Khan Younès

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Khan Younès
Khan Younès
La ville en 2019.
Administration
Pays Drapeau de la Palestine Palestine
Territoire palestinien Bande de Gaza
Gouvernorat Khan Younès
Démographie
Population 142 637 hab. (2007)
Géographie
Coordonnées 31° 20′ 40″ nord, 34° 18′ 11″ est
Localisation
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Khan Younès
Géolocalisation sur la carte : bande de Gaza
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Khan Younès

Khan Younès (en arabe : خان يونس) est une ville palestinienne située dans le sud de la bande de Gaza. Elle tire son nom d'un émir turc du XIVe siècle, Yunus al-Nûrûzi Khan et désignerait l’emplacement d’un caravansérail sur le chemin de la Mecque.

La ville compte plusieurs camps de réfugiés palestiniens dont le plus important est le camp Al Amal, qui héberge des milliers de Palestiniens réfugiés de la guerre israélo-arabe de 1948. La population de la ville est estimée par le Bureau central palestinien des statistiques à 200 000 habitants en 1997.

Histoire[modifier | modifier le code]

Plan de 1945.

La ville était, avant 1948, une ville de transit pour les commerçants arabes, et les pèlerins en direction de la Mecque.

En 1948, cette ville a accueilli initialement 35 000 réfugiés palestiniens. Le nombre de réfugiés est estimé par l'UNRWA (Agence des Nations unies dédiée au soutien des réfugiés du Proche-Orient) en 2002 à 60 662 en incluant les descendants des réfugiés.

Le massacre israélien de 1956[modifier | modifier le code]

En , lorsque l'Égypte est attaquée par la France, le Royaume-Uni et Israël, Tsahal mène une offensive terrestre dans la bande de Gaza. Un rapport de l'ONU mentionne que le 3 novembre, 75 civils palestiniens ont été amenés sur des lieux publics et abattus par l'armée israélienne[1].

Khan Younès et la seconde Intifada[modifier | modifier le code]

Khan Younès est réputé pour être une place forte tenue par le Hamas. La ville a donc été une importante base pour les violences politiques palestiniennes et la cible des répliques militaires israéliennes. En août et octobre 2002, des attaques d'hélicoptères israéliens s'y sont déroulées. Une route, qui allait vers la ville juive de Kissoufim située sur la frontière israélienne, passe dans le nord de la ville et occasionnait des tirs de mortier contre les convois israéliens de Tsahal ou des colons israéliens.

Le , des bulldozers ont également été utilisés pour raser une partie de la ville d'où des tirs de mortiers étaient lancés. Dans les semaines précédant cette opération, près de 80 roquettes et tirs de mortiers avaient frappé le Gush Katif, tuant un travailleur thaïlandais et blessant une douzaine de civils et 11 soldats. L'opération a fait un bilan de 14 militants palestiniens tués. Des raids aériens fréquents se sont poursuivis au-dessus de la ville.

Guerre de 2023-2024[modifier | modifier le code]

L'armée israélienne lance l'assaut sur l’hôpital Nasser à Khan Younès en février 2024. Plusieurs dizaines de personnes sont d'abord tuées par des tirs de snipers dans l’enceinte ou aux environs immédiats de l’hôpital, selon le bureau humanitaire des Nations unies, dans la semaine précédant l'assaut. Le 13 février, l’armée israélienne ordonne l’évacuation de l’hôpital. Le message « sortez, animaux ! » est d’abord été diffusé en arabe avec un mégaphone, puis, le lendemain, les soldats israéliens envoient un jeune Palestinien qu’ils détenaient relayer leur ordre auprès des quelque 10 000 déplacés et centaines de patients et de soignants présents dans l’hôpital. Une vidéo montre le jeune homme, en combinaison blanche de protection, les mains liées et un bandeau sur la tête, argumentant avec des déplacés, puis être exécuté par les soldats israéliens après être revenu auprès d'eux, comme ceux-ci le lui avaient ordonné. L’armée israélienne a déclaré que l’« incident en question » était « examiné »[2].

Durant l'assaut, le service d’orthopédie est visé par les bombardements, tandis que certains patients traités dans l’unité de soins intensives meurent en raison d’une pénurie d’oxygène. L'armée israélienne affirme avoir attaqué l’hôpital après avoir collecté des « renseignements crédibles provenant de différentes sources, dont des otages libérés, indiquant que le Hamas avait retenu des otages » dans l’hôpital Nasser – ce que dément le mouvement palestinien. Toutefois, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a, lui, dénoncé la « tendance des forces israéliennes à attaquer des infrastructures essentielles pour sauver des vies à Gaza, notamment des hôpitaux ». D'après le quotidien Le Monde, « déjà étranglé par le siège israélien de l’enclave et débordé par l’afflux de morts et de blessés causés par les bombardements, le système de santé gazaoui est systématiquement pris pour cible par les militaires israéliens. » L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi dénombré des centaines d'attaques israéliennes contre le système de santé de la Bande de Gaza, tuant des centaines de patients[2]. Le 23 avril, Le chef des droits de l'homme des Nations Unies, Volker Türk, appelle à une enquête internationale après la découverte de centaines de corps dans des fosses communes près de l'hôpital Nasser de Khan Younis[3].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Le château de Barquq[modifier | modifier le code]

Équipements[modifier | modifier le code]

Le musée culturel d'Al-Qarara[modifier | modifier le code]

Situé à Al-Qarara, dans la périphérie de Khan Younès, le musée conte l’histoire de la Palestine. Parmi les pièces les plus anciennes, il y a une énorme poterie – un réservoir à eau – et une meule de pressoir à olives, datant de 4 600 ans. On y trouve aussi du patrimoine plus récent comme des pièces de monnaie, des passeports, des objets de la vie de tous les jours[4].

Le zoo[modifier | modifier le code]

Jadis la ville a eu un zoo florissant, mais qui a dû fermer en 2016 à la suite des bombardements israéliens et du blocus économique de l'enclave de la Bande de Gaza[5],[6].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Jumelage[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) admin, « "Khan Yunis" is a massacre that disappeared from history and was documented by an American journalist », sur Tek Deeps, (consulté le )
  2. a et b « L’armée israélienne attaque l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand encore en service à Gaza », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « U.N. Calls for Inquiry Into Mass Graves at 2 Gaza Hospitals », sur nytimes.com (consulté le )
  4. « Gaza Stories Episode 51 : Le musée d'Al-Qarara - UJFP », sur Union Juive Française pour la Paix, (consulté le )
  5. Le Point magazine, « Gaza: la mort rôde au zoo de Khan Younès, dévasté par le conflit », sur Le Point, (consulté le )
  6. « Dans la bande de Gaza, le "pire zoo du monde" ferme ses portes grâce à une entente internationale inattendue », sur France 24, (consulté le )
  7. Braun Vincent, « La nouvelle idole des Palestiniens », sur La Libre.be (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]