19241944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Chevalier de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance

Louis Pélissier (Toulouse, 21 décembre 1901 - Saint-Céré, 8 juin 1944) est un officier de l'armée française, engagé de bonne heure dans la Résistance française et membre des Forces françaises de l'intérieur durant la Seconde Guerre mondiale. Responsable des parachutages dans la région R4 Sud-Ouest des Forces françaises de l'intérieur, il est également chef d'un groupe franc du réseau Morhange, spécialisé dans l’action directe, que commande Marcel Taillandier. Arrêté par les Allemands alors qu'il transporte des armes, il est fusillé.

Jeunesse et engagement dans l'armée

[modifier | modifier le code]

Louis Pélissier naît le à Toulouse. Son père est inconnu et sa mère, Joséphine Pélissier, est domiciliée à Carmaux où elle est domestique. En 1922, il est élève officier de réserve à l'école de Saint-Maixent, puis il termine l'année suivante son service militaire comme sous-lieutenant de réserve. Il s'engage en 1924 au 15e régiment d'infanterie, à Albi. De nouveau admis à l'école de Saint-Maixent comme élève officier d'active, il en sort sous-lieutenant en , et il est affecté au 95e régiment d'infanterie, à Bourges. Deux ans plus tard, il est promu lieutenant.

En , lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé avec le 149e régiment d'infanterie de forteresse sur la ligne Maginot, dans le secteur de la Crusnes. Il est alors commandant du 1er bataillon. Le , lors des combats de la bataille de France, il se fait remarquer pour une action audacieuse, où il est gravement blessé, qui lui vaut une citation à l'ordre de l'armée. Après l'armistice du 22 juin 1940, il commande la 5e compagnie du 23e régiment d'infanterie, basé au palais Niel, à Toulouse.

Rôle dans la Résistance

[modifier | modifier le code]

Rapidement, Louis Pélissier organise le camouflage du matériel au sein de son régiment. Le but des militaires qui agissent autour de Louis Pélissier est de soustraire à l’armée allemande armes et munitions de l'armée française pour les cacher à Toulouse ou dans la campagne voisine. À l'été 1942, il rencontre Jules Pêcheur, directeur d'une entreprise de transport routier installée avenue de Lespinet (emplacement de l'actuel no 90). Il est également membre du mouvement de résistance Combat et il fait intégrer à Louis Pélissier l'Armée secrète de la Région R4 Sud-Ouest.

Après l'invasion de la zone libre par l'armée allemande en , Louis Pélissier intensifie son action. Il enlève, avec les camions de Jules Pêcheur, quatre chargements d'armes et de munitions cachés dans les réserves du 23e régiment d'infanterie, qui va être dissous, pour les disperser dans la région toulousaine.

À partir du début de l'année 1943, il se consacre à l'organisation de l'Armée secrète, où il est connu sous le pseudonyme de Carton, à Toulouse et dans sa région. Il s'investit particulièrement au sein du Comité des opérations parachutage et atterrissage. Il est amené à chercher dans le Gers et dans les Landes des terrains pour les parachutages, ensuite validés en par le BCRA, les services secrets de la France libre.

Chargé de mission de 1re classe avec le grade de capitaine, il devient en chef de groupe franc du réseau Morhange, commandé par Marcel Taillandier et spécialisé dans l'action directe. Le , il participe, sur la route de Toulouse à Carcassonne, au niveau du carrefour de Monges, à Deyme, à l'attaque du « Courrier de Nice », un convoi de la Gestapo qui transférait une partie de ses archives de Toulouse à Nice. En , Louis Pélissier est promu chef de mission de 2e classe, avec le grade de commandant, et adjoint de Bernard Schlumberger, délégué militaire de la région R4.

Le , alors qu'il rentre d'un terrain d'atterrissage dans le Lot, près de Saint-Céré, avec un camion chargé d'armes à destination du maquis de Vabre, il est arrêté avec deux compagnons par une colonne allemande de la 2e division SS blindée Das Reich. Ils sont tous les trois fusillés au bas de la route de Saint-Laurent. Louis Pélissier est ensuite enterré à Saint-Céré. Le , il a droit à des obsèques solennelles à Toulouse, puis il est enterré au cimetière des Planques d'Albi[1]. Il est promu lieutenant-colonel à titre posthume.

Depuis le , la rue du Lieutenant-Colonel-Pélissier, à Toulouse, lui rend hommage.

Décorations

[modifier | modifier le code]
Ruban Décoration
Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération Compagnon de la Libération (décret du )
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance avec rosette

Références

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Colonel Rémy, Morhange : les chasseurs de traîtres, Flammarion, Paris, 1975 (ISBN 978-2080608031).
  • Michel Goubet et Paul Debauges, L'histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne, éditions Milan, Toulouse, 1986 (ISBN 978-2867260933).
  • Vladimir Trouplin et alii, Dictionnaire des compagnons de la Libération, Elitys, 2010, p. 806-807 (ISBN 978-2356390332). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]