Jean Montémont

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Jean Montémont
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Naissance
Décès
(à 45 ans)
Remiremont
Nationalité
Activités
Autres activités
Formation
Maître
Mouvement
Réalisme
Néo-cubisme
Distinction
Premier prix de dessin,
Premier prix d’arts graphiques
de l’École des beaux-arts de Nancy
Prix de la fondation
Eugène-Monnier
Œuvres principales
Ferme aux Traits de Roche
Les Joueurs de cartes
La Grande Rue à Remiremont
Le Port de Collioure
Maisons à Remiremont
Le Port du Croisic

Jean Lucien Montémont né le à Rupt-sur-Moselle (Vosges) et mort le à Remiremont (Vosges) est un instituteur, professeur de dessin et peintre français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jean Lucien Montémont, né le à Rupt-sur-Moselle et baptisé le , est le fils d’Adrien Julien Montémont (1881-1948), comptable[1], courtier en coton et directeur de tissage, et de Jeanne Pierrel[2].

Jean Montémont et l’écrivain Albert Montémont avaient un ancêtre commun, Pierre Montémont (1721-1791), laboureur à Rupt-sur-Moselle au XVIIIe siècle, en remontant cinq générations pour Jean et trois pour Albert[3].

Études générales[modifier | modifier le code]

Jean Montémont fait toutes ses études au collège de Remiremont (actuellement collège Saint Joseph), depuis le mois d’octobre 1919 où il entre en classe de 10e, jusqu’à la classe de Philosophie et son obtention du baccalauréat en 1931[4].

Études artistiques[modifier | modifier le code]

Le à Paris, il est reconnu pour son jeune talent de peintre et reçoit du président de la République française Paul Doumer le prix de dessin du concours général[4], obtenu en 1930[5].

Après son service militaire en Algérie, il entre à l’École des beaux-arts de Nancy où il étudie dans l'atelier de Victor Prouvé, peintre, sculpteur et graveur nancéien, membre de l'École de Nancy[4]. En 1938, il sort de cette école avec le premier prix de dessin, le premier prix d’arts graphiques et le deuxième prix de peinture. Parallèlement, il se lance dans une carrière d’enseignant : il entre le parmi les cadres de l’enseignement primaire. En 1940[6], il devient instituteur au Thillot[6] où il exerce jusqu’en 1948[4].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de l’Occupation allemande (1940-1944), il participe à la résistance au maquis de Franche-Comté (maquis des Sources de l’Ognon non loin du Thillot)[4]. À la Libération, il s’engage comme volontaire le , peu après la libération de Remiremont[7] dans la 2e DB avec laquelle il participe à la libération de l'Alsace en novembre et [8]. Il se distingue par divers faits militaires qui lui valent une citation pour son action du à Molsheim. Le , il est cité à l’ordre de la Division pour ses actions au combat de Neunkirch du [4]. Grièvement blessé sur le champ de bataille, il ne se remettra jamais du traumatisme de ses blessures, malgré ses médailles[7].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Après le décès de son père en 1948[6], il est nommé instituteur à l’école de Maxonrupt de Remiremont (aujourd’hui médiathèque et crèche)[4]. De 1954 à 1958, il enseigne dans les classes primaires du collège de la même ville[4]. Le , il est récompensé du prix de la fondation Eugène-Monnier[a],[9] comme « l’instituteur de France s’étant le plus distingué dans l’enseignement du dessin ». En 1958, il est nommé professeur de dessin au collège Jules Méline de Remiremont[4],[8].

Carrière artistique[modifier | modifier le code]

En 1931, Jean Montémont expose pour la première fois des œuvres à l’exposition régionale de peintures de Remiremont. Dès lors, il peint régulièrement et expose régulièrement ses œuvres aux différents salons de peinture en Lorraine[4]. En 1948, il expose à la galerie Roux-Heutchel à Paris où il est remarqué par la revue Arts qui vante « la bonne tradition de sa peinture »[4]. La critique lui reconnaît plus tard « un métier solide, une aisance dans toutes les formes d’expression et évolution vers un modernisme de bon aloi respectueux des règles les plus classiques des nuances et de l’harmonie »[4].

En 1949, il est à l’origine de la Société Vosgienne des Amis des Arts[4].

En 1954, il cofonde avec François Blaudez et Robert Valéry Hollard l’Académie des Arts plastiques d’Épinal[6]. De même, en 1956, il crée à Remiremont avec Jean Tissier et Noël Dumont l’amicale d’arts plastiques de Remiremont[8].

Il expose fréquemment ses œuvres les plus achevées à Remiremont, ainsi que dans d’autres villes de l’Est de la France, Plombières, Épinal, Nancy, Mulhouse et en Allemagne à Karlsruhe[4].

Au cours des deux dernières années de sa vie, Jean Montémont peint près deux cents œuvres, dans des styles variés, parmi lesquels le réalisme et le néo-cubiste[10].

Décès[modifier | modifier le code]

Jean Montémont, blessé par trois éclats d’obus[11] pendant la guerre, souffre durant des années de ses blessures. Malgré une intense activité artistique, teintée d’une mélancolie reflétant ses souffrances physiques, il met fin à ses jours le [7]. Il est enterré au cimetière de Remiremont avec ses parents et son épouse[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Jean Montémont est l’auteur des œuvres (pas toutes localisées) suivantes[12],[4],[10] :

  • Bouquet de fleurs, huile sur toile, 63 × 52 cm ;
  • Basilique Saint Maurice à Épinal, huile sur toile, 54 × 65 cm ;
  • Ferme dans une vallée vosgienne, huile sur panneau, 48,5 × 72 cm ;
  • Les Arcades à Remiremont, huile sur toile, 44 × 53 cm ;
  • Nancy, Place du marché, huile sur toile, 30 × 26 cm ;
  • Route de Girmont, huile sur toile, 54 × 73 cm ;
  • La Maison de M. et Mme Montémont, huile sur toile, 55 × 46 cm ;
  • Bord de Moselle, huile sur toile, 46 × 56 cm ;
  • Paysage d'hiver, huile sur toile, 63 × 52 cm ;
  • Autoportrait, dessin au crayon, 1936 ;
  • Cour fleurie, huile sur toile, 55 × 46 cm, 1942[13] ;
  • Libération de Remiremont, l’avis, 1944, Musée Charles de Bruyères[14]
  • Portrait de Jeanne, épouse du peintre, huile sur toile, 110 × 90 cm, 1950, musée de Remiremont ;
  • Remiremont sous la neige, la rue principale, huile sur toile, 1950 ;
  • L'Église abbatiale de Remiremont, 1952 ;
  • Ferme aux Traits de Roche, 1954 ;
  • Les Joueurs de cartes, 1954 ;
  • Place Jules Méline sous la neige, encre de chine, 1954, Musée Charles Friry ;
  • Le Volontaire à Remiremont, huile sur toile, 1956, Musée Charles Friry[15] ;
  • La Grande Rue à Remiremont, 1956 ;
  • Le Port de Collioure, 1957 ;
  • Maisons à Remiremont, 1958 ;
  • Le Port du Croisic, 1958 ;
  • Ferme vosgienne, Lespanges, huile sur toile, 50 × 65 cm, 1958, musée de Remiremont ;
  • La Fontaine de la rue Maucervelle, huile sur toile, 73 × 92 cm, 1959, musée de Remiremont ;
  • La Fontaine Place Jules Méline, huile sur toile ;
  • La Chapelle Sainte-Claire, 1959, l’une de ses dernières œuvres, offerte au président Georges Pompidou de passage à Remiremont en [10].

Collections de musées[modifier | modifier le code]

Après le décès de Jeanne Morpe, veuve de Jean Montémont, en 2004[2], le musée Charles-Friry de Remiremont reçoit en donation en 2006 par Madeleine Morpe, belle sœur de Jean Montémont suivant les volontés de la défunte, près de 180 œuvres du peintre (tableaux et arts graphiques)[8]. Le musée expose désormais dans une salle consacrée à Jean Montémont[8] une collection de plus d’une centaine de ses œuvres[7], régulièrement renouvelée.

Le musée Charles-de-Bruyères de Remiremont abrite également une collection de tableaux de Jean Montémont[16].

Expositions[modifier | modifier le code]

En 2015, pour le soixante dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le musée organise une exposition de ses œuvres, notamment celles qui ont trait à la guerre et aux champs de bataille, autour du thème du Maquis et de la Résistance[17]. En effet, lors de son temps passé au front, Montémont avait dessiné de nombreux croquis décrivant le quotidien des soldats, la guerre et l’armement, qu’il avait plus tard parachevés en tableaux avec différentes techniques picturales, encre, aquarelles, gouaches, xylographie.

Montémont laisse aussi une série d’une vingtaine de feuillets représentant des saynètes ironiques relatives à la guerre qui, selon le conservateur du musée Charles-Friry, « rappellent étrangement l’imagerie d’Épinal »[7].

En 2018, le musée Charles-Friry présente une exposition de peintures de Jean Montémont sur le thème des paysages d’hiver[18].

Hommages[modifier | modifier le code]

En , l'Académie d'Arts Plastiques d'Épinal décide de donner à sa salle de travail du lycée du quai Jules Ferry d’Épinal le nom de Jean Montémont[11],[10].

Le collège de Rupt-sur-Moselle, inauguré le en présence du président du conseil général Christian Poncelet, porte le nom de Jean Montémont[19],[10],[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Eugène Monnier ou Jules Eugène Monnier, né le à Lure (Haute-Saône) et mort en 1892, ancien élève de l'École des beaux-arts (1860), architecte, inspecteur de l'enseignement du dessin dans l'arrondissement de Sceaux, architecte diocésain à Luçon (1882) puis à Vannes (1885).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fiche généalogique de Jean Montémont », sur geneanet.org (consulté le ).
  2. a b et c « Photographie de la tombe de Jean Montémont, Jeanne Morpe sa femme, Adrien Montémont son père et Jeanne Pierrel sa mère, cimetière de Remiremont », sur Geneanet.org (consulté le )
  3. « Lien de parenté entre Albert Montémont et Jean Montémont », sur geneanet.org (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j k l m n et o Pierre Heili, « Biographie de Jean Montémont », sur ecrivosges.com (consulté le ).
  5. « Lauréats du concours général », L’Est républicain,‎ , p. 2/6 (lire en ligne, consulté le )
  6. a b c et d « Le peintre Jean Montémont en cinq dates clés », vosgesmatin.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a b c d et e « Jean Montémont, le soldat-peintre à découvrir à Remiremont », centpourcent-vosges.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d et e « Fonds Jean Montémont (1924-2002) des archives municipales de Remiremont », sur remiremont.fr (consulté le )
  9. « Notice d’artiste d’Eugène Monnier », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  10. a b c d et e « Biographie et photos d’œuvres de Jean Montémont », sur jean-montemont.fr
  11. a et b « Fonds Jean Montémont (1924-2002) des archives municipales de Remiremont », sur remiremont.fr (consulté le )
  12. « Biographie de Jean Montémont », sur artlorrain.com (consulté le )
  13. « Vente aux enchères de Cour fleurie de Jean Montémont en 2008 », sur artprice.com (consulté le )
  14. « Remiremont, parcours d’éducation artistique, civique et culturelle », sur www4.ac-nancy-metz.fr (consulté le ), item n°82
  15. « Remiremont, parcours d’éducation artistique, civique et culturelle », sur www4.ac-nancy-metz.fr (consulté le ), item n°74
  16. « Le patrimoine lorrain, Musée Charles de Bruyères de Remiremont », sur musee-lorrain.nancy.fr (consulté le )
  17. « Exposition à Remiremont : « Jean Montémont (1913-1959), 1939-1944 : le Maquis et la Résistance » », sur emulation88.blogspot.com (consulté le )
  18. « Remiremont : visite guidée sur l'exposition de peintures de Jean Montémont et ses paysages enneigés », vosgesmatin.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Annuaire des établissements scolaires des Vosges - Collège Jean Montémont », sur education.gouv.fr/annuaire (consulté le ).
  20. « Site internet du Collège Jean Montémont », sur clg-montemont.monbureaunumerique.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]