Jean-Baptiste Prévost

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Jean-Baptiste Prévost, né le à Rouen, est un militant syndical et politique français, président de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) du au , et membre de différents cabinets ministériels sous la présidence de François Hollande[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Ses parents sont fonctionnaires dans la santé et l'éducation[2]. En avril 2002, alors élève au lycée Corneille de Rouen, Jean-Baptiste Prévost participe aux manifestations spontanées contre Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, ce qui l'amène à militer un bref moment au Mouvement des jeunes socialistes (MJS)[3],[1].

Il poursuit ses études en master « Affaires publiques » à Sciences Po Paris et en master d'histoire à l'université de Paris 1[3].

Entrée en politique[modifier | modifier le code]

À Sciences Po, Jean-Baptiste Prévost rejoint l'UNEF. Il fait partie du conseil de direction de l'IEP Paris[4] et de son conseil scientifique[5]. Parallèlement, il est assistant parlementaire du député PS du Val-d’Oise Jean-Pierre Blazy de 2003 à 2004[6].

Fortement impliqué dans le suivi de la réforme des cursus universitaires, il est repéré par le président de l'UNEF Yassir Fichtali qui l’invite à rejoindre le bureau national en 2004[3]. Il prend en charge les relations internationales de l'UNEF[7], puis devient membre du comité exécutif de l'Union des étudiants d’Europe[8]. En , il est suppléant de Sophie Binet sur la liste de l'UNEF élue au Cneser, où il est représentant des étudiants de 2006 à 2008[9].

En , Jean-Baptiste Prévost est élu vice-président de l'UNEF. Il est issu de la tendance majorité nationale.

Président de l'UNEF[modifier | modifier le code]

Le , Jean-Baptiste Prévost, qui présente l'UNEF comme l'« ENA buissonnière »[10], succède à Bruno Julliard à la présidence de l'UNEF[11],[12]. L'agenda de l'UNEF comprend alors le rapprochement entre universités et grandes écoles, l'intégration dans l'université de toutes les formations post bac, et la réussite en Licence[13],[14].

En , il mène la fronde de l'UNEF contre le Livre vert pour la jeunesse du Haut commissaire pour la jeunesse Martin Hirsch[15]. À la rentrée 2009, il milite pour la mise en place d'un titre de séjour étudiant pluriannel pour les étudiants étrangers, et pour la régularisation des étudiants sans-papiers[16]. En 2010, il s'érige contre la baisse des aides au logement des étudiants[17], mesure finalement abandonnée par le gouvernement[18], ainsi que contre le pouvoir des universités publiques à augmenter leurs frais d'inscription[19]. En , il conduit la mobilisation de l'UNEF dans les journées de manifestation contre la réforme des retraites[20],[21] avec le collectif La retraite, une affaire de jeunes lancé par l'UNEF en mai de la même année[22]. Il propose alors la prise en compte des années d'études dans le calcul des annuités de cotisation pour la retraite[23]. Durant son mandat, l'UNEF milite pour inciter les entreprises à créer plus d'emplois qualifiés pour les jeunes[24], dénonce à plusieurs reprises la pratique des frais d'inscription illégaux existant dans les universités[25], et obtient un dixième mois de bourse pour les étudiants[26].

À la tête de l'UNEF, il s'affirme pessimiste quant à l'état des études supérieures en France, évoquant une panne de l'ascenseur social en référence aux 40% de taux d'échec en premier cycle universitaire. Il se positionne en faveur d'une allocation d'autonomie fondée sur un principe d'accès universel pour combattre le salariat étudiant[27]. En , lors du 82e congrès national de l'UNEF qui se déroule à Montpellier, Jean-Baptiste Prévost est remplacé par Emmanuel Zemmour à la tête du syndicat étudiant[28].

Membre de cabinets ministériels[modifier | modifier le code]

À la suite de sa présidence de l'UNEF, Jean-Baptiste Prévost accède à différentes fonctions au sein de cabinets ministériels sous la présidence de François Hollande.

De 2010 à 2013, il siège au Conseil économique, social et environnemental (CESE)[29]. En 2012, il est membre du comité de pilotage des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de remettre des propositions de réforme au gouvernement[30].

En 2013, Jean-Baptiste Prévost est nommé membre du cabinet de Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en qualité de conseiller pour les relations entre l'enseignement supérieur et l'emploi[31],[32].

En 2014, il fait campagne pour la réélection du maire socialiste de Rouen, Yvon Robert, sur la liste duquel il figure en 33e position[33].

À partir de 2014, il est conseiller chargé du social et de la vie étudiante dans le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem au Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche[34],[35]. De 2015 à 2017, il occupe une fonction similaire au sein du cabinet du secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Thierry Mandon[10],[36],[37].

En 2017, après la victoire d'Emmanuel Macron, il ne peut rester au sein dun cabinet ministériel mais parvient à obtenir un contrat de "conseiller de coopération et d’action culturelle" auprès de l’ambassadeur de France à Malte. La publication dans les médias d’enquêtes sur son comportement choquant vis-à-vis de militantes de l’Unef conduit le Quai d'Orsay à mettre un terme à ce contrat pendant la période d'essai[38]. Jean-Baptiste Prévost contestera cette décision devant les juridictions mais son recours sera rejeté par le tribunal administratif de Paris, la cour administrative d'appel, puis finalement le Conseil d’État[38].

Accusations d'agressions sexuelles au sein de l'UNEF[modifier | modifier le code]

Le 19 février 2018, le journal Libération publie une série de témoignages qui accusent plusieurs anciens dirigeants de l'UNEF de faits d'agressions sexuelles, d’harcèlements et de viols entre 2007 et 2015 [39]. En 2017 et 2018, des médias soulignent la violence sexiste et le harcèlement sexuel ayant eu cours au sein de l'organisation étudiante lors de la présidence de Jean-Baptiste Prévost[40],[41]. Celui-ci aurait favorisé une multitude de dérives[42]. Interrogé, il reconnaît que l'organisation n'était « sans doute pas exempte de reproches »[43], mais conteste les faits qui lui sont reprochés[44].

De son côté, Jean-Baptiste Prévost porte une plainte en diffamation contre le journal Libération qui est jugée invalide en première instance le 11 décembre 2020[45],[38]. Libération est définitivement relaxée des accusations de diffamation le 7 septembre 2023[46].

Mandats[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste Prévost, Qu'est-ce que l'UNEF? [2e éd. revue et augmentée], Paris, L'Archipel, 2010, 134 p. (ISBN 978-2-8098-0237-5) (br.)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marie-Estelle Pech et Anne-Noemie Dorion, « Mais qui est Jean-Baptiste Prévost ? », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  2. Ils ont entre 16 et 28 ans... ils sont militants et rêvent de diriger la France, Paris Match, 03/11/2010
  3. a b et c Stanislas Maillard, « Le syndicalisme comme réponse à la loterie libérale », Actus UNEF,‎ (lire en ligne)
  4. « Conseil de direction », sur sciences-po.fr,
  5. « Conseil scientifique », sur Sciences-po.fr,
  6. « Extrait de la fiche de M. Jean-Baptiste Prévost », Les Biographies,‎ (lire en ligne)
  7. Olivier Schmitt, « Pour Jean-Baptiste Prévost, la présidence de l'UNEF, c'est le choix de l'action », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « KSU’S Former president elected to ESIB », Malta Independent,‎ (lire en ligne)
  9. « Avis relatif à la proclamation des résultats des élections des représentants des étudiants des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche », sur Legifrance,
  10. a et b Hugo Domenach, « L'Unef, un bon plan de carrière », Le Point,‎ (lire en ligne)
  11. « Jean-Baptiste Prévost succède à Bruno Julliard à la tête de l'Unef », ouvel Obs,‎ (lire en ligne)
  12. L'Unef perd sa tête, Le JDD, 30 novembre 2007
  13. « Jean-Baptiste Prévost succède à Bruno Julliard à la tête de l'UNEF », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  14. « Jean-Baptiste Prévost prend la tête de l’Unef et succède à Bruno Julliard », Studyrama,‎ (lire en ligne)
  15. Émilie Lévêque, « "Les jeunes n'attendent pas du gouvernement que des idées, mais de l'action et de l'argent" », L'Express,‎ (lire en ligne)
  16. Véronique Soulé, « «En 2006, Sarkozy avait promis…» », Libération,‎ (lire en ligne)
  17. « Menace sur les APL : Jean-Baptiste Prévost dénonce "une provocation" », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  18. « Les étudiants ne feront pas les frais de la rigueur », L'Express,‎ (lire en ligne)
  19. Universités : Non à la sélection par l’argent ! - JB Prévost, NouvelObs.com, 5 mai 2010, sur sauvonsluniversite.com
  20. « Jean-Baptiste Prévost, Arnaud Robinet et Jacques Portes », Public Sénat,‎ (lire en ligne)
  21. Jean-Baptiste Prévost, président de l'Unef, sur RTL : "J'appelle les étudiants à amplifier la mobilisation", RFI, 18/10/2018
  22. Jean-Baptiste Prévost : "Refuser un avenir précaire", humanite.fr, 24 novembre 2010
  23. RMC, « « Nous souhaitons que nos études soient comptabilisées dans le système des retraites ! » Jean-Baptiste Prévost », sur RMC (consulté le )
  24. Anne-Gaëlle Besse, « Interview de Jean-Baptiste Prévost, président de l'Union nationale des étudiants de France (Unef) : « Il faut inciter les entreprises à créer des emplois qualifiés » », La Croix,‎ (lire en ligne)
  25. « L'UNEF épingle plus de trente universités demandant des droits d'inscription illégaux », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  26. Émilie Guédé, « Le gouvernement délie les bourses étudiantes », Libération,‎ (lire en ligne)
  27. Étudiants : consultation de Jean-Baptiste Prévost (Président UNEF), Mediapart, 27/05/2009
  28. « UNEF : Jean-Baptiste Prévost va quitter la présidence », Orientation Éducation,‎ (lire en ligne)
  29. « Présentation de Jean-Baptiste Prévost », sur Conseil économique, social et environnemental
  30. « Les assises de l'enseignement supérieur et de la recherche », Actualités du Ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation,‎ (lire en ligne)
  31. Marie-Estelle Pech, « De présidents de l’Unef à apparatchiks du Parti socialiste », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  32. Arrêté du 7 mai 2013 portant nomination au cabinet de la ministre, Journal Officiel de la République Française, 11 mai 2013, Consulté le 28 novembre 2017
  33. Benoît Floc'h, « L'UNEF, pouponnière politique », Le Monde, 21 mars 2014.
  34. Delphine Bancaud, « Pourquoi l’Unef est-t-elle toujours une écurie du parti socialiste », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  35. Arrêté du 1er septembre 2014 portant nomination au cabinet de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, Journal Officiel de la République Française, 10 octobre 2014, Consulté le 28 novembre 2017
  36. Arrêté du 18 juin 2015 portant nomination au cabinet du secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, Journal Officiel de la République Française, 11 juillet 2015, Consulté le 28 novembre 2017
  37. Arrêté du 6 décembre 2016 portant nomination au cabinet du secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, Journal Officiel de la République Française, 11 décembre 2016, Consulté le 28 novembre 2017
  38. a b et c Jamal Henni, « L’ancien président de l’Unef perd son procès contre le Quai d’Orsay », sur Capital.fr, (consulté le )
  39. Laure Bretton et Ismaël Halissat, « Abus sexuels : les témoignages qui accablent l'Unef », sur Libération (consulté le )
  40. Ce que l'on sait des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles au sein de l'Unef, francetvinfo.fr, 20 février 2018
  41. L'Unef: derrière le syndicat étudiant, une "machine de prédation" sexuelle, lesinrocks.com, 29 novembre 2017
  42. Laure Bretton et Ismaël Halissat, « Abus sexuels : les témoignages qui accablent l'Unef », Libération,‎ (lire en ligne)
  43. « Harcèlement sexuel  : la parole se libère à l’UNEF », Le Monde, 17 novembre 2017.
  44. Abus sexuels : une nouvelle enquête charge l’Unef, lefigaro.fr, 20 février 2018
  45. « La plainte en diffamation de l'ex-président de l'Unef contre Libération jugée invalide », sur LaProvence.com, (consulté le )
  46. « « Libération » relaxé d’accusations de diffamation par un ex-président de l’UNEF », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]